mercredi 4 décembre 2013

Dracula plus vivant que jamais : Le vampire sur tous les écrans.


  C'était sûr et certain, il fallait s'y attendre : alors que la bit-lit pullule depuis maintenant quelques années, permettant entre temps l'émergence de romans littérairement honorables sur le thème du vampirisme (retenons L'historienne et Dracula de K.Kostova ou encore Le Livre perdu des sortilège de D.Harkness), il y avait de fortes chances pour que la mode s'en retourne très vite aux origines fondatrices du mythe. Et quel meilleur classique, aux sources de toutes les histoires de vampires, que le Dracula de Bram Stocker? Alors que le personnage, outre sa renommée littéraire, a été l'objet de maintes adaptations et réinterprétations cinématographiques (impossible d'oublier les classiques de la Hammer, mais surtout le chef-d'oeuvre Bram Stoker's Dracula de Coppola!), il semble qu'il soit de nouveau à la mode et revienne en force sur nos écrans après quelques années de grande discrétion! 


  Bref retour sur l'oeuvre originale avant un petit tour des futures versions qui nous attendent :Rédigé par Bram Stoker en 1897, Dracula n'est pas le premier roman à aborder le thème du vampire mais marque une étape charnière du genre pour le succès qu'il a rencontré, faisant oublier du grand public tout ce qui avait pu être écrit d'approchant précédemment. Jusque là petit auteur sans grande renommée, Stoker parvient, en synthétisant les nombreux mythes qu'il a pu collectés sur les vampires de par le monde à des sources d'inspiration historiques (le personnage du sanglant seigneur de la guerre Vlad Dracul en tête, mais aussi en puisant dans des fait-divers de sa propre époque), à captiver les lecteur avec un récit d'une grande originalité. Rappelant un roman épistolaire, Dracula est donc un ouvrage assez conséquent, composé de multiples correspondances, notes, articles ou extraits de journaux intimes des différents protagonistes et qui, mis bout à bout, racontent la célèbre histoire que l'on connait aujourd'hui :

  Fin du XIXème siècle : Johnathan Harker, clerc de notaire, quitte l'Angleterre victorienne pour l'Europe de l'Est où il doit faire signer à son nouveau client les actes d'acquisition de plusieurs propriétés situées sur les terres britanniques. L'homme en question, le comte Dracula, est un être étrange qui ne tarde pas à révéler sa vraie nature: il est une créature diabolique, un vampire! Son projet est de gagner l'Angleterre où il souhaite s'installer et se faire une nouvelle vie au cœur de la société moderne, qui connait alors les nombreux avantages de la révolution industrielle et des transformations culturelles, techniques et scientifiques. Dans ce cadre grouillant d'activité et de vie, Dracula sera amené à fréquenter les compagnons de Jonhatan, faisant entre autre de sa future femme l'une de ses victimes... Face à ce monstre diabolique, Harker et ses compagnon feront appel à l'éminent Professeur Van Helsing pour supprimer le Comte et le réduire à néant.

Victorian Vampire.

  Tout le monde connait à peu près la trame de cette histoire: comme tout classique qui se respecte, le mythe a su se faire connaître auprès du grand public sans forcément qu'on ait eu l'occasion de lire l'ouvrage original. Et heureusement, il n'est jamais trop tard pour le découvrir ou le redécouvrir, surtout lorsqu'il fait l'objet d'une déferlante de nouvelles transpositions ou projets tels que les suivants, tous plus enthousiasmants les uns que les autres:

Au cinéma:

Dracula 3D, de Dario Argento
(Dargio Aregnto's Dracula 3D)
sorti le 26 Novembre 2013.
Avec: Asia Argento, Thomas Kretschmann...

 
  Transylvanie, 1893. Une photo de Mina et Jonathan prise le jour de leur mariage déclenche l’irrésistible convoitise du comte Dracula, qui voit en Mina la réincarnation de sa bien-aimée morte quatre cents ans plus tôt. Avec la promesse d’un emploi en qualité de bibliothécaire pour Jonathan, le comte parvient à faire venir le couple dans son château situé dans le village de Passburg. Confronté à la personnalité mystérieuse de son hôte, Jonathan ne tarde pas à découvrir la véritable nature du comte et le danger qu’il représente, notamment pour sa femme. Alors que les morts violentes s’accumulent, seul Abraham Van Helsing, qui a déjà croisé la route de Dracula, semble à même de pouvoir l’empêcher de poursuivre son sinistre dessein…

Trailer du film.

  Tout juste sorti dans les salle, ce film a en réalité été mis en chantier en 2010 avant quelques sorties discrètes à divers festivals de films fantastiques, ainsi qu'un passage par Cannes. Après ses quelques apparitions de-ci, de-là, Le Dracula de D.Argento connait enfin une vraie sortie sur les écrans, même si on hésite encore à dire si c'est une bonne nouvelle au vu des images preview et critiques préliminaires.
  Connu pour sa filmographie d'horreur particulière qui tient autant du chef-d’œuvre (Suspiria) que de la série Z répugnante (Le fantôme de l'Opéra), le réalisateur D.Argento propose ici une version qu'il veut davantage un hommage aux classiques de la Hammer qu'une adaptation du roman. Si certains éléments scénaristiques semblent emprunter à la version teintée de romantisme de Coppola (l'amour antérieur entre Dracula et Mina, désolé, mais on ne me fera pas croire qu'il n'a pas pêché ça chez notre bon vieux Francis Ford!), l'action se situe cette fois intégralement en Transylvanie (question artistique ou budgétaire? Les deux semblent être avancées tour à tour par l'intéressé lui-même) et affiche une esthétique "brut de pomme" chère au réalisateur. Je ne sais quoi penser de ce que j'en ai vu pour l'instant, si ce n'est que le déplacement en salle, s'il a lieu, tiendra pour ma part plutôt de la curiosité que d'un réel intérêt. En attendant, laissons lui le bénéfice du doute...

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Dracula origins ou  Dracula year zero, de Gary Shore
Sortie prévue pour Octobre 2014
Avec : Luke Evans, Dominic Cooper...


  Les origines du plus célèbres des vampires sur un ton volontairement moderne. Le scénario raconte l'histoire d'un jeune prince, qui lorsque les vies de sa femme et de son enfant sont mises en danger par un sultan sanguinaire, va vendre son âme pour les sauver, devenant ainsi le premier vampire. 

  Projet lancé depuis quelques mois déjà mais dont la pré-production parait bien entamée, cette prequelle à l'histoire du vampire propose de nous expliquer les origines de son état de créature de la nuit. Là encore, la synthèse faite entre le monstre de fiction et le seigneur de la guerre réel ainsi que l'allusion à sa femme semblent lorgner du côté de chez Coppola, notamment de ce qu'on peut apprendre du vampire dans la scène d'introduction de son film.  Le concept reste enthousiasmant au demeurant, et puis on peut encore supposer qu'au-delà de ce synopsis le film dans sa totalité proposera une vision tout à fait différente! Mettons donc notre mal en patience et attendons d'être surpris...

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The last voyage of the Demeter, de Neil Marshall.
Sortie prévue fin 2014.
Avec: Noomi Rapace, Ben Kingsley, Viggo Mortensen...

Concept art en prévision du film, initialement intitulé Death Ship.

  Le "transport" du comte Dracula jusqu'en Angleterre, sur un bateau dont l'équipage est progressivement décimé par son monstrueux passager.

  Actuellement en pré-production, cette variation autour de l’œuvre de Stoker reste l'une des plus prometteuse. Son scénario s'attarde en effet sur un chapitre particulier du roman, à savoir la traversée du Demeter, le navire en partance de la Transylvanie pour l'Angleterre et qui transporte à son bord le cercueil du vampire. Dans le livre, le bref passage qui lui est consacré est relaté par le journal de bord du Capitaine ainsi que quelques articles de journal, qui racontent comment l'équipage se voit peu à peu décimé par une force obscure. Vous l'aurez compris, la force obscure n'est autre que Dracula lui-même, qui sort de temps à autre de sa caisse pour un petit en-cas nocturne. En se basant sur cette intrigue secondaire de l'histoire, le réalisateur Neil Marshall (Chicago, tout de même!) propose de réinventer toute une nouvelle aventure se déroulant pendant la traversée, et s'offre pour cela un équipage composé de belles têtes d'affiche: Ben Kingsley en capitaine, Noomi Rapace (Millenium) en passagère clandestine, et l'intriguant Viggo Mortensen en Dracula!
  Le projet qui se fait sûrement le plus attendre de tous...


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Harker, de Eli Roth
Projet prévu pour 2014.
Avec: Russel Crowe.

  Angleterre, fin du XIXème siècle: Johnathan Harker s'allie aux forces de police de Scotland Yard pour lutter contre Dracula, le diabolique vampire venu des Carpates.


  Projet encore assez flou pour l'instant, et ce même si l'équipe définitive de réalisation et la tête d'affiche semblent être bien arrêtées. A en croire ce bref synopsis, le film serait davantage une variation autour de l'univers pensé par Stoker plutôt qu'une transposition du roman, évoquant ainsi ce qui avait déjà été fait avec le film Van Helsing. A voir tout d'abord s'il restera au stade de projet ou si un film verra le jour avant de se prononcer sur le résultat...


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A la télévision:

Dracula, une série de Cole Haddon et Tony Krantz pour la chaîne NBC.
Diffusion originale de la saison 1 en VO courant Novembre 2013.
Avec: Jonathan Rhys Meyers, Jessica De Gouw, Thomas Kretschmann...


  Dracula arrive dans le Londres de l'époque Victorienne, affirmant pouvoir y apporter la science moderne. En réalité, le célèbre vampire y est venu se venger de ce peuple qui a ruiné sa vie quelques siècles auparavant. Mais son sombre dessein est contrarié par... une jeune femme, dont il s'éprend éperdument et qui semble être la réincarnation de sa défunte épouse.



 Ah, que voilà un autre projet des plus alléchants! Sûrement celui qui me fait le plus trépigner d'impatience depuis son lancement. Et pour dire: à la production et réalisation, on retrouve les équipes à l'origine des deux succès télévisuels qu'ont été les Tudors et Downtown Abbey, ce qui laisse imaginer le soin et le travail aussi bien artistiques que scénaristiques qui nous attendent pour cette adaptation de l’œuvre de Stoker. Côté reconstitution, les images previews et autres bande-annonces laissent sans voix, nous servant un Londres brumeux en diables teinté de steampunck, parcouru de toutes parts de silhouettes aux costumes plus élégants les uns que les autre s: coupes gracieuses et ajustées, velours moirés, dentelles et crinoline... idem pour les décors, qui nous plongent sans conteste dans l'ambiance! Ajoutez à cela une bande-son pop-rock délicieusement anachronique et il ressort de l'ensemble un croisement entre Coppola Père (pour l'adaptation de Stoker, et les aspects classiques) et Coppola Fille (pour le côté "film en costume sur musique moderne", comme elle l'avait si bien fait avec Marie-Antoinette).


  J'ai certainement déjà eu l'occasion de vous dire à quel point une adaptation de roman sous forme de série télévisée pouvait attisé ma curiosité: si le défi est toujours intéressant lorsqu'il s'agit d'un film, je trouve l'idée encore plus audacieuse s'il s'agit de multiples épisodes car cela suppose un travail scénaristique passionnant! Comment l'équipe chargée du scripte va-t-elle étaler, approfondir et développer une intrigue constituant un roman one-shot en de multiples feuilleton? C'est là un exercice dont j'ai hâte de voir l'application avec ce Dracula! De ce que j'ai pu lire, on retrouvera la trame de base mais égrainée au fil des épisodes et se parant pour chacun d'intrigues secondaires inédites et de nouveaux personnages. Dracula et Van Helsing aurait alors à s'allier (pour mieux se combattre ensuite?) tandis que le scénario ferait survenir dans l'histoire une secte descendant de l'Ordre du Dragon, confrérie fondée par le vrai Vlad Dracula historique.



 La galerie de portraits très Steampunck de la série...

  En attendant de pouvoir se régaler et comparer toutes ces différentes adaptations, j'ai bien envie de m'offrir une petite sélection de lectures sur le thème de Dracula, comme fait précédemment avec le Magicien d'Oz et Blanche-Neige! =D

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