The language of flowers, McMillan, 2011 - Éditions Presses de la Cité, 2011 - Éditions France Loisir, 2012 - Victoria ou le secret des fleurs, Éditions Pocket, 2012.
Des azalées pour la passion, des roses rouges pour l'amour, du chèvrefeuille pour l'attachement...
Ballottée depuis toujours de familles d'accueil en foyers, Victoria Jones est une écorchée vive que la vie n'a pas épargnée. Incapable d'exprimer ses sentiments à travers les mots, l'orpheline a appris à maîtriser le langage secret des fleurs, qui traduit parfaitement ses émotions extrêmes. A dix-huit ans, elle se retrouve à la rue et se réfugie dans un parc de San Francisco, ou elle se crée un véritable jardin secret à partir de boutures volées au gré de ses errances. Sa rencontre avec Renata, une fleuriste, lui fait prendre conscience de son formidable pouvoir : celui d'aider les autres à communiquer leurs sentiments les plus profonds à travers des bouquets savamment composés. Pour la première fois, Victoria se sent à sa place. Il ne lui reste plus qu'à s'ouvrir au monde. Et à régler quelques comptes avec son passé...
Lorsque ce livre est paru l'an dernier, couverture et titre ont de suite retenu mon attention. Le résumé a de quoi suscité la curiosité en partant d'un sujet atypique et rarement traité : le langage des fleurs, qui fait partie de ces petits héritages du XIXème siècles fascinants évoquant la magie et le pouvoir qu'on associe aux plantes (thème déjà au centre du génial Amour et autres enchantement de Sarah Addison Allen), ainsi qu'une façon de transmettre des message à travers un bouquet.
Victoria , âgée de 18 ans, quitte le foyer dans lequel elle a été placée depuis ses 10 ans. Ecorchée vive, cette jeune fille tantôt pessimiste, tantôt insouciante, semble n'accorder que peu d'importance à son avenir ou n'y voir que peu d'espoir : ne profitant pas des délais dont elle dispose pour trouver du travail et se procurer un logement, elle se retrouve rapidement à la rue. Victoria tourne alors toute son attention et son énergie vers... les fleurs! Celles qu'elle observe sur les marchés, vole chez les fleuristes, ou dans lesquels elle s'endort dans les jardins publics. Tant qu'il y a des fleurs, il ne semble n'y avoir aucune difficulté, aucune douleur, au point que Victoria en oublie sa situation de sans domicile fixe. On apprend rapidement que la jeune fille, initiée au langage des plantes depuis son plus jeune âge, voue aux fleurs une passion sans borne : incollable en ce qui concerne leur signification, elle les utilise depuis son enfance afin de communiquer ce qu'elle ne parvient pas à dire avec des mots... Cette passion l'amène à se faire embaucher par une délicieuse fleuriste du nom de Renata, qui repère de suite son talent à confectionner de somptueux bouquets selon les aspirations et les désirs des clients. Comme guidée par un instinct presque magique, Victoria guérit leurs blessures secrètes et résout leurs problèmes grâce aux messages qu'elle transmet dans ses compositions florales. Sublimant ainsi son malêtre au travers de ses créations originales, la jeune femme mûrit et se prépare à affronter ses propres douleurs...
Grâce à une anti-héroïne attachante, une superbe histoire, et une écriture fluide et limpide, Vanessa Diffenbaugh ensorcèle le lecteur. L'atmosphère éthérée dégagée par l'univers floral, l'originalité apportée par la symbolique des plantes, et la profondeur des personnages forment le trio gagnant de ce roman, d'une délicatesse rare. Le temps que l'auteur plante le décor et on se laisse happer par la sensibilité douce-amère de ce premier roman. La psychologie du personnage de Victoria est finement travaillée, et l'auteure parvient à décrire avec une intensité peu commune les fluctuations et l’ambivalence de la jeune fille par des réactions surprenantes mais héritée d'un douloureux parcours raconté sous forme de flashbacks : parce qu'elle n'a connu que l'abandon depuis son enfance, Victoria se trouve à fuir ou mettre en échec toute nouvelle relation ou situation qui semble enfin tourner positivement. Peu racontée dans la fiction, cette caractéristique appelée "abandonnisme" trouve à merveille à s'accorder avec le monde du langage secret des fleurs.
En bref : Limpidité du style, poésie du thème floral et profondeur des personnages... Émouvant sans tomber dans le mélo, tantôt triste, tantôt joyeux, réaliste avec juste ce qu'il faut de "magie", ce roman est une réussite, un bijou de finesse et d'émotion.
Des azalées pour la passion, des roses rouges pour l'amour, du chèvrefeuille pour l'attachement...
Ballottée depuis toujours de familles d'accueil en foyers, Victoria Jones est une écorchée vive que la vie n'a pas épargnée. Incapable d'exprimer ses sentiments à travers les mots, l'orpheline a appris à maîtriser le langage secret des fleurs, qui traduit parfaitement ses émotions extrêmes. A dix-huit ans, elle se retrouve à la rue et se réfugie dans un parc de San Francisco, ou elle se crée un véritable jardin secret à partir de boutures volées au gré de ses errances. Sa rencontre avec Renata, une fleuriste, lui fait prendre conscience de son formidable pouvoir : celui d'aider les autres à communiquer leurs sentiments les plus profonds à travers des bouquets savamment composés. Pour la première fois, Victoria se sent à sa place. Il ne lui reste plus qu'à s'ouvrir au monde. Et à régler quelques comptes avec son passé...
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Lorsque ce livre est paru l'an dernier, couverture et titre ont de suite retenu mon attention. Le résumé a de quoi suscité la curiosité en partant d'un sujet atypique et rarement traité : le langage des fleurs, qui fait partie de ces petits héritages du XIXème siècles fascinants évoquant la magie et le pouvoir qu'on associe aux plantes (thème déjà au centre du génial Amour et autres enchantement de Sarah Addison Allen), ainsi qu'une façon de transmettre des message à travers un bouquet.
Trailer conçu pour la sortie du roman.
Victoria , âgée de 18 ans, quitte le foyer dans lequel elle a été placée depuis ses 10 ans. Ecorchée vive, cette jeune fille tantôt pessimiste, tantôt insouciante, semble n'accorder que peu d'importance à son avenir ou n'y voir que peu d'espoir : ne profitant pas des délais dont elle dispose pour trouver du travail et se procurer un logement, elle se retrouve rapidement à la rue. Victoria tourne alors toute son attention et son énergie vers... les fleurs! Celles qu'elle observe sur les marchés, vole chez les fleuristes, ou dans lesquels elle s'endort dans les jardins publics. Tant qu'il y a des fleurs, il ne semble n'y avoir aucune difficulté, aucune douleur, au point que Victoria en oublie sa situation de sans domicile fixe. On apprend rapidement que la jeune fille, initiée au langage des plantes depuis son plus jeune âge, voue aux fleurs une passion sans borne : incollable en ce qui concerne leur signification, elle les utilise depuis son enfance afin de communiquer ce qu'elle ne parvient pas à dire avec des mots... Cette passion l'amène à se faire embaucher par une délicieuse fleuriste du nom de Renata, qui repère de suite son talent à confectionner de somptueux bouquets selon les aspirations et les désirs des clients. Comme guidée par un instinct presque magique, Victoria guérit leurs blessures secrètes et résout leurs problèmes grâce aux messages qu'elle transmet dans ses compositions florales. Sublimant ainsi son malêtre au travers de ses créations originales, la jeune femme mûrit et se prépare à affronter ses propres douleurs...
"Au fil du temps, nous apprendrons à être ensemble, et je saurai l'aimer
comme une mère aime sa fille, de manière imparfaite, et sans racines."
Grâce à une anti-héroïne attachante, une superbe histoire, et une écriture fluide et limpide, Vanessa Diffenbaugh ensorcèle le lecteur. L'atmosphère éthérée dégagée par l'univers floral, l'originalité apportée par la symbolique des plantes, et la profondeur des personnages forment le trio gagnant de ce roman, d'une délicatesse rare. Le temps que l'auteur plante le décor et on se laisse happer par la sensibilité douce-amère de ce premier roman. La psychologie du personnage de Victoria est finement travaillée, et l'auteure parvient à décrire avec une intensité peu commune les fluctuations et l’ambivalence de la jeune fille par des réactions surprenantes mais héritée d'un douloureux parcours raconté sous forme de flashbacks : parce qu'elle n'a connu que l'abandon depuis son enfance, Victoria se trouve à fuir ou mettre en échec toute nouvelle relation ou situation qui semble enfin tourner positivement. Peu racontée dans la fiction, cette caractéristique appelée "abandonnisme" trouve à merveille à s'accorder avec le monde du langage secret des fleurs.
"S'il était vrai que la mousse poussait sans racines, si l'amour maternel
germait spontanément, à partir de rien, peut-être avais-je eu tort de
me croire incapable de m'occuper d'elle. Peut-être que les solitaires,
les incompris, les mal-aimés avaient à offrir un amour aussi luxuriant
que celui des autres."
" - La fleur que tu cherches, c'est sans aucun doute le chardon, qui
symbolise la misanthropie. La misanthropie, c'est la haine ou la
méfiance à l'égard du genre humain.
- Le genre humain, ça veut dire tout le monde ?
- Oui
Cela me fit réfléchir. Misanthropie. Personne n'avait jamais pu décrire mes sentiments en un seul mot. Je me le répétai jusqu'à être sûre de ne pas l'oublier."
Lieux, atmosphères et sentiments sont raconté avec une pureté d'une vocabulaire et une limpidité du style ... une citation s'impose : tout n'est que luxe, calme et volupté; du château d'eau de Grant à la chambre bleue de Victoria, en passant par la pièce réfrigérée pour les fleurs de Renata, les lignes épurées de chaque décor instaurent une atmosphère rafraichissante et reposante, et chaque personnage vient éclairer d'une dimension nouvelle celui de Victoria En alliant ainsi cette clarté de l'écriture et le raffinement du langage floral pour mieux exprimer les douleurs humaines, l'auteure nous touche au plus profond.- Le genre humain, ça veut dire tout le monde ?
- Oui
Cela me fit réfléchir. Misanthropie. Personne n'avait jamais pu décrire mes sentiments en un seul mot. Je me le répétai jusqu'à être sûre de ne pas l'oublier."
Editions format poche sous le nouveau titre de Victoria ou le secret des fleurs!
En bref : Limpidité du style, poésie du thème floral et profondeur des personnages... Émouvant sans tomber dans le mélo, tantôt triste, tantôt joyeux, réaliste avec juste ce qu'il faut de "magie", ce roman est une réussite, un bijou de finesse et d'émotion.
Redécouvert à l'occasion de l'événement "Nature et écriture",
organisé par l'association l'Autre Moitié du Ciel.
Et pour aller plus loin...
- Si vous avez aimé ce livre, vous aimerez certainement Les fleurs sauvages...
Il fait partie des livres qui me tentent énormément et encore plus maintenant. La couverture est vraiment magnifique et je suis certaine que l'histoire me plairait.
RépondreSupprimerJe vois que tu lis Madame Pamplemousse. Je l'ai justement commandé la semaine dernière. J'espère pouvoir aller le récupérer demain.
"Madame Paplemousse" est tout bonnement extra! Un mix fantaisiste entre "Ratatouille", "Charlie et la chocolaterie" et "chocolat", avec un petit côté "Mary Poppins" ou "Nanny McPhee" pour le personnage de Madame Pamplemousse! Un vrai régal, je pense que tu adoreras (c'est à la fois une lecture jeunesse ET une lecture gourmande! =p)
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