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dimanche 29 avril 2012

Rouge Rubis (La trilogie des gemmes #1) - Kerstin Gier

Rubinrot ; Liebe geht durch alle Zeiten (Edelstein Trilogie #1), Arena Verlag, 2009 - Éditions Milan, 2011.


  Gwendoline est une lycéenne londonienne comme les autres, enfin presque: depuis son plus jeune âge, elle peut voir et communiquer avec les esprits des défunts! Enfin, ça n'arrive pas si souvent, et puis en dehors de ça, elle mène une vie des plus ordinaires: profs barbants, mère exigeante, et frères et sœurs casse-pieds. Cependant, sa famille est loin d'être aussi banale qu'elle semble l'être, chaque nouvelle génération voyant naître un enfant porteur d'un gêne exceptionnel, permettant de voyager dans le temps. De nos jours, c'est Charlotte, la cousine de Gwendoline, qui doit normalement hériter de ce don et bénéficie à ce titre d'une éducation toute particulière et hautement secrète, en partie dispensée par Lady Arista Montrose, la doyenne de la famille.
  Mais lorsque Gwendoline se retrouve soudainement projetée dans le passé l'espace de quelques minutes, sa famille réalise que c'est elle la véritable porteuse du gène, et non sa cousine Charlotte. La jeune adolescente cède à la panique: on ne l'a jamais préparée à gérer un tel don!
  Bon gré, mal gré, elle est alors initiée aux secrets familiaux et forcée d'honorer cet héritage hors du commun en rejoignant la société secrète des Veilleurs, loge créée par le Comte de Saint-Germain. Cette société secrète qui siège dans le quartier du Temple compte parmi ses membre les descendants de son fondateur, la famille de Villiers, également porteuse du gène de voyage dans le temps. Gwendoline est alors contrainte de s'associer au charmant mais insupportable Gidéon de Villers pour accomplir de mystérieuses missions à travers les âges.

  Des quartiers secrets de Temple Lane au Londres du XVIIIème siècle en passant par l'Albion de 1912, Gwendoline apprend au cours de son aventure qu'elle est la dernière des douze voyageurs du temps annoncés par une ancienne prophétie. Tous symbolisés par une pierre précieuse, elle est le Rubis, celle par qui un terrible secret doit être révélé...

***

  Il y a quelques temps, j'avais raconté dans un article par quel curieux hasard j'étais entré en possession de ce livre (pour les retardataires: je l'ai trouvé abandonné au pied d'une benne à papiers!), livre que j'avais déjà repéré en librairie à plusieurs reprises mais que je n'avais jamais acheté malgré sa couverture sympathique, de peur qu'il ne s'agisse d'un énième roman bit-lit (la photo rappelant fortement les couvertures de la série Damnés, de Lauren Kate). Mais ayant acquis l'ouvrage euh... gratuitement, je ne perdais rien à tenter de le lire... Résultat? Eh bien j'avoue avoir été agréablement surpris!

L'amusante couverture de l'édition originale allemande.

  En effet, comme vous l'aurez compris au résumé, ce n'est pas vraiment de la bit-lit, au bout du compte: il n'est pas du tout question de vampires, mais de voyages dans le temps, ce qui constitue un premier point d'originalité! L'histoire sort vraiment des sentiers battus et mêle avec audace fiction et éléments historiques : on croise ainsi le Comte de Saint-Germain (et l'aura de mystères qui accompagne ce personnage très secret et son penchant pour l'ésotérisme:  alchimie, quête de la pierre philosophale, sociétés secrètes...) ainsi que la Française Madame d'Urfé, noble dame qui fréquenta réellement le Comte en son temps (elle devient pour les besoins de l'histoire une ancêtre de Gwendoline). Temple Lane et son passé maçonnique ont une place importante dans l'intrigue (les rumeurs disent en effet que ce quartier a longtemps abrité Franc-Maçons, Rose-Croix et autres loges secrètes), et on se laisse bercer par le talent de guide touristique de l'auteure, qui nous fait parcourir les rues de Londres en ponctuant ses délicieuses descriptions d'anecdotes historiques qui donnent de l'épaisseur au roman.

L'entrée de Temple Lane, à Londres et un portrait du Comte de Saint-Germain.

  Sur cette solide base inspirée d'éléments véridiques, Kerstin Gier nous régale d'une mythologie de son invention qui rend joliment compte de son imagination très fertile: on découvre ainsi la société secrète des Veilleurs, les règles et codes de cette loge, son Histoire et la mystérieuse prophétie qui concerne les voyageurs du temps. Leur mission est des plus étranges et n'a fait que redoubler mon intérêt pour l'intrigue : Gwendoline et Gidéon doivent voyager à travers les époques aller à la rencontre de leurs ancêtres également porteurs du gène, afin de récupérer...une goute de leur sang! Les divers échantillons collectés doivent ensuite être versés dans une machine construite par Saint-Germain lui même, conformément aux instructions qu'il a laissées à ses descendants, le Chronographe (charmant petit objet rappelant une horloge, constitué de rouages, de pierres précieuses, de cadrans et décorées de symboles alchimiques). Au fur et à mesure qu'on progresse dans l'histoire, les questions se multiplient: quelle est la véritable fonction de ce mécanisme? Dans quel but a-t-il été construit? Que se passera-t-il une fois le sang des 12 voyageurs collectés?...On sent très vite une tension monter chez les personnages et on en vient à se demander si les motivations secrètes des Veilleurs ne visent pas finalement à remplir de sombres desseins...

 Couvertures des éditions grand format et poche américaines, et de l'édition indonésienne.

  Du point de vue de l'écriture, j'ai trouvé que le début manquait de finesse : j'avais l'impression que le roman était écrit à la façon dont parlent les jeunes de nos jours (c'est à dire très mal *hum* ; mais peut-être était-ce une volonté de l'auteure pour collerdavantage à la génération de ses personnages, ou d'un  parti-pris de la traduction ).Toujours est-il que cela s'améliore ensuite, le style devenant beaucoup plus fluide et agréable à la lecture. Concernant le ton de ce roman, l'incipit m'avait laissé craindre une atmosphère à la Twilight, pleine de looongs discours romantico-niais (les quelques extraits de Rouge Rubis que l'on peut d'ailleurs voir sur nombre de sites donnent également cette impression, ce qui dessert fortement ce roman!) mais j'avoue avoir été une fois de plus agréablement surpris, car ce livre est en fait écrit avec énormément d'humour! Loin des tournures de phrases grandiloquentes d'une Bella Swan, Gwendoline, en anti-héroïne moderne et déboussolée dans une aventure fantastique qu'elle ne maîtrise pas, dynamise l'intrigue par son ironie et confère ainsi au roman un ton très second degré. L'auteure trouve donc à mes yeux un juste équilibre entre humour, action et magie, et nous propose une comédie d'aventure trépidante!

Couverture des éditions anglaise, vietnamienne, et japonaise.

En bref: une lecture vraiment très sympathique, plus steampunk que bit-lit, qui a le mérite de faire dans l'originalité. A noter que ce roman n'est pas traduit de l'Anglais comme c'est souvent le cas mais de l'Allemand! Ce premier tome d'une trilogie est d'ailleurs un véritable phénomène de société dans son pays d'origine et est depuis devenu un best-seller traduit au-delà de l'Europe; on ne s'étonne donc guère qu'il ait été récemment adapté au cinéma!

 Couvertures des éditions polonaise, chinoise, et norvégiennes.

En attendant de voir ce que le film donnera, je suis déjà impatient de lire le tome 2 et vous recommande vivement la lecture de cette série!

 Trailer pour la sortie du livre aux États-Unis.

Trailer pour la sortie du livre en Espagne.

 Trailer pour la sortie du livre en Italie.


Et pour aller plus loin:


-Découvrez toute la série : poursuivez avec le tome 2 et le tome 3...


-Après le livre, le film : ne manquez pas les aventures de Gwendolyn sur grand écran et ma chronique ICI.

4 commentaires:

  1. Bravo pour ta motivation, on sent que tu veux convaincre les intolérants aux sucreries bit-littéraires!
    S'il y a de l'humour, on veut bien essayer.

    Heureusement que je ne lis pas l'allemand, car je me sentirais obligée d'avoir cette superbe édition originale, avec les silhouettes en ombres chinoises (oh les deux chauves-souris c'est trop!) sur fond rose.

    Par contre, la version poche américaine évoque trop le roman chick, avec romance à deux balles sur fond de valse viennoise, le style que je ne lis pas. On a beau se dire qu'il ne faut pas juger un livre à sa couverture (il faudra faire un sujet sur les couvertures,Pedro?), la présentation compte pour beaucoup, et doit normalement refléter le style de l'ouvrage. Parfois l'éditeur rate sa cible, ou cache une pépite derrière une grosse bouse, ou vend un navet enchâssé de pierreries. Difficile de s'y retrouver.

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    1. L'humour est vraiment le point fort du bouquin car au début, l'écriture laisse un peu à désirer =s (heureusement ça s'améliore ensuite)! On a parfois l'impression que ce livre ne se prend pas au sérieux, ce qui apporte une légèreté plutôt agréable!
      Mais surtout, que ça fait du bien de lire une histoire sans vampire!
      Ah, les couvertures étrangères sont chouettes n'est-ce pas? C'est amusant de voir que, d'un pays à un autres, les styles sont tellement différents qu'on ne croirait pas qu'il s'agisse du même roman! Je suis entièrement d'accord avec toi concernant l'édition poche américaine: on croirait une couverture de chez Harlequin >_<' Par contre, l'édition grand format avec ses motifs baroques, son horloge steampunk, et le portrait en médaillon est très chouette, non?

      Un article sur les couvertures? =p Haha, il y aurait tellement à dire! C'est vrai que ça fait mal, toutes ces superbes images qui servent de couv' à des romans fantastico-romantico-niais...^^

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  2. Oh tu me donnes envie ! Je suis bien contente qu'il soit dans ma PAL. J'aime bien la couverture française et j'aime au moins au temps la couverture originale pourtant très différente.

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    1. Tu me diras ce que tu en as pensé quand tu l'auras lu!=D Personnellement, je ne m'attendais vraiment pas à être autant emballé par ce livre! je suis content qu'ils oit tombé par hasard sur ma route^^

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