jeudi 15 janvier 2015

Souvenirs d'un Noël élisabéthain au fond d'un terrier enneigé...


Noël élisabéthain pour conte d'hiver shakespearien...

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 J'avais annoncé la couleur dans un récent article, peu de temps avant les fêtes de noël : mes aspirations étaient de nature élisabéthaines! Eh oui, encore tout habité des ambiances capiteuses post-médiévales de l'Angleterre des Tudors suite à ma lecture de la trilogie La maison du Magicien, je ne jurais plus que par Elizabeth I de toutes les vacances - pause solennelle : Goooood save the queeeeeen! - *ahem*, donc nous disions? Ah, oui...Une décoration appropriée était donc de rigueur! Ni une ni deux, je me suis mis en quête de fruits écarlates aux parfums épicés, que j'ai joint aux branchages de saison et aux cervidés dorés, sans oublier quelques verreries et autres pierreries royales en diable.
  Ajoutez à cela quelques musiques baroques d'époque (ou des reprises par les connus et reconnus Sting ou Loreena McKennit), ainsi que quelques séances à buller devant Elizabeth avec Cate Blanchet, et l'ambiance était quasi-parfaite pour ce Noël à la cour des Tudors!

Houx, biches et cerfs dorés, bougies épicées....

  Par ailleurs, devant mon obsession de la saison, Pouchky/Ficelleforever m'a envoyé une citation tout à fait appropriée à ma folie passagère, pour me taquiner gentillement :un extrait de Queen Lucia, de E.F.Benson. Lucia Lucas est une bourgeoise anglaise dans l'entre-deux guerre, qui se pique de Shakespearianisme et de Elisabethologie, au point d'en faire un art de vivre obsessionnel : 

  "Par la suite on ajouta aux deux maisons basses une aile nouvelle, perpendiculaire au corps du logis. Ce greffon avait un air un tout petit peu plus ostensiblement élisabéthain que le tronc sur lequel il était accroché car il abritait le fameux fumoir au sol jonché de paille avec un dressoir, où s'alignaient des chopes d'étain, aux fenêtres garnies de carreaux scellés de plomb et dont les vitres étaient si anciennes qu'on n'y voyait pratiquement pas au travers. Ce fumoir s'agrémentait d'une énorme cheminée encadrée de poutres de chêne avec, de part et d'autre du foyer équipé d'une plaque de fer, des sièges disposés dans un renfoncement sous le manteau. Un chaudron de fer pendait au-dessus du brasier. Ici, et bien que dans le reste de la maison Madame Lucas eût consenti, pour des raisons de commodité, à l'installation de la lumière électrique, nulle concession de ce genre. Des appliques murales supportaient des lampes de fer qui dispensaient une lumière falote de telle sorte que seules les personnes dotées d'une vue excellente parvenaient à lire sous cet éclairage...et encore! La lecture était rendue difficile du fait que les rayons du pupitre de table ne contenaient que quelques grimoires aux lettres noires entortillées datant au moins du début du dix-septième siècle et il vous fallait être dans un état d'âme furieusement élisabéthain pour vous y sentir à l'aise. Cependant Madame Lucas y passait souvent ses rares instants de loisir, jouant sur le virginal casé dans l'embrasure de la fenêtre, ou bien elle se faisait enfumer au feu de bois tandis que, les yeux tout larmoyants, elle déchiffrait Horace dans un volume d'Elzévir, plutôt tardif pour un incunable authentique mais une excellente affaire en tout cas. (...) Le jardin s'appelait jardin de Shakespeare et la plate-bande qui longeait les fenêtres de la salle à manger avait nom "bordure d'Ophélie" car elle ne comprenait que les fleurs que cette pauvre fille à l'esprit dérangé distribuait à ses amis alors qu'elle aurait dû être internée dans un asile de fous."

  Comme le ridicule ne tue pas, que je ne suis pas allergique à l'auto-dérision, et que que je me revendique amoureux du kitch et membre du parti vintage extrémiste, j'avoue sans honte aucune que je me reconnais presque dans cet extrait, qui m'a tout bonnement fait hurler de rire! 


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Et sous le sapin, dans tout ça?

  De l'utile (pneus toutes saisons, encore dans leur bel emballage M*chelin... pour une fois, on cède l'esthétique au pratique!) mais aussi, entre quelques cartes cadeaux, des petites bricoles toutes simples mais pleines d'attention comme je les aime (ne serait-ce que pour le plaisir, même quand on est grand, d'avoir des paquets cadeaux à déchiqueter en sautillant d'excitation!). De la part de Pouchky/Ficelleforever, que j'ai retrouvé au Fantomeeting annuel : un sachet de sauge du jardin, encore un superbe snood tricoté mains (un snood d'intérieur, oui, oui : il se renroule et se déroule selon que l'on ait plus ou moins froid, pour ne pas avoir à porter une écharpe qui risquerait de tremper dans la casserole pendant que l'on popotte!) et, le must du must, un VRAI DE VRAI CASSE-NOISETTE rapporté de Berlin, comme je ne pensais jamais en trouver un jour! Vraiment, je ne pensais être aussi gâté! De la part de ma tendre Clochette/TinkerBell: une collection de marque-pages glanés de-ci de-là, un délicieux thé "gâteau aux pommes viennois" et l'inimitable thé bio au chocolat des Aztèques, le tout accompagné du magnifique ouvrages de contes de Grimm réécrits par P.Pullman! De la part de Mum Rabbit, des petites choses toutes symboliques comme elle sait que je les affectionne : une toute nouvelle sacoche pour aller travailler (style "grand voyageur à la Phileas Fogg"), un peignoir british en diable (tout-tartan-tout-doux comme en ont Steed et S.Holmes eux-mêmes  =D), des chaussettes en laine contre le froid et ma circulation de schtoumpf, un torchon rétro à souhait pour aller avec ma cuisine de style bistrot , et une belle boite à biscuits spéciale gourmandises de Noël! De la part de Dad, le plus petit des potimarrons de son potager, un thé épicés et parfumé et -suprême merveille- un flacon de safran (production locale, qui plus est!).


  Et parce qu'il faut bien aussi se faire plaisir, le fantomeeting a été l'occasion de m'offrir, en la compagnie de mes amis fantophiles, une sortie au Théâtre Mogador pour assister au Bal des Vampires. C'est la première fois que j'assistais à une comédie musicale et j'en suis encore subjugué : le spectacle était une merveille technique et artistique, un régal "gothmantique" pour les yeux et les oreilles. =D
  Pour ce qui est des autres auto-cadeaux, le fantomeeting sur Paris était l'occasion de passer par la Griffe-Noire, la célèbre librairie de Gérard Collard!  J'y ai trouvé un ouvrage documentaire sur Shakespeare pour satisfaire mes aspiration élisabéthaines, un superbe album de La Belle et la Bête illustré par David Sala, et le livre Histoires de Dickens illustrées de chez Usborne, récemment chroniqué. Pour continuer mes décorations lapin, j'ai également déniché un compagnon à mon fauteuil crapaud : un coussin rabbit qui avait été définitivement conçu pour rejoindre mon intérieur (quoi, moi, obsessionnel? pff, n'importe quoi!).
  Enfin, toujours dans la famille du petit animal à grandes oreilles, il était difficile de ne pas craquer pour l'agenda 2015 de Benjamin Lacombe, illustré pour sa couverture du célèbre personnage d'Alice au Pays des Merveilles ^_^'.


  Mon Dieu, j'allais presque oublier le colis hivernal de Pouchky! Peu de temps avant les retrouvailles au fantomeeting, Miss Ficelleforever m'avait déjà bien gâté avec un paquet aux dimensions gigantesques, dont on se demande comment il avait pu voyager sans exploser, tant il était exagérément bien garnis! Au menu : Des thés de Noël de toutes sortes dans une jolie boîte, de la tisane anti-froid, des potages bio, les chants de Noël de Loreena McKennit (ahah, encore elle!), une écharpe de plusieurs kilomètres de points mousse toute douce, sans oublier de quoi décorer, lire et gribouiller avec ce joli carnet "out of Narnia"! =D le genre de chose que j'adore trouver dans ma boite à lettres et qui me comble de joie!


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Côté bricolage et fourneaux, ça dit quoi?

  Pour Noël, je n'étais pas en reste non plus côté bricolages à offrir! Commençons donc avec le traditionnel paquet hivernal thématique pour Pouchky/Ficelleforever, justement! Vous me taperez sur les doigts si vous voulez, mais le paquet en question était bien évidemment lui aussi marqué du sceau de la Reine Elizabeth et d'une ambiance de conte hivernal toute shakespearienne! Hop hop, une boite en carton rhabillée avec quelques chutes de papier rocher patinées de doré à l'extérieur, et d'échantillons de tapisserie à l'intérieur, et voilà un coffret médiéval plus vrai que nature (qui eut cru que c'était un paquet à enveloppe, avant? ^^).


  Et au dedans? quelques flyers moyenâgeux minutieusement récoltés, de la décoration de Noël et un éteignoir à tête de cerf de Noël dignes d'un pavillon de chasse médiéval, des dessous de verre home made façon miniatures royales à l'effigie de la Reine Vierge et de son soupirant Robert Dudley,  et le film Anonymous (avec la sublime Vanessa Redgrave en Reine Elizabeth). N'oublions pas quelques gourmandises : un pain d'épices à l'ancienne et les "caissettes de Wassy", spécialité régionale qui auraient été conçues par Mary Stuart elle-même lors de son séjour près de chez nous (une pâtisserie on ne peut plus appropriée à ce paquet, non?). Enfin, la pièce maîtresse de ce paquet était une réalisation en pâte fimo - en "trompe l'oeil", je dirais : la reproduction d'une broche ayant appartenu à la Reine Vierge, d'après un tutoriel trouvé dans l'excellent ouvrage Bijoux de musée à faire soi-même (oui oui, même la perle est en polymère!).


  Du coup, bien échauffé par ce défi créatif et contaminé par l'enthousiasme bricoleur de Mum Rabbit (qui m'a, au passage, volé une partie de mes outils de modelage), j'ai repris avec elle notre "fimotage" pour quelques cadeaux de Noël, notamment des boucles d'oreilles originales : paquets cadeaux dignes d'une soirée de réveillon, ou encore ces pelotes de laine plus vraies que nature et ces vrais-faux sablés que l'on aurait presque envie de croquer avec un thé! Enfin, petit cadeau d'inspiration très "couture" pour ma chère et tendre Clochette/Tinkerbell : un sautoir décoré du chapeau du Mad Hatter (le mérite de la création revient à Madame Lapin, qui, je crois, n'a plus rien à apprendre côté modelage...). Et pour pousser le souci du détail jusqu'au bout, pourquoi ne pas offrir les similo-gourmandises dans des boites métalliques customisées en boites à biscuits?

Petits paquets cadeaux et sablés alsaciens à pendre aux oreilles, bijoux en fausses pelotes de laine, sautoir 'chapelier fou', 
et boites à biscuits thèmes Noël et Boulotte (la célèbre comparse gourmande de Fantômette)




  Continuons avec les loisirs réellement comestibles : La popote et les casseroles! Ma toute nouvelle boite à biscuits aura été baptisée avec ma première fournée de speculoos faits maison, tandis que j'aurais affronté les premiers froids de l'hiver avec des plats de saison bien revigorants. Au menu : un curry végétarien sur riz safrané (pour l'exotisme) et mon premier pot-au-feu de légumes accompagné d'une palette à la Diable (pour la tradition). =D


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  Deux semaines bien remplies qui ont donc passé beaucoup trop vite, mais dont le contenu aura permis de se ressourcer sur bien des points! Maintenant que votre humble serviteur est remonté à bloc pour affronter l'hiver, il peut de nouveau sortir de son terrier entre deux pages de lecture à chroniquer, armé de son appareil photo pour gambader dans la neige qui s'est récemment installée ici. Quelques clichés en attendant un bel album photo hivernal au prochain article de blabla saisonnier:


Valons enneigés, pommes d'hiver et -véridique!- framboises du 25 Décembre!...

  Rendez-vous au prochain épisode! ;-)



2 commentaires:

  1. Ficelle for Ever16 janvier 2015 à 01:45

    Très beau post hivernal.

    Pour avoir vu de mes yeux certaines de ces réalisations ici photographiées, je confirme que les bijoux en fimo sont magnifiques!
    Et les meringues de Mary Stuart excellentes...

    Mais j'ai quand même un reproche à faire à Pierre Lapin : avoir transmis le virus elisabethain!
    Déjà que mon code PIN, c'est la date de la défaite de l'Armada, je n'avais pas besoin qu'on me pousse très fort...voilà, à cause d'Anonymous, je n'ai de cesse de me demander qui était le véritable auteur qu'on a désigné sous le nom de Shakespeare...ah! je voudrais faire un petit tour dans la machine à remonter le temps juste pour savoir...

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    1. Je suis bien content que l'obsession soit contagieuse, après tout, il y a pire comme maladie! ;)
      Pour ce qui est d'Anonymous, il semblerait que le film ait choisi d'exploiter la reconnue comme étant la plus impossible de toutes! Pas grave, le film est bien quand même!

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