Une porte dérobée, deux photographies anciennes montrant une
mystérieuse jeune femme… De quoi intriguer Chrystel et Samuel, installés
depuis peu au manoir familial du Paradis, dans le Minervois. Le jeune
couple enquête et le passé remonte à la surface.
1900, Amandine, une jeune servante au destin tragique. Humiliée, abusée
par son maître, celle-ci aura une revanche d'outre-tombe que rien ne
laissait présager. Suspense et émotions sont au rendez-vous.
Oscillant entre deux époques différentes, Annie Kochert
nous plonge avec brio dans une véritable enquête que la simple
découverte de deux photographies va enclencher. Menée de nos
jours, elle trouvera une réponse qui se situe bien au-delà du temps.
Le lecteur se laisse séduire par cette jeune servante au destin cruel.
Du suspens aux émotions les plus fortes, une kyrielle
de sentiments se succède dans ce roman écrit avec un style à la fois
simple et authentique à l’image de son auteur.
Arrivé au terme de la saison chez France Loisirs, un courrier est venu rappeler qu'il fallait y choisir un ouvrage avant le prochain catalogue. Moi qui passe régulièrement chez eux, j'étais persuadé d'avoir déjà fait mon acquisition du printemps et ne m'étais pas penché plus avant sur les autres trésors de leur boutique. Ce fut l'occasion d'essayer ce roman, issu de la littérature régionale et auparavant publié aux petites éditions "Qui vit lit". Ayant été dernièrement quelque peu déçu par le ton très "roman du terroir" de
Ainsi Puis-je mourir, je tendais un peu le dos, mais
Des larmes au Paradis était présenté comme un vrai "coup de cœur" de France Loisirs et le résumé avait tout de prometteur. Il faut reconnaître qu'on penserait presque avoir là une alternative française aux romans de
Kate Morton (
Les heures lointaines en tête de liste) ou encore aux éléments qui ont fait le succès de livres tels que
l'écho de ton souvenir ou
le treizième conte de
Diane Setterfield : secrets de famille, manoir ancestral, réminiscences du passé... Bref, tout ce qui me ravit et que je recherche dans une lecture. Alors,
Des larmes au Paradis, et si c'était bien?
Couverture de la première édition, chez "Qui vit lit".
Parlons peu mais parlons bien (en partie parce que j'en retiens tellement peu d'éléments positifs que je veux conclure cette chronique aussi vite que possible), que ceux qui s'attendent à du Kate Morton ou du Diane Steerfield à la française passent leur chemin. On en est loin. Très loin. Que ceux qui veulent un bon roman palpitant sur les secrets de famille passent leur chemin aussi. Honnêtement, pour ma part, l'encéphalogramme reste plat du début jusqu'à la fin.C'est difficile de rentrer dans une critique négative constructive et je n'aime pas tomber dans le lynchage gratuit (je me dis que si j'étais l'auteur, j'aimerais au moins savoir ce qui n'a pas fonctionner avec tel ou tel lecteur), je vais donc tâcher d'exprimer mes ressentis le plus simplement et objectivement possibles.
En commençant ce roman, j'y ai vu plein d'éléments prometteurs: l'arrivée du couple dans le manoir familial, la découverte d'une pièce secrète -sorte de vieux cellier- dissimulée derrière un mur, et la trouvaille qu'ils y font: de vieilles photographies du début du siècle dernier, représentants les gens de maison et le maître du domaine de l'époque. Chose étrange: les annotations au dos des clichés et les noms qui y sont évoqués ne correspondent pas à l'histoire du manoir que Chrystelle et Samuel connaissent et tiennent du grand-père de ce dernier. Leur aurait-on menti sur les origines familiales? Plus bizarre encore, la jeune domestique sur la photographie est le portrait craché de Julie, leur pétillante fille de 14 ans. Celle-ci se prend d'une soudaine passion pour ce mystère et se met en tête de le résoudre, en même temps que sa mère Chrystelle souhaite également y faire toute la lumière. Ces recherches, qui se déroulent de nos jours, sont dès lors entrecoupées du quotidien d'Amandine, la jeune fille de la photographie. Avec elle, le lecteur est plongé dans la France rurale des années 1900 et sa vie de domestique nouvellement arrivée au manoir...
Vous êtes sûrement -tout comme je l'ai été- alléché par ces quelques bribes de l'histoire, qui laissent réellement imaginer une intrigue de recherche familiale fascinante, voire même un petit penchant vers la psychogénéalogie, un peu à la façon de
L'armoire des robes oubliées. Mais rien ne prend, rien ne vient et on attend sans jamais décoller. J'ai eu le sentiment que, pendant toute ma lecture, à faire la comparaison avec d'autres romans utilisant les mêmes thèmes, l'auteur passait à côté de ressorts scénaristiques et narratifs qu'il aurait été passionnant d'exploiter, mais qu'elle s'est finalement contentée du minimum, de raconter le tout en "restant en surface". Les personnages ne sont pas fouillés, agissent et réagissent de façon calquées, s'expriment avec des expressions "classiques", "toutes faites", que personne n'utilise réellement dans un quotidien normal (
"Oh, flûte alors", "Je m'en moque comme de ma première chaussette"...). Le tout serait merveilleusement crédible dans un
Club des cinq ou un vieil album de
Martine, mais pas là. Le style est, par là-même et dans l'ensemble, assez fade et ne se démarque pas par une plume particulière. La narration semble se concentrer sur un seul personnage avant de venir soudain omnisciente, révélant tout des pensées et motivations de chacun, ne laissant planer aucun doute ni mystère sur les divers protagoniste et enlevant tout réalisme ou tension dramatique. Contrairement à ce qu'indique le résumé, il n'y a aucune
"vengeance d'outre-tombe" ou réelle atmosphère gothique et fascinante que ce soit, et le tout est extrêmement prévisible.
Comme je l'ai déjà dit, je suis plutôt bon public (enfin, "bon lecteur"), et j'ai tendance à toujours trouver des points positifs à une lecture... mais là, mille excuses, je n'y arrive vraiment pas...
sorry!