lundi 22 juin 2015

Le costume du Mort - Joe Hill

The Heart-shaped box, William Morrow, 2007 - Editions JC Lattès (trad. de V.Rosier), 2008 - Editions Le livre de poche, 2009.

  On ne collectionne pas sans péril des reliques toutes plus étranges les unes que les autres. C’est ce que va apprendre Jude en achetant le dernier costume d’un mort. Soudain, au pied de son lit, derrière une porte, à ses côtés en voiture, grimaçant et assoiffé de vengeance, apparaît l’ancien propriétaire de l’habit. Quelle terrible histoire de son passé cherche-t-il à lui faire payer ? Aux frontières de la folie, une fuite éperdue commence… Terreur et frissons garantis !

"Un conte d’horreur sauvage, hypnotique et diaboliquement pervers. Le Costume du mort sort tout droit de l’enfer…". 
 The New York Times.

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  Recommandé par un catalogue de lecture estivales du Livre de poche il y a de cela quelques années, ce livre a longtemps été sur ma wish-list avant que je ne l'enregistre en e-book sur ma liseuse, et que je ne profite d'un aller et retour en train pour m'y plonger avec frénésie... Petit retour sur l'histoire avant de vous en dire plus...

 Couvertures des éditions originales américaines et de l'édition poche française.

  Judas Coyne, idole vieillissante du rock gothique, a une collection… particulière : un livre de recettes pour cannibales, la corde d’un pendu, ou encore le crâne d’un trépané.. Mais dans sa collection, rien ne vaut sa dernière trouvaille, un article mis en vente sur Internet : Je vendrai le fantôme de mon beau-père au plus offrant… Pour mille dollars, Jude devient le propriétaire d’un costume prétendument hanté par l’esprit de son ancien propriétaire. Ça ne lui fait pas peur. Il est déjà environné de fantômes, un père indigne, les femmes qu’il a abandonnées, les membres de son groupe qu’il a trahis. Alors un de plus ou de moins… Pourtant, ce qu’il reçoit à domicile dans une boîte noire en forme de cœur n’est pas un fantôme pour rire, une créature métaphorique. Mais un vrai. Soudain le mort à qui appartenait le costume est partout : derrière la porte de la chambre de Judas… assis dans sa Mustang… debout devant la fenêtre… sur son grand écran. Il attend, tenant dans sa main décharnée une lame de rasoir pendue au bout d’une chaîne… Judas Coyne tente bien de s'en débarrasser mais il est trop tard, car il découvre alors être la malheureuse victime d'un coup minutieusement bien monté : Ce fantôme est celui de Cradock McDermott, le père d'une ancienne maîtresse récemment retrouvée morte suicidée, ce dont la famille tient Jude pour responsable. La sœur de la défunte, élevée dans les croyances surnaturelles de leur père magnétiseur et radiesthésiste, lui a donc envoyé son fantôme comme vengeance. Commence alors une course-poursuite à travers l'Amérique pour renvoyer cet esprit d'où il vient et lever le voile sur des secrets et mensonges insoupçonnés.

 Couvertures des éditions finlandaise, hongroise et indonésienne.

  Quelle étrange surprise que ce roman! Vraiment, je ne m'attendais pas à ce que l'histoire prenne une telle direction et j'en ai été d'autant plus captivé. Le résumé m'avait laissé entendre une trame très classique et j'imaginais donc une histoire de fantôme presque à l'ancienne, avec huit-clos, parquet qui grince et portes qui claquent. Que nenni : c'est une histoire de fantôme très moderne et marquée d'une culture contemporaine qui sort des sentiers battus. Avec son héro rockeur, l'auteur nous plonge dans un univers de hard rock et de metal hérité des années 80 trashs, une atmosphère totalement inattendue mais utilisée à si bon escient qu'on se laisse convaincre sans mot dire. Parcouru de références musicales (Heart-shaped box, le titre VO, est aussi une chanson de Nirvana), le roman prend qui plus est pour cadre l'Est des Etat-Unis et nous embarque dans un voyage aux allures de road movie moite et étouffant. Et oui, le fantôme voyage, un autre élément totalement inattendu et superbement bien pensé!

  Partant avec sa dernière conquête féminine dans ce road trip sanglant pour remonter la piste du fantôme, le personnage de Jude retourne aussi à ses origines et l'auteur le confronte, sinon à un esprit revenu des morts, à ses propres démons famililaux. Si cette double lecture psychologique se noie un peu dans l'enchaînement de mésaventures horrifiques (voire un peu gores par moment), je me suis laissé happer par ce roman, sursautant au moindre bruit environnant. Best-seller outre-Atlantique, couronné par de nombreux prix, Le costume du mort m'a fortement rappelé ce que j'ai pu entrevoir de Stephen King. Je ne croyais pas si bien dire : faisant quelques recherches pour rédiger cet article, j'ai découvert que Joe Hill n'était autre que le fils du célèbre romancier de l'horreur! 

 Joe Hill et son père, Stephen King.

En bref : Une histoire de fantôme grunge totalement inattendue, menée à un rythme effréné dans une atmosphère moite et dérangeante. Au croisement d'un road movie américain et d'une histoire d'horreur, un thriller fantastique effrayant, quelque peu extrême par moment mais très réussi!

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