samedi 29 décembre 2018

supercalifragil...iatus


  Comme vous le constatez peut-être, nous accusons un léger retard dans nos publications. Nous sommes actuellement dans de lointaines contrées où, Mary Poppins s'étant pris le parapluie dans une cigogne en plein vol, nous avons atterri en terres inconnues. A en juger par la photo ci-dessus de notre lieu de villégiature, il semblerait que nous nous trouvions en plein Narnia.
  Bref, il fait froid, il n'y a pas de réseau, et même notre bonne Mary Poppins ne peut faire apparaître de connexion internet par magie. Le parapluie non plus ne peut pas servir de parabole, semble-t-il...
  Nous continuons donc de préparer les articles à venir et ils seront mis en ligne dès notre retour. L'article traditionnel de "Vœux d'entre deux fêtes " sera donc cette année un article de "Vœux d'après les fêtes ". En attendant notre retour, nous vous souhaitons de bien profiter de cette période avec vos proches, votre parapluie perroquet, et votre sac en tapisserie. ;)


dimanche 23 décembre 2018

Gourmandise littéraire : le goûter favori de Mary (... dans un tableau).



  Ce doit être une habitude de la littérature britannique : associer lecture et nourriture. D'Elizabeth Goudge à J.K.Rowling en passant par Jane Austen, on peut établir des menus complets en listant les mets évoqués à chaque chapitre. Mary Poppins ne fait pas exception à la règle, et la plus célèbre nounou ne dit pas non à quelques petites gourmandises. D'ailleurs, elle a même certaines préférences, notamment les petits gâteaux fourrés à la confiture de framboises, qu'elle aime déguster en compagnie de Bert (Bebert dans la version française) lorsqu'ils se retrouvent pour goûter quand la fameuse nurse est de congé. 


  Bert, c'est l'ami vendeur d'allumettes et ramoneur de Mary. Ce jeune homme plein de charme (il ne laisse d'ailleurs pas la nurse indifférente...) gagne son pain quotidien en faisant de menus travaux ou en "exposant" des tableaux qu'il peint à même le trottoir. C'est là que Mary le retrouve pour son jour de sortie :

  "Il y avait deux pennies dans sa casquette qui était posée par terre, à côté du dernier tableau. En tout et pour tout (...).
- C'est toute ma fortune, répondit Bébert. Les affaires marchent mal aujourd'hui. Et pourtant, les gens devraient s'estimer heureux de me donner tout l'or du monde, rien que pour voir des tableaux comme celui-là!(...) Enfin, soupira-t-il. Que veux-tu que j'y fasse? Je ne pourrai pas t'emmener goûter aujourd'hui, Mary.
  Mary Poppins pensa aux petits gâteaux à la confiture de framboises qu'ils mangeaient ensemble tous les jeudis, et elle était sur le point de soupirer, lorsqu'elle vit l'expression du marchand d'allumettes. Alors, très adroitement, elle transforma son soupir en un large sourire :
- Ne t'inquiète pas Bébert. Ça va très bien comme ça. Dans le fond, les goûters, tu sais, c'est trop bourratif. J'aime mieux m'en passer.
  Et lorsqu'on sait à quel point Mary Poppins aimait les petits gâteaux à la confiture de framboises, on est obligé de reconnaître qu'elle était décidément une très brave fille."

 Mary Poppins, P.L.Travers, éditions Hachette.



  Mais Mary ne se laisse pas abattre : d'un coup de talons, les voilà projetés elle et Bert dans l'une des peintures qu'il vient de réaliser, un superbe paysage de campagne où les attendent quelques surprises. Arrivés dans le dessin, ils se retrouvent vêtus sur leur 31 et accueillis à une fête de village puis dans un salon de thé au milieu des fleurs. Là, on leur sert évidemment les très attendus petits gâteaux à la confiture de framboises...



" Là, sur une table verte, le goûter les attendait. Au milieu, il y avait une pile de petits gâteaux à la confiture de framboises, aussi haute que Mary Poppins elle-même, et, à côté, l'eau pour le thé chantait dans une grande bouilloire en cuivre."

Mary Poppins, P.L.Travers, éditions Hachette.


   La recette de ces délicieux petits gâteaux, cousins améliorés des muffins, est à retrouver ci-dessous...

Ingrédients (pour une quinzaine de mini-muffins):

- 3 œufs
- 150g de sucre en poudre
- 160g de farine
- 1/2 sachet de levure chimique
- 100g de beurre
- 2 citrons ( de préférence non traités)
- confiture de framboise (maison ou du commerce)



A vos tabliers!

- Fouetter les œufs et le sucre jusqu'à ce que le mélange blanchisse puis ajouter la farine et la levure. Remuer jusqu'à obtenir un mélange homogène.
- Détailler grossièrement le beurre et le faire fondre à feu doux. Le verser dans la préparation précédente, remuer.
- Laver les citron et éplucher la peau en ruban à l'aide d'un économe. La découper en tranches fines dans le sens de la longueur et les plonger une minute dans l'eau frémissante.
- Égoutter les zestes de citron puis les émincer en morceaux les plus petits possibles. Les ajouter à la pâte à gâteau, ainsi que le jus de l'un des deux citrons. Remuer.
- Graisser un moule à mini-muffins puis remplir chaque empreinte aux deux tiers de pâte. Une fois toutes les cavités remplies, ajouter au centre de chaque une cuillère à café de confiture de framboise (elle descendra au cœur du gâteau pendant la cuisson).
- Enfourner pour une trentaine de minutes dans un four préchauffé à 180°.



  Il ne vous reste plus qu'à sauter à pieds joints dans votre paysage peint préféré et à savourer ces petits gâteaux avec une tasse de thé sous l'ombre des cerisiers...


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samedi 22 décembre 2018

Mary Poppins - P.L.Travers.

Mary Poppins, Harper Collins, 1934 - Editions Desclée de Brouwer (trad. de L.Lack), 1937 - Hachette (trad. de V.Volkoff), 1963 - Le livre de poche jeunesse, depuis 1980.




  Mary Poppins, la nouvelle gouvernante des quatre enfants Banks, est vraiment très spéciale ! Elle monte l’escalier sur la rampe, ouvre un sac vide et en tire un lit pliant, verse de la même bouteille du sirop de citron, de la glace à la fraise, du lait et du punch au rhum. La fantaisie, le merveilleux et l’extravagance viennent bouleverser la vie quotidienne de toute la famille.


***


  Pour tout le monde, Mary Poppins, c'est Julie Adrews qui chante avec les oiseaux, danse avec les pingouins et s'envole au-dessus des cheminées de Londres. Pour tout le monde, Mary Poppins, c'est Disney. Pour tout le monde, enfin presque. Car à l'origine, il y a ce roman de l'australienne Pamela Lyndon Travers, écrit en 1934 : le premier d'un cycle de six livre, classique de la littérature anglaise mais bien différent du film. A l'occasion de notre Noël spécial Mary Poppins et de la sortie du Retour de Mary Poppins dans les salles, attardons-nous sur la version papier.


  Londres, années 1930 : la famille Banks n'en peut plus : les enfants, Jane et Michael, ont fait fuir toutes les nounous de la capitale... mais tous les deux ainsi que leurs frère et sœur, les jumeaux John et Barbara, ont résolument besoin d'une nourrice. Enfin, monsieur et madame Banks, eux, ont besoin d'une nourrice. Aussitôt dit, aussitôt fait : voilà que le vent tourne et qu'avec le souffle de l'Est arrive directement du ciel Mary Poppins. Mary Poppins, c'est une jeune femme élégante, guindée, et qui serait parfaitement ordinaire si elle ne savait pas voler! Enfin, ordinaire... elle ne fournit aucune recommandation car c'est "démodé", monte l'escalier en glissant sur la rampe, et possède un sac de voyage sans fond probablement magique. Mais seuls les enfants semblent s'apercevoir des dons de leur nouvelle nanny, même si cette dernière nie avec véhémence tout ce qu'ils prétendent voir...

"- Maintenant, pour vos références..., reprit Mme Banks.
- Je n'en donne jamais : c'est un principe, interrompit l'autre avec fermeté (...). Tout à fait démodé, si vous voulez mon avis, dit sévèrement l'inconnue. Vieux jeu, vous comprenez?
  Il n'y avait rien au monde que Mme Banks craignît plus que de paraître démodée. C'était son cauchemar. Aussi s'empressa-t-elle de dire :
- Eh bien, c'est parfait! Laissons les références. Je vous en avais simplement parlé pour le cas où... où vous en auriez eu besoin."


  Le changement d'époque est le premier point qui diverge du célèbre film de Disney, même si cela n'est pas un élément capital et qu'on le perçoit à travers de petits détails ( les descriptions des vêtements, les illustrations originales de Mary Shepard, mais aussi l'évocation de la reine Elizabeth II) : exit, donc, l'époque edwardienne, l'histoire originale se déroule dans les années 30. Dès lors, non, Madame Banks n'est pas l'extravagante suffragette du film mais une jeune maman débordée et assez effacée... tout comme monsieur Banks qui, s'il reste le personnage rigide que l'on redécouvrira dans l'adaptation cinématographique, est très peu exploité. Les protagonistes les plus mis en valeur dans le livre sont donc bien évidemment les enfants mais surtout Mary Poppins.

 Illustration de Mary Shepard.

  Une Mary Poppins néanmoins assez différente de celle interprétée par Julie Andrews, très adoucie pour satisfaire le public. La version papier de la célèbre nounou est beaucoup plus rigoriste et, même, elle en serait presque effrayante : elle donne l'impression d'une femme très austère que ses pouvoirs rendraient toute puissante! Le véritable intérêt du roman réside en effet dans le mystère qui entoure cette nounou : qui est-elle vraiment? Capable d'emmener chaque jour les enfants vivre de folles aventures en esquissant un demi-sourire qu'elle s'empresse de faire disparaître une fois rentrée à la maison, pour les convaincre qu'ils ont imaginé tout ce qui vient de se dérouler. Sa fantaisie, son charme, et sa seule gentillesse ne se distinguent dès lors qu'à travers ces escapades incroyables, même si c'est pour les contester par la suite. On ne la découvre par ailleurs vraiment douce et délicate que dans un seul chapitre sans les enfants, celui où elle retrouve le ramoneur Bebert (le célèbre Bert du film) en tête à tête...

" Mary Poppins avait mis ce jour-là sa jaquette bleue à boutons d'argent et le chapeau bleu qui allait avec : lorsqu'elle portait ce genre de toilette, elle se vexait toujours pour un rien."

 Mary et Bert en tête à tête...

  Outre le début et la fin du livre (ils marquent respectueusement l'arrivée et le départ de Mary Poppins, quand le vent tourne), le reste du roman se démarque là encore du film par son absence totale de trame : chaque chapitre est une aventure qui se suffit à elle-même, une petite historiette avec sa conclusion (Mary et les enfants vont acheter des pains d'épices dans une boutique enchantée, les enfants visitent un zoo ensorcelé où les animaux célèbrent l'anniversaire de Mary Poppins, ou encore, Mary et les enfants rencontrent une petite fée venue faire ses achats de noël dans les grands magasins pendant les fêtes!). L'ensemble évoquerait presque un recueil de nouvelles, et d'ailleurs, certains chapitres ont même été réédités en Angleterre sous forme de petits albums indépendants. Cette forme un peu datée rend la lecture ardue pour le jeune lecteur habitué à une écriture contemporaine, et laisse le sentiment que le roman a mal vieilli. C'est à la fois vrai... et faux. Car il en reste un univers plus complexe que le film : la où l'adaptation Disney est plus familiale mais uniquement fantaisiste, l'histoire de Travers relève du Mystère avec un grand M et incite à lire les suites pour en apprendre plus sur ce personnage peut-être plus obscure qu'on ne le croit.

" Ils étaient juste sur le point de passer la porte tournante lorsqu'ils aperçurent une petite fée qui courait sur le trottoir (...). De plus, elle ne paraissait pas très experte dans l'art d'utiliser les portes tournantes car, une fois entrée, elle se mit à pousser sur le battant de façon à le faire tourner le plus vite possible, si bien qu'elle se trouva bientôt dans une cage de verre tournoyante au milieu de laquelle elle riait aux éclats."


  Et si on peut aujourd'hui reprocher certaines choses à cet ouvrage, on ne peut nier un talent certain à P.L.Travers : son sens de la narration et de la description (malheureusement pas toujours honoré par les traductions les plus anciennes), et la malice subtile qu'elle glisse dans certains passage, en font sans conteste une auteure qui a mérité son succès.

"Mary Poppin baissa les yeux et frotta le trottoir de la pointe de son soulier, deux ou trois fois. Puis elle sourit en regardant toujours le soulier, mais d'un tel air que la chaussure comprit fort bien que le sourire ne lui était pas destiné."

Illustration de Jean Reschofsky pour l'édition française de 1963.

En bref : Entre ceux qui prétendent que le film est largement mieux que le roman, et ceux qui pensent que Disney a saccagé l’œuvre originale, il faudra choisir votre école... ou un juste milieu. Car malgré les surprises que réserve le roman de P.L.Travers à ceux qui s'attendent à lire une version écrite du film, l'univers dépeint par l'auteure reste à découvrir en ce qu'il constitue un classique de la littérature jeunesse du XXème siècle.



Et pour aller plus loin...

dimanche 16 décembre 2018

A supercalifragilisticexpialidocious Christmas is coming...



  On vous avait prévenu : à peine l'article d'Automne est-il en ligne qu'on vous met tout de suite au parfum pour Noël! Pourquoi, en effet, vous faire attendre (à moins que ce ne soit pour ne pas NOUS faire attendre, car au Terrier, on est tout aussi excités de se lancer dans les préparatifs) plus longtemps? Comme chaque année, c'est sous le sceau d'un nouveau thème que nous ferons Noël. Après Harry Potter et mon Noël à Poudlard, après La Belle et la Bête et le noël enchanté, et après Emilie du Châtelet et le noël XVIIIème, voici venir... (*roulement de tambour*) le Supercalifragilisticexpialidocious Noël de Mary Poppins!

Source: Etsy.com

  Comme vous l'aurez également compris, cet article fait également office de billet de présentation pour ma nouvelle participation au Challenge Christmas Time de My Rosa, que je rejoins de encore une fois cette année (même si je le fais toujours un peu tard ;-) ). Ma contribution à ce marathon de Noël est toujours moins productive et régulière que celle au challenge Halloween, mais puisque Mya a comme tous les ans la gentillesse d'accueillir les participants selon leurs rythme, idées, et envie, c'est toujours pour moi un grand plaisir que d'y concourir. 


  Mais certains d'entre vous se demandent certainement quel rapport il peut bien y avoir entre Mary Poppins et Noël. Si le lien semble bien moins évident qu'il l'était pour mes thèmes précédents, il existe néanmoins bel et bien. En effet, tout d'abord, nous aurons très prochainement la chance de voir débarquer Mary Poppins au cinéma plus de cinquante après sa première apparition, pour une aventure inédite, dans Le retour de Mary Poppins, dans les salles dès Mercredi! Replonger dans une ambiance à la fois aussi magique et célèbre en pleine période de fêtes renforce encore plus le plaisir que des millions de spectateurs anticipent déjà, et autant vous dire qu'on en fait partie! Par ailleurs, même le BHV Marais de Paris saute sur l'occasion en décorant ses vitrines sur ce thème...


  Dès lors, impossible de ne pas faire coïncider l'événement avec les festivités du Terrier : ce sera donc un Noël au 17 Cherry Tree Lane que nous allons célébrer! Et comment, me direz-vous? Nous allons rendre un hommage tout particulier à la plus célèbre nanny anglaise en retournant aux origines du mythe. Si certains savent encore que le célèbre film Disney était inspiré d'un roman pour la jeunesse de l'auteure Pamela Lyndon Travers ( les autres l'auront sans doute découvert grâce au film Dans l'ombre de Mary, excellent), quasiment personne ne sait qu'il s'agissait du premier tome d'une série de plusieurs livres dont, par ailleurs, les deux dernier opus inédits en France viennent justement d'être traduits et édités en un volume. En outre, un autre lien existe entre la mystérieuse Mary et les fêtes de fin d'année : dans le premier tome, tout un chapitre se déroule à Noël (ahah, maintenant, je suis persuadé que vous voulez en découvrir un peu plus!).


  Nos fêtes seront donc l'occasion de tous les redécouvrir : Mary Poppins (le premier!), Le retour de Mary Poppins, Mary Poppins en promenade, Les bonnes idées de Mary Poppins, et, enfin, les deux derniers dont nous parlions à l'instant : Mary Poppins et la maison d'à côté et Mary Poppins dans Cherry Tree Lane. Ces romans seront accompagnés d'un très bel album d'une graphiste française (Un petit tour avec Mary Poppins), et de deux de ses lointaines cousines : le troisième et ultime tome de Madame Pamplemousse (une cuisinière magique qui lui ressemble étrangement) et le premier tome d'un classique quasi introuvable, Chère Mathilda, qui a été adapté au cinéma sous le nom de Nanny McPhee (une autre nounou magique). Je mettrai tout ça dans mon grand sac Mary Poppins spécialement acheté pour l'occasion, afin d'emmener toutes ces lectures pendant mes pérégrinations hivernales. Il n'est d'ailleurs pas impossible que ces chroniques s'accompagnent d'autres lectures de saison s'affranchissant du thème des nurses fantastiques, évidemment ;)

Bon, mon sac Mary Poppins n'est pas aussi grand que le sac DE Mary Poppins, mais on réussira bien à y mettre quelques bouquins!


  Enfin, que serait Noël sans ses recettes de fêtes? Là encore, direction les cuisines du 17 Cherry Tree Lane pour un vrai festival culinaire : Nous prendrons le goûter dans un tableau, le thé au plafond puis mangerons du gâteau à l'envers, nous irons ensuite acheter ensemble du pain d'épices puis prendrons notre sirop avant d'aller dormir. Réinterprétées par les films ou citées seulement dans les livres, ces recettes vous seront bien sûr servies dans un décor on ne peut plus approprié et dont, nous espérons, vous apprécierez les détails.


 Un petit tea time dans les airs?

  Bien évidemment, nous n'oublierons pas de vous souhaiter les traditionnels vœux d'entre deux fêtes, comme toujours l'occasion de vous dévoiler la décoration éphémère du Terrier. Attendez-vous à grimper au dessus des cheminées et des toits de Londres, jusqu'au nuage de la Practically Perfect Nurse de toute l'Angleterre.



  ... Mais, mais... je sens le vent tourner! Attention, le souffle de l'Est devrait bientôt nous l'amener... Vous êtes prêts? Et Yop'la


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A Fall somewhere in Time...



  Vite, vite : les fêtes de Noël approchent à grands pas ! Il est plus que temps de faire notre article récap' de cet Automne, une saison encore une fois perdue dans le cours du temps, au croisement des ambiances. C'est que l'Automne, tout particulièrement, est riche d'une atmosphère quasi-mystique qui en fait malgré ses premiers froids ma saison préférée... Au-delà d'Halloween ou peut-être à cause de ça, cette période de l'année semble enveloppée jusqu'à son terme d'une brume de mystère dont je ne me lasse pas...

  Prêts pour un petit voyage en ma compagnie? C'est parti!

Somewhere in... Somewhere...?


  Commençons par une petite ballade dans un village que j'affectionne particulièrement, qui semble sorti tout droit d'un livre de conte ou d'un vieux roman gothique... Je vous avais déjà présenté un petit bourg coupé du monde et du temps dans mon récap' de l'automne 2016, en voici un autre qui l'égale sur bien des points...




   C'est tout d'abord un ancien pavillon de chasse agrandi sous l'ère napoléonienne qui nous accueille à l'entrée de ce séculaire village construit dans une étroite vallée. Avec ses tourelles effilées et ses larges fenêtres en ogive, on croirait faire face à quelque château de Bavière ayant inspiré les illustrateurs de contes de fées. L'endroit est idéal pour une histoire d'Andersen ou des frères Grimm, et l'on cherche à apercevoir une marâtre ou une bonne fée à travers les voilages...



    La poursuite de la promenade confirme nos suppositions : descendant encore un peu plus dans la vallée, une vaste demeure noble en ruines est entourée d'un moulin et d'un lavoir où l'on verrait aisément une Cendrillon, une gardeuse d'oie, ou la fille du meunier venir laver les draps de la maisonnée... Un pont massif nous tend cependant la main vers d'autres contrées :


  En effet, à peine la tête levée que voilà une villa de pierres écarlates aux pignons hauts et droits que n'auraient pas reniée les Tudors! Serions-nous en Angleterre? On jette un œil à travers la grille : une partie de Cluedo grandeur nature serait fort bien indiquée en cet endroit, et Agatha Christie aurait sans doute choisi ce décor pour un savoureux whodunit... On s'attend presque à voir Tommy et Tuppence Beresford franchir la porte.




  Quelques mètres plus loin, des monstres nous guettent, et cette fontaine nous évoque l'univers d'un autre auteur célèbre de polars à l'ancienne : Conan Doyle. Serions-nous arrivé près de Baskerville Hall, et cette hideuse créature serait-elle la représentation du célèbre chien échappé des Enfers? A moins que nous ne soyons en Gévaudan et que la Bête nous guette...


   Le ciel s'assombrit, l'ambiance se charge de mystère. Voilà qu'apparait au loin un palais comme sorti d'un livre d'Histoire et du temps des Lumières. Aux pieds du château, un cabanon d'inspiration suisse invite à la relaxation au bord de l'étang... L'endroit serait-il hanté par l'esprit de marquises et de philosophes comme on les affectionne au Terrier?


  Impossible d'approcher pour le savoir : à l'entrée du parc princier, ce pavillon fait office de poste de garde. Il ne reste plus qu'à rebrousser chemin, et, sinon percer le mystère de ces lieux si étranges, continuer d'imaginer ce qui se joue derrière les porte closes et les fenêtre obscurcies...


***

Somewhere in the fog...

  Mais il n'est nul besoin d'aller loin pour se régaler d'un climat étrange. A deux pas du Terrier, un arboretum s'habille de brume et devient le parfait décor pour une chasse aux sorcières ou une histoire de fantômes...



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Somewhere in the kitchen:

Retrouvé sur le grenier : le batteur à main pour les blancs en neige de grand-mamie!
... Quand on pense qu'avec un engin pareil, de l'huile de coude, et un four à bois sans thermostat, elle savait faire des meringues comme personne...

  Brrh... Après ces ballades fantasmagoriques, retour au Terrier. Là aussi, en cuisine, c'est notre saison préférée : celle des courges et cucurbitacées.


  Revisitons les lasagnes avec cette version végétarienne au potimarron, jeunes pousses et parmesan (une version de lasagnes d'Automne à adopter après celles à la butternut et mozzarella cuisinées il y a deux ans) et retournons à ce qui est devenu un classique en cette saison au Terrier : le poulet vindaloo aux lentilles corail et potiron.


  Après un premier essai pour le repas du dimanche il y a trois ans, j'ai tenté une nouvelle fois le gratin de potimarron et fenouil en modifiant quelques éléments. Il reste une merveilleuse façon de renouveler ces deux ingrédients quand on ne sait plus quoi en faire et qu'on souhaite innover, et il en résulte un plat particulièrement rafraîchissant contrairement à ce qu'on pourrait s'attendre d'un gratin...


  Puisque que nous parlions des repas du dimanche, en voilà un spécial Automne et saveurs sucrées/salées : sauté de dinde au sirop d'érable et kugel de patates douces, carottes et panais ( recette juive également testée et approuvée il y a deux ans), le tout suivi d'un carrot cake, que dis-je : THE carrot cake, inspiré de la recette de la styliste culinaire vintage anglaise Angele Adorée (dont il faut décidément que je présente le livre un jour, une vraie référence en manière de brunch et tea time).



  Côté nouveautés, j'ai pu cuisiner ma première courge buttercup ( je dis bien butterCUP, et pas butterNUT) : ce cousin du potiron de la famille des courges musquées est reconnaissable à sa peau verte et sa chair orange vif, très parfumée. Il avait servi dans ma décoration hantée d'Halloween, le voilà recyclé en gratin au cheddar. Verdict? un régal! Maintenant, il faudra en trouver l'année prochaine, quitte à tanner grand-père Lapin pour en semer dans son jardin. Vint ensuite un crumble salé sans gluten et sans lactose ( je recevais à la maison un auteur allergique, heureusement, le Terrier n'est jamais en reste côté cuisine alternative) avec poulet, courgettes, tomates confites, pesto et croûte biscuitée à base maïs. Et pour finir, la recette vite faite bien faite mais néanmoins très appréciée lorsque les premiers froids se présentent : le feuilletée (ici méga feuilleté) jambon fromage.

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Somewhere in my dressing, cupboards and closets...


  Pour ce qui est des achats, cadeaux et acquisition, débutons avec une merveille : cette veste (cliquer sur l'image pour la voir en grand) retrouvée sur le grenier, probablement centenaire et conçue sur mesure par un tailleur pour un arrière grand-père (on un arrière grand-oncle? Enfin, certainement un arrière-quelque chose...). Une merveille de coupe et de couture, un col gansé, l'ensemble parfaitement ajusté... même pas usée ni mitée, et elle est à ma taille! Autant vous dire qu'après un tour au pressing elle a rejoint ma penderie!


  Le rendez-vous cinématographique Potterien étant devenu une habitude (voir un rituel) avec ma cousine (alias the british countess), la sortie du nouveau volet des Animaux fantastiques était l'occasion de se retrouver autour d'un festival bien à nous, entre culture poudlardienne et anglophile. Je suis revenu avec ces deux mugs anglais à l'image de la reine Elizabeth II, d'époque (l'un datant du couronnement et l'autre du jubilé de 77), et quelques bricoles mises de côté depuis Noël dernier et un voyage en Irlande : un carnet à aquarelle, un journal Poudlard et un anthologie précieusement illustrée d'Oscar Wilde!


  Sorti de ce séjour et inspiré par cette univers de papeterie, j'ai investi dans l'agenda 2019 carte du maraudeur (il viendra remplacer celui 2018 d'Alice in wonderland - vive Moleskine!), des carnets très automnaux (lapin et renard, motifs de feuilles et couleur de rouille) et, comme Noël approche, les étiquettes pour paquets cadeaux ainsi que des cartes de vœux à l'effigie des maison de Poudlard.


  Côté lectures, j'ai reçu le très attendu et dernier (oui, je crois que la série ne sera malheureusement pas poursuivie...) tome des Wells & Wong, suivi de près dans la veine du polar vintage par le tome 1 des Soeurs Mitford, dont on entend beaucoup parler sur les blogs, offert par une amie. Une sortie avec les enfants à une vente de Lire c'est partir a été l'occasion de m'offrir quelques albums pour les fêtes et trois petits romans que je parviendrai bien à caser dans l'année. La sortie de La meilleure des vies de J.K.Rowling en poche (mais néanmoins en très jolie édition cartonnée) le rendait enfin abordable et justifiait plus que jamais l'achat (mais on me l'a offert avant que je n'aille moi-même le chercher, j'aime les gens qui me connaissent si bien!). Je me suis aussi procuré deux romans qui me faisaient de l’œil depuis plus ou moins longtemps : Adèle aux noces de la Reine Margot (Histoire de France et voyage dans le temps, on se demande pourquoi ça m'intéresse, hum...) et Le fabricant de poupée de Cracovie : couverture magnifique et histoire prometteuse mais certainement très triste, prévu pour le challenge Christmas Time. Enfin, je me suis offert la réédition illustrée en couleur et adaptée à la petite enfance d'un de mes romans jeunesse préférée : le premier tome de Madame Pamplemousse, dans une version que je pourrai donc faire découvrir aux petits monstres.


  Je parlais un peu plus haut de ces personnes qui me connaissent si bien me gâtent toujours trop, c'est toujours le cas de Pouchky/Ficelle For Ever, qui m'a offert ce joyeux mélange de thés, sucreries (et pas n'importe lesquelles : des dragées surprises de Bertie Crochu!), et de lapins...


  Et puisque nous parlons de lapin, voici un nouvel ami qui a rejoint mes étagères...

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  Voilà donc pour cet Automne égaré dans le Temps. Les couleurs chatoyantes du dehors ont laissé la place au bleu givré des premières gelées et l'odeur de la neige se fait tout doucement sentir. Aucun doute, Noël arrive! On se retrouve donc très TRÈS vite pour l'article saisonnier qui annoncera la couleur de ces fêtes de fin d'année 2018 au Terrier. Un indice? Nous recevrons une invitée de marque qui arrivera par la voie des airs, portée par le vent d'Est...