mercredi 31 juillet 2019

Un coeur vaillant - Caterina Soffici.

Nessuno puo fermami, Feltrinelli, 2017 - Editions les escales (trad. de A.Bouteille-Bokobza), 2019.

  Italie, 2001. A la mort de sa grand-mère, Bartolomeo trouve au fond d'un tiroir une lettre qui pique sa curiosité. Elle indique que son grand-père aurait " disparu, probablement noyé ". Des mots qui contredisent l'histoire familiale selon laquelle il serait tombé au combat. Ses recherches le mènent jusqu'à Florence Willis, une vieille dame anglaise qui a connu ses grands-parents. A travers le récit de ses souvenirs, Bart se retrouve plongé dans les années 1930, au cœur de Little Italy, le fameux quartier italien de Londres, où ses grands-parents avaient immigré. En quête de vérité, Bartolomeo et Florence nouent une profonde amitié et se lancent dans un voyage terriblement émouvant qui mettra en lumière une histoire longtemps oubliée. Un roman tout en délicatesse qui dévoile un épisode troublant et méconnu de la Seconde Guerre mondiale.

  Entre l'Italie et la Grande-Bretagne, un jeune étudiant et une vieille dame se lancent sur les traces d'un épisode méconnu de la Seconde Guerre mondiale. Un roman tout en délicatesse. 

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  Après Le prénom de mon oncle, les éditions les Escales proposent une nouvelle lecture mêlant histoire familiale, secret, et drame historique. Ce roman italien est le premier récit de fiction de l'auteure Caterina Soffici, écrivaine et journaliste partageant sa vie entre l'Italie et l'Angleterre.


  Londres, fin des années 1930. Florence Willis, jeune secrétaire travaillant au ministère, fait la rencontre d'un groupe d'amis d'origine italienne résidant dans le quartier de Little Italy : Angelina, Bartolomeo et Michele. Très vite, la petite troupe devient inséparable et Florence se fiance avec Michele tandis qu'Angelina attend un enfant de Bartolomeo. Mais l'Histoire est déjà en marche et lorsque Mussolini s'allie à Hitler en 1938, l'Angleterre décide de tourner le dos aux nombreux Italiens venus vivre en terre britannique. Alors que la communauté compte autant d'antifascistes que de pro fascistes, tous les réfugiés se trouvent victimes des choix politiques de leur pays et Bartolomeo et Michele sont constitués prisonniers. Des années plus tard, en 2001, Florence est devenue une vieille femme qui réside désormais à Milan. Lorsque le téléphone sonne et qu'un certain Bartolomeo, petit fils du Bartolomeo qu'elle a connu, demande à la rencontrer, c'est tout un chapitre de sa vie qui ressurgit. Le jeune homme de 20 ans souhaite en apprendre plus sur son défunt grand-père dont l'histoire - et la mort - est passée sous silence par sa propre famille. Florence connait la vérité, mais est-elle en droit de la révéler si Angelina n'a pas voulu le faire?

"Dommage qu'il n'y ait pas d'arrière boutique de l'esprit. C'est là que finiraient toutes les visions, souvent aussi les désirs et les illusions."

  Avec ce premier roman très profond qui s'attarde sur la vie des Italiens réfugiés en Angleterre dans les années 40, l'auteure nous fait découvrir un pan méconnu de la Seconde Guerre mondiale. Caterina Soffici nous plonge dans la chaleur de Little Italy, petit bout de méditerranée en plein cœur de Londres dont les habitants furent victime du cours de l'Histoire. Parce que l'étranger fait peur, parce que la panique amène à des amalgames, l'alliance de Mussolini et Hitler conduisit Churchill à prendre une décision très arbitraire : "Collar the lot!". Des centaines d'Italiens furent déportés par bateau, l'Arandora Star, un navire qui n'arriva jamais à bon port puisqu'il fut torpillé en mer, emmenant avec lui nombre de ses passagers. "Disparu, présumé noyé" est le courrier que reçurent des centaines de familles italiennes qui ne surent jamais ce qu'il était advenu de leur pères, enfants, ou époux...

 l'Arandora Star.

"Il n'est pas bon de remuer le passé, mieux vaut laisser les choses scellées dans la mémoire de ceux qui les ont vécues et ne pas rouvrir les portes. On ne sait jamais ce qui en sort, quand on va taquiner les vieux cadenas rouillés."

  Pour raconter ce drame, l'auteure mêle faits historiques et éléments de fiction (néanmoins probablement très inspirés d'histoires véritables, comme elle le glisse en postface) grâce à des personnages attachants et passionnément humains qui semblent prendre vie au-delà des pages. L'alternance entre passé et présent nous permet, au fil des éléments racontés par Florence ou des découvertes faites par le jeune Bartolomeo, de reconstituer peu à peu l'histoire de son grand-père, exemple poignant parmi de nombreux destins véridiques oubliés, ou qui ne nous ont jamais été racontés. Le personnage de la jeune Florence, Anglaise rattachée à la cause des victimes italiennes, nous fait approcher une réalité politique qui, dans la panique, voyait davantage par contrastes que par nuances une population qu'on associait aux décision de son dirigeant. Sa version plus âgée, très touchante, offre une réflexion pleine de réalisme sur les vicissitudes de l'existence et qui participe à l'intensité du roman.

 Little Italy, au début du XXeme siècle.

"Quand les difficultés se profilent, j'ai besoin de pensées simples, voire banales. Les riches et les pauvres, la mort qui est la même pour tout le monde. Je devais garder mon esprit occupé pour le rassurer, comme un plaid en laine sur les genoux, quand la tempête approche."

  Le lecteur se laissera happer par la quête de vérité de Bartolomeo. Victime de crises d'angoisse régulières, le jeune homme se persuade qu'il retrouvera la sérénité en levant le voile sur le destin tenu secret de son grand-père, dont il a hérité son nom. Comme dans Le prénom de mon oncle de M.Van Heemstra, Un cœur vaillant suggèrent, ici aussi tout en finesse, le poids de l'histoire familiale lorsqu'elle est refoulée ou dissimulée. Les réponses seront données en fin de roman au cours d'un voyage libérateur en compagnie de Florence et de Bartolomeo, dont la relation pleine d'affection constitue l'un des plus beaux élément du livre.

En bref : En mêlant Histoire et fiction, Caterina Soffici offre un éclairage sur le destin oublié de la communauté italienne exilée en Angleterre pendant la Seconde Guerre mondiale. Cet épisode tragique est raconté à travers des personnages forts qui rappellent l'importance de ne pas tenir secret le passé familial.

Un grand merci à NetGalley et aux éditions les Escales.

mercredi 24 juillet 2019

Chicago - la comédie musicale de B.Fosse, F.Ebb & J.Kander à Mogador.

Chicago

Livret : Bob Fosse et Fred Ebb
Musique : John Kander
Adaptation française : Nicolas Engel
Mise en scène : Tania Nardini

D'après la pièce de théâtre Chicago de Maurine Dallas Watkins (1926).

Avec : Carien Keizer, Fanny, Fourquez, Jean-Luc Guizonne, Sandrine Seubille...

Sur la scène du théâtre Mogador du 18 septembre 2018 au 30 juin 2019.

  Au cœur des années 20, à Chicago, Roxie Hart, une artiste de cabaret, tue son amant. En prison, elle est confrontée à Velma Kelly, double meurtrière mais surtout, chanteuse de jazz et idole de Roxie. Grâce à un avocat roué – Billy Flynn – les deux femmes trouveront la voie de la liberté et celle du succès.

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  Bien placée au panthéon des comédies musicales mythiques, Chicago méritait bien un revival sur le sol français. Avant d'être un musical, Chicago est une pièce de théâtre de 1927 écrite par la journaliste et dramaturge américaine Maurine Dallas Watkins, inspirée d'un fait divers scandaleux survenu l'année précédente : la popularité inattendue de deux jeunes femmes accusées de meurtre, ce qui leur a finalement permis de devenir stars du monde du spectacle. Après plusieurs adaptations au cinéma (muet puis parlant) en 1927 et 1942, le metteur en scène Bob Fosse en a fait une transposition musicale en 1975. Le show a triomphé pendant deux ans à Broadway avant d'être repris dans le monde entier. Un revival a vu le jour à New-York en 1996, où le spectacle continue d'être joué sans discontinuer depuis 23 ans, jouissant d'un succès sans pareil et de nombreuses récompenses.

Chicago au cinéma : un film muet en 1927, un parlant en 1942, et un chanté en 2002.

  C'est ce succès qui invite notamment Rob Marshall, réalisateur issu du monde de la scène, à transposer le musical sur grand écran en 2002 avec Catherine Zeta Jones, Renee Zellweger et Richard Gere. Le film est une réussite et rafle la mise aux Oscars (dont celui du meilleur film), et sa diffusion permet aux pays qui ne connaissaient pas le spectacle de le découvrir par un autre biais. C'est le cas de l'hexagone, qui accueille d'ailleurs quelques temps plus tard au Casino de Paris une première version française de la comédie musicale, adaptée par Laurent Ruquier. 


  Chicago est donc aujourd'hui un spectacle parmi les plus célèbres du genre et méritait bien une nouvelle mise en scène française. On en rêvait, Mogador l'a fait. Ce haut lieu de la comédie musicale en France ne pouvait décidément pas passer à côté de cette pièce iconique, et autant dire que votre humble serviteur était très impatient de voir ce que cela allait donner...


  Verdict? Un régal! Couronnée de plusieurs trophées de la comédie musicale, cette adaptation française est une petite merveille. La mise en scène et les décors s'inspirent directement de ceux du revival de 1996 à Broadway : un cadre doré autour de la scène et l'orchestre au centre, le tout étant chic et sobre à la fois. En effet, les fioritures seraient inutiles ; l'histoire justifie la simplicité de l'esthétique sans pour autant qu'elle ait été négligée, comme l'attestent les rideaux dorés ou les lumières savamment dosées pour instaurer sur la scène l'ambiance capiteuse et élégante d'un cabaret des années 20.

Fanny Fourquez en Velma...

  Tout l'intérêt réside dans les chansons, la musique, et... les comédiens, pour ne pas dire les deux comédiennes principales. Le rôle de la sulfureuse et très directe Velma Kelly a été tenu par Sophia Essaïdi de septembre à février, puis repris dès mars par Fanny Fourquez. Si je ne peux juger la prestation de la première (nous sommes allés voir l'avant-dernière représentation du show), je peux assurer que la seconde interprète de Velma nous a tous impressionés. Voix, port de tête, gestuelle, regard de femme fatale, et même la coupe à la garçonne on ne peut plus appropriée (que C.Zeta Jones portait également dans le film), Fanny Fourquez est résolument LA Velma Kelly qu'on attendait.

Carien Keizer en Roxie...

  Face à elle, la danoise Carien Keizer joue une Roxie Hart plus pimentée que la trop douce femme adultère interprétée par Renée Zellweger dans la version cinématographique. Après avoir tenu le rôle dans une adaptation scénique allemande, Carien Keizer apporte un charme humoristique unique et inattendu à cette nouvelle Roxie : avec son accent et un jeu parfois cartoonesque, elle apporte un côté Betty Boop qui s'avère parfait pour le personnage.


  Du côté du reste du casting, Jean-Luc Guizonne prête sa voix chaude et son charme ravageur au rôle de Billy Flinn, qui lui va comme un gant, mais c'est surtout le personnage secondaire de Mama Morton qui a retenu notre attention. Vénale mais attachante, cette directrice de la prison où sont incarcérées Velma et Roxie est magistralement campée par Sandrille Seubille, grande professionnelle de la scène en plus d'être professeure au cours Florent. 

Faut qu'ça jazz, LA chanson mythique du spectacle.

  L'extase est provoquée par de nombreux titres phares du spectacle, admirablement chantés et dansés. Ambiance jazzy à souhait et chorégraphies inspirées nous plongent plus que jamais dans l'énergie des Années Folles! La célèbre chanson d'ouverture, Faut qu'ça jazz (All that jazz en VO) est bien sûr une réussite, mais on a surtout été très TRES emballé par le tango des taulardes (follement indécent dans son texte et techniquement impressionnant dans sa construction) et par la simplicité du duo Classe, aux paroles si bien pensées. Ce qui nous fait réfléchir quant à la qualité du texte français écrit par Nicolas Engel, qu'il a su adapter au rythme des musiques originales en gardant une pertinence du sens et du style.

Classe : le duo qui fait mouche...

"Ah, y'a plus de gentlemen pour vous raccompagner,
Y'a plus de dames, restent les chiennes et les trainées,
Quant aux gosses qui vous casseraient la gueule pour une glace...
Personne n'a plus de classe."

  Si l'histoire n'a rien de morale (on parle quand même de deux criminelles qui parviennent à jouer de leur célébrité en tant que tueuses pour devenir des stars de music hall grâce à l'aide d'un avocat véreux), on adhère totalement à cette illustration tonitruante des Roaring Twenties et de leurs mœurs extrêmes. L'humour dose intelligemment cynisme, ironie, légèreté et grivoiserie sans jamais altérer le chic de l'ensemble. Une réussite.


En bref : On a adoré! Du jazz, du charleston, du foxtrot, du tango, de l'humour, du meurtre et surtout... de la classe! Les interprètes sont charismatiques et la sobriété de la mise en scène permet plus que jamais de mettre en relief leur talent. Une adaptation qui a mérité ses trophées.

 

mardi 23 juillet 2019

A very Roaring Spring : Art Deco & Egyptomania...





  Je vous le disais il y a quelques semaines : avec 2019, nous fêtons les cent ans du début des insouciantes, tonitruantes, et enthousiasmantes Années Folles, également appelées outre-Atlantique les Roaring Years ou Roaring Twenties. Quoi de mieux, donc, que de célébrer cette année dans une ambiance vintage digne de cette folle période ?
  Avec mon retard coutumier, voici le bilan de ce printemps 2019, l'article de blabla saisonnier marqué sous le sceau de l'égyptomanie et de l'Art-déco!

Egyptomanie:


  Car 1919 c'est aussi... la découverte du tombeau de Toutankhamon, dont on fête cette années les cent ans! Pour l'occasion, le célèbre trésor du pharaon a quitté son musée égyptien pour une grande exposition itinérante. En France, on n'avait pas pu admirer ces pièces depuis leur dernière exposition en 1967. Alors qu'un tout nouveau musée est actuellement en construction à Gizeh pour accueillir définitivement les artefacts à partir de 2021, c'est 150 pièces du trésor (soit une tout petite portion de sa totalité, en vérité) qui sont actuellement présentées aux Halles de la Villette.


  Il me fallait y aller. Tout petit, j'ai été pris moi aussi de la fièvre pharaonique : collectionnant les encyclopédies sur le sujet, visionnant en boucle les films de momie, et projetant de devenir égyptologue. Parce que le sujet a déjà été abordé par Georges Chaulet dans un tome de sa série Fantômette, cette exposition est rapidement devenue un des événements du Fantomeeting 2019 (pour les non initiés, le Fantomeeting est la rencontre annuelle des lecteurs de Fantômette. Moquez-vous, mais les Fantôphiles égalent largement la Société Française de Sherlock Holmes ou les autres fans clubs officiels de personnages littéraires, mais en plus sobre, plus chic, et plus restreint. Na.).

 Transat, théière, et couverts à salade de Toutankhamon :-P.

  Bref, c'est vêtus comme le veut la coutume de jaune et noir que nous avons admiré les statues, sceptres, et bijoux découverts par Howard Carter il y a cent ans de cela, le tout merveilleusement mis en scène et en lumière dans l'ambiance tamisée d'un décor conçu pour l'occasion. On regrettera seulement que les entrées échelonnées ne suffisent pas à décanter l'affluence du public sur le site : les visiteurs s'attardant à l'intérieur, on se retrouve vite les uns sur les autres ou pressés contre les vitrines. 


  Outre les reliques présentées, des vidéos et panneaux ont rappelé en fin de visite l'impact de cette découverte sur la décennie des Année Folles : la mode, l'architecture, et même la publicité se sont inspirées de cette esthétique égyptienne. Une véritable égyptomanie s'est emparée de la culture visuelle de l'époque, alliant orientalisme et Art-déco.

 Quand le style pharaonique inspire la mode de 1919...

  Cette exposition est parfaite pour réveiller l'égyptologue imaginaire qui sommeille en vous (même si la maturité amène à se questionner sur l'éthique de piller des tombes et d'exposer leur contenu, même pour le bien de la recherche archéologique... Ben quoi, c'est vrai : aurait-on envie de voir son cercueil et sa dépouille exposés dans un musée dans trois mille ans?). N'hésitez pas à y emmener les plus jeunes : l'exposition leur est accessible et ça vous donnera probablement l'occasion de cueillir quelques belles perles au passage ("Dis Maman, en fait, dans le trésor de Toutankhamon, tout est bien conservé sauf lui, non?").



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Art-déco orientalisant:



  Quoi de mieux, pour rester dans l'ambiance, que de terminer cette visite par un petit tour dans l'Orient-Express (Saviez-vous d'ailleurs qu'il avait une branche qui assurait les correspondances jusqu'au Caire, sous le nom du Taurus Express? ) ? Pour cela, oublions le restaurant éphémère (et inabordable) du célèbre train lorsqu'il est à quai en gare de l'Est, et tournons-nous vers... le Wagon Bleu


  Déjà évoqué ICI il y a quelques années, le Wagon Bleu est un restaurant parisien qui vous offre l'opportunité de prendre un repas à bord d'un ancien wagon de l'Orient-Express. Après y avoir fêter mes 26 ans en 2017, j'ai fait découvrir ce lieu unique à mes amis fantôphiles pour un dîner dans une ambiance Art-déco feutrée à souhait.



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Autres temps, autres lieux :



  Mais puisque le Fantomeeting est aussi l'occasion de visiter des lieux mis à l'honneur dans les écrits de Georges Chaulet, nous sommes allés visiter la tour de Montléry, un des rares lieux encore jamais vus par les Fantophiles, puisqu'en rénovation depuis plusieurs années. Cette tour est le seul vestige d'un château médiéval au centre de l'intrigue de Fantômette contre Charlemagne, dans lequel la justicière en jaune et noir doit retrouver la couronne des rois de France, dissimulée au pied de la tour sous une pierre marquée d'une fleur de lys. Après une horrible et interminable marche (je vous rappelle qu'après ma chute à vélo et mon opération du fémur, c'était ma première "grosse" sortie) et un détour par ce qui devait initialement être un raccourci (mais qui tenait plus du parcours du combattant), nous avons fini par trouver la tour de Charlemagne...



  Armés de notre exemplaire de Fantômette en guise de guide touristique, nous avons eu à démêler le vrai du faux avec un guide officiel (en chair et en os, celui-là). Quelle n'a pas été notre déception d'apprendre qu'en réalité, la tour n'avait rien à voir avec Charlemagne et que feu notre bon vieux Monsieur Chaulet avait un petit peu (beaucoup) joué avec les faits historiques. Peu importe, nous avons quand même cherché la pierre marquée d'une fleur de lys en suivant les indications du roman... En vain. Ceci dit, de l'avis de tous, il s'agirait peut-être de cette cavité (si l'on part du principe que la couronne a été découverte, la pierre n'est donc plus à sa place), mais pour faire plaisir aux enfants et aux futurs Fantôphiles qui s'aventureront ici, nous avons redessiné le fameux symbole ailleurs (ohé, inutile de crier à la dégradation, c'est du crayon de papier, ça partira dès qu'il pleuvra!).

 (cliquer sur l'image de droite pour voir en grand la fleur de lys...)


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Bricoles et fariboles:



  La fin de mon arrêt et la reprise du travail m'ont vite plongé dans la routine habituelle et mis face à la course au temps propre à chaque fin d'année. Il y avait notamment un projet théâtre de longue haleine à terminer avec mes grand monstres, avec lesquels nous avions étudié cette année Quand on aura le temps de C.Bonfils, pour travailler à l'écriture et à la mise en scène d'une suite avec l'auteur. La représentation a eu lieu mi-juin devant un public très ému et les apprentis dramaturges ont même pu dédicacer leur pièce éditée sous forme d'un livre à leurs nouveaux fans. Nous étions tous très fiers d'eux.


  J'ai aussi trouvé le temps de réaliser quelques colis de cadeaux pour Pouchky/Ficelle et Tinker Bell : l'un sur le thème de Pique-nique à Hanging Rock (comprenant le roman, la série adaptée du livre, et un melting pot d'objets d'inspiration victorienne) et l'autre, plus minimaliste, sur le thème de Peter Pan (avec un thé "Fée Clochette" très approprié et parfaitement assorti à ce mug isotherme). L'achat d'un tampon "Lapin" pour cachet de cire m'a permis de signer de ma patte les lettres jointes aux paquets ainsi que mes futurs courriers.



  Côté gribouillis, par grand chose si ce n'est ma première dédicace illustrée sur l'un des tomes des Enquêtes de Voltaire de F.Lenormand, dont j'ai réalisé la couverture : pour une personne qui me faisait furieusement penser à la Grande Catherine de Russie, une rapide esquisse de la Tsarine toute en perles et froufrous.


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Popotes et casseroles:


  Ça a chauffé fort, côté cuisinière : il y a longtemps que je n'avais pas été aussi productif aux fourneaux! Probablement aussi en raison du temps dont j'ai disposé avant ma reprise du travail, j'en ai profité pour tester de nouvelles recettes. Parmi les nouveaux essais très concluants : une quiche poireaux parmesan (ci-dessus), une tatin d'échalotes, un sauté de poulet à la sauce soja, ou encore une nouvelle version du dhal de lentilles. Du côté des reprises, des valeurs sûres avec mon habituel poulet au curry et la salade tiède de chou-fleur au four de Gwyneth Paltrow...




  Et parce que mes papilles ont été furieusement alléchées par l'évocation du Gin Tonic dans tous les romans se déroulants au cours des Années Folles, j'en ai déniché deux bouteilles très esthétiques pour les tester dans de futures gourmandises littéraires. Bon, d'accord, c'est aussi et surtout parce que leur esthétique est très jolie et que le gin en question a été fait sur Rabbit Island que je les ai achetées...



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Nouvelles acquisitions :



  Oulala, là aussi, entre les partenariats, les cadeaux, et les achats, il y a du monde. Ce n'est pas ça qui va m'aider à faire diminuer ma PAL. Mon esprit encore hanté par la récente série de Picnic at Hanging Rock, je me suis offert la pièce de théâtre adaptée du roman, ainsi que le chapitre final inédit édité après la mort de l'auteure. Parce qu'une nouvelle librairie a ouvert près de chez moi, je suis allé de suite m'imposer comme client d'importance en repartant avec le dernier M.Atwood en poche, l'Ombre du Golem d'E.Abecassis et B.Lacombe, Sur l'amour et la mort de Suskind, Pretium Doloris de la philosophe C.Fleury, et la BD Dans les Bois d'E.Carroll, parfaite pour le prochain Halloween. On m'a offert un petit guide sur les Tudors, ainsi qu'un guide pour Gérer les emmerdeurs (j'en rencontre beaucoup en ce moment, j'espère que ce livre est efficace). Enfin, en partenariat, j'ai reçu un tome de la série jeunesse d'égyptomanie Lottie Lipton, un autre d'une nouvelle saga intitulée Marie-Antoinette et ses sœurs, et, dans un tout autre genre, Koba, le dernier Robert Littell.

  Côté carnets, ça devient aussi un vrai problème :



  Enfin, côté accessoires chics et chocs, je me suis offert, comme prévu après mon accident, une vraie canne de gentleman. Et pas n'importe laquelle : une canne de gentleman lapin (Non mais, vous savez à qui vous parlez, quand même? ;) ):


  C'est sur cette note d'élégance rétro et carrément ostentatoire que s'achève ce dernier billet d'humeur saisonnière. Au programme du prochain bilan, on parlera de cabarets et de charleston ! Bel été à vous en attendant!