lundi 20 septembre 2021

Un été en chapeau melon...

 Pause estivale sur la plage pour Steed et Mrs Peel
 
    Dans sept jours, le déluge. Ainsi était nommé l'un des épisodes de notre série fétiche Chapeau Melon et Bottes de Cuir, dont on fête cette année les 60 ans, et qui voyait s'abattre sur l'Angleterre des pluies torrentielles au point d'en devenir meurtrières. C'est un peu le résumé de notre été : un déluge de plusieurs semaines d'affilée. Mais le flegme de nos héros étant une source d'inspiration des plus merveilleuses, nous nous sommes armés de notre parapluie afin de profiter de ces vacances malgré tout...
 

    Outre le visionnage des saisons 4 et 5 en compagnie de la subtile et féline Emma Peel, nous avons eu un programme bien rempli : un mystère à résoudre, des châteaux, des projets professionnels qui aboutissent, de nombreux livres qui ont rejoint la bibliothèque, et aussi BEAUCOUP de tea times ! Alors, prêts pour le récap ?
 
Escapades :
 

    Comme tous les ans depuis déjà quelques années, la saison a commencé avec le désormais traditionnel stage de théâtre estival. Notre bien aimé professeur ayant déménagé pour l'ouest breton en cours d'année, c'est à demeure que nous sommes allés jouer la comédie, un peu à la façon d'une résidence artistique comme en rêveraient certainement les meilleurs professionnels. Dans une splendide bâtisse perdue en pleine campagne bretonne, nous avons alterné ("superposé" serait plus juste, notre éminent professeur étant un amoureux des mises en abyme) jeu de rôle et théâtre masqué. Au centre de ces réjouissantes fantaisies : une enquête ésotérique tortueuse et fascinante digne d'un Dan Brown, dont on espère voir un jour naître un roman, tant il serait dommage qu'elle reste à l'état de divertissement éphémère. Il parait que le projet serait déjà dans les tuyaux... Notre semaine, comme dans une parenthèse enchantée, se déroula entre investigations, création, et lectures à voix haute en nocturne, le tout arrosé de cidre et clôturé par un tea time dans de la belle porcelaine... 



    De retour des terres bretonnes, nous avons retrouvé notre collègue chroniqueuse de la page Jane Austen lost in France en pays lunévillois, sur les traces de Stanislas, Voltaire, et Emilie du Châtelet (on jure qu'on ne lui a pas mis le couteau sous la gorge, au contraire : elle a tout bonnement été victime du virus émilien elle aussi). L'occasion de jouer les guides le long de l'allée des soupirs, dans les rues de la vieille ville à la recherche de la "maison du marchand", ou encore dans l'église St Jacques pour saluer Emilie, qui repose sous une simple dalle de marbre noir (piétinée à notre plus grande horreur par de nombreux visiteurs...).
 


 
    Il était donc nécessaire de compléter cette visite d'une escapade à Cirey : quelques semaines plus tard, nous nous sommes donnés rendez-vous au château de la Divine Émilie (admettez qu'il eût été criminel de ne pas faire un détour par son adorable demeure).
 

    L'été au Terrier a également été marqué par la venue de Pouchky/Ficelle for Ever, qui honorait pour la première fois l'endroit de sa visite. Au programme : beaucoup de vieilles pierres, avec des promenades sur les traces de Diderot dans les rues et musées de Langres, ainsi que dans un parc romantique du XIXème au allures de cité troglodyte. La chaleur aidant, on aurait pu se croire dans des vestiges antiques qu'aurait décrit Agatha Christie dans un de ces romans mettant en scène Hercule Poirot au Moyen-Orient... A moins bien sûr qu'on ne se soit perdu à Hanging Rock...
 

      


   Enfin, nous avons clôturé cette belle saison estivale par le premier événement de la rentrée littéraire : le salon du Livre sur la Place à Nancy, en compagnie de notre amie de Jane Austen lost in France (décidément, on aura trouvé des occasions de se voir). Cette journée bien trop courte nous a permis de rentrer dans le superbe opéra de Nancy pour assister à une conférence de Jonathan Coe himself, de saluer l'auteur Sacha Sperling et l'écrivaine et blogueuse historique Pascale Debert, ainsi que de déjeuner à l'Excelsior, écrin Art-Nouveau aux voutes et arabesques enchanteresses.







 
Bricoles et fariboles :
 

    Mis en appétit par ces nombreuses visites historiques, nous avons pu reprendre notre grand projet d'écriture où nous l'avions arrêté en cours d'année (entre l'écriture plaisir et les révisions pour les partiels, il avait fallu faire un choix...). Nous ne comptons plus les heures à griffonner, raturer, taper, réécrire, revérifier la documentation, chercher, rechercher encore... le tout arrosé de plusieurs tasses de thé, évidemment.
 
 
    Du côté des bricolages, mais professionnels : nous avions pu aborder au cours des derniers articles saisonniers le projet sur lequel nous avions travaillé avec la classe de nos petits monstres préférés, dans la lignée du Culottées de Pénélope Bagieu et du J'aimerais te parler d'elles de Sophie Carquain. Nous avons terminé avec eux l'écriture et la création : l'album, mis en page pendant l'été, a vu le jour tout récemment et accompagne une exposition qui rencontre actuellement un grand succès (la suite au prochain numéro ;-) )!

 
    Ah, et on a aussi fait quelques dédicaces illustrées, notamment du livre Voltaire, l'enfance rebelle, dont nous avons mis en image la couverture au printemps dernier (et de notre BD de Fantômette, aussi).
 


 
Great News!
 

     Il y a deux ans, nous avions participé au concours littéraire du Prix Zadig de la nouvelle policière. Après être passé à un cheveu de la publication, nous avons décidé de retenter l'expérience cette année. Le premier tri des textes reçus par le jury a permis de retenir 43 nouvelles validéss, dont... la nôtre ! En lice pour la suite de l'aventure, nous attendons donc le 1er octobre afin de voir si nous ferons partie des 24 manuscrits retenus. Ce petit jeu va nous mener ainsi jusqu'en novembre, du moins si on tient jusqu'au bout...
 
 
Achats, cadeaux & acquisitions :
 

    Autant dire que ce fut l'été de la fièvre acheteuse et des cadeaux : impossible de ne pas résister aux livres qui faisaient de l’œil depuis les étagères des librairies, et encore moins de refuser ceux qu'on nous a offerts (ce serait très impoli, n'est-il pas ?). Le Salon du Livre sur la Place nous a permis, comme nous le disions plus haut, de voir Pascale Debert et de lui faire dédicacer son dernier ouvrage sur Chrétienne de Danemark ; nous en avons profité pour acheter son troisième opus de la collection "Histoires Galantes", consacré à la première jeune noble guillotinnée à l'aube de la révolution française, que nous ne comptions pas encore sur nos étagères. Le plus grand des hasards a fait que Sacha Sperling, auteur que nous avons tout récemment découvert par instagram (!) et qui suscitait furieusement notre curiosité, se trouvait aussi au salon : l'occasion d'acheter et de faire dédicacer deux de ses romans (son tout premier et son tout dernier).
 
 
   Le hasard, toujours (ou serait-ce le destin ?), nous a remis sur le chemin de notre bien aimée Mary Shelley, dont le fantôme persiste à nous poursuivre à travers le temps et les lieux. Nous avons déniché cette édition en fac similé de Frankenstein récemment parue chez les marchands de journaux, mais, surtout, une boite à livres perchée sur les hauteurs d'un petit village dissimulait un exemplaire du Médecin de Lord Byron, roman sur le séjour des Shelley à la villa Diodati qui semblait n'attendre que nous... Si ça ne c'est pas un signe...


    Le château de Lunéville s'est rapidement transformé en lieu de perdition, via cet espace de tentations diverses et variées qu'est... la boutique ! Fort heureusement, nous avons réussi à nous en tenir à quelques flyers (gratuits mais très enrichissants) et un petit livre récemment paru sur l'histoire du château, qui a rejoint notre collection d'ouvrages sur Émilie, ses contemporains, et les lieux qu'elle a fréquentés. Si notre sac est revenu chargé ce jour-là, c'est surtout en raison des nombreux cadeaux offerts par Jane Austen lost in France, qui nous gâte décidément beaucoup trop : un intégral de Viviane Moore, le récent et déjà célèbre Libraire de Wingtown, une biographie des sœurs Brontë, ainsi que de nombreux paquets de thé Mariage Frères. Ayant décidé de poursuivre le circuit des châteaux d’Émilie et Voltaire, Jane Austen lost in France est allée jusqu'à Ferney, d'où elle nous a rapporté ces nombreux goodies voltairiens (la boutique et ses tentations, encore et toujours...).



 
 
    Enfin, notre adore cousinette, alias The British Countess, a commandé auprès d'une artiste ce marque-page à notre effigie (avec un côté creepy en diable, façon Edgard Poe, isn't ?), dans un noir et blanc totalement raccord avec la toute dernière théière à avoir rejoint notre collection...
 
 
 
 
 Popote et casseroles :
 

    Cela ne surprendra pas les habitués du blog : les fourneaux ont beaucoup chauffé cet été. A l'instar de Steed et Mrs Peel, nous ne refusons pas un encas entre deux enquêtes, ou quelques toasts pour accompagner un thé de Ceylan. Moins british mais de saison, ce sont les légumes du soleil que nous avons mis à l'honneur en cuisine au cours des deux derniers mois. Nous avons concocté la plus grosse des ratatouilles qu'il eût été donné de voir au Terrier et de nombreuses salades grecques...
 

    Toujours dans les légumes d'été, les courgettes récupérées dans différents jardins familiaux se sont transformées en gratin (recette top secrète de Grand-Mère Rabbit) et en courgettes farcies au fromage aux fines herbes (un plat qu'on avait testé il y a foooort longtemps et dont une première version doit exister sur ce même blog, mais dans nos vieilles archives). Pour rester dans les légumes farcis, une impressionnante récolte d'aubergines a été l'occasion, là aussi, de refaire une recette pas cuisinée depuis plusieurs années : les aubergines à la bonifacienne.



    Enfin, n'oublions pas d'évoquer les nombreux tea times qui ont sucré notre été : belle porcelaine, théières par centaines, tea cake aux graines de carvi (la recette de Jane Eyre) et... des scones! Après la (décevante) recette de Pippa Middleton (oui, son livre de cuisine est vraiment trop beau pour que toutes les recettes soient vraiment satisfaisantes, on le sait, mais on ne résiste pas à ce genre d'ouvrage si bien illustré), nous avons testé la recette hallucinante d'une mamie australienne qui, semble-t-il, a conquis le monde entier (à juste titre). Le tout servi avec de la gelée groseilles/framboises du jardin, que demander de plus ?

 
***
 
    Mais le thé n'est pas le seul breuvage qu'affectionnent nos héros favoris. Comme pour clôturer chaque épisode, nous vous proposons de finir cet article et cet été avec panache, en faisant sauter le bouchon de champagne :


Cheers !

4 commentaires:

  1. "A surfeit of H2O",traduit par "Que d'eau, que d'eau!" mon tout premier épisode des Avengers période Emma Peel, diffusé sur FR3 par l'enthousiaste Alex Taylor en 1991, en VO. Une REVELATION! Je parle d'un temps avant internet et même avant les DVD, pour entendre de l'Anglais il fallait se passer des cassettes des Beatles...

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    1. Amusant, le titre vf a changé depuis.
      Mon premier (et préféré) c'était "le retour des cybernautes".je revois encore Mrs Peel "cybernautisée" par l'infâme Pau Beresford, avançant comme un robot à travers la campagne anglaise !

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  2. J'adore tes billets-récaps ! Thématique élégante, été raffiné et riche... Je croise les doigts pour l'acte II du prix Zadig et te souhaite un merveilleux automne, Pedro !

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    1. Merci Fondant, cela me touche beaucoup que ces articles plaisent :-)
      Deuxième tour du prix Zadig remporté avec succès... la suite dans 15 jours avec le 3ème tour!

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