" Cela faisait deux cent ans que les dames Owens étaient tenues pour responsables de tout ce qui n'allait pas en ville. Un printemps maussade, du sang dans le lait des vaches, un poulain victime de coliques, un nouveau-né affligé d'une marque rouge sur la joue, vite on s'imaginait que le sort avait dû être un tantinet aidé par ces dames de Magnolia Street ..."
Après mon Halloween "Fantôme de l'Opéra" l'an dernier, voici, en adéquation avec le thème "sorcellerie" du challenge Halloween 2017 et en hommage à la sortie du roman Rules of Magic d'Alice Hoffman, un Halloween inspiré de l'univers des Ensorceleuses (Practical Magic), livre et adaptation. Cette année, le terrier a donc pris des airs du manoir Owens, cette grande demeure victorienne qui abrite depuis plus de deux siècles les descendantes de Maria Owens.
Concept art original du film.
"Il n'avait pas fallu longtemps aux braves gens pour se convaincre que, la nuit tombée, il n'était guère prudent de longer la maison des Owens ; seuls les voisins les plus insensés risquaient un coup d’œil vers la clôture de fer forgé noir, lovée autour de la cour tel un serpent."
Pour se plonger dans l'atmosphère unique des Owens, c'est inspirés des décors et accessoires du film et aidés des description d'Alice Hoffman que nous avons transformé l'intérieur du Terrier : Les meubles de merisier vieillis par les ans, la gigantesque serre où l'on cultive la belladone, les fioles et pots d'herboriste des tantes, l'insigne du bel inspecteur, les lourds chandeliers d'ébène, le scarabée horloge de la mort, le livre des Owens (oui, ce sont les mêmes pages!) et... les bottes d'un ex-amant du type Country-Carpates qui émergent comme par magie des ronces...
Photographies et accessoires du film.
Le temps de quelques citations, nous vous proposons une petite visite des plus ensorcelantes...
"Quiconque était assez brave pour affronter le porche où le lierre s'en donnait à cœur joie pouvait passer des heures à essayer de regarder par les fenêtres, mais en vain, car les vitres teintées en vert étaient si vieilles, si épaisses, qu'au-delà tout paraissait un rêve, y compris le ciel et les arbres."
" Antonia dirige son regard vers le fond du jardin et comprend... il y a quelque chose sous ces horribles ronces (...) Elle se met à rire."Ce n'est qu'une botte, rien d'autre." Elle est en peau de serpent, unique vestige d'une paire qui a dû coûter près de 300 dollars ; en effet, Jimmy n'aurait jamais rien acheté quoi que ce soit au Bazar Western, ni dans un endroit de ce genre. Il avait un faible pour les magasins chics, préférant des articles en un seul exemplaire. "Ne va pas là!" s'exclame Gillian en voyant Antonia essayer de retirer la botte. La pluie a redoublé, voilant le jardin d'un rideau gris, d'une couverture de larmes. La terre parait spongieuse là où elles l'ont enterré. Pour peu que vous y enfonciez la main, vous pourriez exhumer un os..."
"Survient alors une chose étrange : le crapaud ouvre la bouche et crache une bague. "Ca alors, s'exclame Kylie en riant. Merci." Une fois dans sa main, la bague lui parait lourde et froide. Le crapaud doit l'avoir trouvée dans la vase. Elle est entourée d'une telle croûte de boue qu'il est difficile pour elle d'apprécier ce cadeau. Si elle s'arrêtait pour le regarder de près à la lumière, elle s'apercevrait que l'argent a un reflet pourpre. La patine poussiéreuse cache des gouttes de sang. Si elle n'avait pas été si pressée (...), si elle avait su ce qu'elle tenait dans la main, elle aurait emporté cette bague au fond du jardin et l'aurait enterrée, sous les lilas, à sa vraie place."
" Aujourd'hui, Maria Owens trône au-dessus du lit de Kylie. A la façon dont on la sent présente sur cette toile, il est évident que le peintre est tombé amoureux d'elle avant même d'avoir achevé son portrait. Si l'heure est tardive et la nuit très calme, on croit la voir respirer. Si un fantôme envisageait de s'introduire par la fenêtre ou de s'infiltrer par les murs, il hésiterait sans doute à se trouver nez à nez avec Maria"
"La magie ce n'est pas que malédictions et potions. C'est comme votre insigne : encore un symbole. Il n'empêche pas les criminels d'assassiner, Si?... Non : il a un pouvoir parce que vous y croyez."
"La vie semblait merveilleuse, quand on découvrit cet insecte surnommé horloge de la mort, près de la chaise sur laquelle Michael s'asseyait pour le dîner. Le temps de l'homme sur terre est, on le sait, limité, mais une fois que l'horloge de la mort commence à faire entendre son tic-tac, plus rien ne saurait l'arrêter : il n'y a ni prise à retirer, ni pendule à immobiliser, ni interrupteur susceptible de vous rendre le temps que jadis vous pensiez avoir."
"Même si nous le ramenions ce ne serait plus Michael... il reviendrait dénaturé, maléfique. Inhumain."
"Il est grand, brun, beau, et mort. "J'ai fini par trouver une façon de l'empêcher d'être méchant, en glissant un peu de belladone dans son dîner.""
"Après tout, il y a des principes dont Sally Owens ne démordra pas: jeter
toujours du sel par-dessus votre épaule gauche. Garder du romarin à
l'entrée de votre jardin, ajouter du poivre à la purée. Planter de la
lavande et des roses, ça vous portera chance. Tomber amoureux chaque
fois que vous le pouvez."
Nous espérons que cette petite visite vous aura, l'espace de quelques minutes, plongé dans l'ambiance unique de l'univers d'Alice Hoffman, et que vous vous jetterez sur le roman ou le film si ce n'est déjà chose faite.
Maintenant, sur ces règles fondamentales de la maison des Owens, je vous souhaite un très joyeux, magique, ensorcelant, witchy Halloween! Et pour la bonne nouvelle, nos deux hôtesses du Challenge, Lou & Hilde, ont récemment annoncé que nos festivités se poursuivraient jusque mi-Novembre! Encore quelques semaines pour jeter des sorts, donc... Nous espérons que vous serez toutes et tous au rendez-vous!
Et chose promise, chose due : Ce soir, tout le monde saute du toit et s'envole! ;)