Der Kleine Vampir, Rowolht Taschenbush Verlag, 1979 - Éditions Hachette, collection Bibliothèque Rose, 1982.
La " chose " sur la fenêtre semblait prendre un
malin plaisir à voir Anton, plus mort que vif, trembler de terreur. La
bouche immense grimaça un sourire atroce, découvrant des dents pointues,
proéminentes.
" Un vampire! hurla Anton.
- Oui, un vampire! " répondit une voix caverneuse.
Puis le vampire sauta dans la chambre et courut se poster devant la porte.
" Ne me touche pas! " cria Anton.
II heurta le paquet de caramels sur la table de nuit; les bonbons tombèrent sur la moquette. Le vampire éclata de rire; on eût dit le tonnerre. Puis, d'une voix adoucie, il murmura :
"Tiens, des caramels! Chic alors! "
" Un vampire! hurla Anton.
- Oui, un vampire! " répondit une voix caverneuse.
Puis le vampire sauta dans la chambre et courut se poster devant la porte.
" Ne me touche pas! " cria Anton.
II heurta le paquet de caramels sur la table de nuit; les bonbons tombèrent sur la moquette. Le vampire éclata de rire; on eût dit le tonnerre. Puis, d'une voix adoucie, il murmura :
"Tiens, des caramels! Chic alors! "
Anton est un jeune
garçon féru de romans d'horreur. Un soir, un vampire tape à sa fenêtre. Ils vont
tant bien que mal devenir amis.
Petite lecture de saison en cette période d'Halloween imminente, avec cet immanquable de la littérature enfantine de ces trente dernières années! Je vous entends d'ici hoqueter à la lecture du mot "immanquable" car nombre d'entre vous, particulièrement les plus jeunes (comme moi) se demandent bien d'où sort ce petit vampire inconnu, et quel peut bien être ce livre dont la couverture indique une vieille publication jamais rééditée. En revanche, les natifs de la génération des 90's (comme moi - Ahah, je vous l'avais bien dit que j'étais un p'tit jeune =P) se rappellent peut-être l'existence d'un film intitulé Le petit vampire, sorti en 2000, avec pour vedette le jeune et alors très populaire Johnathan Lipnicki (Stuart Little). Ce film, dont j'étais un grand fan du haut de mes neuf ans, racontait l'amitié improbable entre Tony, un petit Américain récemment arrivé en Ecosse, et Rudolf, un enfant-vampire de 300 ans.
Le petit vampire (The Little Vampire, 2000), un film qui a marqué mon enfance...
Ce n'est que bien des années plus tard, rejoignant la communauté Mille Pompon, le forum des joyeux Fantôphiles, que j'entendis parler d'une série de livres allemands parue à la bibliothèque rose dans les années 80 et intitulée Le petit Vampire. Les anciens lecteurs et fans de cette saga en parlaient avec une nostalgie et une excitation qui attisèrent ma curiosité et m'incitèrent à me pencher sur la question... Petit à petit, alors que je parcourais le topic de discussion consacré au Petit Vampire d'A.Sommer-Bodenburg, des souvenirs me revinrent en mémoire et je fis le lien avec le film que j'aimais tant alors enfant, et que je découvrais être une adaptation de ces romans depuis oubliés (ou en tout cas inconnus de ma génération de lecteurs).
Heureusement Pouchky/FicelleForever a comblé mes lacunes en m'offrant un exemplaire du tome 1 de cette série d'une grande rareté (Trouver un Petit Vampire, même chez Emmaüs, relève de l'impossible!). Ce premier tome était donc tout trouvé pour inaugurer la période d'Halloween 2013, non?
Couverture de l'édition originale allemande, illustrée par Amelie Glienke.
Illustrations originales allemandes d'A.Glienke pour le roman.
L'histoire se déroule en d'Allemagne où Anton, un garçonnet d'environ Dix ans, vit avec ses parents Mr et Mme Kamemberg dans un immeuble au cœur de la ville. Le couple, prit entre obligations professionnelles et sorties mondaines, laisse souvent le jeune Anton seul les samedis soirs et l'enfant en profite alors pour s'attarder devant les films d'horreur ou dévorer des romans effrayants en s'abreuvant de jus de pomme. Mais ce n'est pourtant pas son imagination débordante ni sa fascination pour les monstre qui lui jouent des tours lorsqu'il voit un bien étrange enfant venir toquer à sa fenêtre un soir! Cheveux en bataille, teint livide, canines acérée et cape trouée, c'est Rudiger Von Dentkreuz le Petit Vampire! Un petit vampire qui est bien différents des siens car il a peur du noir et se laisse encore aller à grignoter quelques sucreries par moments (en souvenir du temps où il vivait encore, et oubliant que cette nourriture de mortel est en fait indigeste aux créatures de la nuit comme lui). Tout d'abord effrayé par ce curieux personnage, Anton est donc vite rassuré et fait plus ample connaissance avec Rudiger qui, au fil de ses visites nocturnes, devient peu à peu un véritable ami. Le petit Vampire lui apporte bientôt une cape spéciale grâce à laquelle Anton peut l'accompagner dans ses vols nocturnes et faire la connaissance de sa famille, recluse dans les sous-terrains du cimetière. Mais chez les Kamembert, tout ne se passe pas comme prévu et les parents d'Anton ont flairé quelque chose (et pas uniquement l'odeur de pourriture et de terre que laisse Rudiger derrière lui!) : leur fils s'est fait à coup sûr un nouvel ami mais refuse de leur présenter...Qu'à cela ne tienne, voilà Rudiger invité à goûter chez des mortels... Une catastrophe, vous avez dit?
***
Que dire de cette lecture? Nombre des fans du Petits Vampire disent souvent que cette série est de ces romans qu'on ne peut pas aimer rétrospectivement (On la découvre enfant et on adore toute sa vie, mais on accrochera difficilement en la découvrant à l'âge adulte) mais comme je dois avoir une étrange capacité à régresser dans mon âge mental, je n'ai pas eu de problème pour me laisser retomber en enfance ;-) (Mon côté Peter Pan, sans doute!). Je me suis donc laissé gagner comme un gamin par la fantaisie de l'histoire et les trouvailles d'Anton pour cacher à ses parents son amitié avec un vampire. Sur cette trame de fond sujette aux intrigues drolatiques et péripéties facétieuses, Angela Sommer-Bodenburg dresse des personnages attachants qui ne peuvent que remporter les approbations du jeune lecteur : Celui-ci, forcément débordant d'imagination au sein d'un monde bien trop réel, se reconnaître totalement dans Anton, qui doit supporter la fadeur de son quotidien et ses parents bien trop barbants et terre-à-terre. A l'image d'une sorte de Peter Pan pour la fratrie Darling, Rudiger et sa famille apporte la touche de rêve et d'excitation qui donne à chaque enfant une raison de vivre et compense le fil morne du quotidien.
Les illustrations originales de Amélie Glienke n'ont pas été conservées pour l'édition française, ce qui aurait pu être dommage car elles sont pleines de vie et d'humour. J'ai même cru à un moment connaître le travail de cette artiste car ses dessins me faisaient fortement penser à ceux de l'imagerie des Sorcières et des Fées des éditions Fleurus (pourtant mis en image par Sophie Toussaint et François Ruyer) ou d'autres albums de même type de mon enfance et au style similaire: traits simples et légèrement caricaturaux, bouilles joufflues, petits nés et yeux ronds...Sans parler de thème de prédilection semblabes! Le style d'A.Glienke evoque aussi par moment celui de Quentin Blake, aussi n'ai-je pas été surpris d'apprendre qu'elle avait mis en image de nombreuses éditions allemandes des romans de Roald Dahl!
Le petit Vampire, par A.Glienke, et le style graphique très proche de S.Toussaint et F.Ruyer pour les Imageries de Fleurus...
Les illustrations de l'édition française sont quant à elles assurée par Claude et Denise Millet, couple phare s'il en est de la littérature enfantine contemporaine. J'étais en effet là aussi certain d'avoir déjà croisé ce coup de crayon et ne m'étais pas trompé: sans pour autant avoir mis en images des œuvres très connues, ils ont régulièrement illustré de petits romans ou périodique pour la jeunesse, notamment auprès des éditions Gallimard ou dans les pages de J'aime lire et Astrapi. Leur style tout en simplicité et en candeur est assez reconnaissable et nous plonge de suite dans un parfum d'enfance propre à se mettre en condition pour une telle lecture! Lorsque je disais plus haut m'être laissé gagné par la fantaisie du livre, c'est sans nulle doute en partie grâce à ces petites illustrations pleine de sobriété et d'une douce candeur.
En bref: Un exemple typique de la littérature enfantine comme on l'aime, où drôlerie et fantastique se côtoient au sein d'une histoire pleine de facétie. Dans la continuité des classiques à la Roald Dahl, Les visites du Petit Vampire est donc à (re)découvrir!
Étrangement, je n'ai pas eu de mal à faire abstraction des souvenirs qu'il me restait du film de mon enfance, ce qui m'a permis d'aborder ce roman avec un regard neuf et sans d'emblée le comparer à l'adaptation cinématographique. Ne reste donc plus qu'à s'offrir un petit visionnage pour une étude de cette adaptation ;-).
Je suis ravie que tu te sois laissé emporter jusqu'au caveau des von Dentkreuz!
RépondreSupprimerJe te fournis le deuxième volume dès que possible.
La famille de Rüdiger, mécontente de son amitié avec un humain, décide de l'exclure du cimetière. Voilà le Petit Vampire, ne sachant où aller, qui débarque chez Anton! Fort bien, mais comment dissimuler à des parents curieux la présence d'un vampire...et de son cercueil?
Hihi, j'ai hâte j'ai hâte! =D
SupprimerCelui-ci aussi est bien tentant ! C'est dommage qu'ils n'aient pas gardé les illustrations originales. Elles sont tellement belles ! Quant à "L'imagerie des sorcières et des fées", c'est sûrement l'un des livres que j'ai le plus feuilleté. Je l'ai toujours et compte bien le garder toute ma vie. J'ai hâte de le faire découvrir à mes enfants. :)
RépondreSupprimerCe qui est encore plus dommage, c'est que ce petit bijou de la littérature est vraiment une rareté de nos jours, alors qu'il mériterait d'être connu des jeunes lecteurs!
Supprimeraah, "l'imagerie des sorcières et des fées"... il m'a été offert quand j'étais au CP et je l'ai toujours! C'est un des immanquables de ma bibliothèque, dont les angles légèrement défraîchis atteste de son âge et de la passion que je lui voue! hihi :p c'est une fantaisie, un pure concentré de magie désuète à souhait mais indémodable! =D