dimanche 30 janvier 2022

The Avengers 1966 : The annual illustration strips - Ian Duerden.

The Avengers Artland, ianduerden.com, 2004 - 2009.

    Des crimes extraordinaires contre les personnes et l'humanité doivent être vengés par des agents extraordinaires. Un docteur en médecine, David Keel ; une aventurière experte en judo, Catherine Gale ; une journaliste scientifique et talentueuse femme d'affaires, Emma Peel ; une jeune agent-secret en formation, Tara King ; une ancienne danseuse de ballet désormais agent au ministère, Purdey ; et un ex-mercenaire, Mike Gambit. Tous sous la houlette du plus cultivé des gentlemen anglais : John Steed.

    Chapeau Melon & Bottes de cuir - The Avengers - réadapté et illustré dans le style des comics britanniques des années 60 par Ian Duerden.

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    On en parle depuis un moment déjà : la série britannique cultissime des sixties, Chapeau Melon & Bottes de Cuir, a connu de multiples adaptations et transpositions après sa création. Parmi celles qu'on a pu vous présenter récemment, on recense ainsi un certain nombre de BD imaginant de nouvelles aventures à Steed et à ses inoubliables et charmantes partenaires. Cette mode, qui a débuté dès les années 60 sous forme de comics strips dans la presse, s'est poursuivie dès 1967 avec les Annuals, des recueils de comics publiés chaque année jusqu'à la fin de la série. Outre les comics Steed and Mrs Peel, plus récents, il existe également une autre BD, d'un genre un peu particulier, qui mérite qu'on en parle : celle illustrée et écrite par Ian Duerden.
 

    Ne cherchez pas ses œuvres sur les sites marchands ou dans les librairies étrangères. Ian Duerden, autodidacte, a fait de la bande-dessinée un hobby et ne publie ses œuvres que depuis quelques années, via l'autoédition. Bien avant cela, il s'était lancé sur le net dans la mise en ligne de comics inspirés de Chapeau Melon & Bottes de Cuir baptisé The return of the Avengers. Comme il le raconte lui-même, la genèse de cette BD est tout à fait hasardeuse : c'est alors qu'il était alité des suites d'une opération, au début des années 2000, que Ian Duerden s'est rappelé avec nostalgie des Avengers annuals de son enfance... et que lui est venue l'idée de leur donner une continuité sur le net. Il crée ainsi en 2004 le site Avengers Artland, devenu depuis ianduerden.com


    A sa première BD succéda une autre, puis une suivante, ainsi que quelques mini-épisodes mis en ligne chaque année à la période de Noël, à la façon des Christmas specials. Véritables fanfictions, ses créations son probablement critiquables à bien des égards (notamment du point de vue du graphisme, nous y reviendrons un peu plus loin dans cet article) mais méritent qu'on s'y attarde, ne serait-ce que pour l'engouement qu'elles ont suscité à travers le monde. Période hivernale oblige, nous nous penchons aujourd'hui sur The Avengers 1966 - The annual illustration strips, soit le "recueil" consultable en ligne des 4 mini-épisodes de Noël publiés entre 2004 et 2009.
 

    La toute première histoire, intitulée "The late Christmas present", est un hommage au cultissime épisode de la saison 4 "L'héritage diabolique". Dans l'intrigue initiale, Mrs Peel recevait en héritage une demeure abandonnée en pleine campagne nommée Seven Pines, en fait une maison robotisée et conçue pour l'éliminer par le défunt professeur Keller, un savant fou qui vouait une haine sans fin à l'encontre de la jeune femme. Ian Duerden imagine ici une suite à cet épisode : à l'image des pièges de la maison programmés à l'avance, il raconte ici comment Keller aurait anticipé une autre façon de détruire Emma (via un paquet cadeau livré pour Noël) dans le cas où elle serait parvenue à s'échapper de Seven Pines. Cette intrigue, extrêmement courte, se termine par la destruction du penthouse de l'héroïne, qui n'a désormais plus qu'à trouver un nouveau logement : on y devine un clin d’œil au changement inexpliqué d'appartement de Mrs Peel entre les saisons 4 et 5 de la série.
 

    Le second épisode, "The Christmas rose", est un hommage à la trilogie des cybernautes (ces robots iconiques de la série, qui ont déjà grandement inspiré le roman Too Many Targets). On y retrouve Emma et Steed à bord de sa bonne vieille Bentley, en route pour fêter la nouvelle année chez la grand-tante du gentleman au chapeau melon. Perdus en pleine tempête de neige, ils arrivent par hasard auprès d'un monastère en ruines qui leur réserve de bien mauvaises surprises...
 

    La troisième histoire, "On the feast of Saint Stephen", à défaut d'être une véritable intrigue, a quelque chose d'enthousiasmant et réveille la nostalgie des amoureux de la série. Nous sommes en 1980, dans un manoir georgien appartenant à Steed, pour le Boxing Day. Le propriétaire a réuni tous ses amis et collègues pour une soirée digne d'un réveillon, aussi retrouve-t-on là tous les Avengers, et ce depuis la genèse de la série. Tandis qu'Emma (qui semble avoir suivi la mode, puisque sa coupe correspond à celle portée par Diana Rigg à la même époque) décore le sapin, Tara et Steed surveille à la fenêtre l'arrivée des autres convives. Gambit et ¨Purdey arrivent à bord d'un chasse-neige et Cathy Gale, aux manettes d'un avion. Pendant ce temps, Mère-Grand et One-ten (son prédécesseur à la tête des services secrets dans les toutes premières saisons de la série) jouent les cordon-bleus, en attendant le Dr Keel (premier assistant de Steed) et le Dr King (qui lui succèdera pour quelques épisodes seulement). Ils sont rejoints par la pétulante Venus Smith (chanteuse de cabaret qui a enquêté aux côtés de Steed le temps de quelques aventures), laquelle annonce son arrivée en chantant des Christmas carols à la porte du manoir. Dernier clin d’œil amusant : c'est le major Brodny (agent du KGB tourné plusieurs fois en ridicule dans la série, puis de retour dans Too Many Targets) qui se charge de l'intendance. 

 
   Outre son amusant côté "reunion", cet épisode s'amuse avec nos nerfs en laissant entendre l'existence d'une certaine... Mrs Steed (!) dont l'identité n'est pas révélée – mais elle serait donc probablement l'une des avengergirls présentes... Autre caractéristique de cet épisode, rendue possible par le format numérique : sa fin alternative. Elle transforme cette histoire sans grand intérêt dramatique en introduction à une autre BD originale de Ian Duerden, avec laquelle il s'amuse à tisser un lien en usant des codes du fantastique. Il s'agit là d'un subterfuge dont il s'est souvent servi via son revival des Avengers, puisque même sa série de comics Clockword Empire, aujourd'hui autoéditée, est née sur Avengers Artland.
 

    Enfin, le quatrième épisode, "Under the Mistletoe", plus long et élaboré que les précédent, raconte une aventure se déroulant dans les premiers jours de janvier 1967. Steed et Emma y enquêtent sur la prolifération anormale de gui dans la campagne anglaise, prolifération qui ne peut être d'origine naturelle. Leurs investigations les conduisent jusqu'à un ancien site païen où des druides modernes y dissimulent une base souterraine... l'issue de cette affaire, qui renverse les codes habituels de la série, fait de ce mini-épisode un amusant pastiche à la gloire des Avengers.
 

    En dépit de formats très courts et d'une tension dramatique toute relative, ces mini-épisodes témoignent d'une vraie connaissance de l'univers de Chapeau Melon & Bottes de Cuir, laquelle transparaît principalement dans les dialogues. La malice des réparties et le flegme qui se dégage des échanges entre Steed et Mrs Peel en sont la preuve : Ian Duerden a totalement cerné l'esprit des Avengers et son enthousiasme à imaginer pour ces personnages de nouvelles répliques et de nouvelles mises en situation est on ne peut plus palpable.
 
 Esquisses préparatoires pour les personnages (extrait des secrets de réalisation mis en ligne par Ian Duerden).

    Reste le visuel, qu'on ne peut que qualifier de déstabilisant. En effet, Ian Duerden utilise une technique plurielle alliant dessin traditionnel à la main et mise en image par informatique. Ses précédentes publications sur Avengers Artland témoignent à ce titre d'une évolution : ses premières BD étaient majoritairement illustrées de façon traditionnelle (aquarelle et gouache), ponctuées ça et là d'images de synthèse (principalement pour les véhicules, les robots et certains accessoires d'aspect futuriste). La tendance s'est inversée avec le temps et ces Christmas Specials sont à ce titre en grande partie illustrés numériquement, l'aquarelle réapparaissant uniquement pour quelques visages préalablement dessinés à la main puis incrustés sur des corps conçus par informatique. 
 
Le Penthouse d'Emma recréé par informatique par Ian Duerden.
 
    Les quatre mini-épisodes de Noël ressemblent ainsi à des captures d'écran des Sims, ce célèbre jeu de réalité augmentée né approximativement en même temps que les fanfictions de Ian Duerden. En dépit de ces visuels étranges, le créateur réussit à susciter notre nostalgie en redonnant vie à certains décors iconiques de la série via l'outil informatique : Seven Pines, par exemple, mais surtout le penthouse de Mrs Peel, dans lequel on adorerait faire une visite virtuelle. A l'image de la série qui tournait souvent en extérieur dans la campagne anglaise ou aux abords de bâtiments historiques réels, Ian Duerden a nourri cette BD de ses longues promenades sur les côtes anglaises en s'inspirant de manoirs, ruines et monastères véritables pour en faire les décors de ce revival.
 
Sources d'inspiration pour les décors (extrait des secrets de réalisation mis en ligne par Ian Duerden).

En bref : Malgré une mise en image qui n'enchantera pas tout le monde, les comics de Ian Duerden, fanfictions assumées aux intrigues plus anecdotiques que réellement consistantes, constituent un sympathique hommage à Chapeau Melon & Bottes de Cuir. L'auteur s'en donne à cœur joie dans ces quatre mini-épisodes de Noël et cela se ressent.



mercredi 26 janvier 2022

The Avengers : Steed and Mrs Peel (The comic strip adaptations #2) - une série audio de Ken Bentley.

The Avengers : Steed and Mrs Peel

The comic strip adaptations #2
 
Une série audio réalisée par Ken Bentley
Avec : Julian Wadham et Olivia Poulet

La réadaptation des aventures de Steed et Mme Peel parues en bande-dessinée dans le magazine Diana en 1966 et 1967 :
 
Playtime is over
Steed retombe en enfance, Emma trouve un soupirant
 
The Antagoniser
Steed a une prise, Emma est intimidée
 
The Mad Hatter
Steed séduit une princesse, Emma s'achète un chapeau
 
The Secret Six
Steed franchit la limite, Emma doit partir au bal
 
Sortie : Novembre 2016.

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     Nous avons récemment parlé des comics The Avengers : Steed and Mrs Peel écrits et illustrés par Emilio Frejo pour la revue Diana dans les années 60, récemment réédités mais surtout adaptés en feuilleton audio par la société de production Big Finish. Le volume 1, présenté il y a peu, proposait une transposition sonore de haute qualité des quatre premiers épisodes, servis par des acteurs au jeu confondant de réalisme. Ce second opus clôture les adaptations audio des comics d'Emilio Frejo avec les quatre aventures suivantes, mises en son avec le même brio.
 
Le trailer très graphique annonçant la sortie du volume 2.
 
    Toujours dirigés par le réalisateur Ken Bentley, ces nouveaux épisodes ont comme les précédents été confiés à des scénaristes de talent. Rappelons que si la plupart des histoires écrites par E.Frejo parvenait à se saisir du ton et du style des Avengers, les comics en question faisaient rarement plus de six pages – soit bien peu pour en faire des épisodes audio de 50 minutes. Les auteurs embauchés pour retravailler les intrigues du volume 1 sont de retour pour réviser les scripts de ces quatre aventures, auxquelles ils parviennent à redonner toutes leurs lettres de noblesse avengeresques. Petit décryptage des quatre épisodes du volume 2...


    "Playtime is over", tout comme sa version papier, nous rappelle fortement le "Rien de va plus dans la nursery" de la saison 5 : un univers enfantin vicié par les projets meurtriers des adultes, mais le tout au milieu des ballons colorés et des maisons de pain d'épice (un décalage comme ceux qu'on adore dans la série initiale). L'adaptation audio, donc, tout en se situant dans la même veine, parvient en même temps à se démarquer via de nouveaux éléments ajoutés au scénario, tel que le point de départ de l'enquête ainsi que de nombreuses intrigues et quelques personnages secondaires. Initialement lancés sur une série de vols de bijoux, c'est au cours de leurs investigations que Steed et Mrs Peel croisent le gang des sept enfants qui vont tenter de leur mettre des bâtons dans les roues. Le texte parvient à nuancer les personnages et compte parmi ces ajouts une usine de jouets qui tient une place particulièrement importante (ainsi que son directeur, qui semble tomber sous le charme d'Emma!). Média audio oblige, certains éléments sont modifiés pour plus de compréhension (l'ours en peluche qui sert initialement de déguisement à l'un des criminels de petite taille est ici remplacé par un ours en peluche robotisé et programmé pour tuer) mais ces ajustements s'inscrivent dans le fil de l'histoire avec tellement de naturel qu'on ne s'en offusque pas du tout. Mention spéciale pour les courses poursuites, dont on cerne tout le fil et le déroulement rien que par les bruitages, on ne peut plus immersifs.
 
"Rien ne va plus dans la nursery", saison 5.
 
    "The Antagoniser", qui nous évoquait par certains côtés l'épisode "Le tigre caché", est retravaillé très profondément en ce sens. On peut cependant être déstabilisé par les nombreux remaniements du scénario dans sa versio audio, des choix confessés par l'auteur lui-même dans le livret joint dans le coffret. Selon lui, de nombreuses scènes ne collaient pas suffisamment à l'esprit des Avengers (comme la scène d'ouverture initiale, montrant Steed et Emma visionnant un programme télévisé) et ont nécessité un travail de réécriture des péripéties et des scènes de transition pour être davantage en symbiose avec l'univers original.
 
"Le tigre caché", saison 5.
 
    "The Mad Hatter" bénéficie également d'un important travail d'adaptation mais surtout en raison d'un format initial très court : quatre pages seulement dans sa version BD. Pour autant, les réajustements apportés, contrairement à "The Antagoniser", s'éloignent peu du texte original et proposent davantage d'approfondir certains éléments déjà instaurés. Ainsi, la Princesse Helga de Varanie, seulement évoquée au début de script d'Emilio Frejo, devient ici un personnage constitutif de l'intrigue, pertinemment utilisé. Une scène absente de l'histoire initiale, ajoutée par le scénariste Matt Fitton, évoquera un passage du film Chapeau Melon & Bottes de Cuir de 1998 : Mrs Peel s'invitant sans gêne aucune dans un club de gentlemen interdit aux dames.
 
 
   Enfin, "The Secret Six", qu'on avait beaucoup aimé dans sa version papier en dépit des critiques mitigées, fait également merveille sans sa version audio : les similitudes avec "The Big Four" d'Agatha Christie sont encore plus palpables, mais avec des réminiscences d'épisodes comme "L'héritage diabolique", "Complexe X-41", ou ces autres épisodes mettant en scène des maisons à multiples pièges. La dimension sonore apporte un cran supplémentaire aux aspects pluriels de l'intrigue initiale, notamment dans la personnification des antagonistes. Les six grands criminels internationaux sont portés par des interprètes charismatiques et des voix reconnaissables, marquées par les accents divers qui ajoutent une touche d'exotisme supplémentaire.

    Rien à dire quant à l'impeccable qualité du son et des bruitages. En plus de la musique de Laurie Johnson au générique, on retrouve les mélodies de Alistair Lock, compositeur attitré des productions Big Finish et ses thèmes très inspirés des musiques de la saison 4. Déjà utilisées dans le volume précédent, ces compositions sont complétées d'un nouveau morceau d'ambiance dans "The Antagoniser", calqué sur certains thèmes très "science-fiction" de la saison 5. L'atmosphère familière des Avengers est donc bien là, une fois encore.


En bref : Big Finish fait des merveilles ! Ce deuxième volume des "comics strip adaptations", transposition sonore des quatre dernières BD de Chapeau Melon & Bottes de Cuir imaginées par Emilio Frejo pour la revue Diana dans les années 60, est aussi plaisant à écouter que le premier. Qualité des bruitages et de la dimension sonore, jeu des acteurs et rythme des scénarii rendent justement hommage à la série britannique cultissime. Les adaptations en comics étant nombreuses (on pense aux BD parues dans les annuals, où à Steed and Mrs Peel de Morrison, Caulfield et Gibson), on espère de futures transpositions audio par Big Finish pour continuer l'aventure!


dimanche 23 janvier 2022

The Avengers : Too Many Targets - John Peel & Dave Rogers.

St Martin's Press, 1990 - Toor Books, 1998.
 
    Il y a un agent double dans les services secrets britanniques ! John Steed pense que c'est Mère-Grand – ou du moins, quelqu'un veut qu'il le pense. Mère-Grand pense que c'est Steed. Le Dr Keel pense que c'est un singe, Emma Peel et Cathy Gale pensent qu'il se passe quelque chose de très étrange, et Tara King ne sait plus quoi penser. Mais si vous pensez que les Avengers sont de retour, alors vous avez vu juste. Dans ce premier roman original de Chapeau Melon et Bottes de Cuir depuis plus d'une décennie, tous les agents secrets originaux reviennent. Les compétences en judo de Mrs Gale sont toujours aussi pointues, tout comme l'esprit de Mrs Peel, et Steed reste le gentleman pimpant que l'on connait, du haut de son melon à l'extrémité de son parapluie. Mais ce ne seront pas des vacances : deux agents sont déjà morts, et personne ne sait à qui faire confiance. Il faudra l'intelligence de tous les Avengers pour venger ces horribles meurtres.
 
    Juste à temps pour le trentième anniversaire de la célèbre série télévisée, Too many targets est une merveilleuse aventure, intemporelle, riche en nostalgie, débordante d'aventure et de réparties savoureuses. Comme Steed pourrait le dire : "Mme Peel, on a plus que jamais besoin de vous".

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    Il y a déjà quelques années de cela, nous avons partagé avec vous plusieurs novélisations adaptées de la série à succès Chapeau Melon & Bottes de Cuir : L'article de la mort et Canards Mortels, deux excellents romans dans le pur style du feuilleton d'origine – et pour cause, ils étaient écrits par Patrick Macnee lui-même – puis deux fictions adaptées par John Garforth (Le flambeur flambé et Drôles de morts), qui a beaucoup moins réussi l'exercice. Il faut reconnaître, comme on a pu en parler dans nos récents articles traitant des transpositions en BD et fictions audios, qu'il est particulièrement ardu de se réapproprier l'univers des Avengers. L'un des romans, encensé par la critique à sa sortie, qui fait exception (au même titre que les deux opus écrits par P.Macnee) est le Too Many Targets de John Peel et Dave Rogers. Le premier, auteur de nombreuses novélisations de programmes télévisés à succès, et le second, qui a signé plusieurs ouvrages de référence sur les Avengers, on rédigé à quatre mains ce roman situé quelque part entre la suite et l'hommage. Sorti en 1990 et encore inédit en France, Too Many Targets venait tout comme le comics Steed and Mrs Peel célébrer les trente ans de Chapeau Melon & Bottes de Cuir. Quoi de mieux que les soixante ans, aujourd'hui, pour le (re)découvrir ?
 
Édition poche sortie en 1998.
 
    Londres, fin des années 1960. John Steed est contacté par Charles, son ancien supérieur hiérarchique, pour une affaire des plus délicates : Keller, un collègue agent secret, a été sauvagement assassiné dans une cabine téléphonique. Il cherchait apparemment à prévenir le service qu'une taupe sévissait parmi eux. Sur l'enregistrement de son appel, on entend distinctement la voix de l'assaillant, qui n'est autre que... Mère-Grand ! Mère-Grand, de son côté, a également des problèmes internes du même genre : un autre agent a été retrouvé tué, et sur l'enregistrement des faits, c'est très clairement la voix de Steed qu'on reconnait ! Il charge donc Tara King de mener l'enquête afin de vérifier la loyauté du célèbre espion au chapeau melon. De son côté, Steed ne peut solliciter l'aide de Tara pour mener des investigations sur Mère-Grand : récemment intégrée à ses côtés par le N+1 lui-même, elle est dès lors beaucoup trop compromise. Il sollicite donc l'assistance de l'unique et indétrônable Emma Peel pour faire la lumière sur ces étranges événements. Pendant ce temps, Cathy Gale, l'une de ses premières partenaires féminines, est retournée à sa vie d'anthropologue. Quand on fait appel à elle pour effectuer des recherches sur un gorille échappé dans la campagne anglaise, la talentueuse scientifique suspecte un leurre et se lance dans une enquête bien nébuleuse... elle y rencontrera David Keel, tout premier bras droit de Steed, arrivé d'Afrique pour une autre sombre affaire. Ils ne vont pas tarder à découvrir que toutes les pistes les conduisent au même endroit : les Knight Industries, fondées par le père de Mrs Peel. Derrière les grilles de l'usine de robotique, quelqu'un tire les ficelles en secret afin d'attirer Steed et les autres Avengers pour les éliminer dans un grand combat homérique. A moins, peut-être, que cela ne fasse "trop de cibles", même pour ce Diabolical Mastermind ?
 

    Reconnaissons-le : les critiques avaient vu juste. Jamais une novélisation n'avait à ce point réussi à cerner l'esprit des Avengers. Le résultat dépasse dans le fond et dans la forme les adaptations écrites jusque-là, rédigées à la façon d'épisodes inédits. En réunissant toutes les partenaires de Steed (ainsi que son premier bras droit masculin, avant que la série n'adopte les codes qui allaient la rendre célèbre), J.Peel et D.Rogers ont inventé le concept de "Reunion" avant l'heure. Le projet, on ne peut plus audacieux sur le papier, était aussi diablement périlleux : quelle intrigue justifierait de rassembler tous ces personnages en une seule histoire ? Comment coordonner les différentes trajectoires narratives ? Comment conserver en même temps le rythme et les codes propres à la série ? A l'évidence, s'il n'y a pas de recette pour y parvenir ; les deux auteurs ont mis au service de leur entreprise leur connaissance pointue de Chapeau Melon & Bottes de Cuir, et c'est ce qui fait toute la différence.

L'introduction de l'épisode "Petit gibier pour gros chasseur", saison 4.
 
    En effet, cela fonctionne tout d'abord grâce aux nombreux clins d’œil à série originale et ce, dès la scène d'ouverture : une chasse au gorille, qu'on pourrait croire se dérouler en pleine jungle, se passe en fait dans... la campagne anglaise ! Une introduction qui se veut une référence directe et assumée à l'épisode "Petit gibier pour gros chasseur" de la saison 4. L'enquête de Steed le conduit par ailleurs jusqu'à l'ambassade de Russie, où l'on retrouve le peureux Brodny, agent du KGB déjà croisé plusieurs fois à l'écran. On pourrait également évoquer la société V.O.I.C.E., inventée pour ce roman, mais dans la pure lignée des firmes déjantées aux acronymes farfelus de la saison 5. Par ailleurs, les Knight Industries, les usines de robotique fondées par le père de Mrs Peel au centre de l'épisode "L'héritage diabolique" de la saison 4, ont une place de choix dans ce roman. Les auteurs s'amusent à imaginer (avec pertinence) un lien avec les grands ennemis du monde des Avengers, qui reviennent en force dans cette novélisation : les cybernautes. Ces robots quasi-indestructibles, devenus symboliques de l'univers de la série, ont en effet été au centre de trois épisodes au cours de l'intégralité du feuilleton (un épisode de la saison 4, un épisode de la saison 5, puis un épisode du spin-off des New Avengers). Le duo de romanciers utilise à bon escient la fibre nostalgie...
 
"Il devait admettre qu'il appréciait Steed – Oh, cet homme était évidemment un sale capitaliste, mais il était un sale capitaliste charmant. A chaque Noël, Steed lui envoyait un magnum de champagne, et Brodny avait toujours apprécié le geste. En retour, il n'oubliait jamais de lui faire parvenir un colis piégé. Un geste de respect mutuel entre deux bons vieux ennemis."

Source : NeilChe on DevianArt

    J.Peel et D.Rogers parviennent par ailleurs à donner une continuité intéressante aux ancien(ne)s partenaires de l'agent au Chapeau Melon, relativement à ce qu'on sait de leur histoire personnelle dans la série. Ainsi, le Dr Keel a abandonné la chasse aux espions pour reprendre son activité de médecin au profit d'une association du type Médecin Sans Frontières, baptisée ici la World Health Organization, soit... la W.H.O. (un clin d’œil là encore assumé, mais cette fois à une autre série bien connue des écrans britanniques). Cathy Gale, après des recherches en Afrique, s'est réinstallée dans un petit manoir en périphérie de Londres, où elle poursuit l'écriture d'articles anthropologiques. Enfin, Mrs Peel, qu'on découvre jeune veuve, a repris en toute logique la tête des Knight Industries. L'intérêt de ces différentes voies professionnelles auxquelles sont retournés les personnages est qu'elles deviennent également le point de départ des indices qui marquent le début de cette aventure inédite.
 

"Cela ressemblait à un tableau d'enregistrement, relié à de nombreux tubes cathodiques. Deux rangées de leviers de contrôle et de boutons étaient visibles sur le clavier qu'elle manipulait afin de mettre le dispositif en marche.
— C'est un analyseur sonique, expliqua-t-elle devant le regard interrogateur de Steed.
— Est-ce qu'il sait faire des frites ? demanda-t-il (...).
Des lignes oscilloscopiques apparurent à l'écran. Emma attendit un moment puis mit l'image en pause. Steed regarda attentivement puis sourit.
— Une fois, j'ai eu un rencard avec une fille qui avait à peu près cette tête-là."

    Les protagonistes sont restitués avec justesse, un défi particulièrement difficile (et souvent raté dans la plupart des novélisations). Le challenge est d'autant plus réussi qu'au-delà de leur dimension archétypale et très codifiée, les auteurs parviennent à leur donner une certaine épaisseur psychologique sans trahir le ton de la série (avec, concernant Steed, une amusante référence à la biographie de Patrick Macnee – les connaisseurs comprendront). La fidélité quant à leurs traits de caractère transparait aussi beaucoup par leur "voix", et les dialogues sont à ce titre dignes des scénarios originaux : savoureux, décalés, et spirituels. On sent que les deux romanciers s'en donnent à cœur joie, particulièrement dans les scènes de suspense, à l'image du combat final où les Avengers se moquent avec flegme du Diabolical Mastermind qui s'apprête pourtant à les supprimer. C'est un réel délice. Délice du ton et du verbe que l'on retrouve dans les titres des chapitres, totalement habités par l'esprit avengeresque ("Strangest in the night...", "Doctor W.H.O.", "Tara finds her VO.I.C.E.", "Just another Tomorow-the-world Maniac after all", "Apocalypse now... and again"...).
 
"— Quelle est la différence majeure entre les singes et les hommes ?
— Les hommes se rasent plus souvent ? suggéra Tara, taquine."
 

"— Riez de vos plaisanteries tant que vous le pouvez, Steed. Vous serez bientôt trop occupé pour ça.
— En fait, je pensais justement prendre quelques vacances, répondit l’intéressé.
— Vous vous apprêtez à prendre de longues vacances. Définitives. Je vous les offre.
— Quelle générosité, répondit Steed, je dois refuser, évidemment.
— Mais vous n'avez pas d'autre option, Mr Steed.
— Allons donc, fit remarquer Emma, il y a toujours une autre option. (Puis, à l'attention de Steed :) Ils ne changeront jamais, n'est-ce pas ?
— J'ai souvent suspecté, dit Steed, qu'il y avait un pauvre type, enchaîné quelque part à un bureau – probablement dans les locaux de la BBC – dont le seul travail était d'écrire toutes les répliques des scientifiques fous. Un peu comme celui chargé de rédiger tous ces proverbes qu'on trouve dans les biscuits chinois."

    Outre cet esprit si habilement restitué, on retrouve aussi les scènes d'action caractéristiques de la série, dont certaines qu'on regrette de ne pas voir à l'écran un jour. Les investigations de Steed et Emma dans le cimetière de Highgate (un passage qui évoque par ailleurs beaucoup le roman Drôles de morts de J.Garforth), assaillis par des statues d'anges robotisées, est un des meilleurs moments de cette novélisation. Idem pour les nombreuses scènes où les différents personnages sont attaqués par les versions robotisées des Avengers (encore un hommage, cette fois à la thématique du double, souvent utilisée dans la série) : probablement irréalisables pour la télévision des années 60, ces séquences fonctionnent furieusement bien dans ce roman.
 

    La préface, signée Patrick Macnee himself, persuade le lecteur que ce livre annonce le potentiel retour de Chapeau Melon & Bottes de Cuir avant la fin du XXème siècle. Il ne croyait pas si bien dire, puisque le remake sortirait dans les salles en 1998... pour faire un flop. A la lecture de Too Many Targets, on ne comprend pas que l'adaptation cinématographique se soit empêtrée dans l'écriture d'un nouveau scénario, alors qu'il y avait avec ce roman une histoire digne d'être portée à l'écran et de rendre justement hommage au matériau d'origine.
 

En bref : Avec fidélité, audace, humour et style, J.Peel et D.Rogers signent ici une novélisation qui tient autant de la suite que de l'hommage à Chapeau Melon & Bottes de Cuir. En réunissant toutes les partenaires de Steed, le duo d'auteurs exploite l'une des meilleures idées possibles pour un revival. Challenge risqué mais réussi haut la main, Too Many Targets est une véritable pépite. On regrette que le projet de suite initialement prévu (un cross-over avec la série Le Prisonnier) ou une autre novélisation incluant les New Avengers n'ait finalement jamais vu le jour. En attendant, il nous reste la récente adaptation de ce roman en feuilleton audio par Big Finish, qu'on a hâte de découvrir...

 


 
Et pour aller plus loin...
 

dimanche 2 janvier 2022

Le tour du monde en 80 jours - un musical de Julien Salva et Ludovic-Alexandre Duval d'après Jules Verne.


Le Tour du Monde en 80 Jours
 
Livret et paroles : Ludovic-Alexandre Duval
Musique : Julien Salva
Mise en scène : David Rozen
 
D'après le roman de Jules Verne
 
Avec : Harold Simon, César Vallet, Maxime Guerville, Jeanne Jerosme...
 
Sur la scène du Théâtre Mogador du 8 février au 17 mars 2020
 
En tournée dans toute la France depuis Octobre 2021 

    Londres, 1889. Phileas Fogg est un gentleman secret et flegmatique qui vit sa vie avec une précision quasi mathématique. Il passe une grande partie de son temps au Reform Club à jouer aux cartes et débattre de divers sujets avec les autres gentlemen du club. Un jour, lors d’une discussion, Fogg annonce qu’il est aujourd’hui possible de faire le Tour du Monde en 80 jours. Sir Thomas Flanagan, son rival depuis toujours, le met alors au défi d’accomplir cette prouesse. Il espère secrètement humilier et discréditer Fogg auprès de ses collègues et pouvoir ainsi accéder à la tête du Reform Club, poste que les deux hommes se disputent. Fogg, connu pour n’être jamais sorti du pays (ni même de Londres d’ailleurs), semble pourtant sûr de lui et relève le défi, mettant en jeu la quasi totalité de sa fortune dans ce pari fou. De Paris à New York en passant par Bombay et Hong Kong, en bateau, en train ou à dos d’éléphant, le gentleman et son nouveau domestique français, Passepartout partent dans une aventure qui sera semée d’embûches. Il sera ralenti notamment par l’inspecteur Fix, un agent peu futé mais très zélé, envoyé par Flanagan pour retarder le gentleman. Il fera aussi la rencontre de la Princesse Aouda, une jeune femme au fort tempérament que Passepartout et lui-même sauveront d’un sacrifice qui la destinait à la mort. Malgré les contretemps et les déconvenues, Phileas Fogg, Passepartout et Miss Aouda réussiront-ils à conclure ce voyage dans le temps imparti​ ​? Et au delà de la réussite ou non de ce pari, cette incroyable aventure ne va-t-elle pas changer leur vie à tout jamais​ ​?
 
***
 
    Voilà un musical qu'on aurait dû voir il y a de cela un moment : au programme d'un voyage scolaire que nous avions organisé avec nos petits monstres pour avril 2020, nous devions initialement y assister à Mogador, avant que la crise sanitaire ne vienne tout remettre en question. Fort heureusement, le spectacle, actuellement en tournée dans toute la France, nous a permis de découvrir enfin cette pépite sans avoir à nous déplacer jusqu'à la capitale !
 
Bande-annonce du spectacle.
 
    Cette adaptation de Jules Verne est portée par deux comparses de longue date : Julien Salva et Ludovic-Alexandre Duval. Leur nom de vous dira peut-être rien, mais le musicien et le parolier collaborent ensemble depuis plus de dix ans, principalement sur des adaptations de grands classiques de la littérature. A leur actif, on compte une transposition scénique de L'homme qui rit ainsi que de nombreux spectacles familiaux produit par la société Double D : La petite-filles aux allumettes ou encore Les aventures de Tom Sawyer, qui ont rencontré un franc succès sur les planches au cours des dernières années. Ils ont également participé à co-adapter pour Mogador les célèbres musicals de La Belle et la Bête ou encore du Bal des Vampires. Après un tel parcours, transposer un roman de Jules Verne semblait une poursuite logique, tant la bibliographie de l'auteur correspond à leur univers.
 

    Double D, qui produit également ce spectacle, diffuse essentiellement des shows familiaux mais d'une grande qualité, comme le prouvent les nombreuses nominations aux Molières des précédentes productions. En cela, cette adaptation du Tour du Monde en 80 Jours ne fait pas exception et offre aux spectateurs de tous les âges 90 minutes de spectacle dans la pure veine de Broadway. Le livret de Ludovic-Alexandre Duval est une transposition réellement fidèle du roman d'aventure de Jules Verne, moyennant quelques libertés afin de conquérir le jeune public mais sans jamais tomber dans la farce ratée qu'était par exemple l'adaptation cinématographique de 2004. 
 
Harold Simon, flegmatique Philéas Fogg.
 
    Le casting a en partie été modifié depuis 2020 : on imagine que certains des comédiens avaient d'autres engagements, mais c'est aussi là une pratique commune pour les tournées. Nous avons cependant eu la chance d'assister à une représentation avec le Philéas Fogg d'origine, campé avec flegme par le talentueux Harold Simon : probablement la meilleure interprétation qu'on ait pu voir, toutes versions confondues (oui, oui) ! A ses côtés, César Vallet a repris le rôle de Passepartout auparavant tenu à Mogador par Guillaume Sentou. Son successeur fait honneur au personnage avec son jeu tout en fantaisie et en malice. Clémence Bouvier interprète avec charisme une Aouda revue et corrigée par les critères post me too : loin de la jeune femme effacée du roman, elle devient ici une courageuse et tempétueuse héroïne. Ses nombreuses prises de bec avec Philéas Fogg font d'ailleurs tout le sel de cette adaptation. Enfin, de toute la troupe, nous avons été particulièrement sensibles au charme inattendu de Jeanne Jerosme, laquelle interprète avec une douce folie un personnage inédit : Miss Morris. Cette "méchante" à la solde de Flanagan a des allures de demi-sœur un peu balourde de Cendrillon ; envoyée à la poursuite de Fogg pour retarder son voyage, elle accumule les gaffes et réussit le difficile pari d'être à la fois ridicule et de se faire aimer du public en même temps.

Clémence Bouvier, géniale en Aouda féministe !

    On craint toujours, lorsqu'on assiste à des spectacles familiaux, de devoir endurer des musiques et des chants médiocres ou qui provoqueront des migraines sans fin. Forts de leur expérience, J.Salva et L.A.Duval évitent l'écueil des chants faciles qui cassent les oreilles et nous servent une bande-originale classique mais entrainante et rythmée aux allures de Disney grandeur nature (sachez-le, c'est un vrai compliment). Les chorégraphies de Johan Nus (qui a travaillé pour des mises en scène de Sweeney Todd ou du Lac des Cygnes, rien que ça), typiquement broadwayiennes, accompagnent merveilleusement la dimension musicale avec, d'un pays à l'autre, cancan ou claquettes.
 

    Les costumes de Marie-Caroline Béhue font merveille : les redingotes étriquées et les pantalons à taille haute donnent la silhouette de rigueur aux gentlemen typiquement victoriens de cette aventure, mais avec un panel de couleurs contrastées qui nous évoque le mouvement Ligne Claire de la BD franco-belge. Clin d’œil à Sherlock Holmes, l'inspecteur Fix porte une tenue à carreaux on ne peut plus reconnaissable tandis qu'Aouda brille de mille feux dans sa robe de lady aux tissus rappelant ses origines indiennes. Enfin, mention spéciale pour la robe à crinoline de la Reine Victoria, représentant une large... mappemonde !
 

    Côté scénographie, on est toujours épaté par ces décors qui se réagencent à l'infini ou qui fonctionnent comme des poupées russes : caisses, passerelles et escaliers en bois pivotent, s'ouvrent et se referment pour figurer tantôt le Reform Club, tantôt les wagons d'un train, ou tantôt encore le pont d'un navire, quand ils ne dévoilent pas un souk plus vrai que nature ou le port de San Francisco.  Le tout est rythmé par le cadran de l'horloge présente sur scène tout le long du spectacle et qui égraine le temps du voyage... La mise en scène de David Rozen fait mouche et on en redemande. On va suivre de très près les prochaines créations de cette talentueuse équipe...


En bref : Merveilleux spectacle à voir à l'occasion des fêtes de fin d'année, Le tour du monde en 80 jours est un musical familial de grande qualité, porté par un talentueux casting et rythmé par des chants, musiques et danses dignes d'un Disney vivant ! Ne le manquez pas !