The Woman in Black, Hamish Hamilton, 1983 - l'Archipel, 2012.
Angleterre, début du XXe siècle. Par un mois de novembre froid et brumeux, Arthur Kipps, jeune avoué londonien, est dépêché dans le nord du pays pour assister aux funérailles d'Alice Drablow, 87 ans, puis trier ses papiers en vue d'organiser sa succession. À Crythin Gifford, village où Kipps pose ses valises, les habitants lui battent froid dès qu'il prononce le nom de feue Mme Drablow, unique occupante du Manoir des Marais, demeure isolée, battue par les vents et située sur une presqu'île uniquement accessible à marée basse. Lors de l'inhumation, dans une église quasi déserte, Arthur remarque la présence, un peu en retrait, d'une femme tout de noir vêtue, le visage émacié, comme rongée par une terrible maladie. Il l'aperçoit ensuite dans le cimetière, mais elle s'éclipse avant qu'il ait le temps de lui parler... Cette femme en noir, Arthur la verra de nouveau aux abords du manoir, une fois qu'il s'y sera installé pour commencer son travail. Mais se produisent alors nombre de phénomènes mystérieux qui ébranleront le jeune homme et feront vaciller sa raison... Comme il l'apprendra peu à peu, une malédiction plane sur ces lieux...
Passionné depuis toujours d'histoires de fantômes, j'ai entendu parler de ce titre pour la première fois il y a environ deux ou trois ans: je venais de terminer le roman La séance, de John Harwood, une histoire de maison hantée écrite dans le pure style gothique victorien en hommage aux classiques du genre. En faisant quelques recherches sur d'autres romans similaires et donc susceptibles de me plaire également, j'étais tombé sur The woman in black et ses alléchantes couvertures originales...
Malheureusement, ce roman, tentant à plus d'un titre, était alors encore inédit en France! Apprenant l'été dernier qu'une adaptation allait voir le jour et ne tenant plus face aux superbes photos de tournage et à leur ambiance délicieusement glacées, j'avais décidé de le commander en VO... C'est alors qu'une traduction est finalement sortie en France, me permettant ainsi de découvrir ce petit chef-d'œuvre.
La construction m'a tout d'abord fait penser à la célèbre nouvelle d'Henry James, le tour d'écrou, où l'histoire est racontée par flashback: ce qui explique le début du roman assez longuet puisque tout le premier chapitre nous plante le décor de la vie actuelle du personnage principal et de ce qui va l'amener à se remémorer ses cruels souvenirs. J'avoue que je trépignais d'impatience, attendant que l'auteur entre enfin dans le vif du sujet et craignant tout à la fois que ce ton un peu trop "planplan" s'installe dans la durée. Mais une fois le retour en arrière amorcé, j'étais conquis: Susan Hill parvient à restituer l'authenticité des textes d'époque grâce à un style certes très classique, mais dont le lyrisme et la qualité n'ont rien à envier aux auteurs du XIXème siècle. Son texte instaure peu à peu une ambiance glaciale et saisissante, à grand renfort de descriptions soignées et méticuleuses qui ont entièrement satisfait mon côté visuel. Chaque figure de style employée, chaque comparaison ou métaphore, me permettait vraiment de me projeter dans l'histoire, d'imaginer les décors et sentir l'atmosphère pesante du manoir.
Je parlais plus haut du côté très "classique" de l'écriture et de l'intrigue: si cela avait été mal maîtrisé, l'auteur aurait pu tomber dans des clichés trop faciles et faire de son roman une simple avalanche de scènes stéréotypées mais on est vraiment loin de ça avec La dame en noir! Bien que le roman soit plutôt court et qu'il y ait au final peu de rebondissement, Susan Hill met l'accent sur l'atmosphère et sait trouver le juste milieu entre références et originalités sans tomber dans la facilité. On retrouve en effet des éléments "clefs" de ce genre de romans (un individu terre à terre face à une paranoïa locale, le doute entre la folie du héros et l'existence de vrais phénomènes surnaturels, une maison décrépite et isolée, des esprits qui rejouent leur mort, etc...) auxquels l'auteur sait ajouter le petit "truc en plus" (le manoir n'est pas seulement excentré du village, il est carrément situé sur une presqu'île accessible uniquement à marrée basse! ça il fallait y penser! =D ). J'ai également aimé le secret de famille à l'origine du drame qu'a connu la maison: j'avais presque mis le doigt dessus mais pas entièrement, ce qui a permis à cette révélation de faire son petit effet de surprise!
Et pour aller plus loin:
-Découvrez d'autres romans "fantômatiques" de Susan Hill:
- La main de la nuit, ICI
-L'ombre au tableau, ICI.
Angleterre, début du XXe siècle. Par un mois de novembre froid et brumeux, Arthur Kipps, jeune avoué londonien, est dépêché dans le nord du pays pour assister aux funérailles d'Alice Drablow, 87 ans, puis trier ses papiers en vue d'organiser sa succession. À Crythin Gifford, village où Kipps pose ses valises, les habitants lui battent froid dès qu'il prononce le nom de feue Mme Drablow, unique occupante du Manoir des Marais, demeure isolée, battue par les vents et située sur une presqu'île uniquement accessible à marée basse. Lors de l'inhumation, dans une église quasi déserte, Arthur remarque la présence, un peu en retrait, d'une femme tout de noir vêtue, le visage émacié, comme rongée par une terrible maladie. Il l'aperçoit ensuite dans le cimetière, mais elle s'éclipse avant qu'il ait le temps de lui parler... Cette femme en noir, Arthur la verra de nouveau aux abords du manoir, une fois qu'il s'y sera installé pour commencer son travail. Mais se produisent alors nombre de phénomènes mystérieux qui ébranleront le jeune homme et feront vaciller sa raison... Comme il l'apprendra peu à peu, une malédiction plane sur ces lieux...
Passionné depuis toujours d'histoires de fantômes, j'ai entendu parler de ce titre pour la première fois il y a environ deux ou trois ans: je venais de terminer le roman La séance, de John Harwood, une histoire de maison hantée écrite dans le pure style gothique victorien en hommage aux classiques du genre. En faisant quelques recherches sur d'autres romans similaires et donc susceptibles de me plaire également, j'étais tombé sur The woman in black et ses alléchantes couvertures originales...
Malheureusement, ce roman, tentant à plus d'un titre, était alors encore inédit en France! Apprenant l'été dernier qu'une adaptation allait voir le jour et ne tenant plus face aux superbes photos de tournage et à leur ambiance délicieusement glacées, j'avais décidé de le commander en VO... C'est alors qu'une traduction est finalement sortie en France, me permettant ainsi de découvrir ce petit chef-d'œuvre.
La construction m'a tout d'abord fait penser à la célèbre nouvelle d'Henry James, le tour d'écrou, où l'histoire est racontée par flashback: ce qui explique le début du roman assez longuet puisque tout le premier chapitre nous plante le décor de la vie actuelle du personnage principal et de ce qui va l'amener à se remémorer ses cruels souvenirs. J'avoue que je trépignais d'impatience, attendant que l'auteur entre enfin dans le vif du sujet et craignant tout à la fois que ce ton un peu trop "planplan" s'installe dans la durée. Mais une fois le retour en arrière amorcé, j'étais conquis: Susan Hill parvient à restituer l'authenticité des textes d'époque grâce à un style certes très classique, mais dont le lyrisme et la qualité n'ont rien à envier aux auteurs du XIXème siècle. Son texte instaure peu à peu une ambiance glaciale et saisissante, à grand renfort de descriptions soignées et méticuleuses qui ont entièrement satisfait mon côté visuel. Chaque figure de style employée, chaque comparaison ou métaphore, me permettait vraiment de me projeter dans l'histoire, d'imaginer les décors et sentir l'atmosphère pesante du manoir.
Je parlais plus haut du côté très "classique" de l'écriture et de l'intrigue: si cela avait été mal maîtrisé, l'auteur aurait pu tomber dans des clichés trop faciles et faire de son roman une simple avalanche de scènes stéréotypées mais on est vraiment loin de ça avec La dame en noir! Bien que le roman soit plutôt court et qu'il y ait au final peu de rebondissement, Susan Hill met l'accent sur l'atmosphère et sait trouver le juste milieu entre références et originalités sans tomber dans la facilité. On retrouve en effet des éléments "clefs" de ce genre de romans (un individu terre à terre face à une paranoïa locale, le doute entre la folie du héros et l'existence de vrais phénomènes surnaturels, une maison décrépite et isolée, des esprits qui rejouent leur mort, etc...) auxquels l'auteur sait ajouter le petit "truc en plus" (le manoir n'est pas seulement excentré du village, il est carrément situé sur une presqu'île accessible uniquement à marrée basse! ça il fallait y penser! =D ). J'ai également aimé le secret de famille à l'origine du drame qu'a connu la maison: j'avais presque mis le doigt dessus mais pas entièrement, ce qui a permis à cette révélation de faire son petit effet de surprise!
En bref:Vous l'aurez compris, ce roman m'a beaucoup plu; Il me tarde maintenant de voir le film qui en a été adapté! Outre Manche, ce livre est très connu et a été très apprécié à sa sortie, si bien qu'il a déjà connu une adaptation pour la télévision, une autre pour la radio et encore une au théâtre!
Affiche de la nouvelle mise en scène pour la pièce adaptée du roman, dont les représentation ont eu lieu en Angleterre fin 2011. Appétissant, non? =p
Affiche de la nouvelle mise en scène pour la pièce adaptée du roman, dont les représentation ont eu lieu en Angleterre fin 2011. Appétissant, non? =p
Et pour aller plus loin:
-Découvrez d'autres romans "fantômatiques" de Susan Hill:
- La main de la nuit, ICI
-L'ombre au tableau, ICI.
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