lundi 25 avril 2016

Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles - S.Hayes & L.Nihan.

 I'll be seeing you, Mira Books, 2013 - Editions Belfond (trad. de N.PERRONY), 2014 - Editions Pocket, 2015.


  Réunies par le hasard, deux femmes que tout sépare, nouent une relation d'amitié extraordinaire au fil de la plume... Le destin croisées deux femmes inoubliables ou quand celles restées à l'arrière racontent leur Seconde Guerre mondiale.
 
  Depuis que son mari a été appelé à rejoindre les forces alliées pour combattre en Europe, Glory Whitehall s'ennuie. Enceinte, seule avec son fils de deux ans dans sa grande demeure du Massachusetts, la pétillante jeune femme cherche une amie à qui parler.
  À des centaines de kilomètres de là, en Iowa, Rita Vincenzo s'interroge : comment joindre les deux bouts dans un pays rationné ? Comment réconforter la douce Roylene, la fiancée de son fils parti pour le front ? Et, surtout, avec qui partager les angoisses et les joies du quotidien ?
Puis un jour, Rita reçoit une lettre d'une inconnue nommée Glory, comme elle épouse de soldat.
  Recettes pour lutter contre la morosité, conseils de jardinage, échange de confidences, de potins de voisinage et de secrets plus intimes... Unies par un inébranlable optimisme, Glory et Rita vont partager une intense complicité épistolaire. Et découvrir que, même dans les temps les plus difficiles, le bonheur trouve toujours un chemin.  

  Dans la lignée du Cercle littéraire des amateurs d'épluchures de patates, un premier roman plein de légèreté, d'humour et de tendresse, le portrait de deux femmes attachantes, courageuses et solidaires, réunies par le hasard dans l'Amérique des années 1940.

***

  Non, ce n'est pas un hasard si la couverture vous rappelle celle du Cercle littéraire d'amateurs d'épluchures de patates, et si cet ouvrage est présenté dans la même lignée. C'est justement parce que j'avais achevé ma lecture à regret et que souhaitais retrouver une atmosphère similaire que je me suis jeté quelques semaines plus tard sur ces Petites Recettes du bonheurs pour les temps difficiles. Celui-là aussi est un roman épistolaire et présente de nombreux points de similitude avec son aîné. D'ailleurs, il a également été écrit à quatre mains, si ce n'est que les deux auteures ne se sont pas réellement rencontrées avant... la publication de l'ouvrage! Car c'est via le net qu'elle ont décidé d'écrire, au fil de leur propre correspondance, ce récit par lettres dans lequel elles endossèrent chacune le "rôle" (ou la plume, devrait-on dire) des deux héroïnes ; une genèse atypique pour un roman qui aura très vite rencontré un grand succès.

"C'est drôle. Il pleut des bombes tous les jours, la violence et le chaos ravagent le monde, mais nous avons surtout peur des mines cachées au fond de nos cœurs... Celles que nous espérons ne jamais voir exploser."

 Edition française gros caractères et édition Pocket.

"C'est étrange de penser comment certains aspects de votre vie se fondent dans celles des autres, et d'autres restent confinés dans leur coin."

"Les personnalités les plus disparates peuvent s'accorder à merveille, lorsqu'elles sont réunies autour d'un bon repas."

  Car si les ressemblances avec le Cercle... sont nombreuses, Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles existe au-delà des similitudes. Les deux auteures, par les voix de deux femmes très ordinaires des années 1940, nous plongent dans une réalité historique et sociologique encore trop méconnue : la vie solitaire des épouses de soldats. Figures oubliées qui, à leur manière, mènent aussi une vraie guerre dans le monde qui croule sous les bombardements. L'envers du décor, en somme. La solitude, la peur, l'attente. L'espoir, aussi.

"La culpabilité maternelle est la chose la plus inévitable et la plus nuisible au monde."

 Diverses éditions originales.

"Trop souvent, nos sentiments nous affaiblissent. Mais parfois, ils nous rendent invincibles. Je ne sais pas ce qui est le pire, pour être honnête."

"Certains chemins ne sont pas fiables au regard. Tu dois les tester toi-même."

  Ce sujet aurait pu être traité de mille façons différentes, raconté par autant de styles et de tonalités diverses, que l'histoire n'aurait pas été aussi percutante. Loin de toute mièvrerie ou d'un récit qui aurait pu facilement tomber dans une guimauve larmoyante, S.Haynes et L.Nihan parviennent à faire revivre la voix de ces femmes de soldats qui ont eu à faire face à l'isolement. Ces femmes qui ont eu à redoubler d'imagination et de persévérance pour s'en sortir aussi bien physiquement que psychologiquement dans un univers en plein effondrement. L'histoire de Rita et Glory est tellement vivante, tellement réelle, que l'on se surprend à attendre avec elles les nouvelles du front avec la même peur au ventre, ou à se réjouir nous aussi d'un simple rayon de soleil de printemps venant éclairer les deuils qu'on porte désormais avec elles.

"Le passé est une chose étrange. Il nous rattrape chaque fois que nous voulons prendre du recul."

"Être connu de quelqu'un, profondément, de l'intérieur, c'est ça, l'existence même de l'amour. Une existence sans amour n'est que l'ombre d'une vie."


"Il n'y a aucun mal à être romantique. Cela signifie seulement que vous voyez le monde à travers un filtre plus tendre. L'esprit est capable de tout, lorsqu'il s'agit de protéger le cœur. Apparemment, le vôtre préfère rincer les souvenirs à l'eau salée pour les rendre moins abrasifs."

  Ce livre fait la part belle aux petit bonheurs simples, ces petites joies nécessaires à l'existence pour contrer l'adversité ou survivre face à l'oppression, à l'image de... la cuisine, omniprésente au fil des pages! Au fur et à mesure de leur correspondance, les deux amies s'échangent moult conseils culinaires : tantôt plats de fête, tantôt recettes inventées avec les moyens du bord et les produits disponibles par tickets de rationnement, mais toujours très appétissantes (vous me connaissez, il n'en fallait pas plus pour me convaincre, moi qui suis friand de lectures gourmandes...). Un roman plein de délicatesse met en scène des personnages solaires, aux sentiments criants de vérité qui font de l'optimisme une arme de tous les jours et de la joie de vivre une nourriture pour le corps et l'esprit. Le tout dans une Amérique vintage à souhait sur fond de vieux standards grésillants sous le tourne-disque...

"Quand vous vous sentez affaiblie ou vulnérable, pensez au contrat moral que vous avez passé avec vous-même. Il est trop souvent rédigé à l'encre invisible alors que nous devrions le signer de notre sang."

"Nul n'a besoin de connaître toutes les réponses. Aucun d'entre nous ne les aura jamais. Elles nous échapperont toujours. Tâchons simplement de faire de notre mieux quand la vie décide de jouer un mauvais tour. Même si la société nous fait les gros yeux. Le bien, le mal... tout cela est subjectif, après tout."

En bref : Un roman superbement bien écrit restituant à merveilles le vécu et les sentiments de ces femmes de soldat en temps de guerre. Même plus, au-delà du récit historique, Petites recettes de bonheur pour les temps difficiles est une histoire pleine d'optimisme, une ode à la vie et à l'amitié, une philosophie des petits bonheurs qui justifient la vie. Presque magique.

Pour aller plus loin...

samedi 23 avril 2016

Un hiver...à bicyclette ( eh oui, on continue...)!


  La voilà bien passée, la glaciale période hivernale que je redoute chaque année : après plusieurs mois de températures négatives, d' acrocyanose douloureuse, et de vélo par -12 ° (Fofo, si tu me lis... merci pour les sous-gants *_* après tout l'hiver à pédaler sans sentir que j'avais des mains, je redécouvre la sensation de mes doigts!), le traditionnel article saisonnier permettra de dire que, cette année encore, j'ai résisté!

  Bien au chaud au fond de mon terrier perdu en rase campagne, j'ai donc persisté et signé avec mes 25 km de vélo quotidiens (non non, je REFUSE de me laisser abattre par ces maudits flocons, ce n'est pas le givre qui aura ma peau >_<) ce qui me permettait d'apprécier d'autant plus la lecture au coin du feu ensuite, la théière nécessairement à portée de la main. Ma portion de région a eu droit aux chutes de neige plus ou moins fortes (tantôt un léger saupoudrage de sucre glace, tantôt une avalanche de chantilly ) toujours balayées en deux jours par de brusques montées de température, quand ce n'était pas une semaine de déluge et de rafales à 80 km/h qui expédiait le tout. Le seul avantage au froid, je le reconnais, était d'étrenner la chaude écharpe Griffondor acquise à l'expo Harry Potter et surtout, les superbes richelieux cuir et tartan offertes il y a peu ^_^).


  Bon, et puis l'autre aspect positif de cette inconstance météorologique (qui tiraient quand même majoritairement sur l'humidité et la morosité d'un ciel perpétuellement opaque), c'était l'excuse pour tuer le temps en cuisine et s'essayer à un tas de nouvelles recettes!


 Alors, qu'avons nous du côté de mes casseroles et autres nouvelles popotes? Après une tentative réussie de nut*lla home-made il y a deux ans, j'ai remis le couvert avec les pâtes à tartiner maison pour Noël. Cette fois, j'ai confectionné la facilissime pâte de speculoos (faite tellement rapidement qu'aller l'acheter prend plus de temps, surtout que les pots se vident vite!) et j'ai même improvisé une pâte d'Ovomaltine (Celle du commerce avait converti toute la famille mais je m'horrifiais des cochonneries indiquées sur la liste des ingrédients, aussi j'ai tenté ma propre version dont je suis très très content! =D ). 

  Concernant les plats de résistance, puisque je continuais de m'approvisionner en cucurbitacées dans le potager paternel, j'ai testé les lasagnes chèvre/potiron, une façon originale de décliner ce légume. Pour continuer dans l'originalité, j'ai ressorti de ma bibliothèque culinaire mon sacro-saint grimoire de cuisine juive, cherchant une recette qui me permettrait d'écluser mon stock de carottes, de panais et de patates douces : BINGO, je dénichai alors la marche à suivre pour réaliser un Kügel, ici sorte de gâteau salé mi-cuit, mi-croquant de légumes râpés et épicés. Un régal.
  Après ces expériences fantaisistes, je m'en suis retourné aux classiques (à force de toujours faire dans l'original, on prend conscience un jour qu'on maîtrise des recettes complexes et exotiques mais qu'on n'a jamais fait une béchamel - j'exagère hein, je maîtrise parfaitement la béchamel, mais vous voyez l'idée). Aussi, après avoir goûté chez une amie des quenelles traditionnelles (comprenez : pâte à chou pochée puis cuite au four avec une sauce) alors que je ne connaissais que la recette de ma grand-mère maternelle (quenelles de mie de pain et de poulet), j'ai voulu m'essayer à ce basique de la cuisine traditionnelle. Résultat très satisfaisant et réussi pour une première fois, le tout passé au four avec une sauce tomate maison.

  Le Kügel juif panais/carottes/patates douces : une recette adoptée!

  Côté sucré, retour aux basiques également. Après avoir goûté un fondant au chocolat très très réussi et amer juste ce qu'il faut à Maison et Tartines (si, si, j'ai déjà parlé de cet endroit extra, petit restau/bistro vintage qui vend aussi de la déco rétro =D), j'ai essayer de faire aussi bien en me basant sur les quelques indications fournies par la cuisinière (recette top secrète, flute...). Résultat pas totalement satisfaisant, surtout à cause d'un four en fin de vie (aujourd'hui mort et remplacé, ouf), mais c'est pas grave : on tient le bon bout et je n'ai pas dit mon dernier mot! J'aurais eu plus de chance avec la Brioche russe et ses élégantes torsades : aussi séduisante au regard des invités qu'elle contente leurs papilles.



  Allez, un dernier retour sur les expériences culinaires exotiques? Deux recettes que je voulais faire depuis très longtemps, en provenance directe de la Grande Bretagne et de mon dieu en matière de cuisine, j'ai nommé Jamie Oliver. J'ai donc enfin tenté le (long et fastidieux mais délicieux) cake au thé Earl Grey : un cake certes compact et serré, au petit goût de pain d'épice, garni de cranberries marinées dans le thé et le tout arrosé d'une sirop d'Earl Grey qui le rend moelleux à souhait. Parfait pour la période hivernale. Et enfin, toujours une recette de Jamie (pour utiliser la dernière Butternut du potager), le gâteau de courge salé, à base de butternut et de ricotta, avec des graines de potiron torréfiées et le tout arrosé d'un beurre de sauge. Juste divin.

Cakes au thé Earl Grey, presque "laqué" dans son sirop,
Gâteau de courge Butternut salé.

  Au regard de ces heures passées au-dessus de mes marmites, j'ai consacré peu de temps aux bricolages. Très rapidement tout de même, je peux présenter deux bijoux à thème "Peter Pan", bricolés à la hâte pour mon amie Clochette/TinkerBell : un pendentif dé à coudre (ceux qui ont lu l'oeuvre de Barrie comprendront la référence) et un bracelet réunissant plusieurs  breloques rappelant des éléments clefs du livre.



  Du coup, le traditionnel colis hivernal pour Pouchky/Ficelle avait pris un énorme retard! Surtout que je m'étais imposé un thème qui mérite qu'on y attache du temps et de la précision : "Un hiver à Poudlard". Soit : une malle digne d'une rentrée à l'école d'Harry Potter, garnie comme il faut pour y passer quelques mois. Des délices de chez Honey Dukes à grignoter pendant le voyage en train depuis Londres, une boite à baguette de chez Ollivander's transformée en plumier, un hibou dans sa cage si besoin d'envoyer des lettres (plus rapide que nos services postaux moldus, et en plus le hibou se recyclera en décoration pour le sapin du Noël prochain). Côté études, il y avait aussi un livre de potions qui s’avèrera être un petit coffret secret, contenant un billet de train du Hogwarts Epress devenu marque-page, et un sautoir à l'effigie du Choipaux magique. Enfin, si la soif se fait ressentir, on trouvera la recette de la vraie bierraubeurre cachée dans sa bouteille, et ces dessous de verre volés au Chaudron Baveur et aux Trois Balais, pour la servir.




 
  Pouchky/Ficelle m'avait aussi bien gâté car peu de temps après le Salon du livre de Montreuil consacré à Alice au pays des merveilles, elle m'avait envoyé un paquet contenant ce t-shirt Alice pour rester dans l'ambiance, une déco de sapin home made aux allures steampunk, un très élégant marque-page métallique en forme de plume, un dvd de Jane Austen et des soupes (bios, s'il vous plait!) pour résister contre le froid.


  Et maintenant que les soupes sont avalées, les paquets d'hiver enfin envoyés et que la neige a fondu, on peut passer sans regret au printemps (oh, non, sans regret : la hausse des températures suffit à le justifier, de même que les gazouillis des oiseaux et les journées qui rallongent =D). Au programme des prochains mois : les 400 ans de la mort de Shakespeare, le bicentenaire de Charlotte Brönté et les 100 ans de naissance de Rolad Dahl. Au milieu de ces anniversaires du monde littéraire, on n'oubliera pas mes ... euh... 25 ans >_<  . Quart de siècle qui faire ressurgir mon syndrôme de Peter Pan et qu'il faudra conjurer à la manière d'un mauvais sort, à fortes doses d'épisodes de Pushing Daisies et d'une cérémonie de non-anniversaire dans les règles de l'art! =D

  Bon, pour l'instant, il pleut. Mais on y croit...^^ (comme aurait dit Sénèque, il ne s'agit pas d'attendre que l'orage passe mais d'apprendre à danser sous la pluie.)


mercredi 13 avril 2016

Les domestiques - Michael Marshall Smith

The Servants, Earthling Publication, 2007 - Editions Milady (trad. de J.Simon), 2009.



  Vous croyez aux miracles ?
  Mark n’y croit pas. Il a onze ans et trouve sa vie sinistre. Il a dû quitter Londres pour aller vivre dans une ville grise et froide, sur la côte. Sa mère, autrefois si enjouée, est toujours trop fatiguée pour sortir. Et il déteste son nouveau beau-père, qui fait tout pour le contrarier et l’empêcher de s’amuser.
Mark se sent seul et s’ennuie à mourir. Jusqu’à ce qu’il rencontre la vieille dame qui loge en dessous de chez lui. Elle lui offre du thé, des biscuits, un peu de réconfort… et la clé d’un monde ancien et secret où s’affairent d’étranges domestiques. Mark n’imagine pas à quel point cette rencontre va changer sa vie…



***

  Voilà bien six ans que ce roman me faisait envie, l'ambiance se dégageant de sa couverture et de son résumé m'évoquant le film Les autres d'A.Amenabar. Récemment acquis pour ma liseuse, j'en frissonnais d'avance lorsque je me lançais dans sa lecture...

  Et alors? Les domestiques ne mérite pas réellement sa classification "horreur", cependant, je tacherai d'en dire le moins possible pour ne pas spoiler les potentiels lecteurs. Car même si je m'attendais à tout autre chose, je n'ai pas été du tout déçu de ce court roman, qui s'adresse d'ailleurs aussi bien à un jeune lectorat qu'au public adulte auquel il est initialement destiné.


  En entrant dans la peau de Mark, le jeune narrateur plongé en plein cataclysme familial, on se surprend à faire entièrement symbiose avec ses émotions, tant elles sont racontées et transmises avec talent. On vit alors aussi brutalement que lui cette colère impétueuse, propre à l'enfance, qu'il ressent face aux nombreux retournements familiaux (déménagement, abandon du père, jalousie du beau-père, délaissement de la mère...) ainsi que sa joie naïve et spontanée des petits plaisirs immédiats. La force de cette proximité est comme renforcée par le décor de Brighton, cette ville froide et humide où le temps semble suspendu et où l'écriture hypnotique de l'auteur nous fait comme planer entre deux états...

 Le décor cotonneux de Brighton et les maisons face à la mer avec leur semi sous-sol, comme celle habitée par Mark.

  Ainsi immergé dans cette étrange atmosphère, on se laisse glisser dans le nouveau quotidien répétitif et solitaire du jeune garçon, avant que sa rencontre avec la voisine du dessous, qui occupe le semi sous-sol, n'amène progressivement à d'étranges événements. Car le minuscule logement de la vielle dame n'est qu'un sas vers les anciens quartiers des domestiques, utilisés à l'époque d'avant-guerre où la maison était une demeure bourgeoise habitant maîtres et valets. Comme appelé par une voix invisible provenant de ces fondations en ruines, Mark va s'y réfugier de plus en plus souvent, dans le plus grand secret, à l'instar d'un plaisir défendu qui devient addictif...

 L'accès aux quartier des domestiques...

  Et alors, entre les problèmes familiaux qu'il tente de fuir à l'étage, et ce qu'il découvre progressivement au sous-sol, le lecteur  voit se dessiner comme un étrange effet miroir et sombre dans quelque chose de totalement inattendu, où les fantômes des songes les plus étranges deviennent la métaphore du subconscient de l'enfant. Ainsi, plus le récit avance, plus on apprend en même temps que Mark à voir au-delà des apparences et à grandir avec lui... L'histoire gagne alors progressivement en intensité et en émotion, ce que l'on n'aurait pas imaginé en ouvrant cet ouvrage.


"Parfois les choses changent et c'est bien. On va d'un endroit à un autre, on devient différent de la personne qu'on était. parfois le fait que les choses cessent à un sens. La fin signifie un nouveau commencement."

En bref: Je croyais me faire délicieusement peur avec une histoire d'esprit frappeurs, et je me suis finalement laisser envouter par un conte fantastique et onirique superbement bien écrit. Profondément psychologique et stylisé, ce roman très court est à la fois surprenant et brillant, tout en métaphores.