Presque ponctuel, une fois encore, pour le bilan saisonnier (moins pour les publications de Noël, cela dit, mais on ne peut décemment pas être toujours bon en tout, pas vrai ?). Alors que l'automne a récemment tiré sa révérence et que l'hiver vient drainer avec elle ses habituels parfums de marrons glacés et de sucre d'orge, venons ensemble nous rappeler ces derniers mois aux teintes mordorées et aux tapis de feuilles couleur sépia. Pendant que notre électricien s'afférait à tirer des fils et faire passer des câbles dans les cloisons de notre nouveau Terrier, nous, on est allé se promener.
Escapades :
On a entamé l'automne avec encore de belles randonnées à vélo, parce que le bien nommé "été indien" nous invitait à prolonger un peu nos loisirs estivaux. Les températures n'étaient plus les mêmes, mais passés les cinq premiers kilomètres, on n'y sentais plus rien (nos doigts non plus, d'ailleurs...). On n'a cependant pas pu poursuivre au-delà de la mi-octobre, la météo devenant de moins en moins encourageante. On a donc troqué les roues contre la marche afin d'arpenter la campagne autour du Terrier...
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Pour Halloween, on a profité de la présence (une tradition) de notre cousine au Terrier pour une grande promenade photographique à Auberive, village perdu dans les tréfonds du département (celui-là même perdu dans les tréfonds du pays), dont on avait gardé de très bons souvenirs d'enfance. Une ancienne abbaye y accueillait alors un festival de musique celtique plutôt qualitatif (mais la mémoire étant par essence trompeuse, il n'est pas impossible qu'on se fourvoie complètement) ainsi que des classes vertes pour les établissements scolaires. Les lieux sont restés figés dans quelque chose d'étrange et de charmant à la fois, l'endroit résumant à lui seul ce que peut être l'image d’Épinal du parfait village d'Halloween. Jugez plutôt :
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Après ces promenades au grand air, on a décidé de rejoindre la capitale pour aller voir le musical du Fantôme de l'opéra au Théâtre Antoine. Pas le célèbre spectacle d'Andrew Lloyd Webber (malheureusement), mais une tout nouvelle création originale (malheureusement) française (malheureusement – bon, d'accord, on arrête). Si l'écrin du Théâtre Antoine était particulièrement enchanteur et l'ambiance dans la salle, tout à fait réussie, on doit bien admettre avoir été très déçu du résultat, dont on vous parle ICI. De quoi nous donner envie de traverser la Manche pour aller voir le seul, le vrai, l'unique Fantôme qui mérite de monter sur les planches.
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Achats & acquisitions :
Étonnamment peu d'achats livresques cette saison, mais c'est surtout parce qu'on est contraint de racheter plusieurs de nos livres. Oui, vous avez bien lu : racheter. Pourquoi ? Pas pour le seul et unique plaisir d'avoir plusieurs exemplaires du même bouquin sur nos étagères (ça aurait pu, et d'ailleurs, ça nous est déjà arrivé), mais pour remplacer de nombreux livres que nous n'avons pas pu sauver du pire de nos ennemis : la moisissure. Nous avons en effet découvert en quittant notre ancien terrier que celui-là avait été attaqué par l'humidité. Bien qu'on était persuadé d'avoir mis en carton des livres sains, des moisissures probablement invisibles au moment du déménagement on continué de proliférer dans les cartons. Aussi, depuis quelques semaines, le vinaigre blanc est devenu notre meilleur ami. Malheureusement, certains livres, irrécupérables, ont du partir à la benne une fois un remplaçant (r)acheté, ce qui explique qu'on n'ait que peu investi dans les nouveautés.
Cela étant, parmi les inédits qui ont rejoint le Terrier, il y a évidemment le Frankenstein illustré par Mina Lima, sorti tout récemment et à côté duquel on ne serait passé pour rien au monde. Dans les poches parus ces dernières semaines, on a craqué pour L'énigme de Turnglass, roman à énigme en deux parties, imprimé tête-bêche, et The house of windows, dont l'esthétique très MichaelMcDowellLike nous tentait depuis un moment. Pour ce qui est des classiques, on s'est offert deux opus des Mondes de Chrestomanci, célèbre cycle de littérature jeunesse que nous n'avions pas réussi à lire enfant, mais qu'on a hâte de redécouvrir aujourd'hui !
Popotes et casseroles :
Le bon côté d'avoir du monde à dîner, c'est qu'on met les petits plats dans les grands et qu'on se permet de prendre un peu plus de temps que d'habitude aux fourneaux. On a toujours aimé cuisiné – et d'ailleurs, on aime toujours autant – mais le rythme très intensif qu'on connait depuis quelques années réduit de beaucoup le temps qu'on aimerait prendre en cuisine pour, à nouveau, s'amuser avec des recettes un peu plus élaborées.
Cela fait donc autant de temps qu'on fait et refait les mêmes classiques qui, même s'ils demandent parfois quelques heures, sont suffisamment entrés dans nos habitudes pour qu'on parvienne à les faire plutôt rapidement. On a donc remis la main à la pâte pour la tourte au cheddar et aux courgettes de Jamie Oliver, mais aussi nos célèbres lasagnes butternut, épinards et mozzarella. Toujours du côté des courges (parce que c'est la saison et qu'on adore ça, il suffit de faire un tour sur tous les articles automnaux de ces treize dernières années pour le voir), on a aussi recuisiné le gratin de butternut (à défaut de buttercup) au cheddar (oui, le cheddar aussi, on aime beaucoup).
Avec l'automne est venue l'envie de cuisiner les légumes anciens et de tester une nouveauté qui nous tentait depuis un moment : le clapshot, traditionnelle purée irlandaise de pommes de terre et de rutabagas. Pour un coup d'essai, c'était un coup de maître (en même temps, quoi de plus simple qu'une purée?) : on a refait la recette au moins deux ou trois fois depuis. Toujours dans les délices de saison : on a célébré Halloween autour d'un goûter home made de carrot cake (THE best recette ever, évidemment) accompagné d'un pumpkin spice latte maison.
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Bricoles et fariboles :
Manque de temps / course dans fin / burnout – bref, toujours les mêmes excuses pour si peu alimenter cette rubrique. Fort heureusement, la traditionnel colis de saison de Pouchky/Ficelle sauve notre honneur (bien qu'un peu maigre : on aurait adoré lui envoyer la créature de Frankenstein en kit, à reconstruire façon paper doll, pour la forme). Néanmoins, ce superbe mug fantôme et cette bougie citrouille (pas mûre ?) ont compensé notre manque de fantaisie. Le tout livré avec une tisane de sorcière et deux romans sur la thématique de Frankenstein, pour faire bonne mesure avec notre thème du moment.
Great News :
Au printemps dernier, nous vous avons parlé de la dernière création de nos loustics au travail : Heurs et malheurs de l'étrange famille Dyscornu, à la fois lecture interactive, album jeunesse et exposition explorant les thématiques croisées de la famille et des différentes formes de monstruosité. En attendant la sortie du livre sur les librairies en ligne, nous avons été invités à présenter le projet au cours d'un gigantesque colloque organisé à Saint-Étienne. Notre intervention a fait salle comble et a rencontré un vif succès. On espère que ce n'est que le début (notre petit doigt nous le confirme)...
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Voilà pour cet automne au Terrier, entre la poussière des travaux et les spores des livres morts d'avoir été trop confinés. On se presse de mettre le point final à ce bilan saisonnier pour, enfin, entrer pleinement dans la période des fêtes, qui ne nous a pas attendu pour commencer...

































