samedi 28 décembre 2013

Oksa Pollock, tome 1 : L'inespérée - Anne Plichota & Cendrine Wolf

L'inespérée & L'homme-fé, auto-édités aux éditions Du-Dehors, 2006 - XO Editions, 2010 - Editions France Loisirs, 2012 - Editions Pocket Jeunesse (collection PKJ), 2012.


  Oksa Pollock, 13 ans, pensait être comme tout le monde, mais ce soir tout a changé… Un peu angoissée par la rentrée dans son nouveau collège, Oksa déclenche tout à coup des phénomènes étranges dans sa chambre. Un coin de son bureau prend feu, ses cartons de déménagement pas encore défaits explosent… Elle qui a toujours rêvé d’être une ninja, voilà qu’elle se découvre des dons surnaturels ! Perdue et terrifiée, elle se garde bien d’en parler. Mais ce n’est pas fini. Le même soir apparaît sur son ventre une mystérieuse empreinte. Mise dans la confidence, sa grand-mère, l’excentrique Dragomira, lui avoue le secret de ses origines : la famille Pollock vient d’Édéfia, un monde invisible caché quelque part sur Terre.?Oksa est leur Inespérée, leur seul espoir d’y retourner. Oksa ne sera plus jamais la même. Et malgré l’aide de son meilleur ami Gus, il va lui être bien difficile de concilier sa vie de collégienne ordinaire avec l’accomplissement de son stupéfiant destin. Attention, ce livre est magique. Quand on fait la connaissance d’Oksa, on ne peut plus se passer d’elle, de la formidable famille Pollock et de ses créatures extravagantes… 
  L’histoire de ce livre est aussi extraordinaire que son contenu. À l’origine autoéditées, les aventures d’Oksa Pollock imaginées par Anne Plichota et Cendrine Wolf ont suscité l’adhésion immédiate des jeunes lecteurs qui se sont transmis leur enthousiasme, faisant peu à peu de cette série exceptionnelle un succès jamais vu. La Pollockmania ne fait que commencer…


  J'arrive peut-être un peu tard, ou du moins après tout le monde et la vague de la "Pollockmania", pour parler de ce roman (et de la saga dans son entier) qui a déjà beaucoup fait parlé de lui suite au succès rencontré auprès du lectorat jeunesse. Jusqu'ici, je ne m'étais jamais vraiment penché sur cette série, y voyant un éternel simulacre à la Harry Potter, et, certains avis me confortant dans cette vision, je n'avais pas cherché à aller au-delà. Puis, finalement, ma petite soeur Lou' m'a dit il y a peu avoir emprunté le tome 1 au CDI de son collège et l'avoir adoré, si bien que, par curiosité, je me suis laissé tenter par l'exemplaire disponible à la médiathèque.

  Le mérite de cette série est peut-être d'avoir "voyagé" et , disons-le comme ça, connu un certain parcours avant d'arriver sur le devant de la scène. Imaginée par deux amies bibliothécaires alsaciennes un soir de réveillon au milieu des années 2000, Oksa Pollock doit bien sûr sa création à l'engouement pour Harry Potter et aux lettrex de noblesse que ce dernier à redonner au genre fantastique pour la jeunesse. Les deux auteure ne s'en cachent pas mais, si elles revendiquent le lien avec le personnage de J.K.Rowling, elle savent aussi s'en distancer et présenter leur héroïne comme une lointaine cousine plutôt qu'un alter-égo francophone. Pensée d'emblée comme une saga de plusieurs tomes, Oksa Pollock voit rapidement le jour sous la plume de deux manuscrits successifs : L'inespérée et l'Homme-fé, proposés par A.Plichota et C.Wolf aux éditions Gallimard, qui les refusent. Qu'à cela ne tienne, les deux femmes se lancent dans l'auto-édition des deux opus et, à leur échelle, diffusent et font connaître Oksa Pollock, qui rencontre très vite un grand succès auprès des jeunes lecteurs. Via le net, ces derniers manifestent pour leur héroïne et lui font une telle publicité que les grandes maisons d'édition se penchent sur les ouvrages! Au final, c'est finalement la maison XO qui propose d'éditer à l'échelle internationale les romans d'Oksa Pollock, et passe à cet effet un contrat avec les deux auteures alsaciennes. A.Plichota et C.Wolf retravaillent les deux tomes déjà écrit, les refondant en un seul volume qui sort début 2010 chez XO éditions sous le titre L'inespérée.

 Les deux opus auto-édités par les auteures et refondus plus tard en un seul volume pour XO éditions.

 Depuis, c'est un vrai engouement qui s'est développé pour ce personnage et Oksa rencontre rapidement son public au-delà des frontières françaises: L'Allemagne, l'Espagne, l'Italie puis le reste de l'Europe se laissent peu à peu convaincre par cette cousine d'Hary Potter et les droits pour le cinéma (et sous forme d'une production internationale, s'il vous plait!) sont achetés dans la foulée! Dernier grand coup à son actif : Oksa est désormais connue Outre Atlantique et Outre-Manche grâce à la traduction anglophone du tome 1, parue l'été dernier... Il n'est donc pas à pas douter qu'Oksa, après des années de succès régional, a su trouver ses publics au-delà des frontières! Et ça, déjà, c'est une aventure littéraire et éditoriale qui mérite d'être racontée!
 Couvertures des éditions allemande, espagnole et polonaise.

  Mais revenons-en à l'histoire, celle-là même que j'ai découvert au fil des pages de ce tome 1:
  Nous découvrons donc Oksa Pollock, 12 ans bientôt 13, qui emménage à Londres avec sa famille (ses parents et sa grand-mère, l'inégalable et extravagante Dragomira), en même temps que son meilleur ami Gus Bellanger et ses parents, grands amis de la famille Pollock dont l'objectif commun est d'ouvrir un restaurant français au coeur de la capitale anglaise. Oksa et Gus, tous les deux passionnés de kung fu, entrent dans le même collège français dans les jours qui viennent. Commencent alors de grand bouleversements: Oksa découvre qu'elle a...des pouvoirs! Capable de léviter ou d'allumer des flammes à distance, la jeune fille impulsive et stressée est soumise à ses émotions fluctuantes, moteurs de ces dons paranormaux qu'elle peine à maîtriser! Souhaitant se confier à sa grand-mère Dragomira, elle apprend alors la vérité sur ses origines: La famille Pollock n'est pas une famille ordinaire et vient d'un monde parallèle, une cité fantastique du nom d'Edéfia, dont Oksa est la future Gracieuse, terme donné à chaque souveraine du royaume. Alors qu'elle n'était qu'une enfant, Dragomira, pour échapper à une vague de rébellion, avait du fuir Edefia et, accompagnée des membres fidèles de sa court, s'était réfugiée dans notre réalité. Baptisés les "Sauves-qui-peut", ces rescapés du monde parallèle eurent donc à se fondre dans la masse, cachant leurs pouvoirs et compagnons fantastiques dans l'attente d'une héritière - l'Inespérée- qui serait garante de leur retour à Edéfia. Mais cette attente ne pouvait se faire dans la quiétude car les pouvoirs d'Oksa réveillés et l'étoile symbolique apparue autour de son nombril s'accompagnent d'éléments autrement traumatisants : Des Félons, les rebelles d'Edéfia, ont également réussi à gagner notre monde et sont prêts à tout pour nuire aux Pollock! Aussi, lorsque McGraw, l'un des professeurs particulièrement antipathique d'Oksa, manifeste des talents paranormaux similaires, il ne fait aucun doute qu'Oksa et les autres Sauves-qui-peut courent un grand Danger! Aidée de Gus mais aussi des fidèles amis de Dragomira, Oksa n'a plus qu'à suivre un entrainement acharné pour maîtriser ses pouvoirs et se préparer à la lutte.
 Couvertures des éditions anglaise, suédoise, et de l'édition poche française.
  Que vous dire après ce petit retour sur la trame? Tout d'abord, je dois avouer que ce premier tome d'Oksa Pollock est loin du navet que j'avais imaginé! Oui, je reconnais avoir jugé bien trop vite cet ouvrage et j'admets que c'est là un livre jeunesse qui a de l'idée, et qui ne manque pas d'éléments positifs! Le style est tout a fait correct et bien rédigé ; fluide, accessible et agréable sans être niaise, la plume de ces deux auteures saura gagner le cœur des jeunes que la pratique de la lecture peut indisposer : un premier bon point! L'intrigue, quant à elle m'a semblé un peu longue et je n'ai pas été surpris que ce tome 1 réunissent en fait les deux premiers opus, initialement distincts du temps de leur auto-éditions. Pour le coups, j'aurais préféré gardé la découpe de départ car j'avoue m'être un peu essoufflé au bout de deux tiers de ce pavé. Tronquer cette version définitive de l'Inespérée aurait peut-être permis de gagner davantage en suspens et d'éviter les longueurs. Côté éléments fantastiques, il y a de l'idée, même si les trouvailles des auteures donnent parfois l'impression du "on a inventer autre chose qui y ressemble mais qui n'est pas tout à fait pareil, pour bien montrer qu'on a imaginé quelque chose de totalement différent" Vous voyez ce que je veux dire? Quelques exemples? Allez, prenons le plis de comparer avec l'univers de J.K.Rowling et l'on a vite fait d'établir quelques similitudes : pas de cicatrice en éclair mais une marque en étoile, pas de baguettes magiques mais des "crache-granock" (pour le coups, j'avoue que l'idée a du potentiel : il y a de l'originalité dans ces sortes de sarbacanes qui jettent des sorts et maléfices en granules, les "granocks", composées à l'aide d'éléments végétaux, minéraux ou animaux magiques), et des Foldingots (créatures elfiques du foyer) qui ressemblent à s'y méprendre à des elfes de Maison! 

  En revanche, Dragomira m'a énormément fait penser à la Tante Eudoxie de l'excellente et inégalable trilogie des Charmettes d'Eric Boisset : toutes les deux magiciennes extravagantes versées dans l'art de la botanique fantastique et similaires en tellement de points que je jurerais presque voire en Eudoxie une source d'inspiration pour A.Plichota et C.Wolf dans la création de la doyenne des Pollock! McGraw, en revanche, est loin d'égaler un Voldemort et c'est pour le coup bien dommage : prévisible et fade à souhait, tellement sardonique en diable qu'il en est stéréotypé et trop caricatural, il n'est pas crédible dans la peau du "grand méchant" et manque radicalement du charisme qui s'impose. Ce petit défaut de charisme, d'ailleurs, je le reprocherais bien aux autre personnages également : même si cela est moins fort chez eux que pour la personnalité de McGraw, il leur manque tous un je-ne-sais-quoi d'épaisseur, de vif et de piquant... infime mais quand même...à voir si cela évolue en mieux avec la suite! Car malgré la fin un peu vitement expédiée à mon goût, l'ensemble est assez convainquant pour donner envie de suivre les futures aventures d'Oksa et découvrir comment va se parachever son épopée.

En bref: Un roman jeunesse sympathique qui, s'il ne renouvelle pas le genre (surtout si l'on a déjà lu Harry Potter, les Charmettes et Ewilan) et "n'apporte rien de nouveau sous le soleil", a le mérite de se laisser lire agréablement et de contenir çà et là de jolies trouvailles tout de même. A lire par curiosité, à offrir aux plus jeunes qui se laisseront probablement séduire avec joie, ou encore pour rendre hommage au parcours éditorial, atypique et courageux, de l'ouvrage!

L'Automne nous quitte... (post récapitulatif tardif)



  Il était temps! Si ces potirons paraissent quelque peu "hors saison", c'est que je poste cet article bien tardivement, refusant jusqu'à la dernière minute de contourner la tradition bien ancrée en ces pages de l'habituel billet saisonnier. J'avais promis, dans la foulée des festivités d'Halloween, de rédiger ce post récapitulatif automnal... mieux vaut tard que jamais et promis, je n'attendrai pas Mai pour parler de ma déco de Noël et souhaiter la Bonne Année! 
  Que vous dire ce cet Automne 2014 au pétillant et décalé pays de Books, Tea Time & Sweet Apple Pie? Tout d'abord, si le jardin de Grand-Pa' a été généreux en cucurbitacées (preuve ci-dessus), ce ne sont pas les couleurs rouge-marron-oranger traditionnelles à cette saison qui ont été à l'honneur cette année! La belle saison et les températures douces étant au rendez-vous, les végétaux, contrairement à l'an passé, ont longtemps gardé leur robe verte et ce fut un automne habillé des tons rouge et violet des baies, prunes et autres mirabelles!



  Il n'empêche, ces charmantes ballades nécessitaient tout de même d'être bien couvert et donc, de sortir gants, petits bonnets et... LES ÉCHARPES! Pour qui me connait, vous saurez que c'est la une grande histoire d'amour : entre les Snoods et autres rubans de laines, mon armoire en regorge presque autant que ma chambre entière déborde de livres!

Ben quoi? ce sont juste mes quelques écharpes... Ainsi que la nouvelle à avoir rejoint la collection, cadeau cousu main de Mum pour ma période Jersey-carreax-rétro de la rentrée!


   Parmi les plaisir de travailler dans un établissement spécialisé accueillant des enfants, il y a celui des...fêtes costumées! L'occasion où jamais de retrouver son âme de petit, ou, quand on l'a encore, d'avoir l'excuse pour se déguiser! Reconnaissez vous Oscar Diggs accompagné de sa poupée de porcelaine, tous les deux sortis du Monde Fantastique d'Oz? =D


   Cet Automne a également été l'occasion de bricoler et bidouiller des loisirs créatifs, notamment avec le traditionnel coffret saisonnier destiné à Pouchky/Ficelle Forever! Carnet customisé aux portraits d'Angélique Bouchard dans Dark Shadows, Vitrine en papier découpé avec une image en trois dimension issue du Dracula illustré par Jeremy Fleury, tour de cou "morsure de vampire" et... délices faits maison (vous noterez le détail apporté à 'emballage: mieux qu'une épicerie fine professionnelle! =D) à grignoter devant un bon film d'Halloween ou en lisant un roman qui fait peur! =P





  Pouchky/Ficelle Forever qui, d'ailleurs, m'a énormément gâté dans son colis réponse, un joyeux melting pot, jubilatoire fourre-tout dont je ne cesse de me régaler: De jolis flyers des éditions Panini-books, une super trousse vintage Coca Cola, un découpe citrouille au manche en os, des cartes au charme désuet de l'Angelina , un t-shirt officiel du Magicien d'Oz, un carnet délicieusement burtonnien, ou encore ces supeeeerbe post-it "Mad Hatter"! =D Oh, et j'allais oublié : le tome 2 du Vampire Vampire! KYAAAAH! =D

Terminons avec une part importante de mon quotidien -oui oui, entre le bricolage créatif, le dessin, l'écriture, la lecture...- LA POPOTE! Au menu de cet automne, il y avait donc:

Une paëlla maison (améliorée et uniquement aux crevettes, n'étant pas un fan des mélange terre-merre-poisson-charcuterie...pouah pouah!), et un Vindaloo de poulet aux lentilles corail et potiron recette!

Une terrine d'Aubergine et son confit de tomate,
 et une quiche vache qui rit-carottes-coriandre aux épices indiennes

Des biscuits "Princes" faits maison,
Des blinis, suite à une phase d'inspiration russe^^!

Un magnifique pain paysan!

Les fameux cookies d'Halloween envoyés à Pouchky/Ficelleforever: 
une ancienne recette celte où les cranberries symbolisent le sang et le chocolat blanc, les esprit!

  
Et enfin, un essai à base de restes: un pâté en croûte saumon-épinard! =D

  Voilà comment s'est donc déroulé mon Automne au pays de Pierre Lapin! Suite au prochain numéro pour la continuité des aventures bricolo-culino-livresques! =D

mercredi 25 décembre 2013

Christmas Time - Joyeux Noël!


 Source: Pinterest.com

  Petit article express mais de rigueur tout de même en ce 25 Décembre (et avant un article plus complet sur les festivité de fin d'année façon books-tea-pie ^_^)...

Je vous souhaite à tous un très Joyeux Noël!

  Que ces fêtes soient l'occasion de retrouvailles entre proches et de moments de bonheur simple partagés ensemble! En ces temps difficiles, rien de vaut les vraies valeur et qu'importe si les cadeaux ne sont pas au rendez-vous, l'important est d'être réunis en famille et prendre conscience de la chance que nous avons! Enfin, cela ne doit pas empêcher pour autant de festoyer l'événement autour d'un réveillon gourmand dans une ambiance qui sera le fruit d'un méticuleux travail de préparation!

  Pour ma part, cette années, mes inspirations seront pour un Noël gris blanc et irisé argent, entre les images issues de La Reine des Neiges et l'atmosphère de la Belle et la Bête de Cocteau! Quelques images qui m'ont donné des idées:

source: pinterest.com

  La suite au prochain numéro...! ;-) En attendant, encore joyeuses fêtes à tous, au pied du sapin ou devant le feu réconfortant de la cheminée! =D

mardi 24 décembre 2013

Guerre des Neiges, Guerre des Reines...


 Source : photographie de Chiara Fersini.

  Après la déferlante d'adaptations sur Dracula qui a fait l'objet d'un récent article, voici un nouveau post dans la même idée, mais concentré cette fois sur une autre œuvre littéraire qui revient à la mode sur les écrans en ces temps hivernaux : La Reine des Neiges, de H.C.Andersen.

  Écrit en 1844 pour l'un de ses célèbres recueils de contes de fées, La Reine des Neiges, pourtant frénétiquement rédigé en l'espace de 4 jours, n'en est pas moins la production la plus longue de l'auteur! Composé de plusieurs "histoires" que l'on peut assimiler à des chapitres, ce récit est structurellement plus proche d'un roman (à l'image du Magicien d'Oz, Peter Pan, ou Alice au pays des merveilles) que ses congénères du même auteur. Cependant, c'est là une réalité souvent oubliée ou méconnue, La reine des Neiges ayant connu comme bien d'autres contes des réductions et révisions simplifiées de l'histoire.

 La reine des neiges dans le comics Fables, de Bill Willingham.

  Parcouru de multiples symboles, La Reine des Neiges aborde de façon poétique et complexe l'éternelle lutte du bien et du mal : Le Diable ayant conçu un miroir maléfique ne reflétant que les aspects laids et négatifs de ceux qui s'y mirent, il décide d'aller narguer Dieu et ses anges de sa création, et s'envole vers le Paradis avec le précieux objet. Mais pris dans une tempête, le miroir se brise et de multiples éclats tombent sur la Terre... Récupérés et réutilisés par les hommes qui les trouvent par hasard, les morceaux de miroir n'en perdent pas pour autant leur effet néfaste, le pire étant quand une brisure chute par mégarde dans le corps d'un être humain. Le petit Kay, qui vit en compagnie de son inséparable Gerda auprès de leur Grand-Mère, reçoit un éclat dans son œil... Le Mal contenu dans le miroir va se loger jusque dans son cœur, transformant la nature aimante et innocente du garçon en caractère ingrat et détestable. Ainsi changé, il attire pour on ne sait quelle raison obscure la convoitise de La Reine des Neiges, un être légendaire et qui apporte avec lui l'Hiver et se fait personnification de cette saison glaciale. Sous l'apparence d'une femme à la beauté froide et ensorcelante, La Reine des Neiges charme Kay et l'emporte jusque dans son palais du Grand Nord à bord de son traineau. Gerda, persuadée qu'elle peut sauver le petit garçon, part à sa recherche dans un grand et long périple pour le retrouver...

Kai prisonnier de la Reine des Neige, par l'illustrateur Jeremie Fleury.

  Ce conte, étrange et mystérieux à plus d'un titre, m'a envoûté alors que j'étais en primaire. Je ne sais plus exactement comment je l'ai découvert, mais je me souviens très bien avoir emprunté une vieille édition folio junior à la bibliothèque et l'avoir dévoré en quatre jour, absorbé par l’odyssée étrange de Gerda et son combat contre la Reine des Neiges, dont on ne sait vraiment qui ou ce qu'elle est : Légende, Personnification de l'hiver, Créature diabolique...? Ce conte a par ailleurs exercé une immense fascination dans le milieu du cinéma et de la télévision, puisqu'il a fait l'objet de multiples adaptations depuis sa publication.Cette hiver, deux nouvelles versions se font concurrence, toutes deux en images de synthèse:


 La reine des neiges version Disney VS La Reine des neiges version studios d'animation russes;
il y a comme une petite ressemblance, non? ^_^'

La Reine des Neiges
(Frozen)
Un film de Chris Buck et Jennifer Lee pour les studios Disney.
Sortie le 4 Décembre 2013.

  Anna, une jeune fille aussi audacieuse qu’optimiste, se lance dans un incroyable voyage en compagnie de Kristoff, un montagnard expérimenté, et de son fidèle renne, Sven à la recherche de sa sœur, Elsa, la Reine des Neiges qui a plongé le royaume d’Arendelle dans un hiver éternel…  En chemin, ils vont rencontrer de mystérieux trolls et un drôle de bonhomme de neige nommé Olaf, braver les conditions extrêmes des sommets escarpés et glacés, et affronter la magie qui les guette à chaque pas.

Bande-annonce du film.

  Quand on parle d'adaptation de contes de fées, impossible de ne pas penser à... Disney! Disney, qui sort cette semaine sa version de La Reine des Neiges, après de nombreuses années de pré-production avortées, relancées, stoppées, modifiées... Le projet, mis en chantier début des années 2000 est passé entre de nombreuses mains de réalisateur avant de se concrétiser tout récemment, suite à un profond remaniement.

Concept-art pour le projet Snow Queen, Studios Disney, 2003.

  Au départ imaginé comme un film d'animation en 2D adapté très étroitement du classique d'Andersen, ce projet est, au même titre que Raiponce (Tangled) et La princesse et la grenouille (The Princess and the frog), finalement fort lointain de l'oeuvre originale suite aux nombreux remaniements et relances du projet. En effet, l'équipe s'est distancée du scénario initial qui suivait très strictement le conte classique pour, peu à peu, proposer sa propre histoire autour d'une Personnification féminine de l'Hiver. Ainsi, le titre original est d'ailleurs passé de Snow Quenn à Frozen tandis les distributeurs francophones ont conservé le titre de l'histoire d'Andersen. Aujourd'hui film d'animation en images de synthèse, ce Frozen semble aussi alléchant que la prise de distance avec le conte de base est audacieuse : on ne cherchera pas une adaptation fidèle mais juste du grand spectacle familial comme sait nous le proposer Disney!

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La Reine des Neiges
(Snow Queen)
Un film de Vlad Barbe et Maxim Sveshnikov pour les studios russes Wizart Animation (distribué à l'International par les studios Universal).
Sortie en direct-to-dvd le 23 Novembre 2013.

  Une malédiction jetée par la Reine des Neiges a plongé un royaume lointain dans un long et rigoureux hiver. L’unique menace pour cette reine maléfique est un miroir magique. Un troll, sous les ordres de la reine, va traquer ce miroir durant plusieurs années. C’est ainsi qu’il le retrouvera, et enlèvera son propriétaire, Kai. Mais c’est sans compter le courage de Gerda, sa soeur, qui se lance alors dans un incroyable voyage pour le retrouver…

Trailer du film.

  Lancée dans les moments où Disney confirmait un projet similaire, cette adaptation du conte par la Russie, si elle arrive tardivement en France, aura au moins eu le mérite de gagner la course (ce long-métrage étant initialement sorti en salle avant celui de Disney). Également en images de synthèse,c'est là le plus ambitieux projet de film d'animation développé en Russie à ce jour et une grande première pour ce pays!


  Si La Reine des Neiges avait déjà été adapté par ce pays en long-métrage animé dans les années 50 et en film live dans les années 60, les réalisateurs ont souhaité s'écarter des précédentes visions et offrir un film au croisement du conte d'Andersen et des ressorts scénaristiques moderne, le résultat se voulant volontairement proche d'une production familiale à l'humour disneyien.


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  Pas de doute que la sortie en dvd de la version russe pile dans les moments de la sortie cinéma de la version Disney a été calculée pour profiter du succès de cette dernière. Mais cela aura au moins le mérite de mettre ce conte à l'honneur cet hiver et de ranimer la magie de cette saison tout en nous offrant le plaisir du jeu de la comparaison auquel j'aime moi-même me prêter volontiers! A l'évidence, tout comme pour l'univers d'Oz dernièrement et ceux de Dracula et de la Belle et la Bête prochainement, je pense que cette vague d'adaptations va entraîner une petite sélection de lectures sur le thème de la Reine des Neiges! =D En attendant, pourquoi ne pas jeter un œil aux précédentes adaptations?

 De gauche à droite: La première adaptation en film d'animation (Russie, 1957), le film live sorti 9 ans plus tard (Russie, 1966), puis une version Finlandaise (1988).
 Une version animée américaine de 1995, et sa suite sortie en 1998.

 L'excellente adaptation pour la télévision de la Hallmark Channel (2002 ; il faudra que je vous en parle très bientôt d'ailleurs, car elle reste celle qui m'a le plus marqué!), et une version réalisée pour la BBC (2005).