Peu de gens le savent mais aujourd'hui, tout l'univers littéraire anglo-saxon est en ébullition. La raison? En ce Mardi 13 Septembre 2016, Le grand auteur Roald Dahl aurait eu...
100 ans!
Si l'événement s'est vu célébré dans l'hexagone en partie grâce au film du BGG (que je n'ai, cependant, toujours pas osé voir et donc pas chroniqué non plus...) et à quelques éditions et rééditions anniversaire, c'est surtout outre-Manche et outre-Atlantique que Roald Dahl verra son anniversaire fêté comme il se doit.
Rappelons en effet que Roald Dahl, nés de parents norvégiens vivant au Pays de Galles, est devenu le plus grand auteur jeunesse du XXème siècle britannique, un succès comparable à celui rencontré quelques décennies plus tard par J.K.Rowling, qui ne dément d'ailleurs pas avoir puisé de nombreux éléments chez son aîné.
Roald Dahl et Sophie, l'héroïne du BGG.
Ce qui fait le succès de Roald Dahl? C'est de s'inscrire d'une façon furieusement moderne et émouvante dans la lignée du conte traditionnelle : écrire des histoires qui vont toucher le jeune lecteur au plus profond de son intimité et de son inconscient, l'aidant à affronter ses peurs les plus secrètes par le biais de la fiction. En créant notamment des méchants charismatiques et résolument horribles qui se font dignes successeurs des sorcières et grands méchants loups dévoreurs des fables d'antan, il aide l'enfant à se confronter à ses angoisses les plus secrètes, dépénalisant certains éléments particulièrement effrayants (et encore plus lorsqu'on prend du recul sur la lecture et qu'on les sort de leur contexte, même à l'âge adulte!) en les tournant en ridicule. L'humour, tantôt grinçant, tantôt fantaisiste et poétique, est l'arme dont Dahl se pare pour vaincre les pire vilénies que l'univers froid des adultes impose à ses héros, souvent issus d'une enfance triste et miséreuse.
Jamais un auteur n'aura à ce point permis l'identification du lecteur et l'effet cathartique de la lecture. Jamais aucun n'aura réussi à le faire avec autant de malice, de drôlerie, et en même temps d'émotion ( car oui, la larme nous guette toujours). Roald Dahl avait cerné l'enfance vraie, pleine de bruit, de rire et de fureur, celle-là même des lost boys, les enfants perdus de James Barrie. Peut-être aussi parce qu'il avait beaucoup souffert durant sa longue vie, et gardait de sa jeunesse, de cet âge d'or, l'énergie pour toujours avancer avec cette étincelle de candeur et d'espoir de ses jeunes années, et donc savait en parler mieux que quiconque.
A l'occasion de ce 100ème anniversaire, de multiples événements auront lieu dans toutes les librairies des Etats-Unis et un grand festival sera organisé en fin de semaine à Cardiff. Sans oublier les nombreuses animations au musée Dahl, ainsi que celles programmées par les associations de bienfaisance qu'il avait fondées.
Alors à défaut de pouvoir participer à tous ces événements qu'il mérite au centième, et tout simplement parce que j'ai grandi et continue de vivre avec ses livres, je tenais, moi aussi, à lui souhaiter...
...Un Joyeux centième anniversaire.
Plus grand auteur? Il serait intéressant de comparer les ventes de l'époque entre Dahl et Blyton. Les récits de Dahl tiennent mieux la distance (à mon humble avis), car moins lisses que ceux du pays de Oui oui. Je ne mets pas JKR dans la même catégorie, car il est clair qu'une partie des HP ne s'adresse pas au 10 ans.
RépondreSupprimerEn terme de chiffre, Blyton doit être en tête, aussi parce que le format de série lui permet d' être en tête. Mais en effet, si on parle contenu, Dahl a été reconnu "grand auteur" parce qu' il ne se limitait pas au simple divertissement. Il y avait une vraie audace et un style unique, une patte inimitable, sans oublier la seconde lecture psychologique de ses oeuvres. Le résultat était reconnu d' une qualité de fond et de forme qu' on ne confondait avec aucun autre auteur. Le parallèle avec les HP est possible, mais en effet avec les premiers tomes, ceux davantage adressés aux plus jeunes, et pour lesquels JK Rowling elle même dit s' être inspirées de codes narratifs chers à Roald Dahl.
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