Orpheline, Jane Eyre est recueillie à contrecœur par une tante qui la
traite durement et dont les enfants rudoient leur cousine. Placée dans
un orphelinat à l'âge de dix ans, elle y reste pendant huit ans malgré les conditions de vie nerveusement et physiquement difficiles. Véritable autodidacte, Jane dissimule derrière son physique disgracieux une vraie volonté de fer qui l'aide à braver tous les obstacles du quotidien : devenue institutrice, elle se lance à la conquête du monde, bien décidée à faire sa vie. Suite à une annonce passée dans la presse, Jane parvient à se faire embaucher comme préceptrice d'une riche famille anglaise résidant au manoir de Thornfield, perdu dans la campagne. Le maître des lieux, Edward Rochester, est un homme laid au caractère difficile mais dont le masque froid semble dissimuler une personnalité riche, un homme intelligent et passionné. Alors que Jane apprend chaque jour à le connaître un peu plus, un profond attachement se noue entre eux... mais dès que la nuit tombe sur Thornfield, le passé resurgit et d'étranges événements surviennent ; Rochester aurait-il quelque sombre secret à cacher?
Qu'est-ce qui fait d'un roman un classique ? Son intemporalité ? L'écho qu'il provoque en chaque lecteur, quelque soit l'âge ou le genre ? Peut-être même la patine du temps qui passe et qui, comme pour un vin, confirme que tout se bonifie avec les années...? Il y a certainement un peu de tout cela qui, dans Jane Eyre, permet d'imposer le chef-d’œuvre de Charlotte Brontë au rang de grand classique. Autre point commun : on réalise que pour tout classique qui se respecte, la rencontre avec les lecteurs les marque toujours profondément. Penchez-vous sur la question, vous découvrirez que tous ceux qui on aimé Jane Eyre se souviennent en détails de leur découverte du roman, souvent relativement tôt dans l'enfance, et du retentissement qu'il a provoqué.
Évidemment, chez books-tea-pie, on ne fait pas exception : si dans notre cas, l'entrée en matière se fit d'abord par quelques adaptations avant de découvrir le roman original, on garde un souvenir fort de cette rencontre avec Jane : une narration à la première personne captivante, la lande et la bruyère qu'on traverse avec elle à travers le brouillard épais de la campagne anglaise, les ruines d'un manoir qui connaîtra les flammes, et ce parfum de gothique unique, ensorcelant, qui nous donne envie de nous abandonner des heures durant à la lecture pour ne faire plus qu'un avec l'héroïne.
Car le paradoxe de cet ouvrage est de parvenir à faire éclipser le réel en nous immergeant totalement dans une histoire qui n'a pourtant rien de féérique ni, au départ, d'extraordinaire : une jeune fille maltraitée qui passe par les épreuves les plus lourdes et les deuils les plus difficiles avant d'obtenir un poste de préceptrice dans une grande maison où le destin va continuer de la malmener, tandis qu'elle garde la tête haute et reste résiliente. Présenté ainsi, Jane Eyre pourrait tout avoir du roman moralisateur, et pourtant, sous la plume de Charlotte Brontë, il en est tout autre. A travers cette fiction aux accents autobiographiques, la romancière glisse dans le personnage de Jane Eyre toute la ténacité qui la caractérise et la dote d'une force de vie incroyable. Plus qu'une héroïne digne, Jane Eyre, aussi narratrice de sa propre histoire, se présente à nous comme une philosophe dont les idéaux allaient secouer le XIXème siècle bien pensant. Rappelons, en effet, que le roman fut jugé parfois scandaleux par les critiques. Scandaleux? Oui, parce qu'il n'était alors pas concevable qu'une femme, qui plus est de classe moyenne, puisse exiger d'être reconnue comme étant indépendante. S'il n'y avait pas là à proprement parler l'expression d'un féminisme naissant tel qu'on l'entend aujourd'hui, on ne peut nier des revendications d'avant-garde qui font nécessairement écho au militantisme actuel. Jane se rebelle en fait contre toute forme d’oppression et d'injustice, forçant ainsi l'admiration du lecteur de toutes les époques.
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Qu'est-ce qui fait d'un roman un classique ? Son intemporalité ? L'écho qu'il provoque en chaque lecteur, quelque soit l'âge ou le genre ? Peut-être même la patine du temps qui passe et qui, comme pour un vin, confirme que tout se bonifie avec les années...? Il y a certainement un peu de tout cela qui, dans Jane Eyre, permet d'imposer le chef-d’œuvre de Charlotte Brontë au rang de grand classique. Autre point commun : on réalise que pour tout classique qui se respecte, la rencontre avec les lecteurs les marque toujours profondément. Penchez-vous sur la question, vous découvrirez que tous ceux qui on aimé Jane Eyre se souviennent en détails de leur découverte du roman, souvent relativement tôt dans l'enfance, et du retentissement qu'il a provoqué.
Évidemment, chez books-tea-pie, on ne fait pas exception : si dans notre cas, l'entrée en matière se fit d'abord par quelques adaptations avant de découvrir le roman original, on garde un souvenir fort de cette rencontre avec Jane : une narration à la première personne captivante, la lande et la bruyère qu'on traverse avec elle à travers le brouillard épais de la campagne anglaise, les ruines d'un manoir qui connaîtra les flammes, et ce parfum de gothique unique, ensorcelant, qui nous donne envie de nous abandonner des heures durant à la lecture pour ne faire plus qu'un avec l'héroïne.
deux adaptations qui ont marqué nos souvenirs!
Car le paradoxe de cet ouvrage est de parvenir à faire éclipser le réel en nous immergeant totalement dans une histoire qui n'a pourtant rien de féérique ni, au départ, d'extraordinaire : une jeune fille maltraitée qui passe par les épreuves les plus lourdes et les deuils les plus difficiles avant d'obtenir un poste de préceptrice dans une grande maison où le destin va continuer de la malmener, tandis qu'elle garde la tête haute et reste résiliente. Présenté ainsi, Jane Eyre pourrait tout avoir du roman moralisateur, et pourtant, sous la plume de Charlotte Brontë, il en est tout autre. A travers cette fiction aux accents autobiographiques, la romancière glisse dans le personnage de Jane Eyre toute la ténacité qui la caractérise et la dote d'une force de vie incroyable. Plus qu'une héroïne digne, Jane Eyre, aussi narratrice de sa propre histoire, se présente à nous comme une philosophe dont les idéaux allaient secouer le XIXème siècle bien pensant. Rappelons, en effet, que le roman fut jugé parfois scandaleux par les critiques. Scandaleux? Oui, parce qu'il n'était alors pas concevable qu'une femme, qui plus est de classe moyenne, puisse exiger d'être reconnue comme étant indépendante. S'il n'y avait pas là à proprement parler l'expression d'un féminisme naissant tel qu'on l'entend aujourd'hui, on ne peut nier des revendications d'avant-garde qui font nécessairement écho au militantisme actuel. Jane se rebelle en fait contre toute forme d’oppression et d'injustice, forçant ainsi l'admiration du lecteur de toutes les époques.
Ajoutez à cela une histoire d'amour contrariée (et probablement inspirée d'un amour à sens unique que l'auteure sublime à travers la fiction) mais jamais niaise et des éléments de gothique à la Byron, et vous obtiendrez l'un des plus grands romans d'apprentissage de la littérature anglaise, entre récit social, mystère et émotion. Le savant mélange des genres, lesquels se mêlent d'ailleurs sans aucune fausse note et sans décrédibiliser ni les personnages ni la trame de fond, participe de beaucoup à la qualité inoubliable de ce livre, véritable coup de cœur de notre bibliothèque.
En bref : Un roman phare des lettres anglaises, à mi chemin entre l'intrigue romantique et l'inspiration gothique. Un classique incontesté qui a pris et gardé une place de choix parmi les grands modèles et les grandes références littéraires, à juste titre.
Et pour aller plus loin...