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lundi 11 février 2019

La maison - Vanessa Savage.

The woman in the dark, Sphere, 2019 - Editions de la Martinière (trad. de O.Marchon), 2019.

   La maison où Patrick a passé toute sa jeunesse n'est pas une demeure comme les autres. Quinze ans plus tôt, elle a été le théâtre d'un drame inconcevable : toute une famille y a été retrouvée, massacrée. Patrick garde pourtant des souvenirs irremplaçables dans ces lieux, comme seule l'enfance sait en créer. Il décide de la racheter. Sa femme, Sarah, et leurs deux enfants s'y installent à contrecœur. Le délabrement, l'atmosphère sinistre qui colle à la maison oppressent Sarah. Ses psychoses reprennent, de plus en plus sombres. Des voisins épient chacun de ses mouvements. La tension monte.
​  Dans ce roman tortueux, imprévisible, Vanessa Savage braque la lumière sur chacun des personnages, tour à tour. Patrick, Sarah – et le lecteur – sauront-ils résister à cette infernale spirale du doute et de l'enfermement ? Et jusqu'où les entraînera-t-elle ?

Toutes les maisons portent en elles une histoire.
Celle-ci est cauchemardesque.

***

  Une maison, une histoire, une famille. Encore des éléments chers à mon cœur de lecteur! Et quand en plus le communiqué de presse inscrit ce premier roman dans la lignée de Rebecca, Shining et Psychose, il y a de quoi être alléché...

... Et pourtant, soyons honnête, on est loin du coup de cœur. Mon avis sur ce roman fraîchement sorti des imprimeries sera peut-être le premier très mitigé, voire même plutôt négatif. Pourtant, je vous assure que je m'y suis lancé plein d'enthousiasme, tant ses ingrédients semblaient prometteurs...



  J'attendais quelque chose de subtile, grinçant, tout en atmosphère, bref, quelque chose de très anglais, et j'ai été assez déçu. Les personnages, déjà, m'ont paru inaboutis : l'héroïne est assez atone et même lorsqu'elle essaie de prendre les choses en main, elle n'est pas crédible. Sa passivité face à la violence émergente de son époux est réaliste par certains côtés mais devient très vite lassante, en plus d'être racontée sans grande finesse. L'auteure essaie donc de gagner en psychologie en agrémentant l'histoire de détails familiaux qui auraient pu être intéressants, mais dont on ignore toujours l'utilité une fois le livre refermé.

  Si l'ambiance brumeuse et oppressante des côtes anglaise est assez bien restituée, je n'ai pas tremblé une seule fois à la lecture des scènes se déroulant dans LA maison. Vanessa Savage utilise certes les codes du genre mais ne les dépasse pas. En fait, que ce soit pour cette bicoque ou les protagonistes, les émotions ne décollent pas des pages et n'atteignent pas le lecteur. En tout cas, je n'ai, moi, pas été atteint. Si ce n'est par l'ennui.

  Et même quand on espère un peu de rebondissements ou de suspense lorsque le mystère de la bâtisse est révélé en fin d'ouvrage, on découvre, résolument dégrisé, que l'auteure sort de son chapeau une solution toute faite que le lecteur ne pouvait deviner, tant elle se situe loin de l'intrigue. Un peu facile, tout ça.


En bref : Un roman qui veut surfer sur un certain genre mais qui reste très convenu. L'auteure utilise les bons codes, certes, mais les accumule sans se les réapproprier réellement. Le tout se laisse lire mais reste assez vide en terme d'ambiance et d'émotion. Une intrigue de papier glacé vite lue, vite oubliée. Dommage, il y avait du potentiel... Mais c'était peut-être mettre la barre un peu haut que de comparer ce livre à du Stephen King ou à du Daphné du Maurier...

Merci à l'agence Anne & Arnaud pour cette lecture.

 

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