Le temps nous file entre les doigts malgré son apparente immobilité : la crise du covid 19 et le confinement mis en place en fin d'hiver ont quelque peu perturbé notre rapport à la chronologie, si bien que de mémoire de Terrier, jamais nous n'avons fait le bilan saisonnier aussi tard. Mieux vaut tard que jamais ; après notre printemps, notre été, et notre automne 2019 façon Années Folles, voici le récap' de cet hiver marquant le centenaire des Roaring Twenties...
Bar clandestin et porte dérobée :
C'était un de mes objectifs de cette année. Après avoir dîner dans un sublime restaurant du nom de Speakeasy au cours de l'été dernier, je rêvais de prendre un verre dans un véritable speakeasy d'inspiration années 1920. Enfin, "véritable", façon de parler car ces bars clandestins sont bien évidemment typiquement américains puisqu'on les avait aménagés secrètement pendant la prohibition, alimentant ces débits de boisson connus des seuls habitués en alcool de contrebande (souvent mauvais et justifiant dès lors de les utiliser dans des cocktails souvent détonants)...
S'il n'existe donc aucun speakeasy authentique à Paris, on a vu poindre plusieurs bars "à la mode de" depuis quelques années dans la capitale : l'entrée de l'un est caché dans la machine à laver d'un vrai lavomatique, la porte dérobée d'un autre derrière une cabine téléphonique, etc... Le speakeasy d'inspiration Art Déco que nous sommes allés voir, le bien nommé Moonshiner (le Moonshine était le nom donnée à l'alcool de contrebande dans les années 20), 5 rue Sedaine, dans le 11ème arrondissement de Paris, est quant à lui caché dans... une pizzeria! Il vous faudra traverser le petit restaurant italien sous l’œil amusé des pizzaiolos jusqu'à la chambre froide, dont l'austère et large porte vous guette depuis le fond de l'échoppe. La porte du frigo est en fait une porte dérobée vers un monde jazzy de lumières tamisées, de fauteuils en cuir et de cocktails aussi fantaisistes qu'inventifs.
En effet, pas de recettes classiques au Moonshiner : la carte, régulièrement renouvelée, propose des boissons originales et sophistiquées qui s'amusent du mélange des saveurs. Nous avons inauguré cette première soirée dans un speakeasy en trinquant au Who killed Willy Wonka?, qu'on nous a servi bien frappé avant d'y ajouter à la pipette quelques gouttes d'un liquide rouge parfumé à... la truffe (le sang de Willy Wonka, nous a expliqué le serveur...).
Verdict? L'atmosphère est évidemment topissime et l'on ressent presque une montée d'adrénaline lorsqu'on s'empresse de s'engouffrer dans la chambre froide sans être tout à fait certain que c'est autorisé (sans parler de l'étonnement des familles attablées autour d'une pizza et qui vous dévisagent lorsqu'elle vous voient sortir d'un frigo...). La carte est un peu chère (comptez environ 14 euros pour un cocktail) mais c'est une expérience à vivre au moins une fois. Question saveurs, je ne peux que reconnaître l'originalité des cocktails (enfin de celui que nous avons essayé, en tout cas) mais mon estomac pas toujours copain avec les alcools forts a eu quelques difficultés à terminer le verre qu'on m'avait servi... peut-être, cependant, que c'est LE verre qui tiendra éloigné le covid 19...
Magie à l'Opéra :
Cet hiver, j'ai profité d'un weekend à Paris pour retourner à l'opéra Garnier. Pas pour le simple plaisir de me perdre dans ses corridors (je n'ai pas besoin d'excuse supplémentaire pour y faire un saut dès que l'occasion se présente) mais aussi pour préparer une future visite à l'occasion d'un voyage scolaire prévu avec un groupe d'enfants et adolescents dont j'ai la charge, prévu pour le Printemps (et, comme vous l'imaginez, depuis annulé pour les raisons qu'on ne connait tous que trop bien...). J'en ai profité pour m'attarder longuement devant les costumes exposés et devant les miniatures des décors, absolument magiques de minutie...
Doctes activités pendant le pré-confinement :
Bien avant que nous soyons tous officiellement confinés, j'avais déjà de l'expérience en la matière : après mon assignation à résidence suite à ma chute de vélo et à une fracture du fémur l'an dernier, j'ai de nouveau joué les gueules cassées suite à une seconde opération tout début 2020. Non, je n'ai pas refait de folies sur la bicyclette : je devais en revanche passer une nouvelle fois sur le billard pour me faire enlever le piquet de tente qui tenait mon fémur en place. J'ai donc bénéficié de plusieurs semaines de confinement avant la quarantaine et en ai profité pour préparer ma demande d'admission à Poudlard. Car oui, si tout va bien, votre humble serviteur devrait retourner à l'école à la rentrée... Des préparatifs qui m'ont pris tout mon temps, puisqu'en plus de la paperasse et de l'écrit de présentation/motivation de dix pages, il fallait aussi se bagarrer avec le service des bourses de la banque Gringotts, pas franchement généreux. Tout mon dossier est parti par hibou pour Poudlard, d'où j'attends une prochaine convocation pour l'oral de sélection. Une fois tout cela terminé, c'est à peine si j'ai eu le temps de remettre le pied à la pédale qu'il fallait déjà remiser le vélo au fond du terrier pour cause de grippe espa... pardon, de covid.
Popotes et casseroles :
Peu de temps à consacrer à la cuisine également... j'ai donc surtout refait quelques classiques du Terrier, dont la tourte au poulet, adoptée à l'unanimité depuis son inauguration pour la gourmandise littéraire de Pique-nique à Hanging Rock, ainsi que les lasagnes butternut/épinard/mozzarella, que je n'avais pas faites depuis quelques années déjà. Côté nouveautés, Mother Rabbit s'est invitée un midi avec de sympathiques mini-charlottes aux mûres qui ont eu un certain succès, et j'ai profité d'un panier garni de légumes du jardin de Father Rabbit pour cuisiner une flamiche aux poireaux tout ce qu'il y a de simple et rapide...
Acquisitions...
De nombreuses nouveautés de librairie et papeterie ont rejoint mes étagères cet hiver, dont certaines déjà chroniquées sur le blog au cours des dernières semaines. Un partenariat avec les éditions de l'Archipel m'a permis de découvrir le roman de L.Ashford La dame de l'Orient-Express qui romance un passage de la vie d'Agatha Christie, Agatha Christie sur laquelle une passionnante encyclopédie a par ailleurs été éditée il y a quelques années et que mon amie Grenadine m'a récemment offert.
Mon adorable Clochette/Tinker Bell m'a comme de coutume bien gâté lorsque nous nous sommes brièvement croisés à Paris pendant l'hiver : un sublime livre documentaire sur l'Orient-Express, illustré dans un style très Art Déco fort à propos, de nombreux flyers délicieusement graphiques, et une boite d'Alice in Wonderland Tea, magnifique, qui a rejoint mon meuble à thé déjà bien trop rempli...
Pour rester dans la thématique, je me suis offert un carnet paperblanks Lewis Carroll qui me faisait de l’œil depuis bien trop longtemps, vite rejoint sur les étagère de mon secrétaire par des carnets lapins printaniers. Afin d'infuser le Thé "Alice" comme il se doit, ma sœur avait eu la bonne idée de m'offrir une boule à thé Mrs Samovar qui a bien évidemment fait mon bonheur...
Au détour d'un magasin culturel, je suis également tombé par hasard sur un biopic de la BBC sur les sœurs Brontë dont j'ai hâte de vous parler, de l'album J'aimerais te parler d'elles, déjà chroniqué à l'occasion de la dernière journée du Droit des femmes, et sur la superbe BD Dans la forêt des Lilas, que j'espère vous présenter à l'occasion du futur challenge Halloween...
Voilà pour cet hiver à la mode des Roaring Twenties, moins fourni que les précédentes saisons en raison de l'assignation à résidence pour raison de santé, suivie de près par le confinement général. Alors que j'ai célébré pendant un an le centenaire du tournant des années 1920, la crise sanitaire actuelle s’apprête peut-être seulement à nous faire entrer dans de nouvelles Années Folles, une fois tous sortis de cette étrange parenthèse... Affaire à suivre...
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Voilà pour cet hiver à la mode des Roaring Twenties, moins fourni que les précédentes saisons en raison de l'assignation à résidence pour raison de santé, suivie de près par le confinement général. Alors que j'ai célébré pendant un an le centenaire du tournant des années 1920, la crise sanitaire actuelle s’apprête peut-être seulement à nous faire entrer dans de nouvelles Années Folles, une fois tous sortis de cette étrange parenthèse... Affaire à suivre...
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