New York, années 1860. La jeune Amérique se construit et accueille à
bras ouverts les immigrés de la vieille Europe. Parmi eux Adolphe
Salmon, jeune Lorrain au courage fécond et à la réussite aussitôt
fulgurante. Un ardent amour le lie bientôt à une lumineuse Américaine
d’origine allemande, Sarah, au port de reine et aux yeux diaphanes,
moderne avant l’heure. Fondateur d’un cercle influent, pionnier du
commerce international, Adolphe devient un fervent défenseur de l’amitié
franco-américaine. L’histoire pourrait s’arrêter là. Mais à certains
hommes il est donné de sublimer leur vie : pour Adolphe ce sera la
rencontre d’Auguste Bartholdi avec qui il nouera une amitié éternelle.
Le sculpteur de la future Statue de la Liberté s’appuiera toute sa vie
sur cet allié précieux qui saura favoriser sa reconnaissance, obtenir
des soutiens et susciter l’enthousiasme patriotique du public américain.
Autour de l’aventure de la Statue, son éclosion, les rebondissements de
sa construction – et ses traits qui ressemblent de façon confondante à
ceux de Sarah qui posa pour Bartholdi – on croise le patron de presse
Pulitzer, le musicien Offenbach, l’architecte Eiffel et l’ombre
omniprésente du marquis de La Fayette. On parcourt le Far West et la
Californie à l’heure de la ruée vers l’or, Paris sous l’Empire puis la
Belle Époque, la douloureuse Alsace-Lorraine sous tutelle allemande, et
la toujours trépidante New York. Dans l’Amérique de tous les possibles,
les libertés essentielles et l’accueil historique fait aux étrangers
vont finir par s’incarner dans ce symbole monumental. Alors que notre
époque voit les valeurs humanistes mises à mal, cette icône planétaire
continue à remplir sa mission telle que l’avait défi nie l’un de ses
pères, Édouard de Laboulaye, celle de « la Liberté éclairant le monde ».
Descendante d’Adolphe Salmon et auteure de plusieurs autres romans et
études dont Lady Liberty I love you, Nathalie Salmon approfondit ici
dans un récit plus intimiste l’histoire d’un trio de légende autour de
la Statue de la Liberté : le sculpteur Bartholdi, son ami et fondé de
pouvoir Adolphe Salmon et son épouse Sarah qui inspira l’artiste.
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Nous connaissons tous Lady Liberty, l'imposante et charismatique statue de la liberté éclairant le monde de sa flamme. Nous connaissons l'image, mais que savons-nous du symbole, de l'Histoire? Nous nous souvenons vaguement qu'elle a été conçue par Auguste Bartholdi, et qu'Eiffel a participé à créer les fondations, mais encore? Nathalie Salmon, qui a la chance d'hériter d'une riche histoire familiale et d'une filiation exceptionnelle, propose sa réponse:
Son ancêtre, Adolphe Salmon, juif originaire de Lorraine, immigré aux Etats-Unis puis ami et fondé de pouvoir de Bartholdi, fut ainsi directement associé à la création de la Statue de la Liberté. Plus encore, c'est sa femme, Sarah, qui aurait servi de modèle à la célèbre sculpture. Cette révélation, publiée en 2013 dans une étude américaine approuvée par de nombreux chercheurs, a également fait l'objet d'un ouvrage documentaire écrit par Nathalie Salmon, Lady Liberty I love you, un livre magnifiquement documenté qui remonte aux sources de la statue et met en lumière l'implication de son aïeul et de son épouse, illustre inconnue. Le romanesque de cette biographie incita l'auteure à en faire un roman historique avec Sarah, toute une vie de liberté, précédemment publié chez De Rameau et devenu aujourd'hui Un amour de Liberté aux toujours excellentes éditions Baker Street.
Un roman digne d'une saga, une fresque dont la colonne vertébrale - le périple d'Adolphe Salmon et la construction de la statue de la Liberté - nous fait voyager et aborder de nombreux autres thèmes socio-culturels. On évoque ainsi la condition des migrants au XIXème, la fascinante culture juive et son implantation historique dans le New York de l'époque, le melting-pot d'un pays riche de promesses, mais aussi la conquête de l'Ouest américain, avant de revenir en France dans le Paris d'artistes et de bohème de la Belle Époque. Racontée comme une aventure que n'aurait peut-être pas renié Jules Verne, l'histoire d'Adolphe ressuscite avec émotion Batholdi et les autres grandes figures historiques qui ont contribué à la conception de Lady Liberty. Nathalie Salmon les met en scène avec une sobriété et une simplicité qui renforce le réalisme de son histoire, mettant en avant les personnages intimes avant les personnages publiques. Avec eux, on revit l'Histoire.
Migrants arrivant à New York, une scène qui illustrerait parfaitement le début du roman.
Le style est fluide et prodigieusement immersif - il ne perd qu'un peu de son réalisme lorsqu' Adolphe Salmon s'exprime depuis la mort en introduction : un passage certes court mais qui était à mon sens facultatif. La fin, également, perd en rythme lorsque la narration si bien engagée cède la place à un journal qui vient casser un peu trop brutalement la continuité du récit. Des détails qui renvoient bien évidemment à des critères personnels, et qui, je vous l'assure, ne viennent cependant pas entacher la qualité historique et le souffle romanesque de l'ouvrage, deux élans que Nathalie Salmon parvient à faire coexister avec brio.
Sarah, épouse d'A.Salmon et modèle pour lady Liberty.
En bref: Un récit qui aborde de façon intimiste et romanesque -mais magnifiquement documentée- la conception de la statue de la liberté. Une vaste fresque historique d'une grande richesse qui ferait une superbe adaptation cinématographique! Rencontrez Aldolphe et Sarah, illustre inconnue qui se cache derrière un visage des plus célèbres au monde, et revivez la grande marche de l'Histoire.
Infiniment merci, cher Monsieur, vous avez capté tout ce que j'ai souhaité partager et plus encore !
RépondreSupprimerN. Salmon
Ah mais me voilà ravi d'avoir réussi, donc, à le restituer ! Merci pour votre petit mot!
RépondreSupprimerCa a l'air d'être une magnifique fresque !! par contre, j'ai un peu de mal à retrouver les traits de cette Sarah dans miss Liberty.
RépondreSupprimerLa photo en illustration ne met pas la ressemblance en relief mais j'en ai vu de profil présentée à coté du profil de Lady Liberty et il y a un veritable "air de famille" ;) le front, l'arrête du nez et le menton volontaire. On peut supposer que Bartoldi n'a pas fait une copie parfaite mais qu'il s'est inspiré des traits de Sarah :)
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