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lundi 28 janvier 2019

Le vent tourne : Bilan tardif de nos fêtes "so Poppins"!

Publicité pour Le fabuleux Noël de Mary Poppins au BHV.


  Voilà que le souffle du vent change de direction, les girouettes s'affolent... il est temps pour Mary Poppins de nous quitter. Et pour nous de faire le bilan de nos fêtes hivernales et de notre participation au challenge Christmas Time de Mya Rosa, un article récap' qui arrive toujours très en retard (mais je reste dans ma moyenne habituelle de fin Janvier donc tout va bien!).



  Comme annoncé dans notre article d'introduction, nos fêtes de fin d'années ont donc été marquées du signe de Mary Poppins, en l'honneur du film Le retour de Mary Poppins qui sortait au cinéma pile pour les fêtes. L'idée était de passer Noël en la gracieuse compagnie de la plus chic et respectable des nounous et d'en profiter pour redécouvrir les romans originaux de P.L.Travers. Nous avons donc lu:


  La lecture de ces romans a été complétée de celle d'un album magnifiquement ciselé, par une designer française de talent, Hélène Druvert:


  Et bien sûr, nous avons vu, aimé et chroniqué le film Le retour de Mary Poppins, véritable petit chef-d’œuvre de nostalgie, de magie, et d'émotion.




  Parce que nous aimons, au Terrier, pousser le vice jusqu'au bout, Mary Poppins s'est invitée en cuisine pour nous donner ses meilleures recettes, les gourmandises littéraires les plus appétissantes issues des romans de Pamela L.Travers:

Le goûter dans les airs avec l'oncle Albert (crumpets, cakes à la noix de coco, plumcake)

  Nous avons manqué de temps pour lire et chroniquer nos autres ouvrages prévus initialement dans notre sélection, ou même publier un billet sur la dernière adaptation de Casse-Noisette par Disney (en attendant de pouvoir en parler ultérieurement, on prévient d'avance : c'était mauvais). Néanmoins, nous avons pu nous attarder sur une autre magicienne avec notre chronique de l'épisode spécial Noël des Nouvelles aventures de Sabrina

 Il est quand même réussi, notre parapluie homemade...

  Conformément à nos habitudes, nous avons célébrer nos réveillons dans une décoration de circonstance : ouvrant le sac en tapisserie de la célèbre nurse, nous en avons sorti un sapin tout décoré de cerises, puis, armé de notre parapluie à tête de perroquet, nous nous sommes envolés au-dessus des toits de Londres avec les ramoneurs...


  Outre les gourmandises littéraires inspirées par Mary Poppins, il y a eu quelques popottes de Noël. Des sablés pour cocooner et grignoter en regardant tomber la neige (ou plutôt la pluie, car la neige, elle, arrive seulement dans nos contrées), mais aussi les petits plats de fêtes, avec un feuilleté aux panais et à la mimolette et un pudding aux pommes, figues, et rhum...




  L'hiver a été l'occasion de tester une toute nouvelle recette : la confiture de cédrats, et de boire beaucoup de jus de pommes chaud aux épices (peut-être même un peu trop...).


  Mais Noël étant aussi la saison des cadeaux, quelques présents ont été déposés au pied de notre sapin made in Cherry Tree Lane. Cette fois, c'est Mary Poppins en personne qui avait reçu notre commande et qui avait livré les paquets, tous entassés dans son sac à tapisserie sans fond.


  Parmi les cadeaux et acquisitions, donc : un calendrier 2019 de publicités rétros, un coffret de thés, un joli carnet à remplir (il a rejoint la grannnde collection de carnets vierges qui attendent dieu sait quoi dans un de mes placards), ainsi qu'un emporte-pièce géant pour découper plusieurs sablés en forme de flocons en une fois sans gaspiller de pâte, ni de temps. Ah, et de la part d'une amie qui me tanne depuis des années mais désespère que je lise en jour les Trois Mousquetaire, j'ai eu droit à la version en audiolivre (22 heures d'Alexandre Dumas, idéal pour les longues soirées d'Hiver!).


  Parce que je suis allé en Alsace pour quelques jours (je vous en parlerai plus en détails dans mon article saisonnier récapitulatif), j'ai aussi ramené deux ou trois bricoles : un moule à kouglof (non présent sur la photo, il était au four à ce moment là), des gobelets à jus de pomme chaud rapportés des marchés de Noël, des épices à vin chaud, et un joli emporte-pièce Edwige, euh, pardon, chouette (mais il fait penser à Edwige quand même...). Le joli plateau de Noël et les caissettes tartan viennent de chez Ikéa, d'accord, mais d'un Ikéa en Alsace...


  Dernièrement, pour finir la saison des fêtes, il y a eu une virée parisienne pour aller voir le musical de Peau d'Ane à Marigny (là encore, je vous en parlerai ultérieurement dans un article), dont j'ai finalement ramené le CD en guise de souvenir (désolé, c'était complètement facultatif, mais j'ai craqué, et avouons que la musique de Michel Legrand est superbe). Je me suis offert une bonne dose de XVIIIème siècle avec la visite du musée du Cognacq-Jay et de son exposition sur le marché du luxe à cette époque : une parenthèse enchanteresse qui m'a fait frôler le syndrome de Stendhal, et dont j'ai rapporté quelques souvenirs (un carnet, une carte postale pour faire marque-page, et le catalogue de l'expo). Enfin, quoi de mieux pour compléter cette visite que de s'offrir le dvd fraichement sorti de Mademoiselle de Joncquières?


  Et quoi de mieux, pour honorer nos fêtes entièrement dédiées à Mary Poppins, que de la vaisselle de circonstance, avec cette très jolie assiette et ce charmant mug?


  Voilà donc peu ou prou le compte-rendu de notre Noël et des fêtes dans leur ensemble! Je remercie encore chaleureusement Mya Rosa pour l'organisation de son challenge annuel et sa grande tolérance face aux participants les moins rigoureux (dont je fais partie, vous l'aurez compris). Mais échanger autour de nos articles et publications en cette période de l'année est toujours un vrai bonheur. Je vous propose de clore cet article et ce challenge avec quelques images du BHV et de ses vitrines qui avaient également mis à l'honneur Mary Poppins ce Noël! Chapeau bas aux décorateurs qui ont réussi à recréer tout cet univers. Outre la façade merveilleusement décorée et une Mary Poppins grandeur nature qui nous accueillait sur son nuage pivotant dans le hall du grand magasin, je vous laisse admirer les vitrines et reconnaître les différentes scènes clefs issues de Mary Poppins et de sa suite...










Ah, et juste une dernière chose...


Mary Poppins elle-même s'impatiente déjà et s'interroge sur le thème de l'année prochaine...
Allez, soyons magnanimes et donnons un indice. En image cette fois :


Une idée?... Rendez-vous en décembre 2019!

 

Le retour de Mary Poppins - Un film Disney de Rob Marshall d'après les livres de P.L.Travers.



Le retour de Mary Poppins
(Mary Poppins returns)

Un film de Rob Marshall pour les studios Disney
d'après le personnage et les romans de Pamela Lyndon Travers

Avec : Emily Blunt, Lin Manuel Miranda, Ben Whishaw, Emily Mortimer, Julie Walters, Dick Van Dyke, Meryl Streep, Colin Firth, Angela Lansbury...

Sortie le 19 décembre 2018

  Michael Banks travaille à la banque où son père était employé, et il vit toujours au 17 allée des Cerisiers avec ses trois enfants, Annabel, Georgie et John, et leur gouvernante Ellen. Comme sa mère avant elle, Jane Banks se bat pour les droits des ouvriers et apporte son aide à la famille de Michael. Lorsque la famille subit une perte tragique, Mary Poppins réapparaît magiquement dans la vie de la famille. Avec l’aide de Jack, l’allumeur de réverbères toujours optimiste, Mary va tout faire pour que la joie et l’émerveillement reviennent dans leur existence… Elle leur fera aussi découvrir de tout nouveaux personnages plein de fantaisie, dont sa cousine, l’excentrique Topsy. 

***


  Voilà quelques années déjà que le projet d'une suite au célèbre Mary Poppins de Disney se murmurait dans les tuyaux. Un projet on ne peut plus "casse-figure" quand on mesure la renommée iconique du film de 1964 d'un côté, et la valeur culturelle patrimoniale des romans originaux pourtant très différents de l'autre. L'adaptation du roman par Walt Disney n'avait pas été sans embuche : sa version très édulcorée du personnage complexe imaginé par l'auteure avait mené à un désaccord devenu mythique dans le monde du cinéma, fort bien raconté dans le film Dans l'ombre de Mary (2014). 

 L'affiche a comme des airs d'hommage visuel, non?

  Le défi de cette suite est relevé par Rob Marshall, metteur en scène de comédies musicales à Broadway qui s'essaie au grand écran avec succès dès les années 2000. Ses films les plus connus et les plus réussis sont également des films musicaux, parmi lesquels figurent Chicago, Nine, ou encore Into the woods. Pour Le retour de Mary Poppins, il endosse aussi le rôle de scénariste, en raison de sa grande passion pour ce personnage : son souhait est très clairement de raconter l'histoire qu'il aurait voulu voir enfant si une suite avait déjà été tournée. Assurer ce second film plus de cinquante ans après le premier opus est probablement du jamais vu et pourrait présenter une difficulté supplémentaire dans la liste déjà longue des écueils de ce projet mais, avouons-le, Rob Marshall s'en sort avec brio!



  Car contre toute attente, Le retour de Mary Poppins est un chef-d’œuvre plein de magie et d'émotion à la hauteur du grand classique de 1964. Mieux encore? A la fois grand fan du film et des livres d'origine pourtant très différent, Rob Marshall parvient à la fois à rendre un hommage aux romans de P.L.Travers en s'inspirant autant du long-métrage d'origine que de l'esprit de la saga littéraire, conciliant les deux pour satisfaire en même temps les amoureux de l'un ou de l'autre. Même si l'actrice principale allait nécessairement changer, Rob Marshall justifie le nouveau casting grâce à une idée brillante, à savoir placer cette suite vingt-cinq ans plus tard, à la génération suivante d'enfants Banks. Cela permet de jouer sur une nouvelle ambiance et de gagner l'intérêt d'une nouvelle génération de spectateurs , tout en situant cette fois l'intrigue dans les années 30, époque de l'intrigue dans les livres de P.L.Travers (que Disney avait initialement troqué pour l'ère Edwardienne).

Cherry Tree Lane, 25 ans plus tard...

  Comme le titre de cette suite l'indique, le scénario est en grande partie inspiré du second roman, Le retour de Mary Poppins (Mary Poppins comes back, 1935) : tout comme dans le livre, c'est accrochée au cerf-volant des enfants Banks que revient la célèbre nounou. Quel cerf-volant? Celui tout rafistolé du film de 1964, qui appartenait à Jane et Michael quand ils étaient petits : voyez donc avec quelle logique symbolique Rob Marshall parvient à raccrocher les wagons et relier avec amusement la Mary Poppins de Disney et celle de Travers! L'épisode "cul par-dessus tête" chez la cousine Topsy, l'aventure du bol en porcelaine et le personnage de la dame aux ballons sont également inspirés des passages clefs qui jalonnent le second livre, auxquels Rob Marshall ajoute des scènes et clins d’œil tirés des autres romans. La scène sous l'océan racontée dans Les bonnes idées de Mary Poppins (Mary Poppins opens the door, 1943), initialement prévue pour le film de 1964 et réutilisée pour l'Apprentie sorcière (1972), est ici l'une des premières aventures de Mary et des nouveaux enfants Banks. Mais encore, le départ de Mary Poppins "quand la porte s'ouvrira" vient bien évidemment de ce même livre, tandis que l'évocation de l'endroit où vont les choses et les personnes que l'on perd (principalement au centre de la chanson The place where lost things go) est inspirée de Mary Poppins et la maison d'à côté (Mary Poppins and the house next door, 1988). Enfin, même les différentes fables racontées dans la chanson The cover is not the book sont tirées des livres puisqu'il s'agit ni plus ni moins que des contes racontés par Mary Poppins aux enfants au fil des trois premiers romans.



  Si certains critiques de cinéma ont reproché au film de suivre un schéma calqué sur le premier film, rappelons que c'était exactement de la même façon que procédait P.L.Travers d'un livre à l'autre. Aussi, chaque épisode entre-t-il en résonance avec les péripéties du classique de 1964 (l'aventure dans le bol de porcelaine renvoie à l'aventure dans les tableaux, la visite chez la cousine Topsy rappelle celle chez l'oncle Albert, et la danse des fallotiers n'est pas sans évoquer celle des ramoneurs). Cette intrigue en miroir justifie aussi l'utilisation du mélange entre animation et prises de vue réelles, qui, plus qu'un clin d’œil facile, nous permet de nous immerger totalement dans cet univers "so Poppins" en titillant notre nostalgie. La technique est d'autant plus justifiée que les images, magnifiques, sont d'une fluidité et d'une beauté impressionnantes (et en plus, même les pingouins sont de retour!). 



  Pour autant, le scénario ne sent aucunement la redite, et cet heureux. Comment? Contrairement à la première histoire, Rob Marshall ajoute ici un personnage de méchant qui place nos héros dans une situation précaire (la maison est saisie et les Banks sont menacés d'expulsion s'ils ne retrouvent pas le document attestant des actions déposées à la Banque par Mr Banks père avant vendredi minuit). Mary Poppins est donc là une fois encore pour sauver la famille Banks, avec une petite dimension de course contre la montre qui ajoute un piment bienvenu. Cette situation incertaine, le contexte de la crise des années 30 et le décès de l'épouse de Michael ajoutent aussi une note de mélancolie totalement absente du premier film, mais qui permet d'apporter la touche de gravité propre aux romans qui manquait à la version de 1964. Là où l'ambiance quelque peu vaudevillesque du premier opus n'aurait plus convenu de nos jours, Rob Marshall glisse avec subtilité des émotions fortes qui favorisent l'empathie et l'identification. 



  Le casting trois étoiles apportent bien évidemment énormément à la réussite du film, Emily Blunt en tête : si elle ne ressemble pas physiquement à Julie Andrews, elle se glisse dans les tenues colorées de la nounou avec talent, sans jamais chercher à imiter sa prédécesseuse. Au contraire, Emily Blunt a même refusé revoir le film de 1964 pour s'assurer ne pas jouer une vulgaire copie, mais a relu les romans de Travers pour se rapprocher du personnage initial. Et en effet, cette Mary Poppins rappelle fortement la nurse originale, un peu plus rigide, un peu plus guindée, un peu plus narcissique... mais qui dissimule toujours la fantaisie que les spectateurs attendent d'elle, on vous rassure. Le reste du casting est tout aussi excellent, même si Ben Whishaw a une bouille d'éternel ado qui porte mal la moustache du papa. Emily Mortimer est très crédible en Jane Banks devenue adulte, investie comme sa mère dans de grandes causes sociales (elle manifeste ici pour les droits des ouvriers). Ellen, la bonne de la famille, est toujours là et apporte des touche d'humour léger grâce à son interprète Julie Walters, drôle et émouvante en domestique vieillissante qui sucre un peu les fraises. Inutile de s'attarder sur les très bonnes prestations de Meryl Strrep, Colin Firth ou Angela Lansbury, qu'on regrette seulement de ne pas voir un peu plus ; mais on retrouve avec plaisir Dick Van Dyke dans le rôle anecdotique du directeur de banque qu'il tenait déjà dans le premier film (mais pour lequel il n'a désormais plus besoin de se grimer en vieillard...). Lin Manuel Miranda, dans le rôle de Jack l'allumeur de réverbère, prend la succession du personnage de Bert : sa prestation est honorable mais se trouve desservie en VF par un doublage agaçant.



  Tout comme le premier film, cette suite est aussi musicale, évidemment! Si les frères Sherman ne sont plus les compositeurs du Retour de Mary Poppins, Richard Sherman reste consultant et a applaudi le travail de Marc Shaiman, qui a pris sa relève (et en plus, leurs noms se ressemblent!). Un peu plus actuelles tout en se situant dans la lignées de la bande originale de 1964, les chansons sont tour à tour entrainantes et émouvantes, en plus d'être encore plus mélodieuses. Parmi les plus belles : The place where lost things go, mais aussi Can you imagine that?, sans oublier la géniale chanson des fallotiers Trip a little light fantastique, dont la mise en scène est par ailleurs la plus éblouissante, jouée, chantée et filmée comme un numéro de musical sur scène. Seul hic : encore une fois, la VF, qu'on devine ardue pour les chansons. En effet, comme me l'a si bien fait remarquer une amie, les paroles en français semblent intégrées "au chausse-pied" dans les images filmées, amenant parfois à des textes qui sonnent un peu faux. Mais reconnaissons malgré tout que le travail de traduction et de doublage est là aussi un défi des plus difficiles.
 
 

En bref : Une suite qui dépasse les attentes! Tourné plus de cinquante ans après le premier film, le retour de Mary Poppins s'avère être un chef-d’œuvre inattendu. Rob Marshall relève à merveille ce défi et parvient à satisfaire autant les fans du film que ceux des romans en piochant à la fois dans le classique de Disney que dans la saga littéraire de P.L.Travers, rendant même cette adaptation un peu plus fidèle à l'esprit original. Merveilleusement joué et chanté, le retour de Mary Poppins présente également quelques éléments qui le rendent plus émouvant et plus actuel. Une vraie réussite!
 
 

dimanche 27 janvier 2019

Gourmandise littéraire : Les pains d'épices de Mary Poppins.


  Parmi les nombreux amis de Mary Poppins que l'on croise dans les romans, l'un des personnages les plus énigmatiques est probablement Mrs Corry. Mrs Corry est une petite bonne femme toute ridée, vêtue d'une robe noire cousue de nombreuses pièces de monnaie, qui tient une boutique de confiseries poussiéreuse au fond d'une ruelle sordide. Lorsque leur nounou les y emmène faire les courses, jamais les enfants Banks n'auraient imaginé y découvrir de telles merveilles...
   Ils y font la connaissance de Fanny et Anny, les deux filles quasi-géantes de Mrs Corry, et assistent à quelques prodiges, dont les doigts de la vieille dame qui se transforment en sucres d'orge

  Il faut dire que Mrs Corry s'y connait en sucreries : c'est elle qui vend les meilleurs pains d'épices de tout Londres! Elle les propose décorés de superbes étoiles scintillantes que, la nuit venue, une fois les pains mangés, elle et Mary Poppins s'en vont accrocher dans la voute céleste à l'aide d'une gigantesque échelle...


" A l'intérieur, on distinguait dans la pénombre un comptoir à dessus de verre, et à travers la plaque de verre on découvrait des rangées innombrables de pain d'épices tout noirs et tout secs, ornés d'une telle multitude d'étoiles d'or que toute la boutique en semblait faiblement éclairée (...).
  Jane et Michael regardaient Mary Poppins.
- Quatre chacun, dit-elle. Ce qui fait douze. Une douzaine.
- Alors disons treize à la douzaine, fit gaiement Madame Corry.
  Jane et Michael choisirent donc treize petits pains d'épices, tous ornés de leur étoile en papier doré. Les enfants ne savaient plus où mettre tant de gâteries, et Michael ne put résister à l'envie d'en entamer aussitôt la consommation."

Mary Poppins, P.L.Travers, 1934, éditions Hachette, 1964.



  Les origines du pain d'épice sont ancestrales : déjà dans l'Egypte Ancienne, on trouve trace de pains sucrés au miel. Le pain d'épices est évoqué à travers l'Histoire dans de nombreux pays du monde, notamment dans l'Europe du Moyen-Âge, et se décline depuis sous de nombreuses formes. Cette version, adaptée d'une recette de famille, est additionnée de mélasse, souvent utilisée en cuisine anglaise et qui participe à foncer joliment la couleur de la pâte...


Ingrédients (pour 8 petits pains d'épice):

-50 g de mélasse noire
-150 g de miel liquide
-50 g de sucre roux
-1 verre de lait
-250 g de farine
-1 c-à-c bombée de levure chimique
-1 c-à-s de mélange d'épices à pain d'épice.

A vos tabliers!

-Dans une jatte, mélanger la farine (tamisée dans une passoire), le sucre roux, la levure, et les épices.
-A part, faire chauffer (pour fluidifier) au micro-onde la mélasse et le miel.
-Ajouter le lait et le mélange mélasse/miel aux ingrédients secs. Remuer jusqu'à obtention d'une pâte fluide et homogène.
-Graisser et fariner 8 moules à mini-cakes (de 10 sur 16 cm) et y répartir la pâte (compter deux cuillères à soupe par moule).
-Enfourner dans un four préchauffé à 150/160 degrés sur grille basse pour 15 minutes, puis rehausser la grille au milieu du four avant de prolonger la cuisson de 15 minutes supplémentaires.
-Sortir du four et couvrir pour que les pains restent moelleux. 


  A savourer avant d'aller allumer les étoiles du firmament...