The Apprentice Witch, Chicken House, 2016 - Editions Gallimard Jeunesse (trad. de F.Fiore), 2017.
Arianwyn, 15 ans, apprentie sorcière, est engagée par le maire de Lull.
Les habitants l'attendent de pied ferme pour combattre les esprits maléfiques. Chasser des morvillards de la cuisine des voisins, défendre son amie Sally contre un dangereux rampeur: les missions ne manquent pas! Mais malgré l'œil bienveillant de Mme Delafield, sa tutrice excentrique, rien ne se passe comme prévu: une force mystérieuse perturbe ses sorts...
Les habitants l'attendent de pied ferme pour combattre les esprits maléfiques. Chasser des morvillards de la cuisine des voisins, défendre son amie Sally contre un dangereux rampeur: les missions ne manquent pas! Mais malgré l'œil bienveillant de Mme Delafield, sa tutrice excentrique, rien ne se passe comme prévu: une force mystérieuse perturbe ses sorts...
Les premiers pas fracassants d'une héroïne gaffeuse et déterminée dans un village bordé d'une forêt enchantée.
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Lorsque j'ai repéré ce livre à l'approche du challenge Halloween, je me suis dit "Chic! Il rentre pile poil dans le thème de cette année!". Et puis on ne me l'a pas super bien vendu ("Ah bon? a dit une amie, ça s'appelle "Apprentie Sorcière", c'est Gallimard, ça a une super belle couv', et c'est pas bien?"), mais comme je suis obstiné et que c'était aussi l'occasion de présenter une sortie récente dans le cadre de mes lectures d'Halloween, je me suis laissé offrir un exemplaire...
Mais alors, de quoi ça parle exactement? Dans un univers assez similaire au notre mais dans lequel la magie co-existe avec la normalité, les jeunes adolescentes qui sortent de leur apprentissage en sorcellerie doivent passer un test ultime au magicomètre, une machine dont l'analyse décide ou non des bonnes aptitudes de l'éventuelle sorcière en devenir. Arianwyn Gribble, connue pour être la plus maladroite des apprenties magiciennes de son école, espère bien obtenir son titre de sorcière et se voir offrir un poste dans la foulée. Mais voilà, le test ne se passe pas comme prévu et la voici qui fait tomber le magicomètre en panne, la preuve supplémentaire pour tous qu'elle n'est une incapable. La grand-mère d'Arianwyn, très puissante sorcière reconnue par ses pairs, intervient alors et fait jouer ses relation, à la grande honte de la jeune fille : dans l'attente de repasser l'épreuve, elle lui fait obtenir un poste temporaire de sorcière dans le petit village de Lull, qui a grand besoin d'une magicienne. En effet, la petite bourgade est envahie de farfadets et autres esprits taquins dont il faut se débarrasser, mais aussi de forces plus maléfiques qui hantent les bois environnants. Installée au Sortilarium, la demeure de fonction attribuée à chaque sorcière locale depuis plusieurs générations, Arianwyn tente tant bien que mal d'aider le voisinage, sous la houlette de sa tutrice Mrs Delafield. Mais tout ne se passe pas comme prévu : Gimma, la pire ennemie de la jeune fille, débarque bientôt au village, tandis qu'Arianwyn déclenche sans le vouloir une ancienne magie noire oubliée de tous...
Trailer pour la sortie du livre en Angleterre.
Verdict? J'ai pour ma part été assez convaincu par ce roman, que j'ai trouvé charmant à bien des égards. Il ne révolutionnera évidemment pas la littérature fantastique jeunesse et n'égalera pas à mes yeux la profondeur des Sorcières du Clan du Nord paru chez le même éditeur cette année. Mais, tout de même, l'univers créé par James Nicol reste très attrayant et non sans originalité : la pratique de la magie repose sur un alphabet de glyphes qui évoquent des runes anciennes, les sorcières se voient attribuées des postes dans les villes et villages du pays pour les protéger et les nettoyer des esprits maléfiques, et la sorcellerie est pilotée par une instance supérieure, l'Administration Civile de Sorcellerie, au fonctionnement très procédurier. L'héroïne, gauche et adorable, devient vite très attachante et nous évoque une Amandine Malabul (habillée comme Luna Lovegood, une impression renforcée par la couverture de l'édition française) qui aurait terminé tant bien que mal ses études et propulsée dans la vie active avec l'étourderie qu'on lui connait.
Parmi les personnages secondaires , la Grand-Mère d'Arianwyn est l'image traditionnelle de la sorcière matriarche respectée, mais on adore surtout l'extravagante Mrs Delafield, sorcière tutrice exubérante qui fend la campagne à bord de sa décapotable attifée de lunettes de conduite. Les descriptions du personnage m'ont de suite évoqué à la très drôle Aridane Oliver jouée par Zoe Wanamaker dans la série Hercule Poirot (et qui jouait aussi Mme Bibine dans Harry Potter). Enfin, le personnage de Gimma est un peu convenu dans le rôle de l'ennemie de l'héroïne, mais rappelle avec amusement la peste d'Octavie Patafiel dans Amandine Malabul, ou une Nelly Olsen qui volerait sur un balais.
Zoe Wanamaker en Ariadne Oliver, qu'on imagine très bien en Mrs Delafield.
Le village de Lull est aussi plein de charme : on imagine un petit bourg traditionnel figé dans le temps, avec ses maisons à colombages, ses pavés et sa place centrale, quelque chose de proche des décors du film Les Enfants de Timpelbach. Un cadre de conte de fées typique à une histoire mêlant magie et fantaisie, deux composantes qui constituent l'essentiel du roman de James Nicol. On perçoit l'imagination débridée de l'auteur et son souhait de partager au maximum l'univers qu'il a créé pour les lecteurs, multipliant les scènes et rebondissements qui mettront en avant les différentes facettes de son bestiaire fantastique ou des coutumes magiques qui régissent la société qu'il nous raconte.
C'est en revanche là qu'on peut lui faire, peut-être, le reproche de vouloir être trop gourmand et de s'y égarer parfois : de trop nombreuses pistes et sous-intrigues sont lancées au fil de la narration, et même si la trame principale se dessine assez bien, un trop grand nombre d'entre elles reste seulement survolé, en dépit de leur potentiel. Mais une suite venant d'être publiée en Angleterre, peut-être seront-elles reprises et approfondies dans les prochaines aventures d'Arianwyn Gribble, que je retrouverai pour ma part avec plaisir.
En bref : Malgré une construction quelque peu inégale de son histoire, James Nicol développe un univers plein de magie et de fantaisie. On s'entiche très vite d'Arianwyn, cette jeune apprentie magicienne étourdie et maladroite qui nous apprend finalement que les échecs sont le meilleur des apprentissages vers la réussite.
Cet article signe ma dernière chronique pour le Challenge Halloween édition 2017 de Lou et Hilde!
je connais pas du tout, mais je note la référence pour ma cadette qui se met aux roman et semble apprécier le fantastique. Elle n'a encore jamais lu d'histoire de sorcièr(e)s. Elle m'a bien demandé Harry Potter, mais une fois que je lui ai acheté elle a plus eu envie T_T
RépondreSupprimerJe le recommande pour les 11-13 ans, bons lecteurs quand même car il parait imposant. (environ 360 pages mais grosse écriture et papier épais donc ça se devore en fait rapidement). L'univers est en tout cas très plaisant et l'héroïne vraiment très attachante!
Supprimertoutes les références que tu cites me parlent ! d'amandine malabul aux enfants de timpelbach, en passant par Luna Lovegood... :-) une jolie conclusion pour le challenge ! bon dimanche !
RépondreSupprimerJe pensais aussi au village du joueur de flute de Hamelin en lisant le livre : Une petite bourgade médiévale entourée de fortifications avec ses portes d'entrée et de sortie, et un personnage de maire/bourgmestre très présent.
SupprimerBeau challenge ma foi, que tu remportes avec honneur!
RépondreSupprimerJe n'ai pas lésiner cette année encore, c'est vrai! Mais il y avait encore quelques livres que j'aurais voulu présenter. ^_^
Supprimeroui didonc...tout un cycle qui semble bien didonc....de bien chouettes personnages...tout un univers quand meme...;)
RépondreSupprimerOui, et très plaisant! :)
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