Murder on the Ballarat train (Phryne Fisher #3), Poisonned Pen Press, 1991, 2006, 2007, 2012, 2014 - Editions 10/18, Editions de La Loupe, 2007.
En Australie, dans les années 20, un macabre incident vient perturber
le cours d'un voyage en train. Une vieille dame est assassinée et jetée
sur la voie après que l'on a répandu du chloroforme dans le wagon de
première classe. Parmi les passagers, la célèbre Phryne Fisher, riche
aventurière et intrépide détective, prend immédiatement l'affaire en
main après avoir sauvé in extremis la vie des autres voyageurs. Aidée
de ses équipières de choc, Dot, sa femme de chambre et le docteur
Macmillan, l'infatigable Phryne se lance sur la piste du crime aux
commandes de sa vrombissante Hispano-Suiza. Mais le train de Ballarat
recèle bien des mystères : qui est cette enfant chétive et amnésique
que personne n'attendait à l'arrivée ? Comme à son habitude, la plus
chic et la plus rebelle des détectives recueille les chats errants et
pourchasse les criminels sans se départir de son charme, toujours aussi
dévastateur.
***
Les années passées, je me suis successivement lancé dans les deux premiers tomes des enquêtes de Miss Fisher pour compenser des seasons final des saisons 1 et 2. Cette année, en revanche, c'est parce que France 3 n'a pas encore diffusé la troisième saison des folles aventures de la plus libérée des flappers que je suis allé compenser le manque en me plongeant dans ce troisième opus des livres à l'origine de la célèbre série.
Ce troisième opus, adapté à l'écran pour le second épisode de la saison 1 (Meurtre dans le Ballarat Express) évoque de suite les grands polars prenant pour cadre les prestigieux trains de voyage. Impossible en effet de ne pas songer au Crime de l'Orient Express! Pourtant, l'intrigue de Kerry Greenwood ne se déroule pas en huit-clos dans un luxueux wagon : ici, l'histoire commence bien avec un meurtre sur les rails, mais tout le reste de l'histoire et l'enquête de Miss Fisher se déroule bien sur la terre ferme. Or, si l'intérêt n'est pas dans la tension grandissante d'un groupe de voyageurs suspicieux et/ou suspectés cloitrés dans un express de luxe, il réside dans la construction et la chronologie. En effet, le lecteur fait irruption dans l'histoire au moment même où le crime est commis, et il remonte la piste au gré des indices et témoignages rapportés ensuite.
Miss Fisher sortant du Ballarat Express en catastrophe...
Si la construction de la narration met donc le lecteur en situation véridique d'investigation, l'histoire en elle-même n'est pas la meilleure des romans mettant en scène Miss Fisher. Ne me rappelant plus de l'épisode adapté de ce livre, je m'imaginais déjà une aventure rocambolesque se déroulant entièrement au cours d'un voyage trépident du début à la fin, avec la fameuse tension propre aux huit-clos que j'évoquais plus haut. Au lieu de cela, l'intrigue se divise très vite en trois enquêtes, dont une très courte qui n'a strictement rien à voir avec le plus gros du roman. La plus importante des trois, concernant le crime survenu au cours du voyage, est qui plus est assez grossière, et l'on devine rapidement qui en est l'auteur... Heureusement, reste l'attitude toujours aussi scandaleusement classe de Miss Fisher, cette femme libérée et indépendante délicieusement irrévérencieuse.
L'autre intérêt est que, parallèlement à ce profil qu'on lui connait bien, la demoiselle développe à l'encontre de deux orphelines un très fort attachement qui l'amènera à les adopter. Si Miss Fisher ne se montre pas réellement "maternelle" ou sentimentale dans ses relations pourtant très tendres avec les deux fillettes, j'ai trouvé ce ressort scénaristique très intéressant dans l'analyse psychologique de son personnage : est-ce une façon dissimulée de devenir mère, tout en cachant l'émotion derrière l'excuse de l'altruisme, sans pour autant devenir la femme d'un homme? On sait en effet que jamais notre Phryne ne se laissera passer la bague au doigt pour devenir mère de famille...
...ou confortablement installée en première classe?
En bref : Les ficelles étant trop évidentes et le déroulement de l'histoire un peu irrégulier, ce troisième roman est peut-être un peu moins captivant que les deux précédents, au rythme jazzy totalement grisant. Heureusement, certains points de la psychologie de Phryne sont particulièrement intéressants et on se satisfait de sa personnalité toujours aussi extravagante et affranchie!
Pour aller plus loin...
- Découvrez toute la série de Kerry Greenwood...
-Le tome 1 Cocaïne et tralala, le tome 2 Trafic de Haut vol, le tome 4 Phryne et les anarchistes et les chroniques à venir des opus suivants...
- Pour vous immerger dans le monde de Miss Fisher, allez donc jeter un œil au site officiel et à ce blog de fan ô combien passionnant.
- Pour poursuivre l'aventure à l'écran, plongez vous sans attendre dans l'adaptation en série télévisée, Miss Fisher enquête!
Moi aussi, j'avais trouvé l'intrigue capillotractée. Et puis elle m'a énervée, Miss Fischer, d'être aussi riche et indépendante qu'elle peut adopter des orphelins et leurs chatons en deux temps trois mouvements...
RépondreSupprimerEn fait, je trouve ce tome 3 décevant en comparaison des deux premiers, de.bien meilleure qualité. Ce volume donne une mauvaise image de la saga et pour avoir revu l' épisode "meurtre du ballarat express" juste après avoir écrit cet article, je peux confirmer que la série a su revoir l' histoire et améliorer les défauts de l' intrigue. Là, on croirait que l' auteure a mélangé dans un grand sac des brouillons d' intrigues inachevées pour pondre un roman à la va-vite.
Supprimer