Un problème inextricable ? Appelez Bobards et compagnie !
Un roman plein d’humour sur les pouvoirs de l’imagination et l’accès à la culture.
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Il y a dix ans, nous vous présentions Les Oiseaux Noirs, premier roman de Faustina Fiore, déjà bien connue en tant que traductrice de littérature jeunesse (on lui doit par exemple les textes français de la saga Rose de H.Webb, ou encore des Enquêtes de Wells & Wong de R.Stevens). Ce premier ouvrage aux allures de conte initiatique laissait augurer une carrière d'autrice des plus intéressantes ; autant dire qu'on attendait de pied ferme ses futurs écrits ! Une décennie plus tard, Faustina Fiore revient en librairie avec un nouveau roman, mais dans un registre très différent du précédent...
Trailer annonçant la sortie du roman...
La famille Alonzi se compose de cinq enfants pleins de surprises et de ressources : Frédéric, l'ado d'un mètre quatre-vingt-cinq champion de la glandouille et fan de jeux vidéos, Marianne, l'intellectuelle passionnée de lecture, les jumeaux Théo (un peu hyperactif) et Léa (qui a autant de copines que son frère a d'énergie) et le petit dernier, l'Alien, qui... eh bien disons qu'il porte un peu trop bien son surnom. Ils vivent avec leur mère, couturière à son compte, dans la petite ville de Cannelle, menacée par la démolition de la médiathèque. La médiathèque, hideuse, certes, mais bien pratique pour acquérir livres et jeux vidéos quand on n'a pas d'argent pour en acheter. Face à la fermeture imminente, tandis qu'Elizabeth, la grand-mère des Alonzi, milite en compagnie de quelques irréductibles, ses cinq petits-enfants trouvent une idée en or pour se faire de l'argent de poche. Mutualisant leurs compétences et leurs intelligences multiples, il fondent Bobards et compagnie, une société qui vend des mensonges pour sortir ses clients de leur mauvais pas... C'est le début d'une grande aventure, aussi très mouvementée !
Illustration intérieure de G.Elbaz.
Pépite rafraichissante comme seule sait en publier la maison d'édition Poulpe Fictions, Bobards et Compagnie est une lecture pétillante qui garantit de belles heures de rire. Loin du fantastique sombre et mélancolique des Oiseaux Noirs, Faustina Fiore montre l'étendue de son talent en s'illustrant avec brio dans un genre très différent, maniant l'humour à la perfection.
On s'attache à ces cinq enfants, les personnalités étant assez variées pour permettre à chaque lecteur de s'identifier à l'un d'entre eux ; leurs caractères sont particulièrement bien définis et tous trouvent leur place dans l'intrigue. Bon, on l'avoue, on a cependant une préférence pour le grand dadais glandouilleur et pour le petit dernier, qui semble dissimuler un esprit des plus machiavéliques derrière sa bouille d'ange et son cheveu sur la langue. L'écart entre leurs différents tempéraments et surtout la bizarrerie du petit dernier apporte la drôlerie caractéristique de ce nouveau livre.
Galerie des personnages, par G.Elbaz.
Faustina Fiore a également créé de nombreux personnages secondaires, hauts en couleurs : de Mamie, militante prête à s'enchainer aux grilles de la médiathèque, à l'éleveur de cygnes et à l'éleveur d'alpagas (une longue affaire, trop longue à raconter ; lisez le livre, vous verrez bien), en passant par M. Bedonnant, tous apportent leur petite touche à cette histoire résolument originale. Le tout est porté par une narration à l'aura très forte, voix omnisciente qui prend le lecteur à partie et l'apostrophe régulièrement en commentant les faits et gestes des enfants Alonzi, à grand renfort de notes de bas de page à se tordre de rire. Certainement LE point fort de ce roman.
L'écriture vive et l'intrigue, rythmée, sont accompagnées des excellentes illustrations de Gregory Elbaz. Les bouilles rondes de ses personnages et son univers coloré collent à la perfection à la fantaisie du roman, l'ensemble nous rappelant les bons vieux Tom-Tom et Nana de notre enfance : une histoire de fratrie qui fait la part belle aux facéties.
Illustration intérieure de G.Elbaz.
En bref : Dix ans après Les Oiseaux Noirs, Faustina Fiore s'éloigne de l'univers de son premier roman et montre qu'elle excelle tout autant dans l'humour. Avec Bobards et compagnie, elle offre aux jeunes lecteurs une histoire de fratrie portée par une narration unique et des personnages aussi attachants que farfelus. On espère vivement retrouver les Alonzi dans un second tome...
Et pour aller plus loin...
- Découvrez l'avis de Hilde sur son livroblog ICI.
- Courrez lire l'article de Lou, sur Myloubook, ICI.
J'aime particulièrement la narration qui "brise le 4ème mur" comme on dit au cinéma. Et l'humour omniprésent bien sûr.
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