Die Alchimistin, Heyn, 1998 - Editions du Rocher (traduction de F.Perigault), 2005 - Editions du Livre de poche, 2008, 2015.
Fin du XIXe siècle.
Aura Institoris a grandi dans le labyrinthe de couloirs obscurs du château de ses ancêtres, bâti sur un récif de la Baltique. Lorsque son père, l’alchimiste Nestor Nepomuk Institoris, est assassiné sur l’ordre de son plus vieux rival, la jeune fille se trouve entraînée malgré elle au cœur d’un conflit dont les racines remontent au Moyen Âge.
Aux côtés de son frère adoptif, elle décide d’affronter le meurtrier de son père. S’initiant à son tour aux terribles secrets de l’alchimie, elle va braver les intrigues et les dangers, et partir sur la piste du plus grand mystère de l’humanité: l’immortalité…
Best-seller en Allemagne, La Fille de l’alchimiste a été traduit dans une dizaine de langues.
Je ne remercierai jamais assez Mya d'avoir annoncé au printemps dernier la sortie de cet ouvrage : titre évocateur et couverture au charme classique indéniable, il n'en fallait pas plus pour attirer mon attention! Loin d'être une nouveauté, La fille de l'alchimiste est en fait la réédition d'un best-seller allemand initialement paru en 1998 et déjà publié dans la collection fantasy du livre de poche en 2008. Mais croyez moi, ce livre méritait bien cette nouvelle sortie...
Loin de la high fantasy qui me file souvent de l'urticaire, la fille de l'alchimiste nous emmène loin des batailles épiques et des mondes parallèles, et prend cadre dans l'Europe centrale de la fin du XIXème siècle. L'intrigue débute d'ailleurs dans un lieu des plus pittoresques : un manoir bâti à même un îlot rocheux surplombant la mer de la Baltique, qui aurait inspiré à Bocklin son Île des Morts. Là réside l'étrange famille de l'alchimiste Nestor Nepomuk Institoris, qui vit reclus dans son laboratoire tandis que son épouse Charlotte compense son manque d'affection en adoptant des enfants à la pelle. Ainsi, en plus de leurs deux filles naturelles Aura et Sylvette, a-t-elle recueilli Daniel et Christopher. Ce dernier arrive justement au château et se voit vite refroidi par l'hostilité affichée de sa nouvelle fratrie. Néanmoins, contre toute attente, il parvient à s'attirer les faveurs du pater familias et devient son apprenti dans la recherche de la vie éternelle.
Parallèlement, depuis l'ombre du palais de Vienne, Lysander, vieil ennemi de Nestor, envoie l'hermaphrodite Gillian assassiner l’alchimiste pour lui voler ses secrets. S'il s'acquitte de cette tâche qui le répugne, il ne peut cependant honorer la seconde partie de la commande : tuer Aura. Gillian est en effet tombé sous le charme de la distante jeune fille, simultanément envoyée en pension en Suisse. Dans le train où les deux jeunes gens se rencontrent, une fascination brûlante et réciproque nait alors... Dès lors, tout s'accélère : Aura réalise rapidement être au centre d'un complot alchimique dont les racines remontent au Moyen-Age et en lien direct avec ce qui se trame dans le pensionnat. Car ses tours dissimulent un trafic de jeunes filles destiné à nourrir en sang un vieillard à la recherche de la vie éternelle...
Mais pendant ce temps, au manoir Institoris, Christopher tente de dissimuler la mort de Nestor tandis que Lysander fait capturer Sylvette dans d'obscurs desseins.
Vous l'aurez compris, on a là un dense roman à tiroirs (plus de 600 pages)! Foisonnant et complexe quoi qu'un brin classique, la fille de l'alchimiste est une lecture grisante qui n'est pas sans m'évoquer le plaisir que j'avais éprouvé avec la Malédiction d'Old Haven dans ses nombreuses inspirations et fougueux rebondissements. Certes, le roman de K.Meyer est animé d'un souffle moins moderne mais tout aussi captivant. De la mythique Herbe de Gilgamesh à la Pierre philosophale en passant par l'Histoire des Templiers, on brasse les nombreuses branche de l'alchimie, thème terrifiant et intriguant...
L'atmosphère est quant à elle d'autant plus entêtante qu'elle explore de nombreux thèmes dérangeants et interdits, évoque des sujets qui relèvent autant de la monstruosité que du Merveilleux. Telle est, en fait, l’ambivalence de l'alchimie, une ambivalence qui se propage jusqu'à une galerie de personnages atypiques, qui m'a rappelé les protagonistes misanthropes de la série Penny Dreadful. Des alchimistes ennemis, des demi-frères meurtriers, des pères incestueux et des hermaphrodites assassins... Si l'évanescent Gillian sort tout droit d'un songe qu'aurait provoqué l’Absinthe, Aura, l'héroïne, m'a complètement fasciné! Je suis tombé amoureux de cette jeune fille distante et froide qui dissimule une fougue, une indépendance et une volonté presque sauvage derrière son attitude revêche.
Avec eux, on parcourt des paysages pittoresques et rarement exploités dans ce type de littératur : on les suit de la Baltique jusqu'à l'Autriche-Hongrie, en passant par les théâtres Grand Guignol de Paris et la lagune de Venise. Dans cette quête alchimique à l'issue aussi incroyable qu'inhumaine, K.Meyer nous entraîne à un rythme effréné dans des péripéties d'une étrange étrangeté.
En bref: Conte ésotérique lugubre aux personnages fascinants, la fille de l'alchimiste est un songe gothique et obsédant. Plus qu'un coup de cœur, il mérite largement la théière d'or. Il est de ces ouvrages dont on se délecte tout en frissonnant de terreur en ces veilles d'Halloween, de ces livres dont on se repait comme une drogue et qui nous empêchent de dormir
Aura Institoris a grandi dans le labyrinthe de couloirs obscurs du château de ses ancêtres, bâti sur un récif de la Baltique. Lorsque son père, l’alchimiste Nestor Nepomuk Institoris, est assassiné sur l’ordre de son plus vieux rival, la jeune fille se trouve entraînée malgré elle au cœur d’un conflit dont les racines remontent au Moyen Âge.
Aux côtés de son frère adoptif, elle décide d’affronter le meurtrier de son père. S’initiant à son tour aux terribles secrets de l’alchimie, elle va braver les intrigues et les dangers, et partir sur la piste du plus grand mystère de l’humanité: l’immortalité…
Best-seller en Allemagne, La Fille de l’alchimiste a été traduit dans une dizaine de langues.
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Je ne remercierai jamais assez Mya d'avoir annoncé au printemps dernier la sortie de cet ouvrage : titre évocateur et couverture au charme classique indéniable, il n'en fallait pas plus pour attirer mon attention! Loin d'être une nouveauté, La fille de l'alchimiste est en fait la réédition d'un best-seller allemand initialement paru en 1998 et déjà publié dans la collection fantasy du livre de poche en 2008. Mais croyez moi, ce livre méritait bien cette nouvelle sortie...
Loin de la high fantasy qui me file souvent de l'urticaire, la fille de l'alchimiste nous emmène loin des batailles épiques et des mondes parallèles, et prend cadre dans l'Europe centrale de la fin du XIXème siècle. L'intrigue débute d'ailleurs dans un lieu des plus pittoresques : un manoir bâti à même un îlot rocheux surplombant la mer de la Baltique, qui aurait inspiré à Bocklin son Île des Morts. Là réside l'étrange famille de l'alchimiste Nestor Nepomuk Institoris, qui vit reclus dans son laboratoire tandis que son épouse Charlotte compense son manque d'affection en adoptant des enfants à la pelle. Ainsi, en plus de leurs deux filles naturelles Aura et Sylvette, a-t-elle recueilli Daniel et Christopher. Ce dernier arrive justement au château et se voit vite refroidi par l'hostilité affichée de sa nouvelle fratrie. Néanmoins, contre toute attente, il parvient à s'attirer les faveurs du pater familias et devient son apprenti dans la recherche de la vie éternelle.
Parallèlement, depuis l'ombre du palais de Vienne, Lysander, vieil ennemi de Nestor, envoie l'hermaphrodite Gillian assassiner l’alchimiste pour lui voler ses secrets. S'il s'acquitte de cette tâche qui le répugne, il ne peut cependant honorer la seconde partie de la commande : tuer Aura. Gillian est en effet tombé sous le charme de la distante jeune fille, simultanément envoyée en pension en Suisse. Dans le train où les deux jeunes gens se rencontrent, une fascination brûlante et réciproque nait alors... Dès lors, tout s'accélère : Aura réalise rapidement être au centre d'un complot alchimique dont les racines remontent au Moyen-Age et en lien direct avec ce qui se trame dans le pensionnat. Car ses tours dissimulent un trafic de jeunes filles destiné à nourrir en sang un vieillard à la recherche de la vie éternelle...
Mais pendant ce temps, au manoir Institoris, Christopher tente de dissimuler la mort de Nestor tandis que Lysander fait capturer Sylvette dans d'obscurs desseins.
Vous l'aurez compris, on a là un dense roman à tiroirs (plus de 600 pages)! Foisonnant et complexe quoi qu'un brin classique, la fille de l'alchimiste est une lecture grisante qui n'est pas sans m'évoquer le plaisir que j'avais éprouvé avec la Malédiction d'Old Haven dans ses nombreuses inspirations et fougueux rebondissements. Certes, le roman de K.Meyer est animé d'un souffle moins moderne mais tout aussi captivant. De la mythique Herbe de Gilgamesh à la Pierre philosophale en passant par l'Histoire des Templiers, on brasse les nombreuses branche de l'alchimie, thème terrifiant et intriguant...
L'île des Morts, qui a inspiré à l'auteur le manoir Institoris.
Aura Institoris? |
Avec eux, on parcourt des paysages pittoresques et rarement exploités dans ce type de littératur : on les suit de la Baltique jusqu'à l'Autriche-Hongrie, en passant par les théâtres Grand Guignol de Paris et la lagune de Venise. Dans cette quête alchimique à l'issue aussi incroyable qu'inhumaine, K.Meyer nous entraîne à un rythme effréné dans des péripéties d'une étrange étrangeté.
L'ambiance oppressante du manoir Institoris...
En bref: Conte ésotérique lugubre aux personnages fascinants, la fille de l'alchimiste est un songe gothique et obsédant. Plus qu'un coup de cœur, il mérite largement la théière d'or. Il est de ces ouvrages dont on se délecte tout en frissonnant de terreur en ces veilles d'Halloween, de ces livres dont on se repait comme une drogue et qui nous empêchent de dormir
J'en avais entendu parler sur un blog mais je ne savais pas si ça pourrait me plaire. J'ai maintenant très envie de le découvrir. J'aime bien la couverture de la réédition, en plus.
RépondreSupprimerMoi aussi j'avais des doutes et la couverture a beaucoup participé à l'achat ^^
SupprimerWow, gothisme ésotérisme et vampirisme sur 600 pages! Quelle fringale de lectures tu as en ce moment!
RépondreSupprimer(psst on dit un "brin classique", pour dire un peu, car un brin c'est pas beaucoup, et pas un "brun". Voilà c'était ma minute Tante Aggripine du Lac Chaudelarmes)
Je te remercie de jouer les tantes Aggripine, je rédige parfois certains articles tellement à la va-vite (entre deux portes, ou plutôt entre 25 km de vélo et avant de filer au , quand ce n'est pas tard le soir à cause des insomnies) que j'accumule parfois des coquilles que je ne vois pas avant plusieurs relectures >_<.
SupprimerPour en revenir au bouquin en question, j'étais complètement addict : comme je n'arrivais pas à dormir la nuit (parfois aussi à cause du livre en question... le suspense, le suspense ^^) que j'avalais pages après pages jusqu'à des 1h du matin... j'ai dévoré les 600 pages en trois jours. Le gros soucis c'est que ce bouquin est de ceux qui, une fois refermés, nous laissent comme deux ronds de flan face à une PAL à laquelle on reste insensible avec la sempiternelle question "Mais que vais-je bien pouvoir lire maintenant?..."
Ah je connais si bien ce sentiment de vide face à une étagère pleine de livres : "y en a -t-il un à la hauteur de celui que je viens de finir? J'ai peur d'être déçue."
RépondreSupprimerC'est fou, je suis justement en train de le lire ! :)
RépondreSupprimerJe confirme qu'il est très prenant, j'ai hâte de rentrer chez moi juste pour le continuer ^^
Ah, Jill, cela faisait longtemps que tu n'étais pas passée! Cela me fait plaisir de te lire, j'attends ton avis définitif sur ce livre lorsque tu l'auras terminé ;)
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