Groosham Grange, Walter Books, 1988 - Hachette jeunesse, 1991 - le livre de poche jeunesse, 2002, 2007, 2009, 2013.
Monsieur Eliot est furieux: son fils David vient d'être renvoyé du collège! Cette fois, c'en est trop, ses parents ont décidé de sévir: dès le lendemain, il est envoyé à Groosham Grange, un pensionnat à la discipline de fer. Situé sur l'île du Crâne, au large des côtes du Norfolk, cette institution mystérieuse entièrement coupée du monde n'offre qu'un seul jour de vacances pas an! Lorsque David arrive sur l'île, c'est une école bien étrange qu'il découvre: le bâtiment est un immense château en ruine, les élèves se comportent tous comment s'ils détenaient un secret, et les professeurs sont plus bizarres les uns que les autres... Aidé de Jill et Jeffrey, deux nouveaux pensionnaires qu'il a rencontré au cours du trajet en train, David se jure de faire la lumière sur les sombres agissements de l'école: très vite, il soupçonne le pire... mais il est encore loin de la vérité. Septième fils d'un septième fils, il découvre qu'il est destiné à... la sorcellerie!
[Attention attention, cet article contient des spoilers! Abstenez-vous donc de le lire si vous voulez vous garantir un effet de surprise entier! =p ]
Cela fait bien longtemps que j'ai entendu parler de ce roman! Enfant, je tombais régulièrement dessus à la bibliothèque (à l'époque où il avait été édité dans la collection "vertiges" de chez hachette, dont le visuel m'avait alors marqué) mais je n'avais jamais eu l'occasion de l'emprunter. L'envie de le lire m'est revenue l'an dernier: je potassais l'excellent livre Les nombreuses vies de Harry Potter, publié aux éditions des moutons électriques, où ce titre était évoqué comme se situant dans la lignée de l'oeuvre de Rowling. Ce détail avait piqué ma curiosité et je me jurai alors de l'inscrire sur ma liste de livres à acheter...
Cette année, dans le cadre d'un projet de veillées lectures organisées sur mon terrain de stage (je rappelle aux retardataires que je suis en deuxième année de formation d'éducateur spécialisé ;) ), les enfants de l'institution m'avaient demandé si je pouvais leur proposer quelque chose "dans le genre d'Harry Potter". Après quelques recherches mêlées à mes propres souvenirs de titres croisés en librairie, ainsi que le soutien de l'excellent Je cherche un livre pour un enfant, le guide des livres pour les 8-16 ans, je mettais à jour une sélection de livres potentiels, dont celui-ci. Après lecture approfondie des titres sélectionnés, c'est finalement L'île du Crâne qui fut l'heureux élu...
Monsieur Eliot est furieux: son fils David vient d'être renvoyé du collège! Cette fois, c'en est trop, ses parents ont décidé de sévir: dès le lendemain, il est envoyé à Groosham Grange, un pensionnat à la discipline de fer. Situé sur l'île du Crâne, au large des côtes du Norfolk, cette institution mystérieuse entièrement coupée du monde n'offre qu'un seul jour de vacances pas an! Lorsque David arrive sur l'île, c'est une école bien étrange qu'il découvre: le bâtiment est un immense château en ruine, les élèves se comportent tous comment s'ils détenaient un secret, et les professeurs sont plus bizarres les uns que les autres... Aidé de Jill et Jeffrey, deux nouveaux pensionnaires qu'il a rencontré au cours du trajet en train, David se jure de faire la lumière sur les sombres agissements de l'école: très vite, il soupçonne le pire... mais il est encore loin de la vérité. Septième fils d'un septième fils, il découvre qu'il est destiné à... la sorcellerie!
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[Attention attention, cet article contient des spoilers! Abstenez-vous donc de le lire si vous voulez vous garantir un effet de surprise entier! =p ]
Cela fait bien longtemps que j'ai entendu parler de ce roman! Enfant, je tombais régulièrement dessus à la bibliothèque (à l'époque où il avait été édité dans la collection "vertiges" de chez hachette, dont le visuel m'avait alors marqué) mais je n'avais jamais eu l'occasion de l'emprunter. L'envie de le lire m'est revenue l'an dernier: je potassais l'excellent livre Les nombreuses vies de Harry Potter, publié aux éditions des moutons électriques, où ce titre était évoqué comme se situant dans la lignée de l'oeuvre de Rowling. Ce détail avait piqué ma curiosité et je me jurai alors de l'inscrire sur ma liste de livres à acheter...
Editions françaises successives (livre intégral de 2007 et coffret de 2013) réunissant les deux tomes.
Couvertures de diverses (ré)éditions originales.
En effet, l'île du crâne est emprunt d'un fort humour noir (qui n'est pas sans rappeler celui des Désastreuses aventures des Orphelins Baudelaire) et presque "vaudevillien", propre à l'enchaînement sans fin de scènes complètement loufoques; la mort, très présente, est totalement dédramatisée et tournée en dérision, presque toujours présentée sous l'angle du cynisme (dans l'agitation due à leur colère au moment du dîner, les parents de David ne se rendent pas comptent qu'ils "s'entretuent" à coup d’ustensiles de cuisines - ne vous inquiétez pas, ils s'en remettent toujours très bien ^^ ; une autre scène tordante de morbidité est celle de la crise cardiaque d'un prêtre dans le train qui conduit les enfants à l'école: l'un d'eux, pas le moins du monde inquiété, se contente de déclarer d'un ton passif "zut, je crois qu'il est mort"!). Cette façon de théâtraliser la mort sous un accent humoristique pourra évoquer l'atmosphère de certaines réalisation de Tim Burton, qui aime lui aussi à mêler ces deux thèmes.
Couvertures des diverses éditions françaises.
Pour les parents qui craindraient de voir leurs charmantes petites têtes blondes choquées par de telles scènes, ne vous inquiétez pas : pour l'avoir tester avec un groupe d'enfants d'environ 10 à 12 ans, je peux vous assurer que l'humour fait son effet! Moi-même, j'avais du mal à ne pas enchaîner les crises de fou-rire. Dans la deuxième moitié du roman cependant, Horowitz passe à un ton plus mystérieux, plus angoissant : lorsque les enfants arrivent sur l'île, tout semble plus inquiétant et l'auteur instaure une atmosphère délicieusement horrifique et frissonnante, similaire à celle des histoires qu'on se raconterait un soir d'Halloween au coin du feu. Car la grande différence entre ce livre et l’œuvre de Rowling, c'est que l'école, vue chez Harry Potter comme un endroit magique et libérateur qui fait office de foyer de substitution, est ici présentée sous un angle plus inquiétant. Les héros ignorent ce qui s'y trame et peu à peu, les motivations des professeurs et des autres écoliers n'apparaissent plus si bienveillantes. C'est là une des réussites du livre: Horowtiz parvient vraiment à maintenir le lecteur en haleine grâce à une tension qui ne faiblit pas d'un pouce jusqu'au dénouement!
Editions étrangères.
En bref: une lecture agréable que j'aurais certainement classé dans mes favorites si je l'avais lue enfant. Mais voilà, Harry Potter est passé par là entre temps et le roman d'Horowitz souffre nécessairement de la comparaison : alors que Rowling offrait au lecteur la possibilité de se reconnaître totalement en Harry et dans les situation qu'il vit, le ton trop décalé d'Horowitz ne permet pas une telle identification, l'histoire se trouvant par là trop loufoque pour être un minimum réaliste. Il en reste un livre très amusant, dont je suis tout de même impatient de lire la suite!
Pour aller plus loin:
-Poursuivez la saga en lisant le tome 2, Maudit Graal (bientôt chroniqué).
-Si vous avez aimé ce livre, vous aimerez peut-être...
-La saga des Harry Potter, forcément! (tome 1 chroniqué ICI).
-La saga des Charlie Bone (tome 1 chroniqué ICI) : un jeune garçon doué de pouvoir magique envoyé les perfectionner dans une école de magie? Voilà qui semble dans la même veine! Une série anglaise écrite à la suite d'Harry Potter qui peut aussi plaire aux fans de L'ile des sorciers!
un autre de mes ouvrages cultes ! découvert tard mais maintenant, ce sont mes élèves qui le lisent:-)
RépondreSupprimerOh, tu es professeur? Je l'ignorais totalement! =D
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