samedi 25 juillet 2015

Un Printemps à bicyclette...


  Après un retard pris suite à une fin d'année professionnelle mouvementée (multiples activités et sorties avec mes petits monstres) et à un décès de mon ordinateur après 8 ans de bons et loyaux services, j'ai réussi à rassembler les photographies nécessaires au désormais traditionnel post saisonnier, j'ai nommé : l'article de blabla de Printemps 2015! Un printemps essentiellement passé sur le dos de mon vélo, avec lequel j'ai retrouvé les joies de mes 20 km quotidiens en pleine nature, même par temps de pluie! Ce fut l'occasion, au fil des jours, de voir poindre les premières fleurs et d'admirer l'éclosion des prunus et des lilas.
  Mais les premières douceurs de la saison furent aussi l'occasion des premières grandes ballades en pleine nature, et notamment de partir à la découverte de magnifiques cabanes construites dans un bois non loin d'ici. Bâties à même les arbres comme si elles avaient poussées là par magie, et inspirée d'anciennes cabanes charbonnières du XIXème, ces constructions quasi fantastiques donnent l'impression d'être le fruit de la Nature elle-même. Je n'ai pu m'empêcher de penser à la "Maison du Bucheron" des trois bonnes bonnes fées dans le Sleeping Beauty de Disney...Je vous laisse juger par vous-même de ces petites merveilles...




  Bon, la nature, tout ça c'est bien beau, mais le soleil amenant la bonne humeur, il amène aussi l'envie de sortir. Le temps permettant de rechausser mes richelieux préférées pour battre le pavé citadin, et me voilà parti pour la capitale. Une petite virée dans le Marais (passage obligé chez Mariage frères) m'a fait croisé un Pierre 'Oeil de Lynx' Dupont et sa tenue de journaliste -en vitrine- qui faisait face à sa camarade d'enquête Fantômette façon pop'art...


  Mais le salon de thé et les célébrités littéraires en vitrine n'étaient pas les seuls objectifs de ce voyage parisien, organisé pour retrouver ma chère Cousinette à l'expo... Harry Potter! Ce modèle réduit de l'exposition permanente anglaise, réunissant les accessoires et costumes du film est une petite merveille! Je remercie les équipes qui ont mis en place l'exposition française, car le prix (22E) vaut largement le déplacement et reste très raisonnable, surtout pour ceux qui n'auront peut-être jamais l'occasion d'aller en Grande-Bretagne. Je vous rassure, j'ai l'intention de remédier à ça quand même, mais en attendant de faire la version britannique, je peux dire que je me suis baladé dans la galerie de portraits de Poudlard, que j'ai vu le labo de potions de Snape, l’armoire de l'épouvantard, et que je me suis assis dans le fauteuil d'Hagrid! Oh, et n'oublions pas les bougies flottantes de la grande salle et ses magnifiques vitraux... Faite à l'occasion d'un congé de travail inopiné, cette visite magique pourtant organisée presque à la dernière minute était une bulle merveilleuse de rêverie et de fantaisie, un instant coupé de la réalité quotidienne... Bon, et, je l'avoue, une bonne excuse pour s'offrir des objets dérivés à la boutique (J'ai été très raisonnable et m'en sors avec une écharpe griffondor et ma carte du Maraudeur ^^).








  Avec le printemps est également arrivé le moment de se remettre aux loisirs créatifs. En tête, le fameux colis saisonnier de Pouchky/Ficelleforever. Encore tout baigné de l'atmosphère "cendrillonesque" de mes récentes lectures, je me suis donc lancé dans la confection d'un paquet " Cendre de Cheminée et Citrouilles ensorcelées", melting-pot d'objets entre atmosphère de bals princiers, préciosités, et âtre du foyer:


  Dans une très jolie corbeille façon "cuisine d'antan" tapissée de lin imprimé, s'est donc glissé un joyeux bazar : une vieille bobine de ficelle à ouvrage, un pique-aiguille et un savon tous deux aux formes de cucurbitacées, un petit panier à œuf dissimulant un bijou de circonstance (voir plus bas) et une bonbonnière de meringues parfumées digne d'un buffet de marquise.


  Côté déco, je me suis laissé aller à imaginer et confectionner une planche oubliée de l'Encyclopédie de Diderot et détaillant le métier de bonne fée marraine, sans oublier la petite boîte à couture entièrement customisée (extérieur et intérieur). Pour rester dans le thème, le roman des Petites Sorcières s'imposait, de même que son adaptation en film et le dvd A tout jamais.


  Exhumé du stock de bijoux déjà fabriqués avec Mum Rabbit, cette citrouille, une fois montée sur une chaine cuivrée et jointe à cet escarpin, est devenu un collier de circonstance pour finaliser le coffret...


  Toujours côté fimo et "petites têtes", la petite fille de porcelaine d'Oz est elle aussi venue se joindre à la collection :


  Et ré-attaquons le dessin entre deux bricolages, l'occasion de poursuivre LA fameuse Bd adaptée de Fanntômette, déjà évoquée précédemment...


  Quoi? Comment ça "et pas de cuisine?", Bien sûr que si, voyons! Mes popottes et mes casseroles ont bien chauffé ce printemps : Le jardin de Père-Lapin, envahi de rhubarbe, était l'aubaine pour les décliner de toutes les manières possibles. Les deux réussites de la saison : le crumble rhubarbe-fraise aux biscuits roses, et le clafouti de rhubarbe aux doux parfum de cannelle et de vanille.


  Côté salé, j'ai pu m'atteler à une énième variation du risotto (miam), cette fois cuisiné de façon forestière avec un émincé de poulet et des trompettes de la mort. Le problème étant...les restes! Mais grâce à une idée de Fofo-Fantômette, j'ai pu les recycler en galettes après y avoir ajouté un mélange de lait-farine-oeuf-parmesan, délicieux avec une salade! (J'ai oublié le nom italien de cette petite chose, mais je compte sur Fofo pour l'indiquer lors d'un éventuel passage par ici).




  Et maintenant? Maintenant que l'établissement où je travaille a enfin fermé ses portes pour une période de vacances estivales bien méritée, je vais pouvoir poursuivre mes ballades à vélo (si ça continue, je vais faire comme Flavia de Luce et baptiser ma Bicyclette d'un vrai prénom...) et coincer la bulle aux côtés de ma mascotte à grandes oreilles, tasse de thé dans une main et lectures d'été dans l'autre... =D

mardi 21 juillet 2015

J'ai laissé mon coeur dans les brumes d'Edimbourg - Carolina Lozano

Taibhse (Aparicion), edebé, 2010 - Editions Bayard Jeunesse, collection "Sublime idylle" (trad. de I.Gugnon), 2014.



  A dix-sept ans, il paraît qu'on n'est pas normal si l'on passe ses soirées dans la bibliothèque de son lycée. Pourtant, je ne suis pas la seule à aimer étudier dans l'enceinte du prestigieux lycée d'Edimbourg, cette antique bâtisse peuplée d'ombres et de mystères. Car aujourd'hui, dans la salle de lecture, j'ai aperçu le plus beau garçon du monde plongé dans un vieux livre. Grand, la peau claire, il ressemblait à l'un de ces guerriers celtes que toute l'Europe redoutait au Moyen Age. Or, en prêtant à ce garçon des origines aussi lointaines, je ne me suis pas trompée...


*** 


  Lorsque les éditions Bayard ont lancé cette nouvelle collection au nom on ne peut plus suggestif, je ne me suis pas réellement senti concerné, fuyant plutôt les bleuettes à l'eau de rose. Puis, finalement, j'ai repéré ce roman au titre très poétique, à l'esthétique tout en douceur, et au résumé intriguant. Il ne fallait donc pas plus que la très bonne critique de Mya, sur Mya.books, pour achever de me convaincre...

Couverture originale.

  Liadan "Lia" Montblanc, 17 ans, est une jeune étudiante d'origine espagnole. Suite au décès brutal de ses parents, la jeune fille a décidé de quitter Barcelone pour poursuivre ses études en Ecosse, dont sa mère était elle-même originaire. Suivant des cours dans une prestigieuse école d'Edimbourg, elle mène une vie globalement solitaire et discrète : renfermée, passionnée de lecture, Lia n'a qu'une seule véritable amie ; pour le reste, elle préfère la compagnie des livres. Cette passion lui permet de décrocher un emploi à la Royal Dunedain Library, bibliothèque patrimoniale écossaise située sur le territoire du lycée. Là, un soir, elle tombe nez à nez avec un jeune garçon étrange qui semble tout aussi surpris qu'elle de la voir. Grand, pâle, roux... il apparait toujours là comme par magie, et fascine la jeune fille qui entame un jour la discussion avec lui. Répondant au nom d'Alar, cet adolescent est loin d'être comme tout le monde... bloqué entre deux mondes depuis des siècles, Alar se nomme en fait Alastair, fantôme d'un cavalier celte mort au combat non loin de là des siècles plus tôt. Ainsi, attachés à ce lieu depuis sa mort, lui et ses autres camarades cherchent les limites de leur état d'âme errantes : il y a Caitlin, toujours près de la rivière depuis sa noyade au XVIIIème siècle, Jonathan, mort pendant la seconde guerre mondiale, et même Bobby, fantôme d'un chien légendaire de la vieille ville. Leur point commun? invisibles depuis leur mort, ils peuvent tous être vus et entendus de Liadan, qui les confond même dans le paysage avec les vivants... Cet étrange état de fait fascine autant la jeune fille que son nouvel ami, et tous deux commencent alors à éprouver des sentiments l'un pour l'autre. Mais existe-t-il un danger, à flirter ainsi avec la Mort?

Vue d'Edimbourg.

  Alors? Alors ce roman fut une bonne surprise! Moins "à l'eau de rose" que l'édition française le laisse penser, J'ai laissé mon coeur dans les brumes d'Edimbourg (dont le titre original est "Apparition" en gaélique) nous plonge dans une Écosse envoutante, faite de rue chargées d'Histoire et de légendes, une Edimbourg ensorcelante habitée par les mythes des esprits qui la hantent. L'atmosphère, entre curiosité fantaisiste et frisson, plaira à tous les passionnés de mystère et a réveillé l'enfant friand d'histoires de fantôme que je suis. D'ailleurs l'auteure, espagnole comme son héroïne, est une grande amoureuse d'Edimbourg et de ses fait-divers fantomatiques : elle s'est ainsi inspirée de nombreuses légendes encore connues de nos jours et rattachées à des lieux véridiques de la ville pour créer le cadre de son roman.

 A gauche : St Leonard House, qui a inspiré le lycée de l'héroïne ) C.Lozano.
A droite : La nécropole de Clava Cairns, tombes celtes telles que décrites dans le roman.
  Les personnages sont plutôt attachants et je me suis beaucoup reconnu dans le tempérament solitaire de Liadan, son amour des livres plutôt que des êtres humains, son silence, sa discrétion, mais aussi sa curiosité. J'ai aimé parcourir avec elle les rues d'Edimbourg, si bien décrites, au point qu'on s'y croirait, et m'enfermer avec elle dans l'ancienne bibliothèque où elle travaille tous les soirs. Alastair, quant à lui, dépasse rapidement le stéréotype de "créature fantastique à la beauté incroyable" auquel se cantonne la majorité de romans de romance surnaturelle de nos jours. Alternant les points de vue de narration selon les chapitres, C.Lozano nous fait entrer dans l'intimité de cet être étrange dont on ne perçoit pas immédiatement la nature. là est une des grande réussites de ce roman : les éléments irréels s'instaurent progressivement, justement dosés et mesurés, pour mieux nous happer peu à peu. J'ai aimé cette gradation dans l'histoire, qui nous emmène vers des événements précipités et palpitants sur la fin (même si, pour le coup, peut-être traités de façon un peu trop lapidaires pour arriver plus vite à la conclusion) et les accents plus dramatiques que prend la relation des personnages et les conséquences face à la réalité.

 Quelques lieux clef du roman:
La grande rue arpentée chaque matin par Liadan, la statue du légendaire chien Bobby;
la passage souterrain hanté du Mary King's close, et le château de Crichton...

  J'ai refermé ce livre presque à regret : sans révolutionner le genre, cette romance fantastique était très agréable et je m'étais beaucoup attaché à ses protagonistes... au point d'espérer une suite. Par bonheur, ce tome est le premier d'une saga déjà culte en Espagne : on espère donc que Bayard publiera les tomes suivants en France!

La bibliothèque du Royal College, qui a peut-être inspiré la Royal Dunedains library du roman...


En Bref : Poétique et romantique sans être niais, ce roman fantastique baignant dans les légendes fantomatiques d'une Edimbourg presque vivante est une lecture très agréable. Entre romance et frisson, on s'attache à ses personnages originaux et à l'ambiance imaginée par l'auteure.Un belle déclaration d'Amour à l'Ecosse et à sa culture.


lundi 20 juillet 2015

Northanger Abbey - Jane Austen

Northanger Abbey, John Murray, 1817 - Multiples éditions et rééditions françaises depuis 1824, dont la nouvelle traduction par Michel Laporte, éditions Flammarion, 2015.



  A Bath, où elle séjourne avec des amis de la famille, la jeune Catherine Morland se lie d'amitié avec Eleonor Tilney et son frère, le séduisant Henry. Ces deux derniers l'invitent à passer quelques temps à la campagne, dans leur manoir de Northanger Abbey, vieille demeure médiévale, où ils vivent avec leur père veuf. Dans cette demeure gothique qui semble abriter des secrets inavouables, l'imagination fertile de Catherine entre en ébullition...



*** 

  Lorsque les éditions flammarion m'ont proposé ce partenariat, je n'ai pu résister à la superbe couverture de cette réédition toute pimpante, avec le texte nouvellement traduit de Michel Laporte. Michel Laporte, excellent traducteur mais aussi auteur qui a su à merveille rajeunir le récit de Jane Austen, sans trahir pour autant le classicisme de l’œuvre et de l'époque. La qualité du texte sert donc merveilleusement bien la volonté de mettre à disposition des plus jeunes ce roman d'une des plus grandes auteures britanniques, même si ce n'est pas là son livre le plus connu.

J.Austen vers 1790.
  D'ailleurs, contrairement aux autres ouvrages plus renommés de J.Austen, je n'avais jamais été introduit à celui-ci ne serait-ce que par une adaptation télévisée, comme cela avait été le cas pour d'autres (Orgueil et préjugé en tête, forcément). Bien que souvent relayé au rang secondaire de ses écrits, cette histoires serait pourtant la toute première qu'elle ait écrite, en 1797, soit bien avant d'être publiée. Northanger Abbey, initialement intitulé Susan, ne sera édité que vingt ans plus tard, après le décès de l'auteure. Ecrit juste après un séjour à la station balnéaire de Bath qui avait semble-t-il énormément inspiré J.Austen, ce roman est peut-être celui dont l'héroïne ressemble le plus à l'auteure du temps de son adolescence, à savoir une jeune femme gracile et romanesque.

  En effet, Catherine Morland est une vraie-fausse héroïne très banale, tant d'aspect que de personnalité. La description d'ailleurs peu flatteuse qu'en fait l'auteure m'a beaucoup surpris, d'autant que Catherine est une jeune fille qui, "lâchée" dans la vie mondaine, souffre de sa méconnaissance du Monde et de ses bienséances. Aussi, elle suit et subit des événements et rebondissements qui renvoient à ce que chaque nouvelle jeune fille peut avoir à traverser en passant à l'âge adulte : certes, l'époque a changé mais on retrouve à chaque génération ses rites de passages. Pas de doute, c'est là un roman d'apprentisage! En revanche, il faut avouer que cette Catherine m'a parfois... un peu ennuyé. Férue de lecture, cette adolescente maladroite et hésitante en société ne vit qu'au travers de ses romans, qui influencent sa façon de faire et de penser, et lui font monter en tête d'épingle toute situation vécue. Du coup, la jeune fille se pose beaucoup de questions et de monte beaucoup la tête face à la moindre décision ou au moindre événement, accentuant son côté naïf, parfois ridicule.

Catherine essayant de se faire peur à la lecture des mystères d'Udolphe.
(gravure d'une édition de 1833)

  Heureusement, ce tempérament risible est contrebalancé par une ironie non-dissimulée : Jane Austen se sert en effet de son histoire pour critiquer la vie mondaine de Bath autant que les goûts littéraires qui faisaient fureur à l'époque, pastichant au passages certaines œuvres célèbres en son temps. On trouve ainsi de multiples clins d’œil aux best-sellers contemporains à l’œuvre de Jane Austen, surtout au roman gothique Les mystères d'Udolphe, qui passionne l'héroïne et la laisse rêveuse de vivre des mésaventures aussi palpitantes que son roman favori... Malheureusement, ces nombreuses références nécessitent une connaissance aigüe de la littérature et pourront donc poser quelques problème aux trop jeunes lecteurs...

Les thermes de Bath au XIXeme.

En bref: Réédition d'un classique de la littérature anglaise, cette nouvelle publication de Northanger Abbey vaut surtout pour sa toute nouvelle traduction qui, sans trahir l'esprit de l’œuvre, facilitera la découverte de Jane Austen aux jeunes lecteurs.

Un grand merci aux éditions Flammarion pour ce partenariat!