mardi 6 mars 2012

Les étranges soeurs Wilcox, tome 1 - Fabrice Colin


Les étranges soeurs Wilcox: les vampires de Londres, Gallimard jeunesse, 2009.

Londres, 1888. Amber et Luna Wilcox s'arrachent des profondeurs du cimetière où elles se sont réveillées sans aucun souvenirs, persuadées d'y avoir été enterrées vivantes. Alors que leur mémoire refait peu à peu surface, elles découvrent que leur maison a brulé et leur père, disparu. Toutes deux recueillies par le célèbre Sherlock Holmes et son acolyte le Dr Watson, les sœurs orphelines réalisent qu'elles sont devenues...des vampires! S'adaptant peu à peu à leur nouvelle condition, Amber et Luna décident de mettre leurs nouveaux pouvoirs au service des Invisibles, un groupe occulte qui tente de lutter contre l'emprise grandissante du clan des Drakull, vampires engendrés par le puissant comte Dracula. Ce combat va alors les confronter à celui qui sème la terreur dans les bas-fonds de la capitale: Jack l'Éventreur en personne...




Après ma lecture de La malédiction d'Old Haven, je ne pouvais décemment pas m'arrêter en si bon chemin dans la bibliographie de Fabrice Colin, le résumé de ce livre me forçant littéralement à l'achat ( époque victorienne, comte Dreacula, Sherlock Holmes... miam miam!).
Cependant, je dois avouer une légère déception... Après la malédiction d'Old Haven, je m'attendais à voir de nouveau les poils de mes bras se dresser à chaque ligne et mon rythme cardiaque s'accélérer face à la plume virevoltante de l'auteur... mais peut-être parce que destiné à un public plus jeunes, ce roman ne m'a pas fait autant d'effet.

Sherlock Holmes et Watson par Sidney Paget, 1892.

L'intrigue est pourtant d'une grande richesse: On croise au fil des pages Bram Stoker ou encore les personnages issus de l'univers holmésien, et l'on s'amuse des nombreuses références littéraires (Les amants papillons, le marché des gobelins...) et historiques (Elizabeth Bathory, les représentations de MacBeth au Lyceum Thater avec Ellen Terry et Henry Irving, les crimes de Jack l'Éventreur...). Cet audacieux melting-pot à la sauce XIXème m'a énormément fait penser à la BD La ligue des Gentlemen Extraordinaires (Fabrice Colin dispose même les Invisibles d'un quartier général aquatique, génial sous-marin évoquant le Nautilus et ajoutant une ambiance steampunk à son histoire), mais sans en atteindre la qualité.

Bram Stoker à la fin du XIXème siècle.

J'ai en effet un énorme (bon d'accord, pas si gros que ça ^^) reproche à formuler concernant les nombreuses prises de liberté par rapports aux œuvres d'origines ou faits historiques auxquelles l'auteur fait ici référence: la mort de Watson, le modus operandi de Jack l'Éventreur, mais surtout la personnalité de Holmes, parfois très loin du misogyne complexe créé par Conan Doyle. Cependant, parce que je me doute bien qu'il s'agit là de choix scénaristiques murement réfléchis et non d'une mauvaise connaissance de ses sources d'inspiration, et aussi parce que c'est Fabrice Colin (désolé, je ne parviens pas à être objectif ^^'), de n'ai pu m'empêcher, de façon générale, d'apprécier ce roman. Ce genre d'histoire étant de plus assez rare dans la littérature jeunesse francophone, je reconnais avoir été assez séduit pour vouloir connaître la suite et lire les autres tomes!

La découverte d'un crime de Jack l'Éventreur, telle qu'on la trouvait mise en image dans les illustrés de l'époque.

3 commentaires:

  1. Je l'avais acheté à sa sortie mais je ne sais pas si ce n'était pas le bon moment ou si vraiment je n'accroche pas mais j'avais eu du mal, du coup je l'ai abandonné en me disant que je le relirai plus tard. Il faudrait que je m'y remette. Je vais bientôt lire un autre livre de cet auteur dans un tout autre registre. Il s'agit de son dernier roman, un thriller : Blue Jay Way.

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    1. J'aime la capacité qu'à Fabrice Colin à ne jamais se répéter dans ce qu'il écrit: il se réinvente constamment,si bien que sans le nom de l'auteur sur les couvertures, il serait difficile de le rattacher à tout ce qu'il a publié!
      Par contre, j'ai moi-même eu quelques difficultés avec ce titre et j'avais été un petit peu déçu: Sherlock Holmes est trop gentil, trop "papa poule" (je ne l'imagine pas à ce point "pouponner" des enfants, surtout en leur donnant du "mes chéries" toute la journée); je comprends que tu n'ais pas forcément accroché, j'ai moi-même failli le refermer plusieurs fois ;) D'ailleurs, si tu reprends ta lecture, j'aimerais ton avis sur un point: Fabrice Colin y évoque la relation entre Holmes et son pire ennemi d'une façon assez...ambiguë! Enfin bref, je n'en dis pas plus, tu me donneras tes impressions à l'occasion ;)

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  2. Aucun souci. Je ne sais pas encore quand je le reprendrai, mais je le lirai, c'est sûr. ;) Moi aussi je trouve ça génial qu'il écrive dans des genres si différents.

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