vendredi 29 janvier 2016

La baronne meurt à cinq heures (Voltaire mène l'enquête #1) - Frédéric Lenormand

Editions J.C.Lattès, 2011 - Editions du Masque, 2012 - Editions Le livre de poche, 2013.

  Le bien-être de Voltaire est menacé. On a retrouvé sa protectrice, la baronne de Fontaine-Martel, assassinée dans son lit, et pour l’heure aucun suspect. S’il ne veut pas se retrouver à la rue en ce froid février 1733 (ou pire, à la Bastille !), il lui faut faire preuve de ressources et retrouver le criminel avant que celui-ci n’aille s’en prendre à d’autres honnêtes gens, lui par exemple… Heureusement, de ressources, Voltaire n’en manque pas. Car il sera bientôt rejoint par Émilie du Châtelet ! Brillante femme de sciences, enceinte jusqu’au cou, elle va l’accompagner dans son enquête, résolvant plus d’une énigme. Mais leur mission n’est pas sans dangers : il leur faudra affronter de redoutables héritières en jupons, des abbés benêts, des airs de flûte assassins, des codes mystérieux, et un lieutenant-général de police qui guette la première occasion d’embastillonner notre philosophe…

  Un roman historique à la fois rigoureux et très amusant, qui répond avec brio aux engouements du public : Frédéric Lenormand a un ton et une plume qui donnent aux personnages une répartie et une vivacité rares. Après le succès des 16 volumes du Juge Ti, la réputation de l'auteur n'est plus à faire...

***

"A petit homme, petit bagage, mais à grand esprit, grande bibliothèque."

 Edition France Loisirs, édition au livre de poche et édition du Masque.

  Voilà quelques temps déjà que cette série policière française me faisait de l’œil. Polar historique, ok, mais avec Voltaire reconverti en enquêteur, là, il y a matière à retenir l'attention, surtout que le philosophe a passé une partie de sa vie non loin de chez moi, au château de la renommée Emilie du Châtelet. Alors quand en plus l'ouvrage est écrit par un nom mainte fois primé de la littérature policière française, on y va presque les yeux fermés...

"Il allait falloir beaucoup prier si l'on voulait éviter à la défunte de bouillir dans les enfers qui l'attendaient comme une marmite son lot de moules."

  Et on a raison! En tout cas, ce le fut pour moi : La baronne meurt à cinq heures est un bijou d'humour classieux et irrévérencieux, doublé d'une enquête drôle à l'excès noyée, jusqu'au cou dans le savoureux siècle des Lumières. On y découvre, ou redécouvre, plutôt, un Voltaire intime, plein d'énergie et de gouaille, qui vit surtout en parasite car profite de la générosité de grands protecteurs qui acceptent de l'héberger. En échange? L'homme de Lettres, d'autant plus prisé que ses pensées et écrits font scandale, fait à chaque fois de la maison de son hôte le nouveau salon à la mode. Mais quand sa dernière bienfaitrice est retrouvée à la fois poignardée, étouffée, empoisonnée et étranglée, là, le grandiloquent philosophe se trouve en mauvaise posture. Le commissaire de police Herault, qui cherche par tous les moyens à embastillonner Voltaire, use cependant de la situation : surchargé de travail face aux crimes qui pullulent dans Paris, il n'a que peu de temps à consacrer à ce meurtre et charge Voltaire de mener l'enquête, avec la menace d'un l'emprisonnement s'il échoue. Notre penseur se trouve alors dans une étrange affaire d'héritage : les successeurs potentiels affluent au rythme des nombreux (faux) testaments, et des secrets inavouables de la défunte...

"-Ne soyons pas manichéens, objecta Emilie, nulle chose ne serait être toute blanche ou toute noire.
-Certes, dit le philosophe. Il y a aussi des choses toutes grises."

Voltaire, philosophe et enquêteur?

"C'était une sorte de moment où l'on regrette de ne pouvoir faire appel au dieu des chrétiens parce qu'on a le malheur de penser par soi-même."

  Trépident, truculent, et en même temps d'une grande finesse dans la narration et les dialogues, ce roman est vraiment une excellente surprise! L'écriture de F.Lenormand est à la fois classieuse et farfelue, désuète juste qu'il faut mais jamais ennuyeuse. A grand renfort de périphrases tordantes et tortueuses pour narrer les scènes les plus cocasses, l'auteur provoque le fou-rire sans jamais faire tomber son histoire dans la farce trop appuyée, mais plutôt le pastiche léger. L'intrigue policière est bien ficelée quoi que très classique, avec un petit côté british qui ne serait pas sans évoquer un whodunit à la Agatha Christie, avec son lot de morts, de testaments trafiqués et de légataires assassins. Aussi, bien que l'enquête s'offre parfois quelques ellipses ou raccourcis, on ne s'en formalise pas, tant on est pris dans le bouillonnement du XVIIIème siècle et la gouaille de la narration.

"L'argent corrompt plus vite que les sentiments, c'est pour cela qu'on l'a inventé."

 Emilie, marquise du Châtelet.

"Emilie s'interposa. Avec sa robe couverte de pompons, on aurait dit une belette mécontente passant la tête à travers un buisson de roses."

  J'ai ri à plusieurs reprises, et parfois même à gorge déployée! Aussi grâce au tandem d'enquêteurs et à leurs savoureux échanges : aux côtés de Voltaire, F.Lenormand place une alliée de choix en Madame la Marquise du Chatelet, la célèbre Divine Emilie. Une personnalité connue pour être la première femme de sciences française, et pour laquelle je me suis vu naître une fascination depuis quelques années. Téméraire, audacieuse et affranchie, cette physicienne et aussi femme de lettres unique en son genre est probablement LA femme qui révéla Voltaire : c'est elle qui fit de lui le philosophe qu'il devint, avant même le début de leur liaison. Intervenant ici sur un pied d'égalité malgré la différence de sexe, tous deux régalent le lecteurs.

"L'abbé le fit asseoir dans son fauteuil, Voltaire parut vouloir y installer son agonie. Mme du Châtelet fulminait.
-Levez vous donc! Vous finirez par laisser votre nom à ce meuble! 
-Cela sera toujours mieux qu'un bourdalou!"

18th century

"Tous les charognards le savent : il convient de se repaître en silence, faute de quoi on alerte des carnassiers plus gros que soi."

En bref : Ce polar historique plein d'humour, entre classicisme et courant novateur, est un savoureux whodunit à la française façon siècle des Lumières. Pétillant et truculent, on en redemande!


"On estime que les hommes illustres appartiennent à tout le monde, c'est inexact : ils appartiennent à chacun, et tous ceux qui ont une opinion à leur sujet s'indignent de voir que vous n'avez pas la même qu'eux. Vous leur volez leurs certitudes, une chose à laquelle on tient davantage qu'à son libre arbitre."

Et pour aller plus loin...

mercredi 13 janvier 2016

Le printemps des enfants perdus - Béatrice Egémar

Editions Presse de la Cité (collection "Terre de France"), 2013 - Editions France Loisirs, 2014 - Editions Point (collection "grand roman").

  Artistes, femmes du monde, élégants de la capitale, tous prisent la parfumerie de Manon Dupré, rue Saint-Honoré. En 1750, l'usage est de se parfumer quotidiennement de la tête aux pieds et jusqu'aux accessoires. Une coquetterie venue droit de Versailles. Pourtant, en ce mois de mai, ce ne sont pas les senteurs mais une rumeur qui court les rues de Paris, une rumeur folle de trafic d'enfants. Lorsque deux jeunes garçons de son entourage, à leur tour, disparaissent, Manon, la jeune et belle parfumeuse, s'inquiète. Trop affectée pour attendre leur hypothétique retour, trop maligne pour n'y voir qu'une simple coïncidence, trop intriguée aussi, elle se lance tous sens affûtés à leur recherche. 
  Une quête et un compte à rebours qui la mèneront dans le milieu, impopulaire et corrompu, de la police de Louis XV...

  Parfums et onguents sont au coeur de l'univers de Manon, Parisienne et parfumeuse, qui plonge son nez dans les affaires sulfureuses sous le règne de Louis XV, en plein XVIIIe siècle.

*** 

  Voilà un moment déjà que j'avais repéré ce livre lorsque Mum Rabbit (qui me gâte décidément trop et me connait décidément trop bien) me l'a offert pour les fêtes. Ni une ni deux, je me plongeais dans cette histoire mêlant siècle des Lumières, parfumerie, et meurtres : une décoction qui m'évoquait des relents du Parfum de Patrick Suskind et des Orangers de Versailles d'Annie Pietri. 


  L'intrigue nous entraîne au cœur du Paris de 1750, dans le milieu des gantiers-parfumeurs, art délicat que maîtrise impeccablement la jeune Manon, véritable "nez" qui créé les onguents et baumes qui font le succès de l'entreprise et de la boutique familiale. Mais cette jeune héroïne et son milieu artisanale raffiné servent surtout de point de départ pour nous plonger dans l'un des faits-divers des plus sombres du XVIIIème et habilement étouffé par la Justice : La Marche Rouge. Ou plutôt, les événements à l'origine de la Marche Rouge, ce violent mouvement de révoltes du peuple parisien à l'encontre des forces de polices, qu'on accusait d'enlèvement d'enfants. Le moi de Mai 1750 fut en effet marqué par de nombreuses disparitions et kidnapping, dont on imputait la faute à quelques hauts placés de la Police de la capitale. Après la disparition de son jeune apprenti, Manon part à sa recherche à travers les rues où la colère des parents endeuillés gonfle jusqu'à l'éclatement...

Le Paris Tumultueux du XVIIIème, tel que présenté dans le film Le parfum et décrit par B.Egémar.


  Verdict? Je ne reprocherai qu'une seule chose à ce roman, dont le bémol est d'être écrit dans un style qui rappellera parfois trop un roman jeunesse. En effet, Béatrice Egémar, issue de cette littérature, signe ici son premier ouvrage destiné aux adultes et l'écriture, si elle reste impeccable, est encore marquée par la fluidité et la simplicité ( comment dire? la ... "rondeur") d'un texte visant un jeune lectorat. Pour autant, cette première constatation, si elle m'a sauté aux yeux, a vite cédé le pas à bien des qualités.

 Gravure publicitaire d'un parfumeur du XVIIIème et flacon de parfum de l'époque.


  En effet, j'applaudis la restitution historique. Celle qui se situe tout d'abord dans les petits détails du quotidien, ceux que l'on croirait infimes mais qui donnent toute leur véracité à une scène : termes de mode, habitudes culinaires (aaaahhhh!) du XVIIIème, ou même le passionnant milieu de la parfumerie comme point de départ (sujet qu'elle apprécie assez pour lui avoir consacré la saga historique de littérature jeunesse Un parfum d'Histoire), tout nous immerge par petites touches raffinées dans la réalité quotidienne du siècle des Lumières. 

Scène d'achats dans la parfumerie du film Le parfum, reconstituée en musée.


  Mais surtout, ce qui m'a le plus fasciné dans ce roman, c'est la vivante façon de nous raconter les émeutes. Béatrice Egémar restitue avec fougue cette colère des familles endeuillées et du peuple parisien, que l'on sent monter, gonfler dans les premiers chapitres, jusqu'à l'explosion en véritable et révoltes. Les passages où Manon se retrouve prise dans les échauffourées sanglantes où planent horreur et violence nous captivent jusqu'à nous couper le souffle, comme si nous étions nous aussi bloqué dans le labyrinthe des mutineries.  Aussi, le ton global du récit restant très délicat, j'ai d'autant plus apprécié la confrontation des deux univers : l'atmosphère classieuse et précieuse de la parfumerie, de la beauté et du monde de la noblesse, face au milieu sombre des trafic d'enfants, des bouges insalubres et au caractère sulfureux de certains personnages.

 Cave à parfums au Siècle des Lumières :
 une véritable banque d'odeurs à mélanger pour créer de nouvelles fragrances.

En bref: Un polar historique qui, s'il est emprunt d'un style encore très marqué "jeunesse", aura le mérite d'être par-là même accessible aux lecteurs adolescent. Mais surtout, l'intrigue se rattrape par l'évocation réussie d'un fait-divers sulfureux et violent, que l'auteure confronte merveilleusement bien au caractère précieux du monde de la parfumerie et du siècle des Lumières. On attend donc quand même la suite avec impatience, puisqu'un second opus est prévu pour 2016!


Pour aller plus loin...

dimanche 10 janvier 2016

After Christmas... Bilan


  Avec un petit retard, je viens ici clore les festivités Poudlardiennes et Potteriennes de ce Noël 2015. Comment? En faisant un bilan des paquets reçus sous le sapin (ou après, pour ceux arrivés au fur et à mesure ou offerts tardivement) et aussi de ma participation au challenge de MyaRosa!


  Côté cadeaux en famille, nous avons fait vraiment très très simple cette année. C'est souvent le cas, mais parce que nous avons conscience que la vie est chère pour tout le monde, et que ce n'est pas forcément les gros cadeaux qui font les grandes joies, nous aimons surtout à nous faire des présents symboliques ou anecdotiques. Le plaisir est le même, si ce n'est plus touchant encore...


  De la part de Mum Rabbit, j'ai eu droit à ces deux superbes caisses anciennes : l'une de margarine et l'autre pour du cacao. Nous les avions retrouvées sur le grenier de mes grands-parents, en très mauvais état, et je voulais absolument les restaurer pour les utiliser dans ma cuisine! la première fait réellement très industrielle et doit dater des années 30 ou 40 et l'autre, beaucoup plus ancienne, est d'origine américaine et date des années 1910, probablement rapportée par les soldats américains que mes arrières grands-parents avaient cachés pendant la guerre. J'ai eu la joie de les redécouvrir au pied du sapin, entièrement rénovées et utilisables pour ma cuisine d'inspiration vintage. Petit détail amusant, la seconde était remplis de chaussettes de ski (idéales pour pédaler par temps froid), de mon péché mignon de café vanillé, d'un coffret twinings Earl-Grey et d'huiles essentielles pour la maison. Oh, et le petit clin d’œil, ce tout mignon lapin en porcelaine. 
  Ma grand-mère, qui se désolait de ne pas me voir finir les chocolats offerts tous les ans, a eu l'excellente idée de m'offrir des fruits secs, dont je raffole encore plus que des bonbons...







  Parce que Mum Rabbit me gâte trop, il ne lui fallut pas longtemps pour remettre le couvert, en m'offrant un roman dont elle appris après coup qu'il me faisait de l’œil depuis un moment : Le printemps des enfants perdus, et des moules à mini-kugelhoff (ou mini-savarin si l'on en croit l'étiquette du magasin, ou mini-pudding si l'on en croit l'emballage) que je convoitais depuis quelques temps. Daddy, de son côté, a flashé sur ce livre de recettes magnifiquement illustré inspiré du Tour du Monde en 80 jours, se doutant que je serai emballé par ces gourmandises littéraires.






  De la part d'une adorable collègue de travail (avec qui nous échangeons recettes, petits plats et thés), j'ai eu droit, avant les fêtes, à mon petit sac de cadeaux : du thés de Noel et un Easter tea de chez Damann, une Choue (bière locale des plus savoureuses, parce que, oui, j'aime les bulles) et un verre de coca zéro, petit clin d’œil parce qu'elle connait ma dépendance à cette boisson ^^.


  De la part de ma Clochette, que j'ai pu retrouver à l'occasion d'une journée vintage et bohème comme nous les aimons, un magnifique livre pop-up de Peter-Pan, ainsi que cette figurine vintage de 1968, chinée à un vide-grenier. Une pochette décorée de logos des éditions Cherleston, un coffret ancien magnifique, et un thé poire-vanille du Bon Marché, juste délicieux...


  Et maintenant que la saison des fêtes est terminée, j'ai fait disparaître mon plafond flottant à la Poudlard et desservi ma table de Grifondor. Mes cierges volants sont rangés, mon ciel étoilé s'est effacé... Mais je suis déjà en pleine réflexion quant à la thématique de mon prochain Noël et les lectures à prévoir pour les festivités hivernales de 2016! Car je compte bien remettre le couvert avec le challenge Christmas time chez MyaRosa! J'ai rejoins l'édition 2015 un peu tardivement, ce qui explique le peu d'articles rattachés au challenge. Néanmoins, je remercie infiniment Mya pour ce réjouissant événement, qui nous a tous réunis autour de nos lectures et loisirs de Noël, et nous a offert de nombreuses découvertes dans une ambiance très chaleureuse. Aussi, je ne regrette pas ma petite participation, et cela m'a conforté pour l'an prochain, où je tâcherai de m'organiser à l'avance afin d'y prendre part davantage!

  En bref? Vivement Noël 2016! =D 

 

vendredi 1 janvier 2016

Alfie Bloom et l'héritage du druide (Alfie Bloom #1) - Gabrielle Kent

Alfie Bloom and the secret of Hexbridge Castle (Alfie Bloom #), Scholastic, 2015  - Editions Michel Lafon (trad. de C.Laumonier), 2015.



  Alfie Bloom est un garçon ordinaire, jusqu’au jour où il reçoit un héritage inattendu : un château ! Et pas n’importe lequel, le château d’Hexbridge, un endroit bizarre où les majordomes ont de bien étranges pouvoirs et où les peaux d’ours peuvent voler. Le garçon y découvre bien vite que les circonstances de sa naissance font de lui l’unique gardien d’une magie vieille de plusieurs siècles. Avec l’aide de ses cousins, Maddie et Robin, il devra tout faire pour la contrôler et la protéger des forces obscures qui veulent s’en emparer.



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   Proposé en partenariat par les éditions Michel Lafon, cet ouvrage a de suite retenu mon attention par sa couverture très alléchante et prometteuse. Petit retour dur l'histoire avant de vous en dire plus...


Gabrielle Kent entourée de ses personnages.

  Alfie, jeune garçon d'une dizaine d'années vit seul avec son père inventeur sans le sou depuis la mort de sa mère. Malmené par les fortes têtes de sa classe, issu d'un milieu très modeste, simple et drôle, Alfie est l'enfant banal parmi tant d'autres. Jusqu'au jour où son chat lui amène un étrange courrier : l'enfant a hérité une fortune et un énorme château d'un dénommé Orin, un druide ayant vécu plusieurs siècles auparavant! Caspian Bone, le notaire chargé d'assurer les formalités, lui apprend qu'il a de plus hérité de nombreux pouvoirs magiques, qu'il apprendra à maîtriser en grandissant. Si toutes ces nouvelles sont presque trop fantastiques pour être vraies, Alfie est obligé d'y croire : Caspian Bone lui-même peut se changer en oiseau, et son père semble accorder du crédit à toute cette affaire comme s'il en savait plus qu'il le prétend... Voilà donc Alfie et son père qui s'installent dans l'immense château d'Orin, situé à Hexbridge, petit bourg d'où est originaire leur famille et où vivent encore ses cousins. Avec eux, il se lance dans l'exploration du fort, qui cache plus d'une surprise... Mais parallèlement, de nombreux mystères semblent naître autour du jeune garçon : Quelle créature s'attaque aux troupeaux de moutons du village? Et quel est le but poursuivi par les deux horribles directrices de l'école d'Hexbridge? Elles semblent effectivement un peu trop intéressées par Alfie et son château... 

 Fan art des personnages (source : devian Art)

  Premier roman d'une créatrice de jeux vidéos d'abord designer puis directrice de la section jeux vidéos d'une université britannique, Alfie Bloom est une excellente surprise! En effet, cette histoire s'inscrit à merveille dans la veine lancée par J.K.Rowling ( mais attention, sans pour autant emprunter un schéma similaire d'école de sorcellerie comme dans Charlie Bone ) et nous sert une intrigue pleine de rebondissemenst dans un univers fantastique riche et inventif. Cet univers, d'ailleurs, semble influencé des meilleures références de la littérature jeunesse classique : par exemple, la peau d'Ours douée de magie qui s'anime et s'envole au-dessus de Londres est digne d'un roman de Mary Norton ou d'un tome de Narnia, de même que ces deux horribles directrices évoquent nécessairement la Mlle Legourdin de Roald Dahl dans Matilda, jusqu'à certaines scènes qui sonnent presque comme un hommage.

 Le bureau des directrices et la cour du château, concept arts officiels pour Alfie Bloom par Max Bowman.

  Le rythme est linéaire, bien construit, et on entre petit à petit dans la magie et ses éléments paranormaux impeccablement dosés, sans oublier les énigmes qui se multiplient. Entre les découvertes en point d'interrogation dans les couloirs du château; les événements surnaturels qui surviennent au village, et les nombreuses péripéties, on pense en effet à la construction d'un jeu vidéo dont l'auteure maîtrise les codes de par sa profession, mais avec une narration réussie en plus. Ajoutez à cela des personnages plein de malice animés de l'impétuosité de l'enfance, et le résultat est des plus réjouissants!

 Caspian Bone et les deux horribles directrices, par Max Bowman.

  En bref : Un premier tome très prometteur qui donne envie de lire la suite. Magie, fantaisie, héros malicieux... Les inspirations classiques se marient ici fort bien aux rebondissements dignes d'un jeu vidéo. A découvrir!
  Un grand merci à Michel Lafon pour cette découverte!