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dimanche 26 novembre 2023

Le livre perdu des sortilèges (saison 3) - une série de J. Donoughue & D. Gardner-Paterson d'après les romans de Deborah Harkness.

 

Le livre perdu des sortilèges

(A discovery of witches)

- saison 3 -

Une série de Jamie Donoughue et Debs Gardner-Paterson d'après le troisième tome de la trilogie All Souls, de Deborah Harkness

Avec Teresa Palmer, Matthew Goode, Malin Buska, Owen Teale, Alex Kingston, Lindsay Duncan, Edward Bluemel, Toby Regbo...
 

Date de diffusion originale : 7 janvier 2022 sur Sky Max
Date de diffusion française : 14 février 2022 sur Syfy
Sortie dvd française : 6 juillet 2022 (chez Koba Films)
 
 
    Matthew et Diana doivent retrouver les pages manquantes du Livre de la Vie et le Livre lui-même avant qu'il ne soit trop tard. Leurs ennemis se préparent à les attaquer, et un monstre du passé de Matthew, qui était à l'affût, revient pour se venger. il semble que la guerre entre les vampires, les sorcières et les démons soit inévitable.

***

    Toutes les bonnes choses ont une fin. Terminer la trilogie littéraire de Deborah Harkness avait déjà été, à l'époque, un deuil livresque conséquent. Retrouver le plaisir de se promener dans son univers grâce à cette très bonne adaptation devait aussi nous mener (fatalement) à sa conclusion. Fidèlement aux deux premières saisons qui transposaient à l'écran les premier et deuxième tomes, cette ultime salve d'épisodes raconte ici les événements du troisième et dernier opus.

Trailer VF de la troisième saison.

    Probablement n'est-on plus objectif à ce stade, mais vous ne serez certainement pas surpris d'apprendre qu'on trouve en cette troisième saison une nouvelle preuve que l'adaptation télévisée de la saga est tout particulièrement réussie. Et pourtant, tout comme avant d'entamer le roman Le nœud de la sorcière, il est difficile d'envisager mieux que l'arc narratif se déroulant au XVIème siècle : le retour à notre époque aurait pu se révéler furieusement ennuyeux, mais la réalisation parvient à retranscrire la magie du final créé par Deborah Harkness. Quant à la magie du XVIème siècle, elle n'est jamais très loin puisqu'on retrouve tout comme dans le livre de nombreux personnages rencontrés à l'époque élisabéthaine.
 

    Parmi ceux-là, le mystérieux (mais non moins sympathique, du moins dans sa version télévisée) Père Hubbard (charismatique Paul Rhys) et le chaleureux Gallowglass (Steven Cree), qui a troqué les fraises à dentelles et les culottes contre le blouson de cuir et les boots. Mais le personnage qu'on est certainement très ému de retrouver, c'est celui de Jack, adopté par Diana et Matthew dans la saison précédente. Devenu jeune adulte (et vampire), il est interprété par l'impeccable Toby Regbo (vu dans Reign), qui prête ses traits angéliques et sa candeur naturelle à la fragilité et à la douceur du personnage. Ce choix de casting très judicieux est certainement l'un des meilleurs de toute la série et le jeune comédien touche profondément les téléspectateurs.
 
Toby Regbo, excellent Jack.
 

    Du côté des habitués, on retrouve bien évidemment le noyau dur du casting : Matthew Goode et Teresa Palmer sont toujours parfaits, avec une mention particulière pour cette dernière qui, de saison en saison, au fil de l'évolution de son personnage, crève chaque fois un peu plus l'écran. Elle est ici la véritable héroïne de la saison (si ce n'est de la série entière), celle par qui la résolution arrive (tant dans ses aspects magiques que politiques). On notera cependant un remplacement qu'il était difficile de ne pas remarquer : le recast de Baldwin, jouer ici par Peter McDonald, qui prend la relève de Tristan Gravelle. Les deux acteurs étant physiquement très différents l'un de l'autre, il faut un certain temps pour s'habituer à ce changement de taille.
 

    En parlant de changements, bien qu'elle reste globalement fidèle à la trame de Deborah Harkness, cette troisième saison n'échappe pas à son lot de libertés par rapport au matériau d'origine. Pour tout ce qui est des personnages, justement, si de nombreux protagonistes font leur apparition, le scénario n'invite pas à l'écran tous les de Clairmont du livre. A la place, la série préfère accorder du temps à l'écran aux personnages secondaires qu'elle avait décidé de développer davantage depuis la saison 1, notamment Domenico, Gerbert, ou encore Satu. Ce choix influe évidemment sur le sort de certaines scènes, qui s'en trouvent modifiées (le combat final contre Peter Knox, par exemple, devient un combat contre Satu). Si cela fonctionne, il reste que certains arcs narratifs propres à la série sont moins bien maîtrisés ou laissent un goût d'inachevé (Quid de la prophétie de Meridiana, tout juste exploitée ici, par exemple ?). On regrette également l'absence du familier de Diana, pourtant introduit avec style à la saison précédente (bien que de vouivre dans le livre, elle ait été reléguée à simple "dragon de feu" à l'écran) ou que les scènes de lutte et d'affrontement, qui se faisaient attendre comme de véritables apothéoses, soient finalement expédiées en quelques secondes à peine
 

    Malgré cela, la très belle mise en scène vient compenser ces quelques écarts, notamment dans la mise en image des sortilèges jetés par Diana : le sort d'enchaînement, mais surtout le sort de localisation, où du sel de mer est habilement (et fort esthétiquement) utilisé pour jouer les GPS (la scène ne se raconte pas, elle se regarde!). Visuellement, la série reste aussi une réussite dès lors qu'elle joue la carte des reconstitutions pour nous faire voyager : après la France et les États-Unis, on nous emmène cette fois en Nouvelle-Orléans... sans quitter l'Angleterre ! En effet, précisons que depuis la première saison, à l'exception de quelques prises de vue en Italie, la quasi intégralité des pays étrangers a été reproduite sur les terres britanniques. Le résultat est criant de réalisme et donne le sentiment d'un vrai dépaysement.
 

    C'est donc peu dire qu'on prend une fois encore un réel plaisir devant le petit écran, jusqu'aux ultimes images, aussi belles que touchantes, alors que la voix de Matthew récite le texte sur lequel s'était ouverte la première saison. "Chaque fin est un nouveau commencement", nous rappelle-t-on alors.
 

En bref : Si le sentiment d'apothéose est moins présent à l'écran qu'à l'écrit, cette troisième et ultime saison parvient cependant à nous convaincre jusque dans ses ultimes minutes. La casting et la mises en scène, impeccables, nous transportent le temps de ces sept (petits) épisodes entre magie, histoire et ésotérisme fidèlement adaptés du troisième opus de la saga de Deborah Harkness. Aucun doute que cet univers va nous manquer...




Et pour aller plus loin... 


- Redécouvrez la trilogie de Deborah Harkness.
 


- Découvrez les saisons 1 et 2.
 

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