The 44 Scotland Street Series (years 2004 to 2007) - Les Chroniques d'Edimbourg (Intégrale 1), éditions 10/18, 2013, traduit de l'anglais par E.KERN :
-44, Scotland Street, Abacus publishers, 2005 - 44 Scotland Street, éditions 10/18, 2007;
-Expresso Tales, 2005 - Edimbourg Express, éditions 10/18, 2009;
-Love over Scotland, 2006 - L'amour en kilt, éditions 10/18, 2009;
-The world acording to Bertie, Abacus publishers, 2007 - Le monde selon Bertille, éditions 10/18, 2013.
Vous aimez les kilts, les
chassés-croisés amoureux et la vie faussement tranquille des quartiers
bohèmes ? Vous avez frappé à la bonne porte ! Entre les tergiversations
sentimentales de Pat, les fantaisies de la doyenne MacDonald, ou la
lutte précoce du petit surdoué, Bertie, pour s'émanciper d'une mère un
peu timbrée, il y a bien du grabuge au 44 Scotland Street ! Chroniques
croustillantes sur fond de satire sociale, la saga souffle sur Édimbourg
un vent d'humour et de tendresse. Ce qui est sûr, c'est que les
habitants bobos de McCall Smith n'ont pas fini de faire parler d'eux...
« Une savoureuse comédie humaine pleine d'allant et d'humour, dans laquelle chacun reconnaîtra ses propres ridicules. »
(Jeanne de Ménibus - Madame Figaro)
(Jeanne de Ménibus - Madame Figaro)
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Voilà une série dont je tenais à vous parler depuis bien longtemps, parce qu'elle fait partie de ces sagas littéraires qui accompagnent un lecteur dans la durée et laissent en lui une trace indélébile. Initialement publié sous la forme de mini-épisodes quotidiens dans le périodique écossais The Scotsman avant d'être compilé en romans, ce feuilleton se veut un pendant anglo-saxon aux célèbres Chroniques de San Francisco (Tales of the City) d'A.MAUPIN. Cependant, ici, on oublie le Golden Gate et les tramways pour suivre le quotidien d'un immeuble au cœur d'une Édimbourg pittoresque et de ses locataires hauts en couleurs.
"Les gens courageux ont rarement d'imagination, vous ne croyez pas?"
"C'était la plus classique des angoisses en société : être surpris sans
le savoir par la personne dont on est en train de parler en mal."
"Si Proust avait dû travailler pour gagner sa croûte il n'aurait jamais pu écrire A la recherche du temps perdu"
"Il ne servait à rien de cultiver l'amitié d'une personne avec laquelle on éprouvait le besoin impérieux de meubler le silence"
(44 Scotland Street)
Couvertures des éditions originales des 4 premier tomes.
S'il est davantage connu pour ses séries policières (Les enquêtes de Mma Ramotswe et la saga du Club des philosophes amateurs), A.McCall-Smith fait mouche avec ce roman-feuilleton so'british. L'histoire débute avec la jeune et discrète Pat, qui s'installe en colocation au 44 Scotland Street après une année difficile passée en Australie. Par l'intermédiaire de cette attachante protagoniste, la narration s'étend peu à peu à tous les étages et appartements de l'immeuble, nous faisant découvrir la vie intime et domestique de chaque locataire : de Doménica, l'anthropologue à la retraite altruiste et observatrice à Bertie, l'enfant surdoué étouffé par une mère castratrice et envahissante, en passant par la contemplatif Angus Lordie et son chien presque humain, ou encore le narcissique Bruce. Petits travers humains, chassés-croisés sentimentaux, satire sociale... d'une plume vive et ironique mais aussi profonde et bienveillante, l'auteur place tout le flegme britannique dans une écriture profondément atypique et inimitable. Si les situations cocasses à hurler de rire sont parfois tirées par les cheveux, le vécu et les personnages sont d'un tel réalisme qu'ils nous renvoie forcément à nous-même, et nous invite à de profondes réflexions sur la nature humaine, mais avec la douceur qu'un nuage de lait apporte à un thé noir bien fort.
"Elle devait partager sa joie, car elle savait qu'une joie non partagée
n'était qu'une demi-émotion tout comme le chagrin et la perte, affrontés
seul, se révélaient deux fois plus durs à supporter."
"Le déni est un morceau de scotch qui ne colle pas bien."
"amor furor brevis est : l'amour (comme la colère) est une aliénation
passagère. Une observation très prosaïque, mais qui, comme beaucoup
d'autres, se révélait juste. Et l'on aurait pu ajouter : si l'amour est
aliénation, il est aussi désolation et parfois même dévastation"
(Edimbourg Express)
Couvertures, autrement toutes aussi charmantes, des éditions françaises.
Également une superbe déclaration d’amour à l’Écosse, ces chroniques nous font découvrir avec un onirisme pétillant la ville d’Édimbourg et sa vie culturelle : on se laisse prendre par la main au fil des anecdotes historiques et des adresses véridiques qui deviennent autant de décors à l'histoire. Les péripéties proprement addictives instaurent, au rythme d'un tome par rentrée de Septembre, un sentiment agréable de familiarité : on trépigne d'impatience à l'approche du nouvel opus, pressé de retrouver les habitants du 44 Scotland Street comme une bande d'amis qui nous aurait donné rendez-vous. Pour ma part, cette série découverte par hasard est un concentré d'anti-crise, un remède anti-déprime que j'accueille comme une réelle bulle de fraîcheur à chaque début d'Automne un peu triste ; cet ouvrage intégral est donc l'occasion de (re)découvrir les 4 premiers tomes en une seule fois, quitte à risquer l'overdose de jubilation!
"Savoir accepter les cadeaux est très important, voyez-vous. En réalité,
c'est tout un art, un art que la plupart d'entre nous ne se donnent pas
la peine de cultiver. Nous pensons qu'il faut apprendre à donner, mais
nous oublions qu'il est tout aussi important de recevoir. Cela se révèle
parfois plus difficile qu'offrir."
"La tolérance n'est pas une excuse pour laisser les choses dégénérer. La
tolérance signifie que les gens peuvent faire tout et n'importe quoi."
(L'amour en kilt)
Edimbourg et quelques adresses du roman : Le Crumbland Bar, ou encore l"épicerie italienne Valvonna & Crolla...
En bref : Personnages charismatiques et atypiques, chassé-croisé sociologique et ironique au cœur de l’Écosse contemporaine, plume enlevée et flegmatique... Ces chroniques aussi incisives que profondes se veulent un feuilleton addictif et inimitable au parfum de chardon et au goût salé de shortbreads, véritable lecture anti-crise qui se savoure sans modération.
"Parce qu'on a besoin de croire en quelque chose, soupira-t-elle enfin.
Sinon, la vie n'a pas d'intérêt. On peut croire en n'importe quoi, tu
sais. En l'art, en la musique, en Dieu. Le tout, c'est d'avoir un truc."
"Il y a deux mondes différents : celui des adultes et celui qui est
au-dessous, là où vivent les garçons et les filles. Je ne pense pas que
les adultes sachent vraiment ce qui se passe dans notre monde à nous. "
(Le monde selon Bertie)
Thanks very much. Will certainly enjoy it!
RépondreSupprimerYes, it's an evidence! ;)
SupprimerCette saga est très tentante!
RépondreSupprimerSi tu plonge le nez dedans, tu seras perdue pour la France, ma chère (Mais gagnée pour l'Ecosse ;) Bon, pardon, la vanne était peu reluisante!). Goutter ne serait-ce que quelques pages à ces truculents personnages, et c'est le risque de se laisser happer par l'effet addictif de ce feuilleton et vouloir tout lire! Heureusement que cet intégral réunissant les quatre premiers tomes soit aussi un gain financier pour qui veut tout s'avaler en une fois! =D
SupprimerComme prévu, je dévore l'intégrale. Mais elle ne rassemble que les trois premiers tomes. Ca va, j'ai le filet de sécurité en ayant investi dans la suite pour ne pas subitement tomber en manque. Gros coup de coeur pour Bertie, le chien Cyril amateur de café et Big Lou qui vit dans un monde de poissons rouges. Une mention spécial à Bruce qui me fait bien rigoler, j'en connais, un Bruce! Merci encore, Pierre.
RépondreSupprimerRavi que mes recommandations livresques fassent mouche! =D Et je crois qu'on connait tous un Bruce dans notre entourage =P
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