A red herrig without mustard, Delacorte Press, 2011 - Editions du Masque, collection MSK (trad.de H.Hiessler), 2012 - Editions 10/18, 2014.
En accueillant une vieille diseuse de bonne aventure sur les terres de
Buckshaw, Flavia ignore qu’elle vient de mettre le pied dans une toute
nouvelle aventure. En quelques jours, la gitane échappe de peu à une
tentative de meurtre, un jeune vaurien est retrouvé pendu à une fontaine
non loin du manoir, et on déterre le corps d’un enfant disparu des
années plus tôt. Pour faire la lumière sur cette affaire sans queue
ni tête, Flavia va devoir recourir à sa science des poisons et à son
sens de la débrouille, car M. de Luce et les inspecteurs de police sont
bien décidés à ne pas la laisser faire.
Qui a agressé la gitane ? Quel est ce groupe étrange appelé les Hobblers ? Brookie Harewood est-il un faussaire ? Et d’ailleurs, d’où vient cette horrible odeur de poisson ?
Qui a agressé la gitane ? Quel est ce groupe étrange appelé les Hobblers ? Brookie Harewood est-il un faussaire ? Et d’ailleurs, d’où vient cette horrible odeur de poisson ?
***
Oyez, oyez, le nouveau Flavia est arrivé! Non, en réalité, je l'ai acheté à sa sortie il y a plus de deux ans, mais il avait rejoint ma PAL jusqu'à ces dernières semaines, où s'est présentée une brusque envie de retourner mener l'enquête à Buckshaw! Car un Flavia de Luce, ça ne se lit pas n'importe où et n'importe comment : c'est comme un vin de grande qualité que l'on garde précieusement et que l'on sort de derrière les fagots pour une occasion ou une envie spéciale, afin de le savourer comme il se doit...
Chez Flavia... (photographie de G.LeMoyne)
Dans cette nouvelle enquête, nous retrouvons donc notre intrépide héroïne passionnée de chimie confrontée à plusieurs événements déroutants : entre l'agression d'une diseuse de bonne aventure avec qui elle a sympathisé, la découverte d'un cadavre tué avec une fourchette à homard frappée des armoiries des de Luce, et une vieille histoire de bébé enlevé, Flavia ne sait plus où donner de la tête! Avec l'humour caustique qu'on lui connait et la petite supériorité qu'elle aime à prendre sur les événements, la jeune fille suit les différentes pistes à travers la campagne anglaise, toujours à cheval sur Gladys, sa fidèle bicyclette.
"Epargnez moi le coup de la moue, il y a assez de lèvres pincées en ce bas monde pour en rajouter une paire."
Après deux tomes aussi jubilatoires que passionnants, Alan Bradley sert ici un troisième opus à succès : La mort dans une boule de cristal s'inscrit dans la digne série des Flavia de Luce, toujours aussi réussi que les deux précédents. Fidèle à ses inspirations classiques, A.Bradley débute son histoire en pleine kermesse de village digne d'un livre d'Agatha Christie : au sein de ce petit microcosme britannique en diable issu de toutes les classes sociales qui s'affaire autour des jeux de fêtes foraines, Flavia débusque un mystère. En introduisant l'univers des gitans et de la divination dans celui maintenant familier de Bishop Lacey, l'auteur pimente l'atmosphère so british et flegmatique de ses livres. Du reste, bien sûr, il nous régale encore une fois d'une intrigue à tiroirs complexe, digne des plus grands auteurs policiers classiques, ce qui vaut toujours à cette série de se destiner aux plus jeunes lecteurs comme aux adultes.
"Les globules rouges, ainsi que j'avais pu l'expérimenter dans mon laboratoire, n'étaient qu'une joyeuse soupe d'eau, de sodium, de potassium, et de chlorure de phosphore. Mélangez ces ingrédients dans les proportions adéquates et ils formeront un liquide visqueux : une gelée dont la complexe structure écarlate pouvait receler non seulement de la noblesse mais aussi une certaine duplicité."
Vous comprendrez donc que je me suis délecter de cette troisième aventure de Flavia : j'ai adoré retrouver le petit monde de Buckshaw et de ces environs, ce petit microcosme britannique à souhait et vintage comme je les aime, ainsi que les éléments typiquement "Flaviens" devenus emblématiques de la série (la bicyclette presque personnifiée de Flavia, les blagues tyranniques des sœurs De Luce...). Mais surtout, je me dois de faire une véritable déclaration d'amour à ... Flavia elle-même. Vraiment, j'adore cette gamine, dont l'auteur explore un peu plus la sensibilité dans ce tome. En effet, j'ai eu le sentiment qu'il faisait éclore chez elle quelques brusques relents d'émotions, qu'elle-même peine à comprendre d'ailleurs, au fur et à mesure qu'elle tombe sur des vestiges du passé en lien avec sa défunte mère. A travers ces bribes de fragilité, Alan Bradley rend son héroïne, enfant surdouée et sarcastique, encore plus intéressante : quelle étrange et fascinante personnalité se dissimule derrière se mélange d'insolence, d'ironie et de facétie, à mi-chemin entre puérilité et précocité? Une question qui sera certainement abondamment développée au fil des futurs tomes, que j'attends de lire avec impatience!
"Réfléchir et prier, c'est presque la même chose, de toute façon. Enfin, je me comprends. La prière monte vers le haut tandis que la réflexion a plutôt tendance à faire le mouvement inverse."
En bref: Entre noirceur et facétie mêlée avec le même flegme britannique qu'on lui connait, Alan Bradley signe ici encore une petite perle policière atypique et digne des classiques du genre. Ce troisième tome de Flavia de Luce, entre arts divinatoires et meurtres sanglants, est une intrigue à tiroirs savamment bien menée qu'on savoure comme un plat de scones.
Pour aller plus loin:
-Découvrez toute la série :le tome 1, le tome 2, et prochainement les suivants...
Oh là là! Quand je vois que "je suis lasse des ombres" (I'm half-sick of shadows) est déjà paru en poche, je me dis que je suis vraiment en retard dans cette saga.
RépondreSupprimerLe tome 3 est le dernier à être paru en grand format, depuis, les éditions du Masque (MSK) ne publie plus cette série (faute de ventes suffisantes?) mais heureusement, 10-18 a entrepris de poursuivre la publication =D J'aiiiiime cet éditeur!
SupprimerOù t'es-tu arrêtée dans la série? Lesquels as-tu lus? (question intéressée, car rappelle-toi que "Meutre à Buckshaw " risque fort d'être le thème du colis d'Halloween =P)
Ah ok! Ce n'est pas plus mal que ça paraisse directement en poche, c'est moins cher (donc on s'autorise à prendre plus de livres...), mais du coup ça va chambouler mon rangement : pour une même série, il y aura un JC Lattès, deux MSK et le reste en 10/18? J'aime beaucoup les couvertures chez 10/18.
RépondreSupprimerJ'en suis restée au moment où on dépend l'infortuné Brookie du trident de la fontaine de Neptune.
Ah, donc tu as les trois premiers...héhé, et un truc de plus dans la boiboite d'Halloween, un!
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