Blood sinister, Scholastic, 1996 - Editions Seuil Jeunesse, 2011.
Ellen est une jeune fille de 16 ans atteinte d'une grave infection du sang contre laquelle aucun remède n'a encore été découvert. Suivie par des médecins de Londres, elle part s'installer dans la maison de sa grand-mère en plein coeur de la capitale le temps que dureront les nouveaux examens médicaux. Physiquement affaiblie par la maladie qui la tue à petit feu, Ellen tue le temps en contemplant la vue du gigantesque cimetière depuis sa fenêtre ou en fouillant parmi les trésor que recèle le grenier. Elle y découvre alors, rangés dans une vieille malle, les journaux intimes d'une aïeule.
Cette ancêtre, également baptisée Ellen, n'est pas inconnue de la jeune fille puisqu'elle jouit dans la famille ainsi dans l'Histoire de la médecine d'une certaine renommée, célèbre pour avoir été la première femme médecin en pleine Ere Victorienne. Se plongeant dans la lecture des carnets, l'adolescente découvre peu à peu la vie de son aïeule: Orpheline de mère, elle vivait avec son père au sein même de l'asile d'aliéné dont il était le médecin-chef. Un jour, ce dernier accueillit dans son établissement un noble venu d'Europe de l'Est pour se faire soigner une étrange maladie du sang. Présenté à Ellen comme invité très spécial, le compte ne tarde pas à se rapprocher de la jeune fille, envoutée par le charme fascinant de son nouvel ami. Mais ce dernier laisse très vite entrevoir une sombre personnalité...Au fil des pages des journaux intimes de son ancêtre, l'Ellen du présent voit toutes ses certitudes s'effondrer, le récit qu'elle lit sombrant dans une atmosphère fantastique impossible. Alors qu'elle ne sait si elle doit croire à l'histoire terrifiante qu'elle découvre, le passé resurgit en pleine époque moderne et Ellen devient la proie d'un sombre individu...
Voilà donc le livre avec lequel je me lançais dans le petit challenge personnel évoqué en précédent post. Le choix de ce titre n'est pas un hasard; en apparence, on s'accordera à dire qu"il a tout du dernier né de la bit-lit: titre évocateur, couverture noire, blanche et rouge, etc... Croisé maintes fois au détour de mes promenades en librairie, un détail (et pas des moindres) avait cependant piqué ma curiosité: l'auteur. Celia Rees, connue et reconnue pour ses écrits de qualité, fut primée de nombreuses fois pour ses ouvrages, dont certains sont d'ailleurs considéré comme des classiques! Je pense par exemple au célèbre Journal d'une Sorcière, désormais au programme des collèges anglophones. Je me suis donc dis qu'elle ne pouvait pas avoir écrit un navet et je tentais l'expérience.
La préface et les informations relatives à la publication du livre indiquent que, loin d'être le dernier de la Bit-Lit, ce roman a en fait été écrit il y a plus de dix ans, bien avant l'avalanche de Twilight et de ses clones. Publié pour la première fois à l'étranger en 1996, ce roman n'avait jamais été traduit en France, mais on peut supposé que sa récente sortie dans l'hexagone s'explique par le succès rencontré par les vampires dans la littérature jeunesse actuelle. Il est effectivement fort probable que cela ait incité les éditeur à ressortir ce roman de derrière les fagots pour surfer sur la vague d'un thème qui marche.
Cependant, contrairement aux romans de la saga Fascination et à ses congénères dans la même veine (Ahah, le jeu de mot qui fait mouche!) destinés à un lectorat adulescent, Celia Rees destine son livre à un public plus jeune (celui-là même qu'elle vise habituellement avec ses autres livres, à savoir les 12 à 15 ans). Cela nous épargne les fioritures inutiles, les effets de style redondant, les métaphores qui tombent à plat, mais surtout les looooongs discours romantico-niais. Pas de jeune fille en fleur naïve et renfermée, pas de grand palichon glacial aux dents longues et trop séduisants pour être vrais. Le style est fluide, simple mais pas simpliste, agréable à la lecture.
L'intrigue elle-même se lit avec un certain plaisir, alternant entre le quotidien de l'Ellen du présent et celui de son ancêtre via son journal intime. Plus proche de l'univers de Bram Stoker que de celui de Stephenie Meyer, Celia Rees confie elle-même en préface avoir entrepris l'écriture de ce roman après avoir vu le film Dracula de Francis Ford Coppola. Il est d'ailleurs amusant, au fil de la lecture, de tomber ça et là sur des passages qui rappellent fortement certaines scènes du films (la description que le comte fait du paysage de sa terre natale ou encore la scène de l'absinthe). Cependant, j'ai parfois trouvé que l'auteur restait trop "en surface" dans son histoire: la plongée dans le XIXème siècle est très convenue et manque de détail pour rendre toute l'atmosphère de l'époque et ainsi amener plus de piquant et d'épaisseur au récit. Dans le même esprit, Celia Rees ne nomme pas le cimetière dont il est question dans le roman (alors qu'il a une place importante dans l'intrigue): elle le présente juste comme le "plus grand cimetière de Londres". J'aurais tendance à croire qu'il s'agit du cimetière de Highgate, célèbre pour ses histoires de vampires et de revenants, d'autant plus que tout semble l'indiquer...mais pourquoi ne pas le préciser?
Malgré ces petites déceptions, ce livre reste une agréable surprise et je le recommande fortement aux jeunes lecteurs et lectrices qui veulent s'offrir une bonne histoire de chasse aux vampires à l'ancienne!
Ellen est une jeune fille de 16 ans atteinte d'une grave infection du sang contre laquelle aucun remède n'a encore été découvert. Suivie par des médecins de Londres, elle part s'installer dans la maison de sa grand-mère en plein coeur de la capitale le temps que dureront les nouveaux examens médicaux. Physiquement affaiblie par la maladie qui la tue à petit feu, Ellen tue le temps en contemplant la vue du gigantesque cimetière depuis sa fenêtre ou en fouillant parmi les trésor que recèle le grenier. Elle y découvre alors, rangés dans une vieille malle, les journaux intimes d'une aïeule.
Cette ancêtre, également baptisée Ellen, n'est pas inconnue de la jeune fille puisqu'elle jouit dans la famille ainsi dans l'Histoire de la médecine d'une certaine renommée, célèbre pour avoir été la première femme médecin en pleine Ere Victorienne. Se plongeant dans la lecture des carnets, l'adolescente découvre peu à peu la vie de son aïeule: Orpheline de mère, elle vivait avec son père au sein même de l'asile d'aliéné dont il était le médecin-chef. Un jour, ce dernier accueillit dans son établissement un noble venu d'Europe de l'Est pour se faire soigner une étrange maladie du sang. Présenté à Ellen comme invité très spécial, le compte ne tarde pas à se rapprocher de la jeune fille, envoutée par le charme fascinant de son nouvel ami. Mais ce dernier laisse très vite entrevoir une sombre personnalité...Au fil des pages des journaux intimes de son ancêtre, l'Ellen du présent voit toutes ses certitudes s'effondrer, le récit qu'elle lit sombrant dans une atmosphère fantastique impossible. Alors qu'elle ne sait si elle doit croire à l'histoire terrifiante qu'elle découvre, le passé resurgit en pleine époque moderne et Ellen devient la proie d'un sombre individu...
Voilà donc le livre avec lequel je me lançais dans le petit challenge personnel évoqué en précédent post. Le choix de ce titre n'est pas un hasard; en apparence, on s'accordera à dire qu"il a tout du dernier né de la bit-lit: titre évocateur, couverture noire, blanche et rouge, etc... Croisé maintes fois au détour de mes promenades en librairie, un détail (et pas des moindres) avait cependant piqué ma curiosité: l'auteur. Celia Rees, connue et reconnue pour ses écrits de qualité, fut primée de nombreuses fois pour ses ouvrages, dont certains sont d'ailleurs considéré comme des classiques! Je pense par exemple au célèbre Journal d'une Sorcière, désormais au programme des collèges anglophones. Je me suis donc dis qu'elle ne pouvait pas avoir écrit un navet et je tentais l'expérience.
La préface et les informations relatives à la publication du livre indiquent que, loin d'être le dernier de la Bit-Lit, ce roman a en fait été écrit il y a plus de dix ans, bien avant l'avalanche de Twilight et de ses clones. Publié pour la première fois à l'étranger en 1996, ce roman n'avait jamais été traduit en France, mais on peut supposé que sa récente sortie dans l'hexagone s'explique par le succès rencontré par les vampires dans la littérature jeunesse actuelle. Il est effectivement fort probable que cela ait incité les éditeur à ressortir ce roman de derrière les fagots pour surfer sur la vague d'un thème qui marche.
Couverture de la première édition originale de 1996... on est de loin des codes esthétiques de la bit-lit actuelle!
Cependant, contrairement aux romans de la saga Fascination et à ses congénères dans la même veine (Ahah, le jeu de mot qui fait mouche!) destinés à un lectorat adulescent, Celia Rees destine son livre à un public plus jeune (celui-là même qu'elle vise habituellement avec ses autres livres, à savoir les 12 à 15 ans). Cela nous épargne les fioritures inutiles, les effets de style redondant, les métaphores qui tombent à plat, mais surtout les looooongs discours romantico-niais. Pas de jeune fille en fleur naïve et renfermée, pas de grand palichon glacial aux dents longues et trop séduisants pour être vrais. Le style est fluide, simple mais pas simpliste, agréable à la lecture.
L'intrigue elle-même se lit avec un certain plaisir, alternant entre le quotidien de l'Ellen du présent et celui de son ancêtre via son journal intime. Plus proche de l'univers de Bram Stoker que de celui de Stephenie Meyer, Celia Rees confie elle-même en préface avoir entrepris l'écriture de ce roman après avoir vu le film Dracula de Francis Ford Coppola. Il est d'ailleurs amusant, au fil de la lecture, de tomber ça et là sur des passages qui rappellent fortement certaines scènes du films (la description que le comte fait du paysage de sa terre natale ou encore la scène de l'absinthe). Cependant, j'ai parfois trouvé que l'auteur restait trop "en surface" dans son histoire: la plongée dans le XIXème siècle est très convenue et manque de détail pour rendre toute l'atmosphère de l'époque et ainsi amener plus de piquant et d'épaisseur au récit. Dans le même esprit, Celia Rees ne nomme pas le cimetière dont il est question dans le roman (alors qu'il a une place importante dans l'intrigue): elle le présente juste comme le "plus grand cimetière de Londres". J'aurais tendance à croire qu'il s'agit du cimetière de Highgate, célèbre pour ses histoires de vampires et de revenants, d'autant plus que tout semble l'indiquer...mais pourquoi ne pas le préciser?
Malgré ces petites déceptions, ce livre reste une agréable surprise et je le recommande fortement aux jeunes lecteurs et lectrices qui veulent s'offrir une bonne histoire de chasse aux vampires à l'ancienne!
Quelques couvertures au fil des rééditions.
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