dimanche 30 décembre 2012

16 Lunes (Le livre des Lunes / Sublimes créatures #1) - K.Garcia & M.Stohl

Beautiful Creatures (The Caster Chronicles series #1), Little, Brown, and company, 2009 - Éditions Hachette (collection Blackmoon), 2010 - Éditions le livre de poche jeunesse, 2011.


J’ai longtemps rêvé de cette fille. Elle apparaissait dans un cauchemar où, malgré tous mes efforts, elle tombait sans que je ne puisse la sauver. Je me savais lié à elle d’une façon particulière. Et puis un jour, elle est arrivée en chair et en os au lycée de Gatlin, notre petite bourgade du Sud des Etats-Unis. Elle était belle et mystérieuse. Si j’avais su qu’en même temps que cette fille surgirait aussi une malédiction... J’étais éperdument amoureux, mais cet amour était perdu d’avance.



  Comme le temps passe vite! Annoncé dans mes lectures d'Halloween, voilà seulement que je termine ce roman pour m'attaquer à des intrigues disons plus... hivernales! Mieux vaut tard que jamais car ce livre mérite tout de même qu'un petit article lui soit consacré! 
  Comme je l'avais dit à l'occasion de mon "post automnal", j'ai croisé pour la première fois ce roman alors qu'il venait de sortir en grand format : couverture accrocheuse certes, mais titre et maison d'édition obligent, je craignais qu'il ne s'agisse que d'une énième relecture du mythe des bêbêtes à crocs dans la veine de Fascination, versant Loup-Garou cette fois-ci (compte-tenu de l'allusion aux Lunes). Mais le résumé indiquait tout autre chose et je me promis alors de m'y pencher à l'occasion, ne dédaignant pas -comme chacun sait- le genre bit-lit, et acceptant parfois de me laisser convaincre par quelques uns de ses rejetons pas toujours ratés (il faut le reconnaître!). Me fiant au succès qu'il a rencontré auprès du lectorat young adult et à la bande-annonce réussie de l'adaptation cinématographique prochaine (sous le titre Sublimes créatures), je me suis lancé dans sa lecture le mois dernier et en sors globalement satisfait.

Book Trailers officiels, réalisés à l'occasion de la sortie du livre en éditions originale grand format et poche.
La première est un peu fade mais je trouve les deux autres très accrocheuses et vraiment fidèle à l'ambiance du roman!

  Petit retour sur le synopsis, histoire d'en dire un peu plus que la 4ème de couverture (dont la tonalité très mièvre visait certainement à épingler les lecteurs de Twilight - hihi!-): 
  Ethan Wate est un jeune lycéen de 16 ans résidant à Gatlin, ville située au cœur de la Caroline du Sud. Orphelin de mère depuis quelques temps, le jeune garçon vit aujourd'hui avec un père dépressif et la gouvernante de la maison, Amma, qui l'aime et s'occupe de lui comme de son propre fils. Discret et passionné de lecture, Ethan n'en est pas moins grand sportif et basketteur émérite ; cependant, il reste globalement "en marge" de cette jeunesse populaire, dorée et très "comme il faut", représentative de la ville. Le jour de la rentrée des classe, le quotidien jusque là paisible et sans histoire de Gatlin est bouleversé par l'arrivée d'une nouvelle élève, belle et mystérieuse, secrète et renfermée: Lena Duchannes, nièce de "ce vieux fou de Ravenwood", vieil original qui vit reclus dans les tours de son terrifiant manoir. Dès qu'il la voit, Ethan se sent lié à la jeune fille par une force invisible : il le sait, il le sent, elle est celle qui hante ses cauchemars et ses rêves depuis de nombreuses années. Ses impressions se renforcent lorsque les deux adolescents découvrent qu'ils peuvent communiquer par la pensée, signe mystérieux mais évident du lien qui les unit. Peu à peu, d'autres phénomènes encore plus étranges se manifestent en présence de la jeune fille, qui s'attire les foudres de la population guindée de Gatlin : pointée du doigt et perçue comme une sorcière au vu des légendes qui entourent son histoire familiale, Lena est rejetée de tous. Seul Ethan recherche son amitié, de plus en plus attiré qu'il est par l'adolescente. Alors qu'une profonde amitié se noue entre eux, elle finit par lui révéler son secret : issue d'une longue lignée d' "enchanteurs", Lena possède des pouvoirs magiques qu'elle penne encore à contrôler, d'autant plus qu'elle est la victime d'une curieuse malédiction. En effet, à son seizième anniversaire, elle sera choisie par les forces du bien ou du mal, "Appel" qui fera d'elle un enchanteur de la Lumière ou une créature des ténèbres pour le reste de son existence...
  Alors que leur amitié se mue peu à peu en amour, Lena et Ethan, guidé par un mystérieux et ancien camée, se lancent dans une course contre le temps pour déjouer la malédiction. Très vite, il découvrent que leur histoire ne dépend pas du simple hasard mais que leurs deux familles sont liées par de nombreux secrets, et que leur destinée commune est écrite depuis bien longtemps...

Les paysages si particuliers de la Caroline du Sud, dont l'atmosphère exotique parcourt le roman de bout en bout...

  Même si l'intrigue de base peut évoquer un Twilight où les rôles masculins et féminins seraient inversés, on est au final bien loin de l'univers de S.Meyer. Tout d'abord, l'intrigue nous plonge dans l'atmosphère moite et mystérieuse du Sud des Etats-Unis, au coeur de ses bayous, de son passé colonial et de ses traditions empruntes de magie vaudou et de superstitions. Traversé par de parfum exotique d'un bout à l'autre et par des références historiques qui ajoutent de l'épaisseur, 16 Lunes parvient donc à se distancer de son cousin vampirique en revendiquant son appartenance au genre "southern gothic", notamment via de nombreuses références littéraire clefs (Harper Lee en tête de liste). On notera au passage quelques petits clins d’œil amusant des auteures à certaines scènes ou éléments clefs de la saga Fascination, gentiment tournée en dérision pour l'occasion.

Bien que n'existant pas "réellement", voici la carte "officielle" de Gatlin : Pour ceux qui voudront s'immerger un peu plus dans l'histoire ;-)
(cliquer sur l'image pour l'agrandir)

  Exit les vampires, donc, et bonjour la Magie. Si la sorcellerie a également eu sa part avec Harry Potter, 16 Lunes prend là encore un tournant différent dans l'exploitation de ce thème déjà maintes fois mis en scène. Bien sûr, les ressorts utilisés rappellent des schémas narratifs assez courants dans la fiction fantastique (familles ancestrales, manoir terrifiant, malédiction, etc...), mais le tout étant savamment agencé, ne cherchant qu'à divertir le lecteur, et ne prétextant en aucun révolutionner le monde du livre, je suis sorti enjoué de ma lecture. J'ai donc passé un moment agréable en compagnie de 16 Lunes: la galerie des protagonistes est plutôt bien imaginée (notamment l'oncle de Lena, gentleman du Sud ambivalent à souhaits, ou encore la gouvernante Amma et ses croyances populaires), et le scénario est globalement bien construit, les auteures ne laissant pas une minute de repos au lecteur et se jouant de lui au rythme de nombreux rebondissements.

 Couvertures des éditions originale américaine, allemande, bulgare,
serbe, italienne,
et thaïlandaise.

J'ai particulièrement aimé les références à la Guerre de Sécession, partie de l'Histoire américaine qui m'a toujours énormément intéressé et qui est utilisée de façon très pertinente dans l'intrigue, nous offrant au passage des flash-back captivants. Oh, et petit coup de cœur pour le Ravenwood Manor : en plus d'avoir le même nom que le manoir hanté du parc Disneyland, la demeure familiale de Lena ne cessait de m'y faire penser, à la fois dans la description du bâtiment et l'histoire de la lignée Ravenwood (je me demande d'ailleurs si, plus qu'une coïncidence, il ne s'agirait pas d'une référence assumée de la part des deux auteures...).

 Ravenswood Manor, à Disneyworld.

En résumé, je sors donc satisfait de cette lecture : Pure divertissement, ce roman évite les écueils du genre et permet de passer un bon moment de détente. J'ai déjà noté le tome 2 sur la liste de mes achats et suis maintenant très impatient de voir ce que donnera l'adaptation au cinéma! =D

Bande-Annonce de Sublimes Créatures.

jeudi 13 décembre 2012

Rose et la maison du magicien (Rose #1) - Holly Webb

Rose, Orchard books, 2009 - Éditions Flammarion, 2011 - Éditions France Loisirs, 2012 - Éditions Flammarion poche, 2013.



Rose quitte son orphelinat pour travailler au service du célèbre magicien, Mr Fountain. Une drôle de vie commence : formules, potions, mais surtout, une maison dans laquelle il se passe des choses étranges. Un jour Rose réalise qu'elle n'est pas une petite fille comme les autres et qu'elle aussi, maîtrise la magie... Alors quand des orphelins disparaissent mystérieusement, Rose n'hésite pas à se servir de ses pouvoirs...



***



  Lorsque ce roman est paru dans les rayonnages français en Mai 2011, sa couverture toute en fraicheur et magie, évoquant quelques univers teintés d'Alice au Pays des Merveilles, a de suite attiré mon attention (vous qui me connaissez maintenant sûrement très bien, vous aurez compris que, lorsqu'il s'agit de couvertures, l'expression "attiré mon attention" signifie en fait chez moi "DONNER ENVIE D'ACHETER"). Mais à cette époque, j'étais encore fort raisonnable et j'ai su me retenir. Quelques temps plus tard, j'ai appris que le roman avait été traduit de l'anglais par...Faustina Fiore! Faustina Fiore, traductrice d'ouvrages pour la jeunesse que j'ai l'immense chance de connaître et qui a publié son premier roman il y a peu, Les oiseaux noirs, chroniqué ici même en Mai dernier. Elle m'a alors littéralement mis le roman entre les mains, me recommandant sa lecture en me le présentant comme une petite fiction fort sympathique.
  A l'heure où le 4ème et dernier tome vient de paraître, petit retour sur ce premier opus...

 Exemple d'orphelinat pour filles sous l'ère victorienne...

  Nous faisons donc connaissance avec Rose, petite fille d'une dizaine d'années élevée au sein de l'orphelinat St Bridget, en plein Londres victorien. Ne connaissant rien de ses origines, Rose ne s'est cependant jamais laissée abattre par les difficultés de l'existence et s'efforce, malgré le quotidien plutôt rude de l'établissement et ses conditions de vie difficiles, de toujours voir le bon côté des choses et soutenir ses camarades. Un beau matin, une dénommée Miss Bridges, gouvernante d'un certain Mr Fountain, se présente à St Bridget dans l'idée d'y trouver une future femme de chambre pour travailler chez son maître. Quelle n'est pas la surprise de Rose de se voir choisie! La fillette quitte donc l'orphelinat et rejoint les gens de maison de Mr Fountain, étrange à bien des égards: mystérieux, secret et distingué, l'homme est avant tout un alchimiste réputé et... un magicien! En même temps qu'elle apprivoise ses nouvelles fonctions de domestique, Rose découvre peu à peu les secrets de  la fantaisiste demeure, animée jusque dans ses moindres recoins par la magie. Une magie qui est familière à la fillette car Rose ne tarde pas à témoigner de dons particuliers elle aussi! Détentrice de pouvoirs étonnamment puissants pour son âge, la petite fille apprend en secret à les utiliser aux côtés du caractériel mais attachant apprenti du magicien, et de Gustavus, son charismatique félin. 
  Mais le quotidien déjà bien extraordinaire de Rose prend bientôt une tournure plus dramatique et dangereuse lorsque des enlèvements d'orphelins défrayent la chronique londonienne; la petite fille apprend alors la disparition de l'une de ses anciennes camarades de St Bridget et décide de mettre ses nouveaux dons à contribution en partant à l'aventure pour retrouver les enfants...

 Exemple d'enfant domestique au XIXème (ne ferait-elle pas une Rose parfaite, avec sa petite robe et son tablier?).
- "This is the Way we Wash our Clothes", François Rivoire, 1887 -

  Destiné à un jeune lectorat, le style ne s'encombre pas de fioritures complexes et de tournures trop recherchées, mais a le mérite de rester accessible tout en étant agréable. En bref: fluide et clair, ce qui permettra même aux réticents de la lecture de ne pas être rebuté par le texte, et ainsi de s'offrir une plongée dans les mœurs de l'époque victorienne et le monde plein de potins et d'animation des domestiques. Avec Rose, on découvre à travers le regard d'une héroïne attachante le Londres de la fin du XIXème et les conditions de vie des orphelins en cette fin de siècle, en même temps qu'on profite des plaisirs d'une fiction d'aventure fantastique. Il n'est donc pas surprenant d'apprendre que les sources d'inspiration de Holly Webb étaient les romans de Frances H.Burnett (Le jardin secret, le petit lord Fauntleroy, La petite princesse...), qu'elle souhaitait pimenter d'une bonne dose de magie!


Domestiques victoriens au travail.
Ne pourrait-on se laisser aller à imaginer toute la maisonnée de Mr Fountain s’affairant en cuisine, Rose au premier plan?

  Le scénario et le déroulement des événements sont quelque peu prévisibles et on devine rapidement les dessous de l'histoire, mais peu importe : les personnages sont attachants et ce petit roman remplit entièrement son rôle de divertissement. L'histoire peut être présentée comme un mélange des Mondes de Chrestomanci et de Madame Pamplemousse, avec un petit côté Coraline pour le personnage horrifique à souhait de "la méchante" (dont je tairai le nom pour ne pas gâcher l'effet de surprise, même si cela se devine très vite...). Cette dernière n'est en effet pas sans rappeler - à la fois dans son double-jeu, son physique, son caractère et aussi la façon dont le personnage est inséré et utilisé - la "mère démoniaque" du livre de Neil Gaiman.

Ensorcelante et dérangeante réalisation de l'artiste Dan Hillier, créature arachnide qui n'est pas sans m'évoquer la diabolique ennemie de Rose dans ce tome 1...

  En bref: Rose et la maison du magicien est un roman à la fois ludique et fantastique qui plaira aux plus jeunes. Sans prétention, l'intrigue est tout simplement charmante même si les éléments et ressorts utilisés sont parfois cousus de fil blanc. Il en reste une lecture très agréable avec des personnages attachants et une atmosphère feutrée et sucrée comme un bonbon, pleine de magie, qui donnent envie de lire la suite. A recommander à tous les petits lecteurs coutumiers du genre et aux grands-enfants qui voudront, comme moi, s'offrir une petite bulle de légèreté...

Couvertures des éditions grand format et poche originales et de l'édition allemande.

Et pour aller plus loin:

mercredi 21 novembre 2012

Amandine Malabul, sorcière maladroite - Jill Murphy

The worst witch, Puffin Books, 1974 - Éditions Gallimard jeunesse (Folio Cadet), 1990, 1996, 2006.

N'est pas sorcière qui veut. La sorcellerie est un art difficile que l'on enseigne dans l'établissement de mademoiselle Jollidodue, directrice de l'Académie supérieure de Sorcellerie. Amandine est bien l'élève la plus maladroite de l'école! Quel désastre lorsqu'il s'agit d'apprendre à voler à son chat Petipas ou de fabriquer la potion d'invisibilité. Sans compter les mauvais tours d'Octavie Patâfiel… Mais un terrible complot se trame: élèves et professeurs pourraient bien être changés en grenouilles!
La première aventure d'Amandine, la petite sorcière.


***


  Voilà bien longtemps déjà que j'entends parler de ce personnage que nombre d'entre vous connaissent certainement, héroïne d'une série de six romans pour enfants publiée depuis les années 70. Ecrits et illustrés par l'Anglaise Jill Murphy, ces petits livres aujourd'hui très discrets car noyés dans le flots d'ouvrages destinés à la jeunesse ont pourtant connu leur heure de gloire à leurs débuts, succès conduisant même à une adaptation en téléfilm (avec Diana Rigg de Chapeau Melon et Bottes de Cuir dans un second rôle!) en 1987 (diffusé en France sous le titre Apprentie Sorcière) et en série télévisée à la fin des années 1990! Bien qu'en ayant croisé quelques exemplaires dans les librairies, c'est surtout  après avoir vu ce personnage cité dans l'excellent essais Les nombreuses vies de Harry Potter (éditions des Moutons électriques) comme l'une des sources d'inspiration de J.K. Rowling que j'ai décidé de m'y attarder. Choisi pour mes lectures d'Halloween, j'ai décidé de le découvrir en le lisant à deux voix en compagnie de ma petite sœur, confortablement installé à ses côtés sous une bonne couverture, entre deux films de la famille Addams =D. Ambiance ensorcelante et pure moment de bonheur enfantin garantis!

Quand on ne sait pas faire tenir son chat sur son balais, il faut savoir faire preuve d'imagination...

  En effet, ce premier Amandine Malabul est un roman comme on en trouve peu de nos jour, exemple type de LA bonne vieille littérature enfantine du XXème siècle telle qu'en faisaient partie les ouvrages de Roald Dahl ou dans l'héritage de laquelle s'inscrit la toute récente série des Madame Pamplemousse : fantaisiste, innocemment drôle, inventive et rafraîchissante, le tout sans jamais tomber dansla désuétude! Pour mieux illustrer cette ambiance toute particulière à mi-chemin entre Harry Potter, la Sorcière Camomille et Ma grand-mère est une sorcière, je ne peux résister à citer ci-dessous quelques extraits de la page officielle des romans sur le site de Gallimard Jeunesse:

Nom : Malabul
Prénom : Amandine
Surnom : Amandine Malhabile (ses amies préfèrent : Mandie)
Âge : une dizaine d'années
Signe particulier : apprentie sorcière
Qualités principales : toujours de bonne humeur et débordante d'imagination
Défauts : une malchance légendaire, une maladresse maladive et le don de se fourrer dans des situations inextricables
Animal familier : Petitpas, un petit chat tigré qui a le vertige en balai volant.
Secrets : a peur du noir et ne sait pas nager, mais chut! Personne ne le sait...
Amies : Paméla, une petite blonde rondelette avec deux couettes et une paire de lunettes; Isabelle, grande et forte, aux cheveux blonds indisciplinés qu'elle tresse en une grosse natte.
Ennemie : Octavie Pâtafiel, la première de la classe à qui tout réussit. Orgueilleuse et méprisante, elle ne pardonnera jamais à Amandine de l'avoir transformée un jour en cochon.

  Amandine Malabul est une jeune sorcière d'une maladresse incurable, ce qui en fait la plus mauvaise élève de toute l'Académie Supérieure de Sorcellerie. Après une première rentrée fracassante où elle s'est écrasée dans la cour de récréation aux commandes de son balai, tout le monde la connaît.
La sévère Mlle Bâtonsec, son professeur principal, a beau la réprimander, elle se trompe toujours dans ses potions magiques. Sa maladresse n'a d'égale que sa malchance et elle déclenche partout où elle passe des catastrophes à la chaîne!
Comme toutes les élèves, Amandine porte un uniforme noir et gris, avec une ceinture de couleur pour distinguer les différentes classes. Grande et mince, elle attache ses cheveux en deux longues nattes dont elle ne cesse de mâchonner l'extrémité d'un air distrait.
(...)


Écusson de l'Académie supérieure de sorcellerie de Mlle Bâtonsec ("Miss Cackle" en VO).

 Vous l'aurez compris, Amandine, c'est un peu les Malheurs de Sophie qui serait rentrée à Poudlard! D'ailleurs, en parlant de Poudlard, on sent vraiment l'esprit et les sources d'inspirations puisées (mais jamais plagiées) par J.K Rowling: Même si Harry Potter s'illustre plus dans le genre "roman d'aventure" là ou Amandine Malabul reste dans la comédie pure, on retrouve des thèmes transversaux (forcément) mais surtout, un humour similaire. Je prendrai pour exemple les noms des protagonistes ou lieux de l'histoire, délicieusement alambiqués et jouant des sonorités des mots et de la langue ("Jolidodue", "Pâtafiel", "Batonsec", etc... qui ne sont pas sans rappeler quelques "Bertie-crochu", "Cornedrue", et autres "Prés-au-lard" de l'univers Potterien). De plus, si Harry Potter a son Malefoy, Amandine avait elle aussi sa "Némésis" en la personne d'Octavie, charmante petite peste du même acabit!


  Ancienne élève d'une pension anglaise de la pure tradition, Jill Murphy s'est largement inspirée de ses souvenirs personnels de boarding school pour créer l'institution de sorcellerie fréquentée par Amandine et son quotidien d'écolière. En complétant ses récits tordants d'illustrations fort jolies mêlant naïveté et simplicité du trait à un souci appliqué du détail, J. Murphy nous ensorcelle et nous fait retomber en enfance avec délice et nostalgie


  En bref: Une œuvre jeunesse comme on n'en fait plus, fantaisiste et rafraîchissante. Pleine de drôlerie, cette première aventure de la petite sorcière n'a pas pris une ride (et pour cause, l'auteure continue d'en écrire trente ans après!) et fait pétiller la lecture! A recommander comme introduction ou continuité aux fans d'Harry Potter.

Et pour aller plus loin...

mercredi 14 novembre 2012

Le livre perdu des Sortilèges - Deborah Harkness.

A discovery of witches (All Souls Trilogy #1), Vinking Penguin, 2011 - Editions Orbit/Clamann Levy, 2011 - Editions du Livre de poche, 2012.


  Voici l’histoire d’un livre perdu.
  Celui qu’une jeune femme emprunte un jour à la bibliothèque bodléienne d’Oxford, par une fin d’après-midi de septembre. Diana est une brillante universitaire, une historienne spécialisée dans l’alchimie au XVIIème siècle. Lorsqu’elle demande à consulter un manuscrit médiéval, l’Ashmole 782, dans le cadre de ses recherches, elle ignore que le livre contient un grand secret capable de changer le monde, et qu’il est… ensorcelé. Mais Diana ne veut rien avoir à faire avec la magie. En dépit de ses origines : elle est la dernière d’une longue et puissante lignée de sorcières – un héritage qu’elle tient farouchement à distance, n’aspirant qu’à une vie ordinaire, une vie humaine.
  Diana rend le livre sans l’avoir vraiment examiné. Pourtant il est trop tard. Sa découverte a réveillé tout un monde souterrain fantastique, et la jeune femme se retrouve bientôt confrontée aux membres des trois espèces qui convoitent de puis des siècles l’Ashmole782 et son secret : sorcières, démons et vampires. Parmi ces derniers, Matthew Clairmont, un énigmatique et éminent généticien. Un tueur, lui a-t-on dit.
 Voici l’histoire d’un manuscrit maudit et d’un amour impossible.

Au commencement étaient l'absence et le désir;
Au commencement étaient le sang et la peur;
Au commencement était le Livre Perdu des Sortilèges.

  Deborah Harkness est professeur d'Histoire à l'université de Californie du Sud. Le Livre Perdu des Sortilèges est son premier roman, dont les droits ont été vendus avant même sa parution dans 34 pays. Il mêle avec brio passion et sensualité, réalisme et fantastique, quête ésotérique et suspense.



***

  Lorsque ce roman est sorti il y a un peu plus d'un an, il avait été annoncé à grand renfort de publicité et de critiques positives qui, en plus d'un titre et d'une couverture tous deux très attirants, avaient retenu notre attention. Le synopsis nous avait laisser craindre un Twilight bis, mais, chemin faisant,on ne pouvais que constater que ce livre rencontrait un succès grandissant, suscitant la surprise même des lecteurs qui avaient eu des aprioris semblables aux nôtres. Les articles et chroniques le présentaient alors comme un mélange étonnant et détonnant de fantastique, d'ésotérique et d'un profond réalisme pouvant évoquer le Da Vinci Code (!). De quoi se laisser tenter...

 Trailer du roman pour sa parution en librairie.

    Nous faisons donc connaissance avec Diana Bishop, jeune femme d'origine américaine installée en Angleterre, universitaire d'Oxford spécialisée dans l'Histoire des sciences et des croyances païennes. Mais avant tout, Diana est issue d'une puissante lignée de sorcières dont elle s'est détournée de l'héritage magique depuis le massacre de ses parents quand elle n'était qu'une enfant. Cependant, alors qu'elle fait des recherches à la bibliothèque bodléienne d'Oxford, elle exhume des réserves un ancien manuscrit alchimique jusque là disparu, l'Ashmole 782, qui recèlerait entre ses pages un grand pouvoir occulte. Très vite, Diana est rattrapée par son passé : la découverte du manuscrit suscite en effet la convoitise des créatures les plus sombres, bien décidées à se l'approprier par tous les moyens. C'est ainsi que la jeune femme croise le chemin de Matthew Clairmont, vampire dont les motivations dans cet embrouillamini alchimique lui paraissent bien obscures : est-il un ennemi ou peut-elle en faire son allié? Elle choisit finalement de lui accorder sa confiance et tous deux se lancent dans un périple fantastique pour mettre à jour les secrets de l'Asmole 782 et découvrir les raisons des convoitises qu'il suscite. D’Oxford à la Californie en passant par les châteaux médiévaux de France, Diana et Matthew se découvrent peu à peu une attirance mutuelle qui les dépasse, en plus d'apparaître comme intiment liée au secret du manuscrit dont ils cherchent à percer le mystère...

 Elias Ashmole, personnage historique et antiquaire féru d'ésotérisme, collectionnait les documents alchimiques aujourd'hui conservés sous son nom à Oxford. L'Ahsmole 782 dont il est question dans le roman figure d'ailleurs réellement sur les registres de la bibliothèque mais a mystérieusement disparu des réserves...
 
    Bien que cette mouvance de la bit-litt soit le plus souvent destinée au lectorat young adult, Le livre perdu des sortilèges n'est pas adressé à la jeunesse et vise bien le public adulte, qui y trouvera là une lecture passionnante à la fois historiquement, scénaristiquement et stylistiquement. Les personnages, au-delà de leur nature irréelle et propre à la fantasy, sont décrits avec un réalisme très concret qui permet plus que jamais de s'identifier à eux et nous ferait presque oublier le registre initial du roman. Les personnalités riches et fouillées, parfois ambigües et complexes, apportent ainsi une épaisseur inattendue dans le paysage de la bit-litt.

 L'Université d'Oxford et sa superbe Bibliothèque Bodléienne, où commence l'aventure...

  Enseignante et chercheuse à l'université, Deborah Harkness enseigne plus particulièrement l'Histoire des sciences et le passage des croyances occultes aux sciences, spécialité dont elle fait également la profession de son héroïne. D. Harkness a donc mis au service de son intrigue les larges connaissances dont elle dispose, se basant sur des faits historiques et des sources réelles -sinon véridiques- et dans tous les cas maîtrisées. Cela confère à son roman une base des plus solides qui le rend d'autant plus concret et culturellement passionnant. C'est probablement là que réside la vraie réussite de l'ouvrage : jamais on ne se serait attendu à une telle richesse, un tel foisonnement. Cette lecture "nourrit" littéralement et on en ressort sérieusement documenté sur l'Histoire de l'alchimie, des sciences et de l'ésotérisme à travers les âges. Ce Livre perdu des sortilèges, ensorcelant à plus d'un titre, mérite donc largement le book prize lui a été décerné l'an dernier pour honorer sa grande qualité.

 Frontispice d'un traité d'Ashmole sur Arthur Dee, éminent alchimiste de l'Ere Elizabethaine.

  Cette lecture envoutante où chaque personnage et élément semblent exhaler des parfums épicés est d'autant plus addictive qu'elle est servie d'une écriture toute en atmosphères feutrées, pleine de décors décrits au détail près (des pierres d'Oxford aux moindres recoins de sa bibliothèque ou encore des riches intérieurs des lieux et bâtiments anciens...). Ne se limitant pas à l'Angleterre, l'auteure nous transporte ensuite à travers le monde, des austères châteaux de France à l'Amérique profonde, berceau d'une sorcellerie archaïque. Chaque nouveau décor est alors paré d'une ambiance nouvelle et inattendue, évoquant autant d'univers que l'on pourrait croire hétérogènes mais qu'elle mêle avec un brio qui force l'admiration. Le résultat finale évoque ainsi un melting-pot réussi d'Anne Rice, Alice Hoffman et Dan Brown.

 Couvertures des diverses éditions originales américaines.

 
En bref : Derrière le masque de la bit-litt, Le livre perdu des sortilèges dissimule bien plus que la bluette rehaussée de fantasy qu'elle laissait craindre. Écrit par une enseignante chercheuse spécialisée dans l'Histoire des sciences et de l'alchimie, ce roman foisonnant aux allure de thriller ésotérique nous fait rapidement oublier la dimension fantastique initiale au profit de la quête des personnages. Porté par un style évocateur, ce premier livre de D. Harkness nous évoque tour à tour le meilleur de Dan Brown, d'Anne Rice et d'Alice Hoffman.

 

Et pour aller plus loin : 

dimanche 4 novembre 2012

Happy Halloween - Pumkin season!


  Bon, d'accord, j'ai cinq jours de retard! Shame on me, mais comme vous l'avez peut-être constaté, j'ai peu l'occasion de publier ces derniers temps: mes lectures n'avancent pas et je manque cruellement de temps pour moi en raison de mon rythme de vie plutôt mouvementé. Ma formation en alternance, mon stage, le mémoire, les dossiers et mes trois lieux de vie (ou de "psoeudo-vie", plutôt) me condamnent à d'incessants allés et retours et à une pression que je gère parfois difficilement, moi qui aspire de plus en plus à "me poser". Enfin, on va s'en sortir... même si c'est au prix d'une bonne décompensation! ^^'

  Il n'empêche, difficile dans ces conditions de fêter dignement Halloween comme j'aime le faire chaque année! L’Automne, les tapis de feuilles d'or, les parfums de tourbe et d'humidité... une période durant laquelle j'aime à me replonger dans des univers familiers, m’enivrer du Magicien d'Oz et de ses sorcières, de Cendrillon et de ses citrouilles...



  Cette fois, j'ai du me contenter de micro-moments de détente automnale au lieu des festivités habituelles. Vous remarquerez cependant quelques belles balades teintées d'un joli prisme mordoré et une décoration toute en cucurbitacées (comestibles ou non... attention à ce qu'on met dans la soupe, je rappelle que seules les vraies sorcières peuvent manger des coloquintes sans y passer ;-) !). Le soleil daignant être des nôtres pour nous offrir un bel été indien, nous n'avons même pas eu à ranger le salon de jardin installé sous mon très cher saule, lequel va peut-être connaître un funeste destin très bientôt. En effet, un courrier d'ERDF nous a annoncé l'arrivée prochaine d'un émissaire de Satan qui, armé d'une tronçonneuse, doit élaguer mon arbre (trop proche des câbles électriques, parait-il... n'importe quoi >_<' ). Il a intérêt à s'y prendre proprement et à ne pas me l'abimer... je veux encore goûter à de longues heures de lecture sous ses belles branches =D!



  Du côté des lectures de saison, je m'étais déniché quelques ouvrages de circonstance:
-Au rayon "littérature adulte", le désormais connu et reconnu Livre perdu des sortilèges, de Deborah Harkness. Acheté en occas' en Mai dernier, j'ai eu l'occasion de le lire tout dernièrement et ce fut là une superbe lecture de saison, surprenante à plus d'un titre et que j'espère avoir le temps de chroniquer très bientôt!
-Du côté "young adult", j'ai remis le nez dans le rayon "collection blackmoon" de ma librairie pour investir dans 16 Lunes. J'avais trouvé la couverture fort jolie lorsque le roman était sorti il y a trois ans, mais avais passé mon chemin, imaginant là le dernier rebut de la Bit-Litt' ^^'. J'appris plus tard qu'il n'en était rien et qu'il s'agissait au contraire d'une histoire fort sympathique... la bande-annonce du film qui en est tiré, Sublime créature (actuellement en post-production), aura fini de me convaincre (Emma Thomson à l'affiche, ça ne peut qu'être la garantie d'une intrigue de qualité!) et j'espère trouver bientôt le temps de m'y plonger!
-Enfin, pour ce qui est de la littérature jeunesse, le premier tome d'une série devenue culte et que J.K. Rowling elle-même cite dans ses sources d'inspiration: Amandine Malabul. Une petite collection apparemment pleine de fantaisie qui a fait ses preuves et a même déjà connu une adaptation en série télévisée! Hâte de m'y plonger également!

  Oh, et il me faut faire un petit clin d’œil à mon amie Pouchky-FicelleForever, qui m'a une fois de plus gâté d'un colis monstrueusement bien garni, tout plein d'un charmant bazar comme je les aime, aux couleurs d'Halloween : Deux gargouilles toutes douces qui ont rejoint ma déco, un monstre dodu cousu main (tout doux également, aux allures de petite poupée vaudou), un sac parfait pour aller quémander des sucreries aux voisins et, must du must : la BO de La famille Addams, qui fait danser toute la maison depuis une semaine! =D. De quoi redonner du courage pour s'atteler au mémoire et aux autres dossiers qui me font la tête comme une... citrouille!
  Mille mercis pour ce colis, dont le "paquet-réponse" sera expédié très prochainement à l'intéressée! ;-)


  Les  congés de la Toussaint auront également été l'occasion de se remettre aux fourneaux! En plus de mes premiers raviolis maison (si si, maison: de la pâte à la farce chèvre-épinard!), je me suis essayé à de bon petits plats d'Automne tels que ces petits pains pomme-cannelle ainsi ainsi que ce parmentier de poulet aux potirons! Sans parler des soupes potimarron-chataîgne et autres veloutés de carottes-cumin =P
Bon, ce n'était que de petites bulles de détente, de micro-pauses de plaisir, mais c'est toujours ça de pris! En attendant, même si je n'ai présenté que trois livres dans cet article, il y en a une pile dangereusement instable qui continue de grandir sur le plancher de ma chambre sans que je ne puisse rien y faire... Raaah, tous ces romans, ouvrages et albums qui me tendent les bras devront attendre encore un peu >< Screugneugneu. Allez, un petit aperçu de mes dernières acquisitions avant que je me décide enfin à aller me coucher, histoire d'être frais et dispo pour la reprise de demain...

(...)

jeudi 1 novembre 2012

Fantômette orpheline - Hommage à George Chaulet






Cher Monsieur Chaulet,


Voilà donc votre Fantômette orpheline, en deuil, toute de noir vêtue. Au printemps dernier, dans un article de blabla à l'occasion de mon anniversaire, j'avais parlé de ma passion pour votre personnage et vos romans, me promettant de leur consacrer un article. Je regrette que ce soit une si triste occasion que votre... comment dire? "départ" (sans billet de retour possible, bien malheureusement...) qui m'amène enfin à prendre le temps de le faire.

J'ai découvert la série des Fantômette, collection phare de la "Bibliothèque Rose", alors que je devais avoir 6 ou 7 ans, grâce à ma grande demi-sœur qui m'en offrit un exemplaire pour m'occuper pendant des vacances en camping. Bien que le titre en question (Fantômette et le château mystérieux) s'avéra au bout de quelques pages avoir subi maintes erreurs de reliure et d'impression (m'imposant ainsi plusieurs fois les mêmes chapitres mais me privant du dernier, celui où était révélé le mystère), je ne m'avouai pas vaincu et, tout alléché par l'univers si particulier que vous aviez créé, continuai l'aventure en entamant la collection complète.

Mais qu'est-ce que Fantômette? Ou plutôt, qui est Fantomette? Fantômette, c'est une jeune et charmante écolière des années 60 le jour qui devient justicière une fois la nuit tombée. Loin de bombarder ses ennemis à coups de pouvoirs magiques ou de rayons lasers, Fantômette, en simple gamine d'une dizaine d'années, résout les énigmes et combat les criminels sans gadgets et armée de sa seule intelligence. Évoluant dans un univers décalé, pop et coloré que vous avez tout de même mis en scène sur plus de 50 tomes étalés sur autant d'années, Fantômette c'est un peu Chapeau Melon et Bottes de Cuir dans une bourgade française (la présence des enfants en plus), ce qui explique sans doute que j'y ai à ce point trouvé mon compte!

Fantômette par Laurence Moraine.

Féline et féminine, subtile et ironique, Fantômette a su révolutionner l'image de l'enfant (et de la fille!) dans la littérature de jeunesse de l'époque, en s'imposant comme personnage avant-gardiste et résolument moderne. Votre plume et votre humour auront fini de lui assurer l'immortalité, car c'est sûrement ce mélange détonnant qui la rendit intemporelle et lui permit de traverser les âges ainsi que de conquérir des générations de lecteurs successifs sans prendre une ride!

Membre d'une troupe de joyeux blogueurs et internautes fantôphiles qui se réunissent sur Paris chaque année pour célébrer votre personnage et vous rencontrer, j'ai donc continué, à 20 ans passés, de me régaler de vos ouvrages et me rapprocher un peu plus de l'univers que vous aviez créé pour vos lecteurs. J'ai également eu la chance d'entretenir une petite correspondance avec vous, au terme de laquelle vous m'avez fait parvenir, en clin d’œil à l'anecdote racontée plus haut, un exemplaire original, dédicacé (et surtout complet!) de Fantômette et le château mystérieux, pour qu'enfin je puisse connaître le fin mot de l'histoire après plus de dix ans de frustration livresque.

Mais alors qu'une nouvelle rencontre s'organisait sur Paris et à l'occasion de laquelle tous les Fantôphiles se réjouissaient de se voir et de vous retrouver, vous avez soudainement quitté ce Monde, laissant Fantômette et ses lecteurs orphelins. A travers plus de 50 aventures, vous nous avez régalé des enquêtes et pérégrinations de votre justicière masquée à pompon, lui offrant même une ultime aventure à l'âge adulte pour célébrer le demi-siècle fièrement atteint de la série, couronné d'un livre hommage qui, à défaut d'être parfait, aura eu le mérite de marquer le coup à une époque où l'on aurait pu croire la géniale justicière passée de mode. Mais que nenni, Mille Pompon! car le mois prochain, les Joyeux Fantôphiles se réuniront de nouveau (et les années suivantes aussi, pardi!) pour honorer votre mémoire. Tant qu'il y aura des livres pour rêver (et du papier pour les imprimer), Fantômette continuera de poursuivre les bandits avec panache et humour, portant fièrement votre nom sur les couvertures de ses aventures.

En attendant de la retrouver au détour d'une librairie et de ses rayonnages, je vous salue bien bas, Monsieur Chaulet, et vous remercie pour tous ces moments passés (ainsi que ceux que je passerai encore!) en la gracieuse et amusante compagnie de votre Fantômette, si joliment portée par votre inimitable plume!

Bien à vous, où que vous soyez (Mille Milliard de Pompons noirs!)...