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lundi 11 mars 2013

Sublimes Créatures (Beautiful Creatures) - Un film de Richard LaGravenese


Sublimes Créatures
(Beautiful Creatures)
de Richard LaGravenese, 
Avec: Alice Englert, Alden Ehrenreich, Jeremy Irons, Viola Davies, Emma Thompson, Emmy Rossum, Eileen Atkins...

  Ethan Wate, un jeune lycéen, mène une existence ennuyeuse dans une petite ville du sud des Etats-Unis. Mais des phénomènes inexplicables se produisent, coïncidant avec l’arrivée d’une nouvelle élève : Léna Duchannes. Malgré la suspicion et l’antipathie du reste de la ville envers Léna, Ethan est intrigué par cette mystérieuse jeune fille et se rapproche d’elle. l découvre que Lena est une enchanteresse, un être doué de pouvoirs surnaturels et dont la famille cache un terrible secret.
  Malgré l’attirance qu’ils éprouvent l’un pour l’autre, ils vont devoir faire face à une grande épreuve : comme tous ceux de sa famille, Lena saura à ses seize ans si elle est vouée aux forces bénéfiques de la lumière, ou à la puissance maléfique des ténèbres… 



  Adapté du sympathique roman young adult 16 Lunes (chroniqué ici-même il y a de cela quelques mois), j'avais hâte de découvrir l'adaptation cinématographique, dont le casting (notamment la présence d'Emma Thomson et Jeremy Irons) ainsi que de l'équipe à la réalistation (Richard LaGravanese en tête, connu pour le scénario du célèbre Sur la Route de Madison), laissaient entrevoir un film très prometteur, voire d'une qualité supérieur à la saga des Twilight à laquelle il était souvent comparé. La bande-annonce mettait en avant un visuel léché, travaillé, et laissait entrevoir des mouvements de caméra transcendants sur des accords musicaux gothico-rock ( vive Florence & the Machine !) envoûtants! Tout alléché par cet aperçu cinématographique de l'univers imaginé par K.Garcia et M.Stohl, j'avais même acheté le guide officiel du film, pour en apprendre plus sur la réalisation et les secrets de tournage.

  Là encore, je n'étais que plus convaincu de la réussite de cette production: le travail titanesque qu'a nécessité ce film est impressionnant. LaGravenese, soucieux de rendre l'histoire la plus crédible possible visuellement tout en lui laissant sa part de magie, a tenu à recourir à un minimum d'effets spéciaux et à retranscrire l'aspect surnaturel de l'histoire par des ambiances et des atmosphères finement travaillée plutôt qu'une avalanche d'images de synthèse. Ainsi, il a su s'encadrer de techniciens, décorateurs et stylistes renommés, souvent nominés et primés pour leur travail dans le milieu du cinéma.

  Et le résultat? Mooooon Dieuuuuuuuu!... Un carnage!
  Bon, n'exagérons rien : chacun sait que je suis bon public et je trouve toujours des points positifs à un film du moment qu'il est adapté d'un roman que j'ai apprécié. Mais tout de même, j'ai trouvé qu'il y avait eu là un beau saccage. J'admets qu'en tant que film, il est tout à fait convenable. En tant qu'adaptation, un peu moins, voire beaucoup moins : Même en gardant à l'esprit qu'un réalisateur transforme toujours le matériau d'origine pour se le réapproprier, il y a eu là tout un remaniement de l'intrigue dont je cherche encore l'intérêt.


  Les premières minutes m'ont de suite laissé un goût amer: la narration par Ethan est une catastrophe et même si on peut pour cela rejeter la faute sur le doublage français plutôt que sur le film en lui-même, reconnaissons que ça n'aide pas à relever la qualité inégale du reste. Au bout de quelques minutes, en l'espace de peu de temps, j'ai eu l'impression qu'on avait déjà trop d'informations sur l'intrigue : comme si le réalisateur et scénariste avait eu peur de ne pas avoir assez de bande pour faire son film et avait tout lâché dans un flot incontrôlé de paroles et de scènes, montées les unes sur les autres, en vitesse replay par-dessus le marché. Puis d'un coup, le rythme se fait plus lent mais les scènes sont toujours dans le désordre (on pourrait à ce moment croire que les bandes ont été mal rangées dans la bobine, ou alors que le projectionniste a bu un coup et s'est emmêlé les pinceaux du haut de sa petite guitoune). Tout ce qui faisait le suspense du roman est révélé dans la première moitié du film, lui ôtant ainsi tout effet de surprise ou tension dramatique.
  Si certains remaniements sont les bienvenus (l'idée d'ajouter à l'histoire un festival de reconstitution de la Guerre de Sécession en costume d'époque, cadre qui sert de nouveau contexte à la fin de l'histoire, est notamment un des point esthétiques et scénaristiques positif du film ; ou encore la fusion entre les personnages d'Ama la gouvernante et Marian la bibliothécaire), de trop nombreux autres sont inutiles et m'ont laissé le sentiment détestable de regarder un bon film fantastique, certe, mais en aucun cas adapté d'un roman que je me souvenais avoir lu...

  L'alchimie entre les deux personnages principaux ne se ressent pas à l'écran -mais alors pas du tout- et est reléguée ici au stade d'amourette frivole entre deux ados immatures. L'acteur qui interprète Ethan y est certainement pour beaucoup: il en fait un fanfaron à peine intéressant, à des lustres du jeune garçon sensible du roman. Heureusement, l'actrice qui interprète Lena sauve la mise et la prestation d'Alice Englert est une agréable surprise: j'ai trouvé qu'elle savait bien rendre palpable la dualité du personnage, tantôt fragile, -distante, hésitante, froide- et tantôt décidée, convaincue et pleine d'aplomb. Cette personnalité complexe est renforcée par un jeu de maquillage et de costume méticuleusement élaboré et évolutif au fil de l'histoire. Plus elle se rapproche de la date fatidique de son anniversaire, plus elle semble physiquement et psychiquement flirter avec sa part de ténèbres: ses lèvres s’obscurcissent, ses paupières se foncent et ses tenues se font plus travaillées, à la fois dans les formes et les textures. Physiquement, le choix d'Alice Englert m'a rappelé celui de Kirsten Stewart pour Twilight: loin d'entrer dans les codes de beauté actuels, elle n'en est que plus mystérieuse et dégage d'autant plus de charisme.

La charismatique Alice Englert, interprète de Lena. L'une des agréables surprise de ce film!

  Le reste du casting est également à retenir: Dès qu'il entre en scène, Jeremy Irons, par sa seule présence et avant même d'avoir ne serait-ce que parlé ou haussé un sourcil, justifie le déplacement et le prix de la place de cinéma. De sa voix ( là, pour le coup, le doublage est réussi!) à sa démarche, en passant par sa gestuelle et la façon dont il "habite" le costume, il EST Macon Ravenwood. Sombre dandy au charisme imposant et mystérieux, il lui ajoute même un petit côté cynique qui n'est pas sans rappeler la prestation de R.Dowey Jr dans le récent Sherlock Holmes! Vient ensuite la toujours excellente Emma Thomson, parfaite en dévote extrémiste à robe fleurie qui explose d'humour noir et se part d'une aura diaboliquement théâtrale en seconde partie du film.

 Jeremy Irons et Emma Thompson, parfaits comme à l'habitude!

  Viola Davies, connue pour son impressionnante prestation dans La couleur des sentiments, est parfaite en voyante/bibliothécaire gardienne des secrets de la ville et rend crédible l'aspect mystique de l'histoire: elle donne une vie, une âme palpable aux légendes locales et aux vieilles superstitions du Sud, loin des clichés habituels sur le vaudou. Emmy Rossum, quant à elle, est très crédible en cousine diabolique de Lena: sulfureuse à souhait, chacune de ses nouvelles apparitions est un clin d’œil délicieusement vintage aux actrices des vieux films américain. Elle se met ainsi en scène dans des costumes, coiffures et postures qui rappellent tantôt Marylin Monroe, tantôt Lauren Baccal, ou encore Ava Gardner. Enfin, mention spéciale à Eileen Atkins dans le rôle de la grand-mère de Lena: après l'avoir vue en respectable "mamie au service secret de Sa Majesté" dans un second rôle du film Chapeau Melon et Bottes de Cuir, elle excelle ici en matriarche des Ravenwood façon lady anglaise froide et distinguée.

Viola Davies, excellente Ama.
Emmy Rossum, très convaincante sous les multiples visage de la vénéneuse Riley.

  L'esthétique réussie aurait de quoi sauver le film mais n'est pas assez mise en avant. Alors que le guide officiel semblait insister sur cette composante comme LE point fort du long-métrage, j'ai eu l'impression qu'on ne voyait pas le tiers du travail accompli par l'équipe artistique, pourtant largement imagé et détaillé dans l'ouvrage. Reste cependant des décors somptueux dont le manoir Ravenwood en tête, demeure existant réellement et dont les rumeurs locales disent d'ailleurs qu'elle est hantée (Ah, la Nouvelle-Orléans... ). L'intérieur, reconstruit en studio, est des plus stupéfiants et, tout comme dans le livre, évolue selon l'humeur et les envies de son propriétaire. La facade de style colonial traditionnel recèle ainsi des pièces aux lignes modernes, épurées et aériennes réellement surprenantes, surtout lorsqu'elles se voient agrémentées d'arbres aux couleurs automnales apparus comme par magie! Point spécial pour la salle à manger, qui mêle statues de marbres classique, motifs gothiques et végétation grimpante, le tout sous une sublime verrière rouillée, décor au croisement des formes et des textures inspiré par le château de la Bête dans le film La Belle et la Bête de Jean Cocteau, l'une des nombreuses sources de LaGravenese pour l'esthétique de son film. A noter que cette pièce est d'ailleurs le théâtre d'une scène très réussie, tournée sans aucun effets spéciaux mais à l'aide de techniques de rotation mécanique... étourdissantes! (je n'en dis pas plus et vous laisse au moins le plaisir de savourer cette surprise!).

  Parmi les autres décors à retenir, outre les paysages naturels de la Nouvelle-Orléans, citons l'énorme travail apporté à l'architecture de la Bitbliothèque souteraine des Enchanteurs, dont les sculptures, peintures et motifs semblent renvoyer à toutes les époques et civilisations traversées par les peuplades et communautés humaines depuis la nuit des temps...

Petit aperçu des décors...

  Au final, il en reste un divertissant sympathique, voire très agréable, en tant que film fantastique : l'esthétique, le casting et l'atmosphère en font en effet une réalisation largement au-dessus du niveau de Twilight. Cependant, on ne peut pas en dire autant en tant qu'adaptation, tant les libertés prises dans le scénario le font différer du roman d'origine... espérons donc que LaGravenese saura éviter cette erreur si jamais il transpose à l'écran le reste de la saga, dont l'excellent potentiel mérite un film digne de ce nom...

dimanche 3 mars 2013

Charlie Bone et le mystère de Minuit - Jenny Nimmo

Midnight for Charlie Bone (Children of the Red King #1), Scholastic, 2002 - Minuit sonne pour Charlie Bone, M6 Éditions, 2003 - Charlie Bone et le mystère de minuit, Folio junior, 2008.

   Depuis que Charlie a le don d'entendre parler les photos, plus rien ne tourne rond. Fini la vie de garçon comme les autres. Si seulement, il avait pu garder ça pour lui, il n'aurait pas été obligé d'aller dans une école sinistre, où se passent des choses plutôt inquiétantes. Car en réalité issu d'une famille de sorciers, il doit rejoindre l'Institut Bloor, pensionnat où il perfectionnera sa magie au cours de plusieurs années d'étude. Mais de mystérieux événements animent les couloirs du collège: Que cachent ces ruines où une élève a disparu? Qui est l'affreux Manfred Bloor aux yeux noirs? Avec ses amis, Charlie a décidé de tirer cela au clair, au péril de sa vie.
Laissez-vous entraîner dans un univers fascinant avec Charlie et ses drôles de copains. Suspense et humour sont au rendez-vous. Un régal!


 «Cette nouvelle série n'a rien d'une énième copie, ouf ! (...) Charlie, c'est un petit peu le petit frère de Harry. Sauf que ce joyeux cocktail de magie et d'humour met en scène des personnages à la Roald Dahl, aussi détachés qu'attachants!»
 (Je Bouquine, août 2008).

«Une histoire audacieuse dans un futur plein d'écueil. Du suspense et de l'action» 
(Le Courrier Indépendant, juillet 2008).

 «Sans prétention, et avec humour, le premier tome de cette série anglaise, qui rappelle bien évidemment "Harry Potter", nous entraîne dans l'univers de la magie, de la sorcellerie et de l'enquête policière» 
(Inter CDI, janvier-février 2009).


  La première fois que j'ai entendu parler de ce roman remonte à sa première édition française au début des années 2000, grâce à.... Chapeau Melon et Bottes de Cuir! Quel lien me direz-vous? Comme vous le savez certainement depuis un moment, grand fan de cette série télévisée anglaise, je n'ai jamais loupé une seule de ces rediffusions depuis mes 7ans. Ainsi, un samedi de 2003, alors que l'épisode "les marchands de peur" venait de se terminer, la chaine proposa un concours comme elle avait alors l'habitude d'en faire à la fin de chaque programme, basé sur une question et des lots à gagner. Cette fois là et durant toute l'année qui s'écoula fut mis en jeu ce roman, sous sa première traduction Minuit sonne pour Charlie Bone, publié chez M6 Editions. Ah, j'entends encore le doux son de la voix off d'M6, tandis que l'écran affichait la couverture (pas très très esthétique, il faut le reconnaître) de cette première version française...
  Je n'avais aucune idée de quoi il retournait et découvris le résumé au détour d'une sortie en librairie. Le synopsis faisait fortement penser à Harry Potter - alors en plein succès auprès des jeunes, puisque le premier film venait de sortir et avait ainsi renforcé la "Pottermania" déjà bien entamée) et tout dans la présentation de l'histoire semblait insister sur les points communs entre les deux ouvrages, cherchant ainsi à surfer sur le succès du magicien à binocles. Cette impression m'avait fait reposer le livre en rayon, et je n'en avais plus entendu parler jusque l'an dernier.

Couverture de la première édition française, parue sous le titre Minuit sonne pour Charlie Bone, chez M6 Editions.

  En effet, alors que la série des Harry Potter s'était terminée quelques années plus tôt, relançant les jeunes sur le chemin de la lecture et entrainant dans sa suite une offre démesurée d’œuvres fantastiques originales ou ressorties de derrière les fagots (comprenez ici: rééditions), Gallimard avait semble-t-il racheté les droits de la série des Charlie Bone. Rééditant le tome 1 et les suivants sous de nouveaux titres et de nouvelles couvertures plus accrocheuses (ces dernières rappelant fortement les couvertures originales anglaises des Harry Potter, d'ailleurs) dans la collection Folio Junior, et ventant ses mérites à la fin des exemplaires des Chroniques des Chrestomanci ou encore de Narnia, sans oublier des HP, évidemment!

Couvertures des éditions originales britanniques grand format et poche.

  Et justement, il se trouve qu'en cela, Charlie Bone était exactement le livre dont j'avais besoin à ce moment là: les enfants du lieu de stage où j'avais monté un atelier de Veillées Lectures accessoirisées m'avaient demandé de leur dénicher des romans "dans le genre d'Harry Potter" et j'étais donc en pleine recherche d'un ouvrage réunissant des éléments similaires. Outre les œuvres antérieures à la saga des HP et qui avaient notamment inspirée J.K.Rowling ( comme l'île du Crâne ou encore Le Secret du quai 13), l'excellent guide Je cherche un livre pour un enfant - le guide des livres pour les 8/16 ans de Toni Di Mascio proposait dans son chapitre "Que lire après Harry Potter?" quelques nouveaux venus inspirés du succès du magicien à la cicatrice. En première place figurait Charlie Bone et le mystère de Minuit. Mais les enfants de mon stage ayant à l'époque voté pour l'ïle du Crâne, j'avais rangé Charlie dans mon étagère, pour ne le ressortir que cet hiver. Allez savoir pourquoi, j'ai été pris d'une "PotterMania" tardive et les neiges hivernales m'ont fait rêver de Poudlard, me donnant l'envie de remettre le nez dans une aventure similaire... C'était donc le moment ou jamais de ressortir Charlie Bone des cartons!

 
Couvertures des éditions indonésienne, espagnole, russe,
italienne, tchèque et polonaise.

  Initialement intitulée Children of the Red King (littéralement: Les enfants du Roi Rouge), la série des Charlie Bone est écrite par Jenny Nimmo, auteure britannique pour la jeunesse renommée et reconnue, et rencontre un énorme succès outre-Manche et outre-Atlantique. Peu et à peu, les aventures de ce petit sorcier ont fini par conquérir de nombreux pays et Charlie y est parfois aussi célèbre qu'Harry Potter! Au final, il n'y a guère que chez nous que le retentissement est plus discret.
  Ce premier tome nous fait donc découvrir Charlie, jeune anglais de 12 ans, orphelin de père, banal et sans histoire. Issus d'un milieu très modeste, Charlie et sa mère doivent leur survie à la "générosité" de ses aïeules du côté paternel, les sinistres tantes Yeldim qui les hébergent tous deux pour on ne sait quelle obscure raison. Très vite, la vérité éclate: descendant d'un illustre magicien connu sous le nom du Roi Rouge, chaque membre de la famille Bone se voit hériter de pouvoirs magiques et d'un don particulier qui lui vaut de bénéficier d'un enseignement spécial à l'institut Bloor. Lorsque Charlie commence à entendre les voix des personnes prises en photo rien qu'en regardant des clichés, les vieilles sorcières Yeldim prennent en main son éducation et l'envoie perfectionner ses dons au pensionnat Bloor. Là Bas, l'enfant apprend à maîtriser son pouvoir et découvre les étranges coutumes de l'école, se confronte à des professeurs douteux mais, heureusement, se fait aussi des amis dignes de confiance. Cependant, le vieux directeur de l'Institut, caché dans la plus haute tour de l'établissement, semble dissimuler quelques sombres secrets: quelques années plus tôt, une étudiante de l'école aurait mystérieusement disparu au cours du "Jeu des Ruines", sorte de tournoi annuel et rite de passage ancestral. Les rumeurs jurent que le vieillard n'y serait pas étranger... Le hasard lance Charlie et ses amis sur la piste de la jeune fille, enquête qui révèlera au héros que son père n'est peut-être pas décédé et que sa famille lui a caché bien d'autres secrets...

 L'institut Bloor?

  L'inspiration de l'univers créé par J.K.Rowling est donc évidente et les points communs sont nombreux: Charlie a une personnalité des plus banales, est issu d'un milieu difficile et d'un contexte familial complexe, l'institut Bloor a lui aussi ses "maisons d'étudiants" (caractérisées par la couleur différente de leurs capes et rattachées à des talents artistiques particuliers, tels que la musique ou le théâtre). Par moment, certains éléments font réellement penser à un simulacre de HP: le "Jeu des Ruines" rappelle le tournoi labyrinthique des trois sorciers de La coupe de feu, et la présence d'un loup-garou semble renvoyer au prisonnier d'Azkaban. Bien que destiné à un très jeune lectorat, le tout est cependant habité d'une atmosphère plus sombre que les premiers livre de Rowling, une tonalité plus mélancolique et emprunte d'un humour noir aux accents fantaisistes qui lorgne du côté des Orphelins Baudelaire mais sans en atteindre ni même en frôler la perfection narrative ; l'humour noir de Jenny Nimmo, sans pour autant tomber à plat, fait tout de même pâle figure à côté de l’inégalable plume de Lemony Snicket, il faut le reconnaître! De même, l'intrigue mêle les genres fantastique et policier de fort belle façon, mais dans une énigme qui mène à une résolution un peu trop convenue car trop rapide et sans surprise!

En bref :Il en reste cependant quelques bons éléments originaux et des questions en suspens qui donnent envie de poursuivre, par curiosité. Ce livre sympathique peut effectivement être recommandé à un jeune lecteur qui a dévoré tous les HP et cherche quelque chose à se mettre sous la dent (ou sous les yeux!). Mais attention: selon ce qu'il a lui même aimé dans l’œuvre de J.K. Rowling, il pourra totalement adhérer à l'univers de Charlie comme il pourra n'y trouver qu'un intérêt tout relatif.

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