jeudi 28 mai 2015

Far from frost (enfin presque...)


  Le traditionnel post saisonnier hivernal arrive bien tard, certes. Peut-être plus encore que d'habitude mais pour ma défense, il faut reconnaître que l'hiver, dans cette contrée, est fort tenace! Si bien qu'il faut attendre un printemps bien entamé pour espérer sortir les oreilles du terriers et abandonner complètement l'hibernation. Si les balades ont maintenu mes membres en fonction (évitons la rouille, une heure de marche matin, une heure de marche après-midi) malgré la froidure (et quelle froidure!), elles ont aussi offert de belles vues de ma contrée enneigée!


  Et le mot est faible! Évidemment, probablement rien de comparable avec les régions montagnardes mais de belles épaisseurs tout de même, avec de jolis murs de neige comme on n'en avait pas vu depuis les hivers de mes grands-parents. Le genre d'intempérie qui prenait bien par surprise les jours où, comme par hasard, une virée vers la civilisation était -enfin- prévue. Bas de bol, le petit bourg se trouvait ainsi coupé du monde comme en plein Narnia avec des routes impraticables et des voitures bloquées derrière les murets de glace laissés par le passage du chasse-neige -_-'. Inutile d'espérer fuir, ne restait donc plus qu'à positiver et croire fermement aux joies de la promenade. On pouvait ainsi voir, même par grande tempête de flocons, la silhouette dégingandée d'un lapin dévoreur de livres qui partait en vadrouille sous son grand parapluie! Pour un peu, je me serai transformé en Mr Tumnus!



  Bref, ce premier hiver passé au terrier aura tout de même été un peu morose. A végéter tout seul dans la neige, enchaîner les virus et passer ses soirées en tête à tête avec un inhalateur, votre humble serviteur aurait pu se laisser gagner par la dépression saisonnière. Heureusement, tout comme Mr Tumnus, justement, ne restait plus qu'à se lover au coin du feu (oui, non, d'accord, "du radiateur", mais ça sonne moins bien, et puis j'ai quand même un manteau de cheminée dans mon terrier, pour le style!) et siroter du thé (par litre) en bouquinant, gribouillant ou bricolant...

BD Fantômette en cours...

  Le dessin aura été le grand favori de mes occupations journalières, l'occasion de poursuivre cette BD librement adaptée de Fantômette et de me plonger dans son ambiance rétro à souhait. Entre deux vignettes, je me suis attaqué à une Reine des Neige à l'aquarelle demandée par ma nièce/filleule adorée, un Olaf pour une amie, et un paysage de château troglodyte entièrement esquissé en différentes teintes de mine de plomb (cadeau de Noël pour Dad).


  Le bricolage n'aura pas été délaissé pour autant, notamment avec ce coffret à bijoux entièrement customisé home made pour mon autre nièce, et ce pendentif inspiré de la Madame Butterfly de Benjamin Lacombe, façonné pour ma sœurette (un résultat dont je tire une certaine fierté, au vu des longues heures de travail à la loupe, à la pince, et au cure-dent pour le modelage et la mise en couleurs!) 


  Heureusement, un fois le stock de matériel créatif épuisé, quelques jolies journées on permis la fonte des neiges à défaut d'un vrai réchauffement climatique. L'occasion, emmitouflé comme il se doit, de s'offrir quelques escapades. Hop, les valise faites, et en route pour le traditionnel Fantomeeting. La fine équipe de fantophiles, réunie peu de temps avant les fêtes se sera écartée de la mythologie des ouvrages de G.Chaulet... au programme : sortie au théâtre Mogador pour le musical du Bal des vampires, une merveille technique et artistique! Après cet enchantement scénique et un retour mouvementé en RER (comprenez : altercation pas très agréable avec un étranger ivre, peu recommandable et plutôt belliqueux), ne restait plus qu'à nous remettre de nos émotions avec une table bien garnie et une tentative culinaire en hommage à Fantômette elle-même : sa fameuse recette de boisson matinale (mélange particulier de sucre, lait en poudre et café soluble... *ahem* à classer quelque part entre le gloubiboulga de Casimir et les dragées surprises de Bertie Crochu...).





   Cette fois, les températures ont presque atteint un niveau convenable (bon, j'avoue, j'ai toujours une paire de gants sur moi et les enfants de l'institution où je travaille persistent à me comparer à un Schtroumpf dès qu'une brise me fait bleuir) et les premiers soleils m'ont fait troquer mes ballades en parapluie pour de revigorantes randonnées à vélo! Allez, promis juré, bientôt je coupe la chaudière et je reviens vous raconter ce qu'il en est du Printemps...


lundi 11 mai 2015

Gourmandise littéraire : Les brownies presque magiques d'Emily Feather.



  Dans Emily et la porte enchantée, premier tome de la série Emily Feather, la prolifique auteure Holly Webb nous raconte l'incroyable aventure d'Emily, petite fille des plus normales élevée au sein de la famille de fées et de farfadets qui l'a adoptée! Et si l'enfant n'a pas de pouvoir magiques réels, elle n'en a pas moins un véritable don pour la pâtisserie. Aussi, pendant que son père écrit des romans fantastiques à succès et que sa mère conçoit de superbes tenues dans les plus beaux tissus, Emily leur prépare-t-elle sa recette favorite de brownies, au résultat presque..."magique"!

" Emily se pencha par-dessus l'épaule de sa mère, en prenant garde de ne pas renverser la casserole de chocolat fondu qu'elle s'apprêtait à ajouter à sa pâte à brownies.
- J'aime bien celui-ci, déclara-t-elle en désignant un échantillon de tissu que lui montrait sa mère, bleu, avec un motif d'oiseaux et de petites fleurs.
- Plus que le rouge?
  Maman fit onduler le tissu rouge, et les papillons orange vif qui le décoraient semblèrent battre des ailes (...).
  Emily se pencha par la fenêtre pour respirer un peu d'air frais. On étouffait dans la cuisine, avec le four allumé. Mais cela valait vraiment la peine. Ces brownies étaient une de ces meilleures recettes. Il suffisait de faire fondre le beurre et le chocolat, de les ajouter aux autres ingrédients, et en cuisant, la pâte se transformait comme par magie en de délicieux biscuits."

Emily et la porte enchantée (Emily #1), Holly Webb, Editions Flammarion, 2015, Chapitre 1.


Pour neuf parts ("squares") de brownies:

-110g de chocolat pâtissier corsé (64 pour cent de cacao),
-110g de beurre ou de margarine à température ambiante,
-100g de sucre blanc,
-150g de cassonade,
-80g de farine,
-2 gros oeufs,
-2 cuillères à soupe de cacao amer,
-1/2 cuillère à café de levure chimique,
-65g de noix de pécan grossièrement concassées.

A vos tabliers!

- Faire fondre le chocolat au bain-marie.
- Pendant ce temps, mélanger le beurre, la cassonade et le sucre dans un grand récipient jusqu'à ce que la texture soit crémeuse. Y ajouter les oeufs un à un tout en fouettant énergiquement avant de verser ensemble farine, cacao et levure.
- Une fois le mélange homogène, y ajouter le chocolat fondu puis les noix de pécan sans cesser de remuer.
- Verser la pâte dans un moule carré d'environ 20 cm de côté puis enfourner dans un four préchauffé à 180°C pour 25 minutes.
- Une fois la cuisson terminée, il est conseillé de sortir le gâteau du four et d'attendre le refroidissement complet avant de le diviser en parts, pour une découpe plus facile et plus nette.

  Et maintenant, régalez vous de cette texture inimitable (magique?), friable au-dessus et délicieusement chewy dedans...

dimanche 3 mai 2015

Rouge Rubis - un film de Felix Fuchssteiner d'après le roman de Kerstin Gier.



Rouge Rubis (Rubinrot)
Un film de Felix Fuchssteiner
adapté du roman éponyme de Kerstin Gier,
Sorti le 13 Mars 2013 en Allemagne et le 24 Septembre 2014 en France.

Avec : Maria Ehrich, Jannis Newhöner, Jennifer Lotsi, Veronica Ferres, Laura Berlin...

  Gwendolyn est une jeune londonienne ordinaire. Un jour, alors qu’elle rentre du lycée, elle est soudainement transportée en 1900 par une force inconnue. De retour dans le présent, elle est approchée par une société secrète qui la surveille depuis sa naissance. Elle est en fait la dernière voyageuse, le Rubis. Aux côtés de son charmant partenaire Gideon de Villliers, elle devra voyager à travers les âges pour accomplir de mystérieuses missions… 

***

 Image promo diffusée au lancement de la pré-production, en 2012.

  Depuis que je vous rebats les oreilles de cette saga, il était peut-être temps que je fasse un petit retour sur son adaptation cinématographique, surtout maintenant que le public français a pu bénéficier d'une édition dvd du premier puis, tout récemment, du second film! Comme toute saga young adult qui se respecte au jour d'aujourd'hui, l'adaptation cinématographique était attendue au tournant! Il était tout naturel qu'il en soit de même pour Rouge Rubis, même si la nationalité de l'ouvrage posait problème. Pourquoi? Si l'histoire se déroule intégralement en Angleterre avec des héros cent pour cent britanniques, l'auteure et la langue d'écriture du roman sont bien d'origine... allemande! Alors, quelle production pour l'adaptation? Le cinéma allemand est peu versé dans le blockbuster international, et on sait d'ailleurs que les pays anglo-saxons  sont plus habitués qu'eux de ce genre de réalisation...

  Et pourtant, c'est bien une maison de production allemande, avec un casting entièrement allemand, qui fera le film! L'histoire se passe à Londres? Et alors, les Américaines ne se privent pas pour adapter l'Histoire de France ou la littérature francophone avec des casting entièrement anglais, on ne voit donc pas pourquoi le cinéma allemand ne pourrait pas s'offrir le même luxe... 
  Et au bout du compte, le verdict?

 Bande-annonce VF.

  Résultat au-dessus de mes espérances! En effet, malgré un budget tout relatif et l'inexpérience du cinéma allemand dans le genre, Rouge Rubis est l'adaptation parfaite pour le roman de Kerstin Gier malgré la dangerosité de l'entreprise! L'histoire, tout d'abord, est globalement très fidèle et les lecteurs sauront apprécier ce soucis de l'adaptation. Les quelques différences de scénario ne m'ont, personnellement, pas dérangé outre mesure car elles ne trompent pas le matériau d'origine mais permettent à la version cinématographique de se construire son propre rythme. A titre d'exemple, alors que la prophétie concernant le Rubis est connue depuis le départ dans le roman, elle est gardée secrète dans le film, et devient l'objet d'une véritable quête de Gwendolyn pour être finalement révélée à la fin, en guise de conclusion de ce premier opus de la trilogie. Fin qui est ainsi complétée d'une sorte de "chapitre supplémentaire", imaginé par les scénariste et qui lance Gwen et Gidéon dans un saut dans le passé pour accéder à cette prophétie... un passage inédit qui surprendra donc ceux-là même qui ont lu le livre et pensent tout connaître du scénario...
  Les autres modifications sont plus anecdotiques, à l'exemple des voyages dans le temps, inversés dans le scénario par rapport au roman. On notera aussi quelques différences physiques : Madame Rossini, qui devient grande et imposante et non plus petite et ronde, ou encore Leslie, la meilleure amie de Gwen, jouée par une jeune actrice de couleur.

  Le casting , entièrement allemand, parlera donc peu au public français. On reconnaîtra cependant quelques têtes habituées des téléfilms germaniques diffusés sur M6 ou encore Veronica Ferres (célèbre actrice et cantatrice, interprète ici de la mère de Gwen) et Laura Berlin (qui jouait une douce et virginale Blanche Neige dans la série Les contes de Grimm diffusée sur NT1, ici transformée en Charlotte aussi piquante et peste que rousse). Les reste s'est principalement constitué au fil d'auditions "à la sauvage" comme on dit dans le métier : c'est à dire via des déplacements de toute l'équipe de production à travers l’Allemagne pour dénicher les anonymes qui auront le talent d'interpréter les protagonistes. Résultat? Tous m'ont convaincu et pas un seul ne m'a semblé dénoter du livre! Maria Ehrich est parfaite en Gwendolyn : loin d'être un canon type, elle est dotée d'une beauté naturelle très bien mise en valeur par ses tenues fantaisistes, comme chinées dans des friperies. Ainsi mise en scène, sa prestation m'a rappelé le côté atypique de Alice Englert dans Sublime Créature, le côté un peu barré en plus. Jannis Newhöner est très crédible en Gidéon et colle en tout point à son personnage de papier : guindé, belle gueule, et ... imbu de lui-même! Laura Berlin, quant à elle, sert un jeu à mille lieu de Blanche Neige : flamboyante en rousse, elle est LA Charlotte de Kerstin Gier : terriblement belle et prétentieuse, venimeuse comme une vipère, mais jamais pimbêche. 
  Que dire du reste du casting? Une grande tante Maddy foldingue à souhait, une Lady Arista qui a avalé son parapluie... non, vraiment, même Monsieur George est juste... Monsieur George, sans doute aucun! Ma seule infime déception (allez, j'en ai quand même trouvé une...) revient au Comte de Saint Germain : non que l'acteur (Peter Simonisheck) soit mauvais, mais j'imaginais un Comte d'allure plus filiforme, d'une stature plus distinguée et qui aurait davantage collé à sa personnalité reptilienne, à la façon dont le jouait Tom Novembre dans la série française Nicholas Le Floch.

 Le comte de St Germain, Peter Simonisheck vs Tom Novembre.

  Enfin, esthétiquement parlant, le film est une totale réussite. Ne serait-ce que dans le challenge réussit des décors londonnien... en Allemagne! En effet, excepté les quelques vues des monuments célèbres (Millenium Bridge, Big Ben...), tout le tournage de Rouge Rubis s'est fait outre-Rhin (probablement pour des questions budgétaires). En choisissant des décors réels qui ressemblent à l'architecture britannique, l'équipe artistique les a complétés de détails typiquement anglais, ajoutant çà et là cabines téléphoniques rouges ou encore pancarte de métro "underground". Ainsi, la salle de bal du château de Wartburg devient la salle du Dragon et le château Kentschendorf de Cobourg et son style néo-gothique sont devenus les murs du manoir Montrose...L'illusion est totale, avec un petit côté carte postale qu'on adore. 


  Quant à la reconstitution historique, qu'il s'agisse des décors ou des costumes, elle force l'admiration : les nombreux sauts dans le temps et à différentes époques suscitent de nombreux panels et gammes de tenues propres à chaque décennie. La magnificence des ensembles Renaissance ou des gardes robes "Belle Epoque" a remporté mon adhésion : compte-tenu du budget tout relatif de la production, on aurait pu craindre des costumes de bric et de broc façon téléfilm à la petite semaine, mais il n'en est rien, et le tout vaut largement un film historique à grand budget.



Esquisse préparatoire du chronographe.
  Enfin, dans l'esthétique plus générale du film, la réalisation a vraiment su élargir et s'approprier l'univers imaginé par Kerstin Gier pour se créer sa propre mythologie visuelle, et ainsi parachever ce que donnent à lire les romans. On notera ainsi tous les codes vestimentaires des Veilleurs (cape, mais aussi la tenue d' "introduction" de Charlotte, qui évoque l'entrée d'une jeune religieuse du temps jadis dans les Ordres) qui a su puiser dans tout l'historique des sociétés secrète.s Il en va de même pour la mise en scène de leurs codes, rites, et symboles, qui lorgnent vers les appartenances réelles du vrais Comte de Saint Germain aux Roses-Croix ; on notera à ce titre les chevalières de chaque Veilleur, à la forme de la fameuse rose à quatre pétales indissociable de cet ordre. Enfin, parmi tout l'univers visuel que les équipes de création ont eu à reconstituer, on retiendra également le fameux chronographe, même s'il tient ici davantage d'un énorme générateur que de l'horloge steampunck que je m'étais imaginé...
  Je pourrais ainsi disserter des heures sur cette explosion de froufrous et allers-retours temporels, de batailles chevaleresques entre passé et présent, et de l'humour omniprésent (même s'il est plus raisonnable et censuré que dans les livres), mais je vous laisse vous-même le découvrir et l'apprécier ;).


En bref : En dépit d'un budget moyen, l'adaptation de Rouge Rubis a mis dans le mille. Casting impeccable et réalisation archi-soignée avec magnificence des décors et des costumes, cette transposition fait prendre corps à la mythologie inventée par Kerstin Gier et la complète avec rythme et malice. On ne pouvait rêver meilleure transformation des pages à l'écran!


Pour aller plus loin...

vendredi 1 mai 2015

Cendrillon - Le roman du film Disney par Britanny Candau.

Have Courage, Be Kind : The tale of Cinderella, Disney Press, 2015 - Editions Hachette Jeunesse (traduction de C.Rosson), 2015.

  "J'ai un secret à te dire. Un grand secret, qui t'aidera à traverser toutes les épreuves de la vie. N'oublie jamais: aie du courage, et sois gentille. Tu possèdes davantage de gentillesse dans ton petit doigt que la plupart des gens dans tout leur corps. C'est là un pouvoir. Un pouvoir plus important que tu ne le crois. La gentillesse va de pair avec la bonté. Et la bonté apporte le bonheur. Aie du courage, et sois gentille. Me le promets-tu ?
-Je vous le promets, mère."

 "Cendrillon" nous présente les aventures d’Ella, dont le père se remarie après la mort tragique de sa mère. Bien décidée à soutenir son père, Ella accueille avec la plus grande gentillesse sa belle-mère Lady Tremaine et ses deux filles. Mais lorsque le père d’Ella meurt à son tour, elle se retrouve à la merci d’une famille cruelle…

***
   Vous me savez déjà curieux du concept de la novélisation, dont je me demande à chaque fois s'il peut mener à des ouvrages vraiment réussis ou à de simples "romans de gare" uniquement commerciaux. Après des belles réussites avec les nouvelles aventures livresques inspirées de la série Chapeau Melon et bottes de cuir et de jolis ratés avec la transposition en roman du film La Belle et la Bête de Gans, qu'en est-il de cette transposition du décevant live-action Cendrillon?

  Eh bien je ne pensais pas conclure à cela, mais si le résultat n'a rien de révolutionnaire, il est tout à fait correct! Puis-je dire que le livre est même mieux que le film? Dans mon récent article sur celui-là, je maudissais le ton affreusement premier degré qui frôlait le ridicule, renforcé par une esthétique surchargée qui sombrait dans le mauvais goût. Mais contrairement à un film, qui "mâche" le travail de visualisation du lecteur et lui impose tout (du visuel au rythme), la littérature a toujours eu cette avantage de pouvoir se plier à loisir à notre imagination. Peu importe le caractère impossible ou tout juste crédible de ce qu'on nous raconte : nous pouvons, en notre qualité de lecteur, faire le tri et ne retenir (consciemment ou non) que ce qui nous marque le plus pour nous faire notre propre film intérieur.

 FanArt imaginant un live-action du Cinderella de Disney... 
ou comment imaginer le visuel de notre choix et se faire "notre propre film".
(source : tumblr.com)

  Aussi, servi dans une prose très correcte (et pourtant traduite par le même traducteur que pour Maléfique, et dont j'avais alors trouvé le texte français très inégal), qui alterne avec malice les points de vue (Ella, puis Cendrillon, ou même le Prince...), cette version écrite du film se permet même quelques libertés et ajouts qui seront les bienvenus. Par exemple, comme influencée par la Cendrillon férue de lectures philosophiques de la version A tout jamais, Ella est ici davantage présentée comme une jeune fille cultivée et très littéraire, et les références et citations de Shakespeare ponctuent le roman d'une touche d'érudition.
L'édition "roman graphique" en version originale...

  Seul bémol : cette version young adult du film (il existe une autre novélisation destinée à un lectorat plus jeune) était à l'origine une très beau roman graphique mis en images par Cory Godbey. Les illustrations, très modernes, rappellent le roman graphique d'un style très similaire sortis l'an dernier d'après Maléfique : Curse of Maleficent, a tale of sleeping beauty (et vise d'ailleurs probablement le même succès...) et le tout était un très bel objet livre habillé de tissus. Malheureusement, les éditeurs français n'auront conservé que le texte...

 Illustrations de C.Golbey pour l'édition américaine.

  En bref : si on regrette de ne pouvoir bénéficier du format "graphique" original, cette novélisation reste très correcte dans le genre. Le style est clair et laisse au lecteur le loisir de visualiser l'histoire au gré de son imagination, sans l'esthétique chargée imposée par le film.

Pour aller plus loin...