On l'avait laissé entendre depuis un moment déjà : notre Noël 2022 se fera chez les Crawley ! La sortie au cinéma, cette année, du second film Dowton Abbey nous avait remis dans l'ambiance de la cultissime série de Julian Fellowes et, autant le dire, on avait hâte de célébrer ces festivités hivernales dans l'atmosphère du somptueux château de Highclere.
Pour les néophytes qui ignoreraient tout de Downton Abbey (shame on you, mais on vous pardonne pour cette fois), un petit récapitulatif s'impose. Le feuilleton, véritable soap opera british en costumes, relate le quotidien des Crawley, famille d'aristocrates au début du XXème siècle. A la suite du naufrage du Titanic où ils perdent leur seul héritier mâle (et potentiellement, le titre de noblesse qui va avec), les Crawley, qui n'ont que trois filles à marier et une comtesse douairière (impayable Maggie Smith) pour veiller au respect des traditions, se mettent en quête d'un prétendant pour leur aînée et ainsi s'assurer que leur patrimoine sera préserver. Au fil des épisodes et des années qui s'égrainent, on suit cette famille à travers les bouleversements sociaux et des mutations culturelles de l’ère édouardienne : Première Guerre mondiale, expatriés slaves après la Révolution russe, avènement des années folles, émancipation féminine... et, en toile de fond, le déclin de la noblesse face au monde moderne qui se déploie.
En dépit de leurs avantages et de leur naissance, on s'attache furieusement aux personnages de cette série, tout l'intérêt du scénario étant de mettre en parallèle le quotidien des aristocrates avec celui du "monde d'en-bas", c'est-à-dire les domestiques qui les servent. Un concept qui avait déjà été payant à la télévision anglaise des 70's avec la série Upstairs, Downstairs (Maîtres et Valets), dont le revival des années 2010 n'a pas réussi à survivre face à la génialissime Downton Abbey.
Outre la dimension soap addictive, la reconstruction historique et les intrigues au croisement du social et du sentimental, l'un des autres intérêts de cette série est évidemment l'évolution psychologique des protagonistes (on apprendra à aimer ceux qu'on détestait pourtant dès le premier épisode), parfois en étroit lien avec les évolutions de leur époque. Et si le devenir de chacun, en fin de série ou même dans les films, s'avère finalement presque trop facile, c'est après moult rebondissements – non, vraiment, rien n'était gagné d'avance – aussi est-on plus que satisfait de ce happy end.
Parmi les grandes joies de cette série, on ne saurait oublier les Christmas Specials qui sont venus rythmer chaque fin d'année, dès la saison 2. Tous diffusés pendant les fêtes, leur action ne se déroulait pas forcément à Noël, mais c'est néanmoins le cas pour les season finals des saisons 2, 5 et 6. Trois épisodes longs pendant lesquels nous passons les fêtes le fin d'année avec les Crawley et où nous assistons, le cœur battant, à (attention, spoilers) une déclaration d'amour sous les flocons, la libération de deux tourtereaux accusés tour à tour (et injustement) de meurtre, une naissance ou encore à une gigantesque cérémonie de mariage...
Bref, inutile de chercher davantage d'excuses pour nous offrir des fêtes de fin d'année dans l'atmosphère so british de Downton, soit un petit voyage au temps d'un Noël édouardien. Mais, d'ailleurs, comment fêtait-on Noël à l'époque édouardienne ? Pas vraiment différemment de l'époque victorienne, en fait, qui a posé les bases des traditions festives au croisement de l'ancien (héritages de cultes païens d'autrefois) et du moderne, sous l'impulsion d'une culture nourrie de chants de Noël dickensiens, de Christmas Puddings et de crackers à faire péter au pied du sapin. Les classes supérieures étaient friandes des fêtes de fin d'année et encore plus à partir du milieu du XIXème siècle, époque à laquelle le sapin de Noël s'impose comme un élément clef, notamment au château de Windsor où Victoria et Albert adoptent pleinement cette coutume.
L'époque édouardienne étant aussi celle d'une expansion économique qui favorise le commerce, on voit les grands magasins – Selfridges, Harrods... – s'emparer de ces fêtes pour en inspirer un tout nouvel art de vivre. C'est là que naissent les premières vitrines de Noël, que se popularise la tradition d'achat de cadeaux ou que se multiplient les ornements pour le sapin. Branchages naturels (houx, gui, et oranges piquées de clous de girofle) et décorations en papier ont évidemment toujours leur place dans l'arbre de Noël, mais on raffole tout particulièrement des créations en verre soufflé. De l'imitation sobre d'éléments végétaux au kitsch assumé mais toujours élégant de ces nouvelles suspensions, on trouve des boules argentées imitant les reliefs des pommes de pin autant que des petits personnages et des animaux colorés et scintillants. Les sapins de Noël visibles dans la série, toujours dressés dans le grand hall, attestent de cette diversité à la fois opulente et pourtant toujours distinguée.
La couleur est donc annoncée pour ce Noël 2022 à la sauce anglaise rétro chic en compagnie des Crawley ! Mrs Patmore s'active déjà dans les cuisines pour concocter le menu du Réveillon, tandis que les petits enfants du comte de Grantham décorent le grand sapin sous l’œil faussement désabusé de la comtesse douairière. On profite de ces préparatifs pour vous annoncer, comme tous les ans (et toujours avec le même retard), notre évidente participation au Challenge Christmas Time de Mya Rosa, dont cet article fait office de billet d'ouverture.
Rendez-vous dans quelques jours à Downton Abbey !
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Ouiiiii ! Ravie que tu sois toujours parmi nous et ravie de ce thème qui me plaît beaucoup puisque j'adore la série. J'ai hâte de découvrir ta décoration et tes préparatifs. A très vite. :)
RépondreSupprimerRavi de vous rejoindre, même tardivement ! Même la table du réveillon était dans le thème. ;-)
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