mardi 30 septembre 2014

Le grimoire d'Arkandias (La trilogie d'Arkandias #1) - Eric Boisset

Éditions Magnard jeunesse (collection "les fantastiques), 1996, 1998 - Éditions Magnard (collection scolaire "Classiques & Contemporains"), 2001 - Éditions Magnard Jeunesse (collection "tipik junior"), 2004, 2008 - Éditions France Loisirs (collection "Graffiti fantastique"), 2004 - Éditions Magnard jeunesse (revue et corrigée par l'auteur), 2013, 2014.


  Théophile Amoretti a 12 ans. Il aime passionnément la lecture et passe ses mercredis à la bibliothèque. Par le plus grand des hasards, il découvre, un jour, un grimoire, intitulé Leçons pratiques de magie rouge. En le feuilletant, il tombe sur une note oubliée entre deux pages. Stupeur ! Cette note indique comment devenir invisible. Aidé de son ami Bonaventure, il déploie des trésors d'ingéniosité pour se procurer un œuf punais et un dé à coudre de sang de poule noire... Mais un inconnu les suit : le mystérieux Agénor Arkandias

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  Avoir avoir entamé la pétulante Trilogie des Charmettes du même Eric Boisset, je vous propose de découvrir aujourd'hui la saga qui l'a fait connaître : La Trilogie d'Arkandias. Publié en 1996, ce premier tome avait alors rencontré un réel succès et s'était présenté, bien avant la vague fantastique Harry Potter, comme un précurseur du genre. Aujourd'hui étudié au programme scolaire d’œuvres contemporaines de certaines classes, Le Grimoire d'Arkandias revient aujourd'hui sur le devant de la scène avec une adaptation au cinéma français. Là encore, le 7ème Art hexagonal frappe fort en s'essayant à un genre cinématographique davantage réservé aux productions anglo-saxonnes, une bonne excuse pour (re)découvrir le livre d'origine (D'autant que la réédition actuelle bénéficie d'un texte revu et corrigé par l'auteur lui-même!).

Première édition française chez Magnard et édition parue chez France-Loisirs.

  Orphelin de père, le discret et sensible Théophile vit seul avec sa mère. Il y mène un quotidien tout en simplicité, entre la vie au collège, sa passion sans fin pour la lecture, et les jeux avec son meilleur ami de toujours, Bonaventure le casse-cou. Lorsque le jeune garçon tombe sur un ancien grimoire de sorcellerie à la bibliothèque qu'il fréquente assidument, lui et son camarade se mettent en tête de confectionner une bague qui donne le don d'invisibilité! Mais ce qu'ils ne prennent que pour un banal amusement tourne vite au vinaigre : alors qu'ils collectent les ingrédients du sortilège, un mystérieux individu du nom d'Arkandias, lui aussi en quête du sort, se manifeste et les prévient des dangers d'une telle entreprise quand on ne s'y connait pas en magie! Aussi, quand le sort tourne mal, Théo et Bonaventure n'ont plus qu'à s'en remettre à l'inquiétant Arkandias pour les tirer de ce mauvais pas... Ils entrent alors dans l'univers incroyable de l'alchimie...

Réédition parue chez Magnard dans la collection "Tipik",
 et couverture alternative de l'édition revue par l'auteur actuellement disponible.

  D'un ton certes moins vif et piquant que sa Trilogie des Charmettes, ce Grimoire d'Arkandias semble aussi s'adresser à un lectorat légèrement plus jeunes ; pour autant, la plume d'E.Boisset est toujours de cette finesse et de cette qualité si caractéristiques, un style impeccable et fluide d'un bout à l'autre qui remportera l'adhésion même des plus réfractaires à la lecture!
  Au centre d'une histoire fantaisiste mêlant genre fantastique et enquête, Boisset dresse des personnages attachants : du jeune héros discret débordant d'imagination (dont la passion pour la lecture et les visites à la bibliothèque évoque Mathilda de R.Dahl) ou son camarade martiniquais, au tempérament peu farouche, issu d'une famille d'immigrés (dont l'audace et la personnalité évoquent le fidèle Salim de la saga d'Ewilan de P.Bottero, que j'ai d'ailleurs souvent classé dans la même veine d'auteurs talentueux que Boisset), chaque jeune lecteur pourra trouver à se reconnaître et adhérer à cette variation contemporaine de L'apprenti sorcier. Quant au charismatique Arkandias, dont on ignore les vraies motivations, il apporte une touche plus sombre et délicieusement énigmatique qui n'est pas sans faire penser à un Severus Rogue avant l'heure!

Affiche du film adapté de la trilogie.

  Avec sa fin en suspens, ce roman se présente comme un chapitre introducteur à d'alléchantes péripéties : on a hâte de découvrir la suite de la trilogie et on trépigne d'impatience à l'idée du film, sur les écrans le 22 Octobre prochain!

Bande-annonce du film, sur nos écrans le 22octobre prochain.

  En bref : Entre éléments fantastico-terrifiants et humoristiques, Boisset signe là un roman original qui se veut précurseur du genre, au succès et à la qualité jamais démentis depuis plus de dix ans! En mettant en scène des personnages simples et attachants au centre d'une aventure énigmatique explorant le milieu de l'alchimie, l'auteur captive le jeune lecteur d'un bout à l'autre en le régalant de son imagination sans failles et de son style irréprochable. Une réussite livresque à (re)découvrir!

Et pour aller plus loin...

vendredi 12 septembre 2014

Les recettes du Bonheur (Le voyage de cent pas) - Richard C.Morais

The Hundred-foot journey, Scribners, 2008, 2011, 2011, 2014 - Le voyage de cent pas, éditions Clamann-Levy, 2011 - Les recettes du bonheur, éditions Le Livre de Poche, 2014.

  Né au-dessus du petit restaurant de son grand-père à Bombay, Hassan Haji grandit dans les senteurs de curry, entre les promenades dans les marchés aux épices et l'initiation à la bonne chère en compagnie de sa mère. Mais une tragédie pousse les siens à l'exil. Direction l'Angleterre, d'abord, et, par la force des choses, la France. Plus précisément Lumière, un petit village du Jura, où la famille Haji ouvre une gargote en face de l’auberge du Saule pleureur, propriété de Mme Mallory, chef émérite. Une guerre culturelle et culinaire s'ensuit, qui ne prendra fin que lorsque Mme Mallory, résignée, acceptera de reconnaître le talent du jeune Indien et le prendra sous son aile. Pour Hassan, c’est le début d’une initiation et du chemin qui le mènera à Paris vers de nouvelles aventures... Un roman picaresque plein de saveurs et de parfums, mais aussi une réflexion sur l’immigration et les différences.

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"Quelle chose puissante que le destin. On ne peut pas lui échapper. Jamais."

  Les recettes du bonheurs, un titre simpliste mais une sortie cinéma franco-américaine qui fait le buzz : produit par Spielberg lui-même et Oprah Winfrey, réalisé par L.Hallström (Le chocolat), et mettant en vedette Helen Mirren en cuisinière étoilée au Michelin ? Voilà un film gourmand qui ne peut que retenir l'attention! Et plus encore, quand on apprend qu'il est adapté d'un best-seller, on n'hésite pas et on s'offre le livre original (initialement publié sous le titre Le Voyage de cent pas) pour se faire patienter jusqu'à la première projection en salle!

"La joie que je ressentis avait la saveur d'une religieuse à la crème dans laquelle on mort à pleine dent."

 Couvertures des très colorées éditions originales américaines successives, grands formats et poche.

"Sa voix, que le vent emportait jusqu'à moi, évoquait les fruits rouges à la crème."

  Préférez d'ailleurs le titre original : il exprime à merveille le cheminement du personnage principal, Hassan Haji. Le garçon, issu d'une vaste famille musulmane installée à Bombay, grandit au milieu des parfums et des saveurs du restaurant de son grand-père ; dès lors, cet univers culinaire se fait symbole d'un voyage tant géographique qu'initiatique. Le racisme et les émeutes conduisant à l'émigration, la famille Haji part se réfugier en Angleterre puis en France où, une fois arrivée dans le massif jurassien, elle ouvre une cantine indienne dans un ancien manoir délabré. Problème? De l'autre côté de la rue se trouve Le Saule Pleureur, grand restaurant gastronomique étoilé au Michelin, tenu par la revêche Mrs Mallory, qui voit d'un très mauvais œil l'arrivée de ces étrangers. Bientôt cependant, l'intolérance de la cuisinière cède la place à l'évidence : Hassan a un réel don pour la cuisine, ce sixième sens qui fait les grands chefs et qui ne demande qu'à éclore. Mrs Mallory s'ouvre alors au jeune garçon et le prend sous son aile pour lui enseigner son savoir et faire de lui un cuisinier de renom.

"Un gastronome est un gentleman qui possède le talent et le courage de continuer à manger même quand il n'a plus faim."

 Couvertures de la première édition française (sous le titre initial Le voyage de cent pas)
 et des éditions espagnole et allemande.

"Seul un génie était capable d'abandonner tout effet ostensiblement artistique et dramatique pour ne laisser que les ingrédients les plus simples et les plus purs dans l'assiette."

  Véritable bulle d'humanité et de fraîcheur, ce roman positiviste sans jamais être simpliste est une merveille, un concentré de bonheur et de lumière. Traversé d'un bout à l'autre de saveurs et de parfums au croisement de la cuisine orientale et des vieilles recettes traditionnelles françaises, ce "voyage de cent pas" se parcourt le sourire aux lèvres, mieux, il se déguste avec lenteur et patience à la façon de l'enseignement philosophique et profondément humain qu'il nous transmet. Loin de toute fioriture, le roman de Morais brille de sobriété et de simplicité : le texte, limpide, n'en touche que davantage le lecteur de son message de tolérance et de solidarité tout en nous emportant dans un tourbillon épicurien au carrefour des cultures.

"S'il est nécessaire d'évoluer avec son temps, il faut veiller à se renouveler sans se renier. Changer pour changer - sans ancrage - n'a aucun sens, aucune valeur. Cela ne servira qu'à vous égarer davantage."

Bande-annonce du film, actuellement dans les salles.

En bref: Une ode picaresque et altruiste à l'existence, un cheminement initiatique gourmand servi par un texte d'une grande élégance et d'une belle sobriété. Un petit bijou qui réveille nos papilles de lecteur de ses notes épicées et de ses réflexions profondes. A lire de toute urgence avant de voir son adaptation au cinéma!

Et pour aller plus loin...

samedi 6 septembre 2014

Le voleur de Morts - Tess Gerritsen

The Bone Garden, Ballantine Books, Random house, 2007 - Éditions France Loisirs, trad. de J.Martinache, 2011 - Éditions Presses de la cité, 2011 - Éditions Pocket, 2014.

  De nos jours : une jeune femme découvre un squelette dans son jardin . 1830 : à Boston , le Faucheur , un tueur en série , terrorise la population . Une passionnante enquête à cheval sur deux époques , un formidable suspense .

  Aujourd'hui : Julia vient de faire une macabre découverte dans son jardin : le squelette d'une femme , assassinée plus d'un siècle auparavant .
1830 : la jeune Rose a perdu sa sœur , morte en couches . A l’hôpital , elle rencontre Norris , un futur médecin qui , pour payer ses études , vole des cadavres dans les cimetières et les vend au marché noir à des fins scientifiques .
Lorsqu'un tueur en série se met à frapper , Rose découvre qu'elle est suivie et menacée . Norris , lui , devient le suspect désigné . Les deux jeunes gens n'ont plus qu'un choix : démasquer le faucheur pour sauver leur peau .
Un siècle plus tard , Julia , décidée à découvrir l'identité du mystérieux squelette , va remonter le temps , jusqu'en 1830...

***

  Parce que les éditions France Loisirs retiennent toujours l’œil par leur aspect propre dans les rayonnages des bouquinistes, c'est tout par hasard que je me suis attardé sur cet ouvrage lors d'un tour au secteur livres d'Emmaüs. Un hasard bien heureux car malgré une couverture sommes toutes banale, l'intrigue semblait être de ces histoires dont je suis si friand, à savoir un thriller historique à cheval sur deux époques. Tenté de retrouver le plaisir grisant éprouvé à la lecture du Sang du temps de M.Chattam, c'est tout naturellement que je m'en allais avec Le voleur de Morts sous le bras.

Édition originale américaine.

  L'histoire? Pour se remettre d'un divorce quelque peu houleux, Julia s'investit corps et âme dans la restauration d'une vaste demeure victorienne récemment acquise afin de redémarrer une nouvelle vie. Mais alors qu'elle tente de rafraîchir le jardin, elle découvre, enterré, le squelette d'une femme que les experts datent des années 1800. Quelques temps plus tard, elle se voit contactée par Henry Page, vieillard caractériel et cousin de l'ancienne propriétaire qui, pour avoir eu vent de la découverte macabre de Julia, lui propose de rechercher avec lui l'identité du cadavre. Il pense en effet qu'il pourrait s'agir d'une de ses ancêtres et que la clef de l'énigme se trouve peut-être dans les vieilles correspondances familiales qu'il a conservés. Appelée par le goût du mystère, Julia rejoint Henry dans le Maine où, aidée par le séduisant neveu du vieil homme, elle remonte le temps à la lecture des lettres de la famille Page. Au fil de mots presque effacés sur un papier fané par le temps, elle découvre l'histoire d'une certaine Rose qui, dans le Boston de 1830 et son atmosphère poisseuse des premières universités de médecine, tente d'échapper à un mystérieux tueur en série...

 Couvertures de l'édition française grand format aux Presses de la Cité, de l'édition Pocket, et de l'édition en gros caractère chez Libro Diffuso.

Rizzoli & Isles, série à succès inspirée des romans de l'auteure.
  Si Tess Gerritsen m'était jusqu'ici inconnue, j'appris vite qu''elle est en fait relativement célèbre, puisque ni plus ni moins que l'auteure des thrillers scientifiques adaptés à l'écran pour la série Rizzoli & Isles, qui rencontre un franc succès sur France Télévision. Si ses deux héroïnes de papier étaient tout autant adorées des lecteurs, ce one-shot, en revanche, n'a pas convaincu ses fans de la première heure. Pour ma part, découvrant T.Gerritsen avec ce livre, j'y ai trouvé un très agréable roman...
  Bien que l'alternance entre les deux époques ne soit pas aussi grisante qu'avec le Sang du temps, elle reste assez dynamique pour nous faire passer de l'une à l'autre tout en nous tenant en haleine. Par l'intermédiaire d'une héroïne contemporaine attachante (qu'on aurait aimée un peu plus approfondie, cependant), on en découvre une deuxième, aussi sensible que flamboyante, perdue n'en un Boston suffoquant de brouillard qui rappelle curieusement le Londres de Jack L'Eventreur. D'ailleurs, la ressemblance ne s'arrête pas là et de nombreux éléments évoquent même la trame du graphic novel From Hell (ainsi que le film qui en est tiré) d'Alan Moore, BD sanglante qui retrace l'histoire du tueur de Withechapel.
Boston en 1830.
  Issue d'études de médecine, l'auteure utilise à bon escient ses connaissances pour reconstituer l'avènement de la science médicale et son enseignement dans les toutes premières universités où, fort du balbutiement du concept, pullulent les infections dans une ambiance mortuaire et poisseuse comme elle devait l'être... Le tout est donc maîtrisé et instaure une ambiance des plus crédibles et assez captivante pour nous faire passer l'éponge sur une fin quelque peu lapidaire, il est vrai.

Une université de médecine en 1830...

En bref : Un contexte historique dans l'univers médical du XIXeme siècle restitué avec vraisemblance, une atmosphère sombre et tendue comme tout thriller digne de ce nom, une alternance d'époque qui tient le lecteur en haleine d'un bout à l'autre... Si ce roman n'a pas convaincu les fans de l'auteure et ne révolutionne pas le genre, il n'en reste pas moins un thriller agréable, fort bien mené et incisif comme un scalpel!


mardi 2 septembre 2014

Trafic de Haut Vol (Les folles enquêtes de Phryne Fisher #2)

Flying too High (Phryne Fisher #2), Poisonned Pen Press, 1990, 2006, 2012 - Éditions de la Loupe, 2006 - Éditions 10/18, 2006.

  Avec son style inimitable, ses manières de garçonne et son charme espiègle, Phryne Fisher est devenue la coqueluche du Tout-Melbourne des années 20. La détective attitrée de la haute société locale se voit même confier coup sur coup deux nouvelles affaires : éclaircir les circonstances de la mort d'un homme dont les violentes disputes avec son fils étaient de notoriété publique, et retrouver les ravisseurs d'une petite fille avant qu'ils ne disparaissent avec la rançon. Un menu copieux et hautement dangereux, mais loin d'effrayer la plus glamour des héroïnes. Aux commandes d'un avion ou au volant de son Hispano-Suiza, en pantalon ou en robe du soir, Phryne Fisher pourchassera les coupables sans relâche, bien décidée à rentrer à temps pour sa prochaine soirée.

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  L'an dernier, je vous avais présenté l'inégalable Phryne Fisher, détective privée libérée et affranchie du Melbourne des année 1920, l'héroïne des romans de Kerry Greenwood ainsi que de leur décapante adaptation en série télévisée, Miss Fisher enquête! (Miss Fisher Murder Mysteries) . A peine avais-je le temps de me plonger dans l'ambiance de la saison 2 inédite diffusée cet été que, déjà, elle arrivait au terme de ses 13 épisodes. Quoi, plus de musique jazzy? Plus de moteur ronronnant de tractions? Plus de tenues à plumes et à perles? Que faire pour tenir jusqu'à la diffusion de la saison 3 et se régaler encore de l'ambiance délicieusement pétillante de cet univers? 
  Je propose de ressortir du carton de secours les tomes savamment rassemblés à cet effet à la suite d'une intense recherche l'année passée!

Couvertures de l'édition originale (sublime!)
et de l'édition française grand format chez De La Loupe (hum...)

  Après un premier tome qui brillait davantage par l'extravagance de son héroïne que par la qualité de l'intrigue, ce second opus allait-il combler mes désirs de lecteur? Cette fois, Phryne s'éloigne du milieu très "roman noir" à la petite semaine des gangsters et de la drogue pour nous emmener dans celui de l'aviation alors en plein essor, nous introduisant à cet effet dans le cadre très viril de la Central Flying School. Menant tambour battant deux enquêtes sans abimer une seule de ses robes Chanel et pilotant aussi bien que ses compatriotes masculin un avion, Miss Fisher, sous la plume plus que jamais acérée et piquante de l'auteure, nous fait faire le tour du tout Melbourne mondain de l'époque. La ville revit de tout son faste d’antan au fil des cafés et dancing où le crime pullule malgré les paillettes.


Du Travellers'Club où commence le roman, au Windsor Hotel en passant par le Queenscliff Hotel 
... les décors chics et mondains du Melbourne de 1920...

  Bien meilleur que le précédent, ce tome se déguste comme un cocktail bien frappé! On se régale de l'audace de Miss Fisher et on se laisse porter par la reconstitution au détail prêt de l'ère des Roaring Twenties à travers le détails domestiques ( les premiers Water Closet intérieurs avec chasse-d'eau, l'électricité installées dans les villa, ou même les conduites de gaz pour alimenter les cuisinières à la pointe du progrès!) qui viennent égayer une intrigue trépidante. Après son absence dans le premier tiers du livre et la crainte de ne pas le revoir, on retrouve même l'inspecteur Robinson (qui s'était laissé finalement convaincre par les méthodes pourtant peu conventionnelles de la détective à la fin du tome 1!) et on se délecte de ses charmants intermèdes avec notre héroïne...
La Central Flying School de Merlbourne, école d'aviation australienne réputée où Phryne mène l'enquête...

  En bref: K.Greenwood nous sert cette fois une intrigue d'une bien meilleure qualité encore que dans Cocaïne et tralala. Elle fait une fois encore vivre les Année folles avec la minutie d'un historien, et nous donne l'impression de rouler à cent à l'heure aux côté de la scandaleuse et libérée Miss Fisher dans son Hispano-Suiza! Juste décoiffant!




Pour aller plus loin...