Four funerals and maybe a wedding (Her Royal Spyness #12), Berkley, 2018 - Editions Robert Laffont, coll. La Bête Noire (trad. de B. Longre), 2023 - Editions France Loisirs, 2024.
Royaume-Uni, 1935. Si seulement Georgie s’était
enfuie avec son grand amour, Darcy O’Mara ! Au lieu de cela, elle doit
maintenant organiser un « petit » mariage, auquel toute la famille
royale sera présente. Mais, d’abord, il lui faut trouver un logement
approprié pour commencer sa nouvelle vie…
Alors que la situation semble désespérée, elle hérite miraculeusement de la propriété de son beau-père. Darcy étant de nouveau en mission, Georgie doit remettre seule le manoir en état, ce qui est loin d’être une chose aisée ! La maison est délabrée, le personnel incompétent, et de mystérieux événements aussi inexplicables que terrifiants commencent à se produire, éveillant ses soupçons. Est-ce de la paranoïa, ou quelqu’un en a-t-il réellement après elle ?
Alors que la situation semble désespérée, elle hérite miraculeusement de la propriété de son beau-père. Darcy étant de nouveau en mission, Georgie doit remettre seule le manoir en état, ce qui est loin d’être une chose aisée ! La maison est délabrée, le personnel incompétent, et de mystérieux événements aussi inexplicables que terrifiants commencent à se produire, éveillant ses soupçons. Est-ce de la paranoïa, ou quelqu’un en a-t-il réellement après elle ?
La nouvelle mission de Georgie : arriver jusqu'à l'autel !
Le douzième tome de la série de cosy crime historique à la croisée de Downton Abbey, The Crown et Agatha Christie.
***
Difficile de ne pas enchaîner directement sur le douzième opus de Son espionne royale après avoir refermé le précédent. Alors que la publication française rattrape progressivement la publication originale de la série, le tome 12 était évidemment attendu comme un tournant dans l'univers créé par Rhys Bowen : Lady Georgiana de Rannoch, aristocrate sans le sou et 35ème dans la liste d'accession au trône britannique, se marie enfin. Le titre s'amuse d'ailleurs d'un clin d’œil évident à l'une des plus célèbres romcom anglaises, renouant en même temps avec la tradition toute cosy mystery des titres en jeux de mots et en références.
Cette fois, ça y est : Georgie va enfin épouser Darcy ! En attendant les festivités, la jeune femme séjourne à Londres chez Zou Zou, qui joue les marraines à la perfection. Entre la confection de sa robe de mariée par Belinda et le trousseau que doit lui acheter sa mère, la jeune femme nage dans le bonheur. Tout serait absolument parfait si Leurs Majestés n'avaient pas suggéré à Georgie d'inviter toutes les têtes couronnées d'Europe, elle qui rêvait d'une union en toute intimité. Mais très vite, la future mariée apprend une nouvelle qui a de quoi lui remonter le moral : Sir Hubert, le second époux de sa mère, lui fait cadeau de sa demeure d'Eynsleigh pour qu'elle puisse s'y installer après la cérémonie. L'ancien beau-père de Georgie, qui l'aimait comme sa propre fille, lui propose d'aller y séjourner afin de faire connaissance avec les domestiques et réfléchir aux aménagements qu'elle souhaite y faire par la suite. Sir Hubert, explorateur fantasque, est en effet à l'étranger pour quelque temps encore et n'est pas sûr de pouvoir rentrer pour le mariage. Aux anges, Georgie se présente aux portes d'Eynsleigh dans l'idée d'y passer quelques jours en temps que future maîtresse de maison. Mais arrivée sur place, c'est un bien triste spectacle qui l'attend : la maison semble à l'abandon et les domestiques se montrent tantôt de mauvaise humeur, tantôt carrément hostiles. Alors que Georgie échappe de peu à une tentative de meurtre, elle réalise que sa présence gêne manifestement la maisonnée. Mais pour quelle raison ? Est-ce que cela aurait à voir avec la silhouette de vieille femme qui ère, la nuit, dans les couloirs du manoir ? Ou avec le trafic auquel se livrent les domestiques avec les produits qui poussent sur le domaine ? Bien décidée à faire toute la lumière sur cette histoire, Georgie se fait aider dans son enquête par son extravagante mère et par son bien-aimé grand-père. Et ils ne seront pas trop de trois pour faire face aux dangers qui les menacent...
On aurait pu croire que ce douzième tome nous raconterait un meurtre en pleine cérémonie de mariage (les couvertures mettant en scène une Georgie prête à rejoindre l'autel, les confusions et les attentes pouvaient être nombreuses), mais il n'en est rien. L'union des deux tourtereaux ne survient qu'en fin de roman, après une affaire qui prend en vérité pour contexte les préparatifs – non pas tellement du mariage lui-même, mais surtout de la future vie de mari et femme de Lady Georgiana et de Darcy. Plus une intrigue au sens premier du terme qu'une enquête à proprement parler, Quatre enterrements et peut-être un mariage se déroule donc dans le manoir qu'occupera le jeune couple une fois leurs vœux échangés, et où séjourne l'héroïne afin de se familiariser avec les lieux.
Pas de mort suspecte (du moins dans un premier temps) pour lancer Georgie dans ses habituelles investigations, donc, mais un ensemble d'événements aussi perturbants qu'étranges dans cette grande maison quasi-vide, allant de la froideur des domestiques à la disparition de certains éléments décoratifs. Le doute plane longtemps quant à la véracité des faits et Georgie elle-même hésite, tergiverse, doute : se trame-t-il véritablement quelque chose au manoir d'Eynsleigh ou se montre-t-elle tout simplement trop suspicieuse ? Si le questionnement occupe presque une trop grande partie du livre, nous laissant parfois longtemps dans l'expectative, l'arrivée progressive de personnages secondaires qu'on adore retrouver permet de ne pas perdre en rythme : la mère de Georgie, son grand-père et même Queenie s'invitent à Eynsleigh pour prêter main forte à la future épouse. Concernant la catastrophique femme de chambre de notre jeune lady, si on s'était réjouit de ne pas la voir de tout le précédent opus, on avoue l'avoir ici retrouvée avec plaisir : Rhys Bowen a fait murir le personnage, ce qui évite de rejouer éternellement les mêmes gags.
On devine rapidement les dessous de l'intrigue et ses ressorts, mais on apprécie de voir le registre se renouveler avec ce tome qui s'éloigne des trames habituelles pour explorer à sa façon le thriller d'ambiance à la Hitchcock. Sans être le meilleur de la saga (Son espionne royale et les douze crimes de Noël tient toujours le haut du panier), Quatre enterrements et peut-être un mariage séduit par ce changement d'atmosphère et par la transition qui a lieu dans la vie de l'héroïne. On espère retrouver un plaisir équivalent dans les prochains opus, une fois que Georgie et Darcy se seront dits oui.
En bref : Un tome de transition qui s'amuse d'une ambiance à la Hitchcock assez inédite et inattendue, mais qui a le mérite d'être rafraîchissante et de renouveler quelque peu l'univers de la série. L'intrigue, si elle est assez transparente, joue cependant à merveille son rôle de lecture cosy, à savourer avec du thé et des scones. Enjoy !
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