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vendredi 31 juillet 2020

Tu verras, les âmes se retrouvent toujours quelque part - Sabrina Philippe.


Eyrolles, 2017 - Points, 2018.

  Elle est encore jeune, un peu connue, mais déjà lasse. Elle parle d'amour à la télévision, mais peine à trouver du sens à sa propre histoire. Un jour ses pas la guident vers l'île Saint-Louis. Dans un café, elle fait une rencontre qui va bouleverser sa vision du monde, de l'amour, et transformer sa vie.
  Elle a les cheveux blancs et les yeux clairs. Autrefois journaliste, elle a cherché l'amour dans les bras d'hommes qui l'ont plus ou moins aimée, jusqu'à ce que l'évidence d'une rencontre éclipse toutes les autres. Dans un café de l'ile Saint-Louis, elle est venue trouver la jeune femme qui parle d'amour pour lui transmettre une révélation.
  Il a des boucles brunes et un regard noir. Il se souvient des temps anciens de leur rencontre. Il sait que leur amour est au-delà de l'amour car ils sont âmes soeurs. Dans ce café de l'île Saint-Louis, ils se sont croisés une fois de plus, mais ils devront encore attendre toute une vie pour s'unir à jamais.

***

   Voilà longtemps déjà que ce livre et sa superbe couverture nous faisaient de l’œil, de même que le mystérieux résumé en quatrième de couverture. Écrit par Sabrina Philippe, psychologue connue pour ses chroniques à la télévision (notamment dans l'émission "Toute une histoire" aux côtés de Jean-Luc Delarue), ce roman est fortement inspiré par son expérience professionnelle. En effet, comme elle peut l'évoquer en préface, l'histoire a été suggérée par les rencontres faites au cours de sa carrière et les témoignages extraordinaires qui lui ont été rapportés, auxquels elle a eu la volonté de croiser des éléments issus de sources littéraires et philosophiques qu'elle présente en fin d'ouvrage.


  L'histoire est narrée par une sorte d'alter ego de l'auteure, psychologue spécialisée dans la vie de couple et chroniqueuse intervenant sur les plateaux de télévision. En dépit de son expérience et des conseils qu'elle prodigue, sa propre vie conjugale est une échec total. Hagarde et épuisée, marchant lasse dans les rues de la capitale, la narratrice finit par se réfugier dans un café de l'île de Saint-Louis. Elle y fait la connaissance d'une vieille femme qui l'accoste de bien étrange manière : elle l'a reconnue, elle sait qui elle est. "Comme des centaines de personnes qui m'ont vue à la télévision", pense l'autre. Mais ce n'est pas de cela qu'il s'agit, car cette inconnue a des choses autrement plus importantes que des banalités à lui raconter. Des choses sur l'amour, le vrai, celui qui n'arrive qu'une fois dans une vie, mais qui revient à chaque fois que votre vie se répète. Ce qu'elle reproche à la jeune chroniqueuse, c'est de parler d'amour alors qu'elle n'y connait rien, qu'elle ne l'a pas encore réellement vécu. Commence alors le long et fascinant témoignage de cette femme au crépuscule de son existence. Une histoire de rencontre, une histoire d'âmes sœurs, une histoire qui défie le temps et qui n'a eu de cesse de se répéter à travers les siècles, jusqu'à ce que ses protagonistes en tirent l'enseignement qu'elle s'apprête à lui révéler. 

" L’authenticité d’un instant met souvent en lumière la facticité des autres"

  Le titre de ce roman, délicieusement onirique, traduit à merveille la volonté de l'auteure d'évoquer avec poésie la force quasi surnaturelle des histoires d'amour, sans tomber dans la mièvrerie. La rencontre que relate cette inconnue est plus qu'un amour de jeunesse vaguement fusionnel, c'est l'histoire de toute une vie, le lien entre deux personnes persuadées de s'être déjà rencontrées avant sans en avoir pour autant le souvenir. Le contexte très prosaïque de départ, la profession de l'héroïne et la forme du témoignage sont alors judicieusement bousculés par le renversement qu'opère l'auteure en insérant progressivement des éléments qui dépassent l'entendement. Là encore, cependant, l'excellente idée de Sabrina Philippe est de ne pas trop en faire et de laisser planer le doute : tout reste à l'état de croyance, d'une certaine spiritualité. La certitude que ces deux amants se sont déjà aimés à plusieurs reprises par le passé et que leur histoire est vouée à se répéter à travers les âges, nourrie de références philosophiques pertinentes (notamment le conte des âmes sœurs de Platon, qui racontait ces êtres doubles séparés, condamnés à rechercher leur moitié toute leur vie) gagne rapidement l'adhésion du lecteur.


  Et pourtant, malgré une idée originale, une écriture convaincante et des références de choix, ce roman ne fonctionne pas totalement. Le potentiel d'une grande histoire est là mais, passée l'évocation de l'origine métaphysique de l'amour, l'auteure prend peu de risques, comme si elle ne savait plus trop quelle direction donner à son intrigue. Le témoignage de cette inconnue s'éternise en longueur sans réussir à toucher sincèrement le lecteur : la relation s'étiole en rendez-vous manqués, en attentes tantôt satisfaites, tantôt non, en messages subliminaux et en révélations frôlant le surnaturel, mais pas au-delà. Sabrina Philippe étire une trame qui aurait pu tenir dans un mouchoir de poche en oubliant, au fil des pages, de lui donner la consistance qu'elle mérite.

"Enlevez la peur, le jugement, l’ego, enlevez tout ce qui parasite vos pensées, et vous verrez pour vous-même comme pour les autres. Votre âme vous parle, en permanence, mais vous ne l’écoutez pas, et pourtant elle a les réponses à toutes vos questions. Les signes vous orientent, chaque jour, mais vous ne les voyez pas, et pourtant ils vous indiquent le chemin à suivre. Si vous saviez écouter et voir, vous ne tromperiez que rarement. Ce n’est qu’une question de confiance envers vous-même, envers l’univers, car sachez que tout est toujours pour le mieux, même le pire."

  C'est d'autant plus étrange que les références littéraires, philosophiques et mystiques qu'elle donne en postface, véritablement riches, transparaissent au final assez peu dans le texte intégral. Aussi, l'auteure semble coincée quelque part entre l'envie d'écrire un roman nourri de témoignages véridiques et le désir de lui donner une aura extraordinaire. Dans cet entre-deux, Sabrina Philippe stagne et ne prend pas de réelle et franche décision de fond, s'attardant davantage sur la forme. Il y avait pourtant matière à donner plus de corps à ces personnages, à la façon de ce qu'Andrew Davidson a pu faire avec Les âmes brûlées, ou même ce que Marc Levy (oui, oui) avait réussi avec La prochaine fois. L'écrivaine tente de pimenter son livre en délivrant au lecteur une révélation finale qui répond à une volonté de ce genre, mais qui, peut-être un peu trop capillotractée ou téléphonée, n'a pas suffit à nous satisfaire. 


"Comprendre, voilà ce que notre esprit essaye de faire lorsqu'il ne trouve pas de raison, lorsqu'il la perd. Nous voulons comprendre, trouver une logique, un sens pour mettre fin aux divagations de l'âme, à ce qui nous échappe. Longtemps, j'ai voulu comprendre, parfois avec acharnement. Ce n'est que lorsque j'ai cessé d'insister que tout est devenu clair. Car la compréhension ne sert jamais l'essentiel, seulement le dérisoire."

En bref : D'excellentes idées et de belles sources d'inspiration pour ce roman, qui avait tout le potentiel pour devenir une histoire forte sur le mythe des âmes sœurs. Si la lecture reste agréable grâce à ce qui transparait de ces très bons éléments de départ, ce livre souffre malheureusement de nombreuses longueurs et du manque de prise de risques dans l'intrigue, trop éthérée.

Vacances tous risques (Agatha Raisin enquête #6) - M.C.Beaton.


Agatha Raisin and the terrible tourist, St Martin's Press, 1997 - Editions Albin Michel (trad. de J.Bosser), 2017.


  God damned ! Voilà que James Lacey, le charmant voisin d'Agatha Raisin, a disparu ! Renonçant à lui passer la bague au doigt, comme il le lui avait promis.
  C'est mal connaître Agatha. Elle part sur les traces de l'élu de son cœur, bien décidée à lui remettre la main dessus ! Mais à peine l'a-t-elle retrouvé, pas le temps de s'expliquer : une touriste britannique est tuée sous leurs yeux. Fidèle à sa réputation, Agatha se lance dans l'enquête, quitte à laisser filer James, las de ses excentricités.


***


 Véritable guilty pleasure, la série des Agatha Raisin enquête est parfaite pour se détendre. Même s'il y a longtemps que la publication française effrénée nous a distancés, nous n'avons pas lâché le fil : alors que les tomes 24 et 25 sortiront le 26 août prochain, voilà seulement que nous venons vous parler du sixième opus, Vacances tous risques, parfait pour commencer les congés estivaux en toute légèreté, isn't?

  A la fin du tome précédent, on quittait Agatha s'envolant pour Chypre à la poursuite de son ex-fiancé, James Lacey. Lassé de ses frasques et de ses stratagèmes, le fringuant voisin de notre quinqua préférée avait fini par l'abandonner devant l'autel puis, après une enquête on ne peut plus éprouvante, partir seul pour leur destination de lune de miel. Bien décidée à le reconquérir, Agatha débarque à Chypre avec la ferme intention de lui remettre le grappin dessus. Entre courses-poursuites amoureuses d'un hôtel à un autre et visites touristiques, l'apprentie détective fait la connaissance d'un groupe de vacanciers britanniques tous un peu spéciaux. D'ailleurs, l'une des membres de la petite bande, intelligente quoi qu'un peu vulgaire, a la bonne idée de se faire assassiner au milieu d'une boite de nuit bondée. Précédée par sa réputation (mais pas toujours en bien), Agatha décide d'enquêter, d'autant que James, revenu à de meilleurs sentiments (oui, enfin, n'exagérons rien), propose de l'accompagner dans ses investigations. Le duo ne tardera pas à être rejoint par une de leurs connaissances anglaises, le flegmatique et séduisant sir Charles, qui ne laisse pas Agatha totalement indifférente...



  Parfois inégale (on se souviendra – ou pas, justement, tant il a peu marqué notre mémoire – du très moyen quatrième tome), cette série plébiscitée des lecteurs pour son humour caustique et son héroïne à contre-emploi n'avait cependant pas fait l'unanimité avec ce sixième opus lors de sa sortie. Les blogueurs avaient effectivement partagé en masse leur déception, remarquant apparemment avec ce titre une baisse de régime notable dans la qualité des intrigues et témoignant même d'un "avant" et d'un "après" dans la série.

  Verdict? On ne se ralliera pas à la majorité ! S'il y a évidemment quelques faiblesses dans la construction de l'intrigue, aucune ne diffère franchement des petits défauts qu'on peut reprocher à n'importe quel tome d'Agatha Raisin enquête, une série à percevoir résolument comme un pastiche de polar plutôt qu'en représentante rigoureuse du genre policier.


  Agatha est certes extrême en tout et en toute occasion, mais c'est là une caractéristique du personnage véritablement constitutive de l'identité de la série, de même que les nombreux atermoiements provoqués par ses frasques et sa maladresse. Pour autant, l'équilibre entre éléments policiers et éléments humoristiques est bien dosé et, si le décor des Costwolds nous manque un peu, il n'est pas désagréable de voir notre héroïne catapultée dans une contrée exotique le temps d'une enquête. On pense alors à Agatha Christie, qui s'amusait à délocaliser de temps à autre ses héros so british (ou so belgian) dans des cadres orientaux (Mort sur le Nil, Rendez-vous avec la mort...) ou exotiques à souhait (Le major parlait trop). On se dit alors qu'il serait sympathique de suivre notre détective de choc dans quelques autres pérégrinations à l'étranger, histoire de la voir encore sortir un peu de sa zone de confort et à condition qu'il y ait des meurtres à la clef, évidemment.



  Le seul vrai défaut que l'on peut reprocher à Vacances tous risques, ce sont les véritables rapports touristiques et culturels que dresse l'auteure du patrimoine chypriote. Les passages pendant lesquels Agatha visite tel ou tel site historique, guide en main, retracent beaucoup trop méthodiquement le passé de l'île, dans un style emprunté qui dénote beaucoup trop de l'écriture sans chichis de M.C. Beaton. Ces paragraphes entiers, très académiques, donnent l'impression d'avoir été recopiés mot pour mot sur un guide du routard et viennent casser le rythme de l'histoire de même que le ton propre à cette série.


En bref : Exceptés les passages qui donnent l'impression d'être plagiés sur un guide touristique, ce sixième opus, majoritairement décrié par ses lecteurs, est finalement une lecture fort agréable. Les codes de la série sont respectés, l'équilibre entre éléments polarisants et humour est maintenu, et on apprécie de suivre Agatha dans un décor exceptionnellement exotique. Parfait pour les vacances!


jeudi 23 juillet 2020

Un printemps dans le monde du dedans...

source : pinterest

  Toujours dans ma temporalité dérangée, voici seulement le bilan de ce printemps 2020 on ne peut plus particulier. Pour la première fois peut-être, mon retard pourra être justifié par une cause que personne n'a pu manquer : la crise sanitaire, à laquelle j'avais consacré un article en mars dernier, a perturbé bien plus que notre rapport au temps. Si certains, faisant contre mauvaise fortune bon cœur, ont pu profiter du confinement pour se recentrer sur eux-mêmes, repeindre leur salon ou écrire un roman, j'ai fait partie de ces professionnels dont le métier nécessitait la présence sur leur lieu de travail, dans des conditions particulièrement intenses. Nouveauté de la situation, tension constante, adaptation et réadaptation, changement perpétuel des règles... autant dire que ce n'était pas de tout repos! Même une fois le déconfinement acté, nous avons dû poursuivre sur notre lancée jusqu'à nos vacances. Cet article récapitulatif saisonnier arrive donc en même temps que mes congés estivaux !

Monde d'avant, monde d'après... monde du dedans?
 


  "Si vide d'espoir m'est le monde du dehors que deux fois plus précieux m'est le monde du dedans".

  Cette citation d'Emily Brontë a fortement résonné en moi pendant ce printemps si étrange. On n'a eu de cesse de nous parler du monde d'avant et du monde d'après : la prise de conscience, l'entraide, l'altruisme et ces autres joyeusetés sur lesquelles allait nécessairement déboucher une telle crise. Bien. En attendant, face à autant de remue-ménage et aussi peu de repères, j'ai surtout trouver à m'évader dans le monde du dedans en attendant qu'on arrive enfin au salvateur monde d'après. M'accrochant au mât au milieu de la tempête, j'ai attendu avec impatience que le navire accoste pour cette destination si prometteuse... Résultat ? Monde d'avant, monde d'après : même combat. Serait-il pessimiste de ma part de trouver la sortie du tunnel pire que la traversée? En fait de prise de conscience, d'altruisme et de fraternité, j'ai comme l'impression d'être passé de bonnet blanc à blanc bonnet : égoïsme et décadence, chacun luttant pour sa survie en s'imaginant dans un monde post-apocalyptique. On espérait Utopie de Thomas More, nous voilà dans Sa Majesté des mouches de William Golding. J'ai eu envie de crier "Remboursé!" puis je me suis souvenu que je n'avais rien payé du tout. Arrivé au monde d'après, je me suis donc empressé de retourner dans mon monde du dedans, lequel m'offre au moins quelques constantes et l'évasion nécessaire pour survivre à la post-catastrophe...

Ma table de travail : documentation en vrac et des lignes qui s'écrivent presque toutes seules...

  Aussi, si je n'ai pas été en surproduction au cours de cette période, j'ai en revanche réussi à écrire plus que jamais jusqu'ici. Le projet sur lequel je planche depuis plusieurs années se concrétise, après une longue phase de recherches maintenant terminée et un troisième jet enfin satisfaisant. Moi qui me persuadais que je n'écrivais pas assez parce que je manquais de temps, je n'aurais pas cru que malgré la fatigue et la surcharge de travail, le besoin de garder la tête hors de l'eau appellerait à ce point l'inspiration et ce peu importe l'heure de la journée (ou de la nuit) et l'état d'épuisement.

Confiversaire


  Je fais également partie des quelques chanceux qui fêtaient (ou qui n'ont pas fêté, justement) leur anniversaire pendant le confinement. Comme chacun sait, mes anniversaires ne suscitent que très rarement mon enthousiasme (le syndrome de Peter Pan a tendance à trop s'ancrer avec les années), raison pour laquelle je leur préfère les non-anniversaires. Ceci dit, un confiversaire n'ayant rien de très officiel, l'événement ne m'a pas trop déplu. J'avais confectionné pour l'occasion quelques gâteaux à partager avec ma collègue et le petit monstre dont on m'avait confié la charge. Ces deux insolites compagnons m'ont d'ailleurs offert des cadeaux de confiversaire tout ce qu'il y a de plus touchant : un joli stylo de la part de l'une et une œuvre d'art post moderne en couvert de pique-nique et pâte à sel de la part de l'autre.




  Afin de mettre un peu de fantaisie dans ce monde de brutes, j'en ai profité pour exhumer du dressing des tenues que je n'osais plus sortir du placard depuis des lustres (moins de monstres = moins de raisons de finir ensevelis sous le sable, les crachats - si, si, je travaille dans la quatrième dimension, pour ceux qui viennent de nous rejoindre - ou piétiné par des tas de petits pieds en colère, bref, pas besoin de venir protégé avec une bâche!) : richelieus en daim, gilet en tweed, ciré jaune de marin breton, Chelsea boots et même le superbe tee-shirt Downton Abbey qui m'avait été offert à l'automne dernier étaient de circonstance.




Séance privée !


  En dépit du confinement, j'ai pu partager avec vous pendant ce printemps THE événement tant attendu au Terrier cette année : la sortie de Miss Fisher et le tombeau des larmes, le film qui fait suite à la série Miss Fisher enquête, d'après les romans policiers vintage de Kerry Greenwood. S'il n'a pu bénéficié d'une sortie sur les grands écrans dans l’hexagone, le film sera bientôt disponible en France en direct to dvd fin septembre prochain. En attendant, une amie et moi qui attendions tous deux ce long-métrage avec impatience avons pu honorer le rendez-vous living room premieres (enfin, dès que le déconfinement a été acté, du moins ; nous sommes des gens sérieux...) proposé par la plateforme de vod américaine qui a pour l'instant l'exclusivité du film. A cette occasion, nous avons sorti la belle vaisselle Art-Déco, le champagne, et la musique jazzy pour notre soirée de (presque) cinéma privée... Un petit plaisir parmi ceux qui ont adouci cette période un peu morose.


Acquisitions livresques...

  Le confinement et la triste fermeture des librairies n'a pas empêché votre humble serviteur de satisfaire ses pulsions acheteuses (Merci les librairies en ligne). Grâce aux joies d'internet, j'ai pu faire l'acquisition de quelques beaux ouvrages dont certains me faisaient de l’œil depuis un moment. Parmi ceux-là, le roman Orlando de Virginia Woolf et son adaptation cinématographique par Sally Potter, récemment rééditée en dvd, mais aussi un superbe album découvert chez Onirik qui raconte la création du roman Frankenstein. Après ce Mary, auteure de Frankenstein, le hasard me faisait tomber sur She made a monster, un autre bel album illustré traitant du même sujet. Chroniques à venir sur books-tea-pie, évidemment!



  Une fois la France déconfinée et les librairies rouvertes, je fus évidemment saisi d'une nouvelle crise pulsionnelle assez intense : La jeune fille à la perle (mon exemplaire a été prêté à un ami de la famille il y a longtemps, jamais rendu), Les sept morts d'Evlyn Hardcastle et sa couverture toute en clairs-obscurs a eu raison de moi, de même que le pitch très alléchant de La prisonnière du temps de Kate Morton, dont j'attendais la sortie en poche. Enfin, j'en ai profité pour poursuivre ma collection d'Agatha Raisin, dont il faut toujours avoir un tome en réserve pour les jours de pluie...




Bricolages et gribouillages...


  Côté bricolages, il y a bien sûr eu le traditionnel colis saisonnier destiné à Pouchky/Ficelle, dont le thème était cette fois majoritairement inspiré par les romans Son espionne royale, que je voulais lui faire découvrir. Outre le dégradé de gris-bleus suggéré par la couverture et le design Art-Déco du paquet, le colis contenait quelques gourmandises que n'aurait pas reniées Lady Georgie de Rannoch : du thé de Hyde Park, des shortbreads écossais et de la marmelade d'orange...



  Ce qui me fait réaliser que j'ai complètement oublié de vous parler du colis de l'hiver dernier dans mes derniers billets saisonniers! Je me rattrape en partageant ci-dessous le paquet d'inspiration holmésienne envoyé il y a quelques mois de cela : coffret imitant le bois, intérieur tapissé de gravures typiquement victoriennes et contenu on ne peut plus sherlockien! Une affiche dédicacée de la pièce Sherlock Holmes vue en octobre dernier, du thé, du Christmas pudding, un flyer de la pièce Le cercle de Whitechapel, le dvd Mr Holmes et les deux tomes de la série des Enquêtes de Middleton & Grice.





  Évidemment, crise sanitaire et travail à plein tube obligent, peu de temps à consacrer à d'autres bricolages ou créations... Mais j'ai eu l'occasion de dédicacer certains des livres de F.Lenormand dont j'avais illustré les couvertures, l'occasion de gribouiller ici et là des Voltaire et des Émilie du Châtelet avec passion...





Popotes et casseroles...



  Peu de temps à consacrer à la cuisine également entre mars et mai, mais une accalmie dans le planning a ensuite permis de m'amuser un peu plus aux fourneaux, principalement pour mitonner des petits frichtis pour l'amie avec qui j'improvisais des séances cinéma à domicile : risotto poulet/brocolis, coleslaw au chou rouge et aux graines, salade de courgette aux pignons et pain au thon. J'ai refait une fournée de biscuits australiens fourrés à la crème de fruits de la passion (recette inspirée des enquêtes de Phryne Fisher qui a rencontré un certain succès à la maison) et le sacro-saint crumble fraise-rhubarbe aux biscuits roses (une institution chaque année à la même époque au Terrier, comme les muffins à la rhubarbe qui ne tardent jamais bien longtemps derrière).





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  Et voilà pour ce printemps au Terrier... S'il parait ne pas très différent des autres racontés sur le blog, cela tient surtout à la recherche des habitudes et des rituels pour structurer ce quotidien bien perturbé et ne pas trop souffrir de tous ces chambardements. Espérons que l'été nous offrira plus de sérénité et que le temps s'écoulera un peu plus normalement. De toute façon, moi, j'ai trouvé un portraitiste qui m'a peint façon Dorian Gray, juste au cas où il faudrait encore se cloitrer chez soi et attendre l'éternité pour vivre à nouveau :


Portrait de votre humble serviteur en poète maudit du XIXème.