dimanche 25 février 2018

25ème réunion de la Société Sherlock Holmes de France : retrouvailles entre Baker Street Irregulars...


Dessin de Jean-Pierre Cagnat pour la SSHF.

  Il ne fallait pas moins que Sherlock Holmes pour motiver un voyage de dernière minute, d'autant que le célèbre détective n'imposait pas que je me rende jusqu'à Londres mais à Paris. En effet, depuis 25 ans, la SSHF, Société Sherlock Holmes de France, club holmesien officiel de l'hexagone qui vise à réunir tous les aficionados du célèbre détective et de son inventeur, organise sa réunion annuelle. Voyage, conférence, ou repas agrémenté d'interventions érudites, cette cérémonie à destination de victorianistes polarophiles est aussi celle de la remise des prix Sherlock, qui viennent récompenser les œuvres en lien avec l'univers de Conan Doyle.


  J'ai la chance d'avoir été introduit auprès de la joyeuse troupe et de participer à cet événement, organisé cette année au restaurant du théâtre du Lucernaire. Il s'y joue justement la pièce Le cercle de Whitechapel, une comédie policière dans laquelle Sir Conan Doyle est l'un des personnages principaux.



  Un petit retour sur l'origine de ce club holmesien? Tout d'abord, il faut savoir que chaque pays a son club officiel dédié à Sherlock Holmes. Il est amusant de savoir que le tout premier, le plus ancien, n'était pas anglais mais américain : fondé en 1934 par Christopher Morley (membre du cercle de la Table Ronde de l'Algonquin, dont je vous parle d'ailleurs dans ce roman), la société des Baker Street Irregulars a été très vite rejointe par les cercles anglais, russe ou même japonais. Le cercle français a été fondé en 1993 par quatre amis férus du célèbre détective (Thierry Saint-Joanis, Alexis Barquin, Jean-Pierre Cagnat et Yves-Charles Fercoq) sous le nom des "Quincaillers de la Franco-Midland", clin d’œil à la société fictive de la Franco-Midland inventée par Conan Doyle dans sa nouvelle L'employé de l'agent de change.

Thierry Saint-Joanis.

  Des quatre fondateurs, Thierry Saint-Joanis est toujours président de l'association. C'est lui qui nous accueille en cette journée du 6 février, soit quelques semaines à peine après la date officielle de référence au repas de la SSHF : celle du 6 janvier, date de naissance présumée de Sherlock Holmes telle que calculée par l'holmésien William S. Baring-Gould.

 La salle de restaurant du Lucernaire...

  L’apéritif est l'occasion d'anoblir les nouveaux membres hydropathes, clin d’œil au célèbre cercle littéraires des hydropathes fondé par Emile Goudeau en 1878 : jeux de mots et calembours alcoolisés sont au rendez-vous (nous rappelons qu'hydropathe signifie littéralement "qui a peur de l'eau") avant de trinquer d'un grand verre de Bloody Mary! Ainsi commence le repas, dont le menu et ses intitulés renvoient directement au monde holmesien. Les cuisines du Lucernaire nous régalent de brochettes yakitoris caramélisées à souhait, puis d'une purée de patates douces et d'un magret d'oie laqué délicieux (on n'appelle pas cela le "Repas de l'oie" pour rien!), avant, clou du spectacle, de nous servir une gi-gan-tesque pavlova . J'ai le plaisir de partager ma table avec des gens charmants, dont Frédéric Ferney, l'auteur de l'excellentissime Mémoire espionne du cœur, chroniqué en novembre dernier.



  A ce déjeuner hautement gastronomique suit l'un des événements les plus enthousiasmants de cette journée : la loterie du Windigate's Goose Club. Selon la tradition, chaque participant est invité à apporter un cadeau original qu'il met en jeu ; un tirage au sort répartit les lots et chacun repart à son tour avec un présent apporté par un autre membre, au gré de ce que le hasard aura décidé. Aujourd'hui, le hasard s'appelle Bastien : c'est le plus jeune présent, c'est donc à lui de tirer de sa main innocente les numéros des lots à redistribuer. Chacun reçoit alors avec joie ouvrages documentaires, livres-jeux, films, ou illustrations originales encadrées avec attention. Moi-même, j'avais pour l'occasion gribouillé ce Sherlock pensif fumant la pipe dans des volutes baroques de tapisseries victoriennes telles que doivent en recouvrir les murs du 221b Baker Street. Ce dessin est reparti entre les mains d'un autre holmésien tandis que je recevais quant à moi le dvd du film Mr Holmes.


  Puisque la pièce Le Cercle de Whitechapel -qui parle de Conan Doyle ET de Jack l'éventreur - est à l'honneur aujourd'hui (une représentation privée est prévue en fin de journée), Bernard Oudin, vice-président de la SSHF, auteur, historien et essayiste de talent, mais aussi fameux "ripperiste" (qualificatif attribué aux spécialistes de Jack the Ripper/l’Éventreur ), nous gratifie d'un exposé passionnant et terrifiant sur le célèbre tueur en série de Whitechapel... L'occasion de se rappeler que de nombreux romans apocryphes et films inspirés de Conan Doyle confrontaient Holmes à l’Éventreur.

  A chaque cérémonie son moment d'hommages : on se remémore les holmesiens de renom qui nous ont quitté. Parmi eux, l'un des co-fondateurs de la SSHF, Yves Charles Fercoq, décédé le 8 janvier dernier. Les pensées de ses camarades de lecture amènent à la projection de deux vidéos documentaires filmées pour la télévision il y a quelques années, dont l'une présentant les 4 fondateurs et une réunion costumée de la SSHF au jardin des Plantes! Robes victoriennes et chapeaux haut de forme, on s'y croirait! Qui sait, peut-être aurons-nous à nous déguiser à l'occasion d'un prochain repas holmésien...

Un autre vidéo, extraite d'un JT de 2010 :
On y fait la rencontre du président, on aborde la rencontre annuelle de la SSHF, et on parle des lieux français en lien avec le détective... dont sa tombe présumée au Père Lachaise! 

  Puis vient l'autre grand moment de cette 25ème réunion : la remise des Sherlock 2018! Comme les Césars ou les Oscars, des nommés ont été choisis parmi plusieurs catégories dont récit jeunesse, pastiche, BD, mais aussi émission de radio, jeu de plateau ou encore jeu de piste ou énigme grandeur nature! La liste complète des lauréats est disponible ici, sur le site officiel de la SSHF, mais notons que le Sherlock du meilleur recueil de nouvelles pastiches a été attribué à l'ouvrage Le détective détraqué, chroniqué en ces pages l'an dernier.

Tea time with Mrs Hudson...

  La journée se termine sur une autre tradition du repas de l'Oie : le Tea Time! Et pas n'importe quel Tea Time, car il s'agit ni plus ni moins qu'un concours de pâtisseries afin de remettre le prix Mrs Hudson. Gâteau au chocolat et thé fumé, shortbreads en forme de Sherlock, flans pâtissiers... le vote désigne Martine Ruzé comme grande gagnante, et elle remporte un thé inédit confectionné par Arnaud Bachelin himself (auteur du passionnant l'Heure de véri-thé, interviewé il y a peu de temps ICI) et baptisé "l'Air des Baskerville"... Elémentaire!

A.Bachelin présente son thé hommage "l'Air des Baskerville".

  Avant de nous quitter, nous avons droit à une rencontre exclusive avec l'équipe du Cercle de Whitechapel (lesquels ont par ailleurs reçu le Sherlock de la meilleure pièce de théâtre), et afin de partager mon enthousiasme, je ne résiste pas à vous mettre l'eau à la bouche avec un aperçu de ce spectacle...


  Et puisque le monde est un théâtre, voilà que le rideau doit déjà se refermer sur la scène du restaurant du Lucernaire : on dépend l'enseigne de velours de la SSHF, on remballe casquettes à double visière et pardessus à carreaux, pipes en écume et autres accessoires victoriens. La 25ème réunion holmésienne française touche à sa fin. 

  Ce fut un honneur que d'y participer, et une joie de rencontrer autant de personnes d'horizons et de milieux aussi divers, réunis par le simple plaisir de la lecture et du romanesque. Il ne fait aucun doute que je serai très certainement de la 26ème édition, et en attendant, j'invite tous les amoureux de l'univers de Conan Doyle à suivre l'actualité de la SSHF et à rejoindre les "Irréguliers de Baker Street" de la Franco-Midland en allant sur le site officiel de la Société, aussi une vraie mine d'informations sur S.Holmes.

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jeudi 8 février 2018

Propos cocasses et insolites entendus en librairie - Jen Campbell, illustrations de Pancho.

Weird things customers say in bookshops & More weird things customers say in bookshop, Constable & Robinson, 2011 & 2013 - Editions Baker Street (trad. de G.d'Amico), 2016.

  Ce recueil, bestseller outre-Manche, réunit les questions les plus drôles, surprenantes et bizarres que les gens posent parfois à leurs libraires. Et pourtant rien n’a été inventé…
   Poète et nouvelliste, Jen Campbell s’est inspirée de son expérience de libraire à Édimbourg et à Londres pour rapporter dans un blog ses conversations invraisemblables, étranges ou extravagantes avec certains clients. Le succès de son blog lui a donné l’idée de partager sous forme de recueil ces perles complètement inouïes – et pourtant vraies ! Le livre a déjà été traduit dans une dizaine de pays. Suite au succès du livre (bestseller du Sunday Times), un deuxième volume est sorti deux ans plus tard.

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  On imagine tous que tenir une librairie doit être un enchantement de chaque jour, dès lors qu'on aime les livres. On voue un culte sans borne à ces lieux sanctuaires où l'on passerait bien nos journées entières à arpenter les rayons et tenir la jambe aux libraires, et on reste persuadés que leur vie professionnelle est un rêve éveillé. Que nenni. Chers amis, chers lecteurs, la vérité est ailleurs : avec ce recueils de perles entendues en librairie, vous allez découvrir qu'être libraire, c'est un peu vivre dans la quatrième dimension!



"Client (en train d'acheter "Treize façons de se débarrasser d'un cadavre", murmure sérieusement):  En fait, vous savez, il en a quatorze .... " 

  Cet ouvrage français est la compilation de trois livres en langue anglaise : Weird things customers say in bookshops, l'édition originale anglaise, son édition américaine enrichie, et leur suite, more weird things customers say in bookshops.  Leur auteure, Jen Campbell, n'est pas à proprement parler à l'origine de tout ce que vous lirez en ces pages, évidemment : elle est la collectrice de ces propos fugaces et autres envolées délirantes et délurées des clients pas toujours ordinaires. Pour autant, J.Campbell est avant tout poète et nouvelliste, mais elle s'est bien évidemment inspirée de sa première expérience de libraire à Edimbourg et Londres pour rédiger son recueil. Tout à commencé avec un compte twitter et un blog qu'elle enrichissait des scènes les plus drôles ou improbables vécues au travail et que les libraires du monde entier venaient compléter. Le blog a très vite connu un succès fulgurant et a  même été encensé par l'auteur Neil Gaiman!


"Enfant : Maman, qui était Hitler ?
Mère : Hitler ?
Enfant : Oui. Qui c'était ?
Mère : Euh, un monsieur très méchant qui a vécu il y a très longtemps.
Enfant : Oh. Méchant comment ?
Mère : Il était comme ... comme Voldemort.
Enfant : Oh ! Ça, c'est vraiment très méchant.
Mère : Oui.
Enfant (après un silence) : Et c'est Harry Potter aussi qui a tué Hitler ?"

  Il n'en fallait pas plus pour qu'un éditeur se penche sur le blog de Jen Campbell et lui propose d'en faire un livre. Après les perles de l'éducation nationale et les perles de caissière, voici les perles de libraire! Si le genre n'est pas nouveau (on compte quelques autres petits livre du même acabit, mais pas tant que ça en ce qui concerne le milieu du commerce livresque), il faut reconnaître que ce recueil là a un petit quelque chose en plus : beaucoup plus dense que de coutume, il est aussi classé par thèmes et enrichi de très enthousiasmantes illustrations humoristiques de Pancho, qui donnent tout leur sel à ce livre.


"Cliente (à son amie) : Et ce livre ? (Elle lui montre un exemplaire du Hobbit)
Cliente : Non. Je ne veux pas le lire. ça me gâcherait le film. "

   Propos cocasses et insolites entendus en librairie est un livre absolument tordant, au point qu'on a parfois du mal à reprendre son souffle d'une citation à une autre : certains de ces propos de clients et autres dialogues surpris entre les rayons sont tellement improbables qu'on n'aurait pu les imaginer si on l'avait voulu. En ça, on pourrait reconnaître un talent et une imagination inconscients à tous ces clients drôles malgré eux. Pour autant, Jen Campbell rappelle en avant-propos que jamais elle ne se moque d'eux à travers ces perles, bien au contraire : c'est grâce à eux que les librairies existent et elle les en remercie franchement!


 "Client (un exemplaire de Harry Potter à la main) : il n'y a rien d'anormal là dedans, n'est-ce pas ?
Libraire : Comme quoi ? Des loups-garous ?
Client : Non (à voix basse)... Des gays.
Libraire : Je vois."

En bref : Un recueil de perles de libraires qui peut se dévorer d'un bout à l'autre ou s'ouvrir au gré du hasard. Mais qu'on le lise à la manière classique ou qu'on pioche dedans, ce sera à coup sûr un régal : ces propos cocasses et insolites vous garantiront de beaux fou-rires! Et le tout est très sympathiquement mis en images, ce qui ne gâche rien...

lundi 5 février 2018

L'atelier des souvenirs - Anne Idoux-Thivet.

Auto-édition Librionova, 2016 - Editions Michel Lafon, 2018.



  Lorsqu’elle hérite de la maison de sa grand-mère dans la Meuse, Alice décide de quitter sa vie de thésarde parisienne qui ne mène nulle part et de s’installer à la campagne. Elle se lance alors dans l’animation d’ateliers d’écriture dans deux maisons de retraite. Suzanne, Germaine, Jeanne, Élisabeth, Georges, Lucien… les anciens dont elle croise la route sont tous plus attachants les uns que les autres.
  Au fil des séances d’écriture, les retraités dévoilent des bribes de leur passé et s’attachent à la jeune femme, dont ils devinent la solitude. Bien décidés à lui redonner le sourire, la joyeuse bande de seniors se donne pour mission de l’aider à trouver l’amour !


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  Derrière cette couverture d'un vert acidulé avec son similiclone d'Audrey Hepburn en train de taper à la machine, on se demande bien quelle histoire recèle ce livre, notre curiosité encore un peu plus éveillée par son titre prometteur.  Apprenez que ce roman a connu une belle histoire, significative d'une qualité qu'on peut aisément supposer : initialement auto-édité via la plateforme Librinova en 2016, il a été repéré par les éditions Michel Lafon un an plus tard. Il faut dire qu'Anne Idoux-Thivet n'en est pas à son premier coup d'essais : après un ouvrage spécialisé / témoignage Ecouter l'Autisme chez Autrement en 2009, elle avait remporté un prix lors du concours hommage à Downton Abbey organisé par les éditions Charleston en 2016 avec 27 Rue de la bienfaisance, également publié sur Librinova... 
  Vous l'aurez compris à la lecture du résumé de cet Atelier des souvenirs, il s'agit cette fois de thèmes rarement exploités dans la fiction littéraire, mais je l'ai aussi choisi parce que j'ai moi-même, en compagnie de deux amies, mené des ateliers d'écriture en maison de retraite il y a quelques années. Dire que j'attendais l'auteure au tournant serait exagéré, mais j'avoue que j'étais très curieux de découvrir de quoi il retournait et comment elle traiterait le sujet...

 Couvertures des premières versions auto-éditées.

  Nous suivons donc Alice au fil de ses pérégrinations littéraires : d'une maison de retraite à l'autre entre Commercy et Saint-Mihiel, les chapitres s'égrainent au rythme des productions des pensionnaires et des jeux de mots auxquelles elle les invite. Textes à imaginer sur la base de lieux-dits de cartes topographiques, collages à la Prévert, "cadavre exquis", lettres imaginaires, autant d'exercices clés d'ateliers d'écritures ordinaires, qui deviennent ici le fil rouge dans l'éclosion des souvenirs. Car quoi que l'on raconte, il y a toujours une part intime de soi qui émerge, et c'est d'autant plus vrai pour les résidents que côtoie Alice. Au fur et à mesure de leurs rencontres, elle s'attache même aux plus revêches d'entre-eux et un grand respect s'instaure... si bien que les pensionnaires, lorsqu'ils comprennent à travers les propres écrits de la jeune fille qu'elle essuie un chagrin d'amour, décident d'y mettre leur grain de sel. 

  Ce feel good book à la française, loin d'égaler ses équivalents anglo-saxons (les maîtres en la matière), reste néanmoins un bon exemple de ce que nous pouvons faire de ce côté-ci de la Manche. On sent, il est vrai, encore quelques réminiscences du roman autoédité qu'était au départ l'Atelier des souvenirs et qui persistent mais sans pour autant les reprocher à son auteure, parce qu'on voit aussi tout le positif qui a conquis l'éditeur. Le style parvient à rester fluide bien qu'il soit entrecoupé d'un chapitre à l'autre par les textes des résidents, et on s'y habitue assez vite pour s'en formaliser et même apprécier ce rythme et bien évidemment le contenu des productions

 Commercy et Saint-Mihiel, paysages de la Meuse où s'ancre (s'encre?) l'histoire.

  Car ce que racontent nos "petits vieux", comme les surnomme mentalement Alice (avec sincère affection, comme elle le rappelle toujours) renvoie toujours à leur passé : l'action se situant dans la Meuse, la jeune fille se trouve confrontée à toute une génération d'hommes et de femmes qui a traversé le siècle précédent et bien souvent vécu avec intensité la Seconde Guerre Mondiale et la Résistance, compte-tenue de la situation démographique du département. C'est donc tout un pan de l'Histoire qui revit au croisement de l'histoire intime des personnages.

  Cette intimité, Anne Idoux-Thivet en restitue fort bien les émotions et l'on s'attache nous aussi aux membres de l'atelier d'Alice. De Pierre le poète qui ne vit que dans le souvenir de sa défunte épouse aux robes bouffantes, à Germaine et son mauvais caractère, en passant par Suzanne en sosie de Maggie Smith (et là, les quelques références et clins d’œil viennent marquer la filiation et le goût de l'auteur pour les histoires feel good à l'anglaise), tous éveillent en nous une profonde affection et nous évoquent parfois même un aïeul. Moi-même, j'y ai retrouvé beaucoup des résidents rencontrés lors de mon expérience similaire...

Maggie Smith dans Quartet (2012) 
... qui se déroule dans une maison de retraite.

  Alors, certes, reste que les événements qui suivent aux ateliers et leur enchaînement restent peu probables mais la fantaisie - ou plutôt les fantaisies - que se permet l'auteure pour raconter tout de même une histoire et ne pas se contenter d'un enchevêtrement de textes d'ateliers d'écriture se laisse lire avec plaisir et amusement. On pensera beaucoup à l'école des saveurs d'Erica Bauermeister, en lisant ce livre, autant dans son genre, sa construction, que dans les valeurs altruistes qu'il véhicule également. Avec en prime une belle promotion à l'importance et à la richesse des rencontres intergénérationnelles.

En bref : Malgré le caractère improbable de certaines situations, on a avec cet Atelier des souvenirs un roman feel good plein d'humanité. Anne Idoux Thivet nous parle avec une fantaisie légère de la rencontre intergénérationnelle et aborde avec réussite la richesse des ateliers d'écriture. Un roman chaleureux à lire au coin du feu.

Merci aux éditions Michel Lafon pour cette découverte.