mardi 17 décembre 2019

A roaring and murderous Christmas is coming (with the fabulous Miss Phryne Fisher !)...

Noël dans les années 20 - Vogue magazine

  Vous étiez prévenus : comme chaque année, au Terrier, on accélère le bilan de l'Automne pour anticiper l'annonce de nos festivités hivernales. Après un Noël à Poudlard, Un Noël enchanté avec la Belle et la Bête, le Noël Emilien de la Marquise du Châtelet et le Fabuleux Noël de Mary Poppins, nous plongeons cette fois-ci dans un tout nouvel univers, jazzy et enlevé.
  A l'image de notre année vue sous l'éclairage des Années Folles (dont nous fêtons le centenaire), et afin de préparer dignement la sortie très attendue au cinéma du film Miss Fisher & the crypt of Tears, nous nous apprêtons à célébrer un Noël unique, vintage et délicieusement criminel, en compagnie de l'honorable Miss Phryne Fisher, au cœur des tonitruantes et pétillantes années 1920! Ce Roaring Christmas marquera également notre nouvelle participation au challenge Christmas Time de Mya Rosa, que je rejoins pour la troisième (non, quatrième, peut-être – comme le temps passe!) année consécutive!


Vous êtes cordialement invités à venir fêter Noël
en compagnie de Miss Phryne Fisher (hon.),
Lady détective,
221b l'Esplanade, StKilda.

  Carré à la garçonne, robes de grands couturiers, étoles de fourrure, diamants... Rien ne sera trop beau pour nos célébrations de fin d'année. Miss Fisher, en grande amoureuse des amusements de sa décennie, aime Noël pour ce qu'il apporte d'esprit de fête et d'occasions de parader avec une toute nouvelle tenue de soirée, de trinquer au champagne, et... de résoudre des meurtres. Il semblerait en effet qu'avec elle, le 25 décembre ait été plus d'une fois synonyme de mort douteuse au pied du sapin. 


  La meilleure idée que l'on puisse se faire d'un Noël avec Miss Phryne, c'est l'excellent season finale de la seconde saison : Les douze jours de Noël (en VO Murder under the mistletoe). Au cours de cet épisode trois étoiles, la fabuleuse Miss Fisher part avec toute sa joyeuse équipe fêter Noël en juillet dans une résidence secondaire de sa tante Prudence. Rappelons qu'en Australie, où les saisons sont inversées, le mois de décembre a lieu en plein été. Difficile de se voir décorer un sapin par 40 degrés minimum, ou chanter les traditionnelles christmas carols sans neige. Une coutume est alors apparue dès la fin du XIXème siècle dans les pays de l'hémisphère Sud pour ceux qui souhaitaient vivre de vrais "Noëls blancs" comme nous autres habitants de l'hémisphère Nord : répéter les fêtes de Noël les 24 et 25 juillet, pendant l'hiver australien. 


  C'est à cette coutume que s'adonnent ainsi Miss Fisher et sa maisonnée dans cet épisode esthétique et meurtrier en diable où le réveillon d'inspiration toute anglaise (nous ne rappellerons pas la filiation historique entre Angleterre et Australie, allez donc chercher vos manuels d'Histoire) tourne à la véritable murder party façon Dix petits nègres. En effet, comme dans le célèbre roman d'Agatha Christie où tous les invités d'un manoir sont éliminés un à un selon les paroles d'une comptine, les protagonistes de Murder under the mistletoe sont assassinés dans diverses mises en scènes inspirées des paroles de la chanson The twelve days of Christmas.


  Cette chanson rétro à souhait (à retrouver sur tous les disques de Noël de crooners) évoque une tradition séculaire anglaise s'étalant du 25 décembre au 6 janvier (soit de Noël à l'épiphanie) pendant laquelle il était coutume de s'offrir chaque jour un cadeau. On retrouve des pratiques similaires en Alsace, Allemagne, et Belgique, où il est question des "douze nuits de Noël". Cette tradition a donné naissance à une comptine réinterprétée en célèbre chanson merveilleusement (et diaboliquement) bien utilisée dans la série Miss Fisher enquête!


  Mais Miss Fisher, avant d'être une série télévisée, c'est avant tout une série de romans écrits par l'auteure australienne Kerry Greenwood. Parmis les 20 tomes publiés en VO depuis 1989, deux, encore non traduits en français, nous font vivre les fêtes avec Miss Phryne. Dans le recueil illustré A question of death, une nouvelle se déroule le soir du 21 décembre à l'occasion d'un cocktail masqué donné par Phryne en l'honneur du solstice, et une autre a lieu dans un célèbre hôtel de Melbourne où la détective fête Noël en juillet. A ces deux textes courts s'ajoute le tome 16, Murder in the dark, qui voit Miss Fisher enquêter pendant les fêtes de Noël données au célèbre manoir australien de Werribee Mansion (lequel servira de décor au film à venir).


  Ces deux ouvrages seront donc au centre de nos festivités bloguesques, le tout accompagné de notre chronique de la troisième et dernière saison de la série et de nos ultimes révélations sur le film. Nous complèterons bien sûr ces lectures de Noël d'autres ouvrages divers : deux très sympathiques albums jeunesse ainsi qu'une anthologie de nouvelles mêlant crimes et fantômes de Noël. Comme l'an passé avec l'univers de Mary Poppins, nous vous proposerons également de nombreuses recettes de fête inspirées des aventures de l'inégalable Phryne Fisher. Ah et n'oublions pas, évidemment, notre traditionnel article de vœux d'entre-deux fêtes, qui sera comme toujours l'occasion de dévoiler la décoration thématique annuelle du Terrier...


  Pour trouver l'inspiration nécessaire à nos festivités à venir, il a fallu de nombreux mois de recherche graphique : nous avons pioché dans les gravures de mode d'anciens numéros de Vogue (dont l'illustration en tête d'article est issue) et dans les catalogues de décoration d'hier et d'aujourd'hui, l'Art-Déco revenant subitement à la mode ces temps derniers. Des visuels que l'on peut directement recouper avec ceux de la série, le décor de la maison de Phryne étant une source d'inspiration majeure pour l'écrin de notre future sapin Roaring 20's : des couleurs contrastées, du doré, des lignes géométriques...



La déco d'aujourd'hui à la mode d'hier (en haut) - le salon de Phryne dans la série (en bas)


  Phryne, c'est aussi l'élégance : difficile d'imaginer mettre à l'honneur ce personnage sans les accessoires qui lui sont associés. L'illustratrice des romans d'origine, Beth Norling, avait déjà imaginé le contenu du sac à main de Miss Fisher dans une image de A question of death : tout l'attirail d'une respectable lady des années 1920 ET son petit pistolet de dame (devenu un revolver à crosse nacrée dans la série, élément emblématique du personnage).


Illustration de B.Norling (en haut)
Le révolver de Phryne dans la série (en bas)


  La série a en effet décliné un large univers visuel autour du personnage de Miss Fisher, autant de symboles évocateurs du personnage que l'on retrouve dans les bijoux qu'elle porte ou ses nombreuses tenues impeccablement coupées. Pour cela, il est possible de se référer aux expositions de costumes et d'accessoires organisées depuis la diffusion de la série télévisée : les créations de la designeuse Marion Boyce sont de véritables chefs-d’œuvre de textile et de joaillerie et une merveilleuse évocation de l'univers de la garçonne détective.
   

 Parmi les nombreuses broches portées dans la série, on retrouve autant de représentations de végétaux (caractéristiques des années 20) que de formes graphiques ou géométriques. La saison 3 évoque aussi une jolie broche en forme d'hirondelle, ayant appartenu à la grand-mère de Phryne, retrouvée par l'inspecteur Robinson.


Miss Fisher arbore également très souvent tiares et diadèmes, bijoux de tête caractéristiques pour les soirées habillées de l'époque...


  Si des années 1920, on résume souvent la mode féminine aux robes Charleston (certainement l'image la plus persistante du stylisme de cette époque dans l'imaginaire collectif), la série voit Phryne ne porter qu'une seule fois ce type de tenue, et pour cause, c'est lorsqu'elle se rend dans un club de jazz. Maniant l'art d'approprier sa toilette aux circonstance, Miss Fisher présente une impressionnante garde-robe, des premiers pantalons féminin aux robes de cocktail en soie, satin ou brocart, en passant par des tuniques d'inspiration japonaise. Si dans les ouvrages de Kerry Greenwood on peut apprendre que les stylistes favoris de l'enquêtrice sont Erté, Dior, Worth, et qu'elle porte souvent du Chanel ou du Poiret, Marion Boyce a su s'inspirer du meilleur de ces créateurs pour concevoir la garde-robe de Phryne, source d'inspiration majeure pour qui veut la mettre à l'honneur par temps de fête...

Line-up des robes portées à travers la décennie 1920

 Un aperçu des "Miss Fisher's costume exhibitions"...

  Voilà donc un large tour d'horizon de l'univers très inspirant de Miss Fisher, soit un avant-goût détaillé de ce à quoi va ressembler notre Noël. En attendant les premières chroniques, on vous souhaite d'excellents préparatifs et une très belle dernière semaine de l'avant. A très très vite!





4 commentaires:

  1. Waouh ! C'est très inspirant, en effet !
    Bon... j'ose ou pas... te dire que je n'ai encore jamais regardé cette série ? Il faut vraiment que je m'y mette ! Ca me plairait, c'est certain ! J'ai hâte de lire tes autres billets. Bons préparatifs et à très bientôt. :)

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    1. Ça alors, j'étais persuadé que tu avais déjà vu des épisodes ! L'intégrale de la série est sur Netflix, je suis sûr que tu aimeras! Il faut cependant dépasser la moitié de la première saison pour apprécier les codes qui s'installent peu à peu ; les trois derniers épisodes qui finalisent la saison 1 pose les bases de ce qui fera l'essence de la série et qui ne cessera de se bonifier avec le temps jusqu'à la saison 3. Mes chroniques des saisons 1 et 2 sont sur le blog, je vais bientôt m'atteler à l'article de la saison 3. J'aimerais vraiment avoir ton avis ;)

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  2. Oh que ça fait envie !! je craque pour cette ambiance élégante et pleine de mystère à la fois... et je n'oublie pas que c'est chez toi que j'avais découvert cette formidable série ! Passe de très belles fêtes, Pedro !

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    1. Hello Fondant! Je ne me souvenais plus que c'est chez moi que tu avais découvert la série! Tu as vu les trois saisons? Mon planning de publications a été un peu retardé car j'ai été hospitalisé quelques jours (la vraie de vraie grippe, celle qui tuait encore il y a un siècle :-/ ... je n'ai aucun de mal à le croire, d'ailleurs, après plusieurs nuits de fièvre et d'hallucinations). Je vais me remettre au travail entre deux poussées de température ;) très belles fêtes à toi aussi !

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