My Week with Marilyn, de Simon Curtis
Avec: Michelle Williams, Eddie Redmayne, Julia Ormond, Kenneth Branagh,
Judy Dench, Dougray Scott, Dominic Cooper, Emma Watson, Toby Jones...
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Après avoir lu l’excellent témoignage de Colin Clark, Une semaine avec Marilyn, j’ai pu voir My week with Marilyn, le film qui en a été tiré, avec Michelle Williams dans le rôle titre. Tout d’abord, je m’attarderai sur l’excellente prestation de l’actrice: alors que je ne l’aurais jamais imaginé jouer Marilyn avant ce film, j’ai maintenant du mal à visualiser quelqu’un d’autre le faire! Sans qu’il y ait une grande ressemblance physique, Michelle Williams parvient à faire revivre la blonde la plus célèbre de l’Amérique grâce à tout un ensemble de gestes et de mimiques qui lui étaient propres. Avec un naturel déconcertant, elle ressuscite à la perfection la fluidité de ses mouvements, la légèreté mal assurée de sa démarche, et la malice enfantine de ses regards.
Son jeu garde la même qualité dans les scènes plus dures où elle nous donne à voir la part sombre de l’actrice: torturée et fragile sans tomber dans la caricature, Michelle Williams restitue à merveille la profonde mélancolie de Marilyn. Sa prestation, unanimement reconnue ( et applaudie par l’une des connaissances de la star venue en visite sur le plateau ), méritait largement son golden globe de la meilleure actrice et sa nomination aux oscar.
En ce qui concerne le film dans son intégralité, il met beaucoup plus en avant la vie sur le plateau et le tournage du Prince et la danseuse que le livre. Cela est probablement du au fait que Simon Curtis s’est ici également inspiré du livre The Prince, the Showgirl, and Me, dans lequel Colin Clark relate le déroulement du tournage. Ce premier témoignage, publié en 1995, était un journal retraçant les six mois de réalisation du film et les relations mouvementées qui avaient alors animé l’équipe technique et les acteurs. Ce journal était néanmoins tronqué d’une semaine, que Colin raconta bien plus tard…
En mêlant ainsi les deux ouvrages de Clark, le scénario nous donne vraiment à voir l’avant et l’envers du décor, opposant les plateaux de tournage grouillants d’animation, de monde et de tensions, aux scènes plus intimistes entre Colin et Marilyn. Cette mise en perspective, si elle est pertinente, rend cependant moins palpable l’atmosphère « hors réalité » de cette idylle, mais permet de mettre plus en avant les autres personnalité -et par la même occasion les excellents acteurs engagés pour tenir ces rôles (Ah, Judy Dench toujours aussi parfaite!)- qui ont participé au tournage du Prince et la Danseuse.
Passionné de vintage, j’ai a-do-ré la reconstitution des années 50: le raffinement des décors et l’élégance des costumes suffisent à remporter mon adhésion, tant je suis sensible à ces deux dimensions lorsque je vais voir un film (que voulez-vous, c’est comme lorsque je flash sur la couverture d’un livre, on ne se refait pas!). J’ai également beaucoup apprécié les diverses teintes et luminosités des scènes; je ne sais comment l’expliquer mais il y a dans ce film une superbe mise en valeur des couleurs, très agréables au yeux (ou en tout cas, aux miens ^^’).
Par contre, je dois avouer une énorme déception: le scénario s’est permis des libertés impardonnables! Que la temporalité soient bidouillée, d’accord; qu’on trifouille quelque peu les personnages, passe encore; mais là, j’ai l’impression qu’il y a eu une grosse refonte dans la teneur même de l’idylle entre Colin et Marylin! Dans le témoignage de Clark, leur histoire est toute en légèreté et ambiguïté: l’un et l’autre sont liés par une profonde affection sur laquelle ils ne parviennent pas à mettre de mots, mais savent bien que leurs sentiments sont sans lendemain. Marilyn était prête à lui donner son corps (peut-être par « habitude »?) mais Colin, bien qu’il ressente pour elle quelque chose de très fort, pose les limites. Dans le film, c’est Marilyn qui semble, au final, garder la tête froide et le repousser tandis que lui passe pour un amoureux transis, la suppliant presque à genoux de tout quitter pour l’épouser. Je n’ai pas trop accroché à cette relecture de leur relation: si je les aurais toléré dans le cadre d’une fiction, je trouve que ce n’est pas très correct vis-à-vis des faits et par respects pour les personnes concernées lorsqu’il s’agit d’une histoire vraie ^^’. Mais il se peut aussi que le témoignage même de Colin Clark soit sujet à une éventuelle double interprétation, et que je n’ai perçu à la lecture que celle qui me convenait le mieux…
En conclusion, à part ce dernier point qui me laisse encore un léger goût d’amertume, My week with Marylin est un très beau film à la réalisation soignée, aussi intéressant de par son thème que par l’excellent jeu de ses acteurs!
J'aimerais beaucoup le voir. Michelle Williams est une actrice que j'aime beaucoup.
RépondreSupprimerMoi aussi j'ai envie de le voir... J'avoue que j'attendais ta critique pour me décider à y aller (et trouver quelqu'un pour m'y accompagner ^^)
RépondreSupprimerMalgré les quelques points négatifs qui me font grimacer, ce film reste excellent: il vaut le coup d'oeil pour la prestation de l'actrice, vraiment! =p
SupprimerJ'en doute pas, j'irai le voir c'est sûr ! Je te dirai comment je l'ai trouvé :)
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