samedi 28 décembre 2013

Oksa Pollock, tome 1 : L'inespérée - Anne Plichota & Cendrine Wolf

L'inespérée & L'homme-fé, auto-édités aux éditions Du-Dehors, 2006 - XO Editions, 2010 - Editions France Loisirs, 2012 - Editions Pocket Jeunesse (collection PKJ), 2012.


  Oksa Pollock, 13 ans, pensait être comme tout le monde, mais ce soir tout a changé… Un peu angoissée par la rentrée dans son nouveau collège, Oksa déclenche tout à coup des phénomènes étranges dans sa chambre. Un coin de son bureau prend feu, ses cartons de déménagement pas encore défaits explosent… Elle qui a toujours rêvé d’être une ninja, voilà qu’elle se découvre des dons surnaturels ! Perdue et terrifiée, elle se garde bien d’en parler. Mais ce n’est pas fini. Le même soir apparaît sur son ventre une mystérieuse empreinte. Mise dans la confidence, sa grand-mère, l’excentrique Dragomira, lui avoue le secret de ses origines : la famille Pollock vient d’Édéfia, un monde invisible caché quelque part sur Terre.?Oksa est leur Inespérée, leur seul espoir d’y retourner. Oksa ne sera plus jamais la même. Et malgré l’aide de son meilleur ami Gus, il va lui être bien difficile de concilier sa vie de collégienne ordinaire avec l’accomplissement de son stupéfiant destin. Attention, ce livre est magique. Quand on fait la connaissance d’Oksa, on ne peut plus se passer d’elle, de la formidable famille Pollock et de ses créatures extravagantes… 
  L’histoire de ce livre est aussi extraordinaire que son contenu. À l’origine autoéditées, les aventures d’Oksa Pollock imaginées par Anne Plichota et Cendrine Wolf ont suscité l’adhésion immédiate des jeunes lecteurs qui se sont transmis leur enthousiasme, faisant peu à peu de cette série exceptionnelle un succès jamais vu. La Pollockmania ne fait que commencer…


  J'arrive peut-être un peu tard, ou du moins après tout le monde et la vague de la "Pollockmania", pour parler de ce roman (et de la saga dans son entier) qui a déjà beaucoup fait parlé de lui suite au succès rencontré auprès du lectorat jeunesse. Jusqu'ici, je ne m'étais jamais vraiment penché sur cette série, y voyant un éternel simulacre à la Harry Potter, et, certains avis me confortant dans cette vision, je n'avais pas cherché à aller au-delà. Puis, finalement, ma petite soeur Lou' m'a dit il y a peu avoir emprunté le tome 1 au CDI de son collège et l'avoir adoré, si bien que, par curiosité, je me suis laissé tenter par l'exemplaire disponible à la médiathèque.

  Le mérite de cette série est peut-être d'avoir "voyagé" et , disons-le comme ça, connu un certain parcours avant d'arriver sur le devant de la scène. Imaginée par deux amies bibliothécaires alsaciennes un soir de réveillon au milieu des années 2000, Oksa Pollock doit bien sûr sa création à l'engouement pour Harry Potter et aux lettrex de noblesse que ce dernier à redonner au genre fantastique pour la jeunesse. Les deux auteure ne s'en cachent pas mais, si elles revendiquent le lien avec le personnage de J.K.Rowling, elle savent aussi s'en distancer et présenter leur héroïne comme une lointaine cousine plutôt qu'un alter-égo francophone. Pensée d'emblée comme une saga de plusieurs tomes, Oksa Pollock voit rapidement le jour sous la plume de deux manuscrits successifs : L'inespérée et l'Homme-fé, proposés par A.Plichota et C.Wolf aux éditions Gallimard, qui les refusent. Qu'à cela ne tienne, les deux femmes se lancent dans l'auto-édition des deux opus et, à leur échelle, diffusent et font connaître Oksa Pollock, qui rencontre très vite un grand succès auprès des jeunes lecteurs. Via le net, ces derniers manifestent pour leur héroïne et lui font une telle publicité que les grandes maisons d'édition se penchent sur les ouvrages! Au final, c'est finalement la maison XO qui propose d'éditer à l'échelle internationale les romans d'Oksa Pollock, et passe à cet effet un contrat avec les deux auteures alsaciennes. A.Plichota et C.Wolf retravaillent les deux tomes déjà écrit, les refondant en un seul volume qui sort début 2010 chez XO éditions sous le titre L'inespérée.

 Les deux opus auto-édités par les auteures et refondus plus tard en un seul volume pour XO éditions.

 Depuis, c'est un vrai engouement qui s'est développé pour ce personnage et Oksa rencontre rapidement son public au-delà des frontières françaises: L'Allemagne, l'Espagne, l'Italie puis le reste de l'Europe se laissent peu à peu convaincre par cette cousine d'Hary Potter et les droits pour le cinéma (et sous forme d'une production internationale, s'il vous plait!) sont achetés dans la foulée! Dernier grand coup à son actif : Oksa est désormais connue Outre Atlantique et Outre-Manche grâce à la traduction anglophone du tome 1, parue l'été dernier... Il n'est donc pas à pas douter qu'Oksa, après des années de succès régional, a su trouver ses publics au-delà des frontières! Et ça, déjà, c'est une aventure littéraire et éditoriale qui mérite d'être racontée!
 Couvertures des éditions allemande, espagnole et polonaise.

  Mais revenons-en à l'histoire, celle-là même que j'ai découvert au fil des pages de ce tome 1:
  Nous découvrons donc Oksa Pollock, 12 ans bientôt 13, qui emménage à Londres avec sa famille (ses parents et sa grand-mère, l'inégalable et extravagante Dragomira), en même temps que son meilleur ami Gus Bellanger et ses parents, grands amis de la famille Pollock dont l'objectif commun est d'ouvrir un restaurant français au coeur de la capitale anglaise. Oksa et Gus, tous les deux passionnés de kung fu, entrent dans le même collège français dans les jours qui viennent. Commencent alors de grand bouleversements: Oksa découvre qu'elle a...des pouvoirs! Capable de léviter ou d'allumer des flammes à distance, la jeune fille impulsive et stressée est soumise à ses émotions fluctuantes, moteurs de ces dons paranormaux qu'elle peine à maîtriser! Souhaitant se confier à sa grand-mère Dragomira, elle apprend alors la vérité sur ses origines: La famille Pollock n'est pas une famille ordinaire et vient d'un monde parallèle, une cité fantastique du nom d'Edéfia, dont Oksa est la future Gracieuse, terme donné à chaque souveraine du royaume. Alors qu'elle n'était qu'une enfant, Dragomira, pour échapper à une vague de rébellion, avait du fuir Edefia et, accompagnée des membres fidèles de sa court, s'était réfugiée dans notre réalité. Baptisés les "Sauves-qui-peut", ces rescapés du monde parallèle eurent donc à se fondre dans la masse, cachant leurs pouvoirs et compagnons fantastiques dans l'attente d'une héritière - l'Inespérée- qui serait garante de leur retour à Edéfia. Mais cette attente ne pouvait se faire dans la quiétude car les pouvoirs d'Oksa réveillés et l'étoile symbolique apparue autour de son nombril s'accompagnent d'éléments autrement traumatisants : Des Félons, les rebelles d'Edéfia, ont également réussi à gagner notre monde et sont prêts à tout pour nuire aux Pollock! Aussi, lorsque McGraw, l'un des professeurs particulièrement antipathique d'Oksa, manifeste des talents paranormaux similaires, il ne fait aucun doute qu'Oksa et les autres Sauves-qui-peut courent un grand Danger! Aidée de Gus mais aussi des fidèles amis de Dragomira, Oksa n'a plus qu'à suivre un entrainement acharné pour maîtriser ses pouvoirs et se préparer à la lutte.
 Couvertures des éditions anglaise, suédoise, et de l'édition poche française.
  Que vous dire après ce petit retour sur la trame? Tout d'abord, je dois avouer que ce premier tome d'Oksa Pollock est loin du navet que j'avais imaginé! Oui, je reconnais avoir jugé bien trop vite cet ouvrage et j'admets que c'est là un livre jeunesse qui a de l'idée, et qui ne manque pas d'éléments positifs! Le style est tout a fait correct et bien rédigé ; fluide, accessible et agréable sans être niaise, la plume de ces deux auteures saura gagner le cœur des jeunes que la pratique de la lecture peut indisposer : un premier bon point! L'intrigue, quant à elle m'a semblé un peu longue et je n'ai pas été surpris que ce tome 1 réunissent en fait les deux premiers opus, initialement distincts du temps de leur auto-éditions. Pour le coups, j'aurais préféré gardé la découpe de départ car j'avoue m'être un peu essoufflé au bout de deux tiers de ce pavé. Tronquer cette version définitive de l'Inespérée aurait peut-être permis de gagner davantage en suspens et d'éviter les longueurs. Côté éléments fantastiques, il y a de l'idée, même si les trouvailles des auteures donnent parfois l'impression du "on a inventer autre chose qui y ressemble mais qui n'est pas tout à fait pareil, pour bien montrer qu'on a imaginé quelque chose de totalement différent" Vous voyez ce que je veux dire? Quelques exemples? Allez, prenons le plis de comparer avec l'univers de J.K.Rowling et l'on a vite fait d'établir quelques similitudes : pas de cicatrice en éclair mais une marque en étoile, pas de baguettes magiques mais des "crache-granock" (pour le coups, j'avoue que l'idée a du potentiel : il y a de l'originalité dans ces sortes de sarbacanes qui jettent des sorts et maléfices en granules, les "granocks", composées à l'aide d'éléments végétaux, minéraux ou animaux magiques), et des Foldingots (créatures elfiques du foyer) qui ressemblent à s'y méprendre à des elfes de Maison! 

  En revanche, Dragomira m'a énormément fait penser à la Tante Eudoxie de l'excellente et inégalable trilogie des Charmettes d'Eric Boisset : toutes les deux magiciennes extravagantes versées dans l'art de la botanique fantastique et similaires en tellement de points que je jurerais presque voire en Eudoxie une source d'inspiration pour A.Plichota et C.Wolf dans la création de la doyenne des Pollock! McGraw, en revanche, est loin d'égaler un Voldemort et c'est pour le coup bien dommage : prévisible et fade à souhait, tellement sardonique en diable qu'il en est stéréotypé et trop caricatural, il n'est pas crédible dans la peau du "grand méchant" et manque radicalement du charisme qui s'impose. Ce petit défaut de charisme, d'ailleurs, je le reprocherais bien aux autre personnages également : même si cela est moins fort chez eux que pour la personnalité de McGraw, il leur manque tous un je-ne-sais-quoi d'épaisseur, de vif et de piquant... infime mais quand même...à voir si cela évolue en mieux avec la suite! Car malgré la fin un peu vitement expédiée à mon goût, l'ensemble est assez convainquant pour donner envie de suivre les futures aventures d'Oksa et découvrir comment va se parachever son épopée.

En bref: Un roman jeunesse sympathique qui, s'il ne renouvelle pas le genre (surtout si l'on a déjà lu Harry Potter, les Charmettes et Ewilan) et "n'apporte rien de nouveau sous le soleil", a le mérite de se laisser lire agréablement et de contenir çà et là de jolies trouvailles tout de même. A lire par curiosité, à offrir aux plus jeunes qui se laisseront probablement séduire avec joie, ou encore pour rendre hommage au parcours éditorial, atypique et courageux, de l'ouvrage!

2 commentaires:

  1. Ma soeur de douze ans a beaucoup aimé, mais n'a pas réussi à me donner envie de le lire. Même après ta critique, je crois que je ne me laisserai pas tenter...

    Un détail : PKJ, c'est le nouveau nom de la collection de Pocket Jeunesse, il me semble. Sauf erreur de ma part, ça n'a rien à voir avec Le Livre de poche, ce n'est même pas le même groupe... Ou bien je dis des bêtises ?

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    1. Tu ne loupes rien, crois moi: comme je le dis, c'est sympathique, mais si l'on a déjà lu les précurseurs du genre ou les prédécesseurs dans la même veine (Harry Potter, Ewilan, etc...), ce roman n'apporte rien de neuf. En revanche, il peut effectivement charmer les jeunes lecteurs de 12 à 14 ans qui découvre le genre fantastique ;) !
      Et en effet, je me suis emmêlé les pinceaux! PKJ c'est bien Pocket Jeunesse, je vais de suite rectifier mon erreur =P Merci hihi!

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