dimanche 27 juillet 2014

Maléfique - Le roman du film Disney par Elizabeth Rudnick

Maleficent, Disney Press, 2014 - Editions Hachette, collection Blackmoon, 2014 - Editions Hachette, collection bibliothèque rose, 2014.

  Maléfique est une jolie jeune femme au cœur pur qui vit au cœur d'une forêt magnifique. Un jour, une armée menace d'envahir le royaume. Maléfique n'a pas le choix. Pour préserver la paix, pour protéger son pays, elle en devient le plus farouche défenseur... Mais elle est trahie. Et peu à peu, son cœur d'or se change en pierre... 
  La naissance de Maléfique, la sorcière la plus emblématique de Disney, en guise de " préquelle " à La Belle au Bois Dormant.



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  La novélisation (transposition littéraire d'une fiction cinématographique ou télévisée) est-elle est sous genre purement commercial sans intérêt, ou peut-elle au contraire produire des œuvres de qualité et qui méritent le détour? C'est là une question à laquelle je me suis mis en quête de répondre sur books-tea-pie au travers de plusieurs lectures issues de cette pratique. Après de très bonnes adaptations littéraires de Chapeau Melon et Bottes de Cuir et une insipide novélisation du film La Belle et la Bête de Gans, qu'en est-il de cette retranscription romancée du film Maléfique de Disney? Édité en grand format dans la collection Black Moon des éditions Hachette, ce roman a également bénéficié d'une sortie poche simultanée à moindre coût à la Bibliothèque rose ; l'occasion de satisfaire sa curiosité sans trouer le porte-monnaie!

 A gauche: l'édition originale américaine, au format très esthétique (couverture dure avec jaquette et pages reliées) dont n'aura pas bénéficié la version française.
A droite: édition française en poche, dans la collection Bibliothèque rose.

  Également auteure de la novélisation du film Oz, un monde extraordinaire (qui prend la poussière dans ma PAL depuis un an, hum...), Elizabeth Rudnick se voit régulièrement confier la retranscription romancée de superproductions Disney. Si le concept peut sentir la franchise à plein nez et laisser craindre le pire, je dois avouer avoir été très agréablement surpris par ce roman! En effet, E.Rudnick ne se contente pas de remplir froidement une commande de "retranscription" et va plus loin qu'une fade description de ce qu'on voit à l'écran.

  Car en vérité, elle rebondit réellement sur l'univers du film de Stromberg et le scénario de Linda Woolverton pour les enrichir d'éléments inédits et les développer un peu plus, faisant de ce roman une lecture pleines de surprises même pour ceux qui ont vu Maléfique au cinéma. Ainsi, elle commence son roman par la naissance même de Maléfique, là ou le film débute alors qu'elle est déjà une jeune fille. Ce rajout dans l'histoire permet de compléter la trame du film d'une foule d'informations qui restaient en suspens et pouvait frustrer le spectateur : D'où vient réellement Maléfique? A-t-elle des parents et que sont-ils devenus? Pourquoi une telle haine entre le monde des hommes et celui des fées? etc... Tout en reprenant dans son roman le scénario de Woolverton, Elizabeth Rudnick répond à ces interrogations.



 Melting-pot d'images sur le thème "Maleficent" par le blogueur Droo216.
(source: tumblr.com)

  Non contente d'offrir au lecteur des passages inédits, elle rend compte dans son histoire de réelles recherches sur l'univers de Faërie et le monde du "Petit peuple des fées" que Stromberg a choisi de mettre en avant dans sa réalisation. On sent qu'E.Rudnick a chercher à fouiller ce thème et a enrichi l'histoire d'une foule d'éléments propres au folklore des mythes et légendes celtiques et des contes de la Lande. Dans le même ordre d'idée, elle se permet même quelques clins d'oeil aux classiques du genre : en nommant les parents de Maléfique Hermya et Lyzander, et en lui offrant pour ami d'enfance le facétieux lutin Robin, elle fait une référence évidente à Songe d'une nuit d'été, la pièce féérique de William Shakespeare ( Tous trois étant des personnages de cette très célèbre pièce anglaise, et Robin étant l'autre nom du lutin Puck de la célèbre comédie).

 Puck -ou Robin Bonenfant (Goodfellow)- le malicieux lutin de la pièce de Shakespeare.

  Le seul gros reproche que l'on peut formuler est le style. Mais E. Rudnick n'est pas à blamer : pour avoir lu simultanément cette traduction et une autre oeuvre de cette même auteure en VO, je peux vous garantir de sa plume qui, très correcte, n'a pas été gâté d'une traduction de qualité. Il m'est en effet apparu que le texte français était très inégal (comme si deux traducteurs, l'un minutieux et l'autre pas du tout, s'étaient partagés la tâche d'un paragraphe à l'autre).


  En bref: Si l'on fait abstraction d'une traduction française bâclée, on a là un intéressant travail de novélisation. Loin d'un travail de retranscription sans saveur, Elizabeth Rudnick approfondit les thèmes du film pour réellement enrichir l'histoire et proposer un roman original tout en suivant la trame de départ.

Et pour aller plus loin:


-Autour de Maléfique... 

 -Si vous ne l'avez pas encore vu, visionner donc le film (mon avis ICI)!
http://books-tea-pie.blogspot.fr/2014/07/malefique-maleficent-un-film-de-robert.html#more

 -Découvrez sans plus attendre l'autre ouvrage d'Elizabeth Rudnick adapté de ce même film : Le roman graphique Curse of Maleficent - a tale of sleeping beauty. Loin d'être une version avec un supplément illustré, ce superbe ouvrage bénéficie d'un tout nouveau texte de l'auteure, rédigé tout spécialement pour être accompagné des dessins de Nicolas Khole.

-Et si vous avez aimé ce livre...

 -Lisez donc Carabosse, de Michel Honaker : une autre variation du conte de la Belle au Bois Dormant par le prisme de la sorcière, mais cette fois avec le conte original de Perrault pour contexte de référence. Amusez vous au jeu de la comparaison entre les deux ouvrages qui, comble du hasard, ne sont pas sans point commun!

 -Découvrez d'autres histoires revisitées par le point de vue des "méchants": Wicked, de Gregory Maguire, pour connaître la véritable histoire de la sorcière du Magicien d'Oz, ou encore Fairest of all de S.Valentino pour celle de la Méchante Reine du Disney Blanche-Neige et les sept nains!
 

2 commentaires:

  1. C'est tentant de le prendre en bib rose, mais pour moi le style compte beaucoup.

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    1. Raison pour laquelle se l'offrir en VO! le format de l'édition américaine est vraiment chouette, soigné et esthétique. Celui de chez Blackmoon, même sans les grosses bannières fushia de la bib rose, n'est pas aussi joli (restent de sympathiques enluminures vernies qui rehaussent le tout, tout de même^^).

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