Jeune clerc de notaire, l'anglais Jonathan Harker part en
Transylvanie finaliser la vente d'une demeure à Londres pour le comte
Dracula. Personnage inquiétant aux mœurs étranges, le comte va peu à peu
soumettre le jeune homme à son emprise maléfique… A Londres, Mina, la
fiancée de Jonathan, lutte contre le mal qui la ronge... -- Une
adaptation originale de l'oeuvre de Bram Stoker, accompagnée des
illustrations fantastiques de jérémie Fleury... Un univers inquiétant et
fascinant à découvrir ou redécouvrir !
Voilà bien quatre ans que ce livre est sorti et que je suis tombé sous son charme sans avoir jamais trouvé le temps de le chroniquer. Heureusement, le rendez-vous album du challenge Halloween british de Lou & Hilde permet de corriger cette erreur! Le présent ouvrage s'inscrit dans une dynamique aujourd'hui croissante de remettre à l'honneur les grands classiques littéraires dans des versions abondamment illustrées, souvent par de jeunes créateurs au style unique et reconnaissable. Ce concept qui met en avant des illustrateurs de talent me plait tout particulièrement lorsqu'il est à destination de lecteurs jeunesse, dans le but d'offrir une "ouvertures" aux classiques. Si j'ai pu évoquer l'autre jour les contes de Poe mis en image par Benjamin Lacombe, on peut aussi citer l'album Oliver Twist mis en image par D.Volpari ou encore les malheurs de Sophie par S.de la Villefromoit.
Alors lorsque je suis tombé sur cette couverture tout bonnement sublime, et que j'ai constaté qu'il s'agissait d'une adaptation album de Dracula -une de mes histoires favorites, mais n'est-ce pas là le cas de tout le monde?- je n'ai pas résisté longtemps à l'envie de le découvrir. Les couleurs veloutées, les tons sombres et les lignes fondues, alliés à ce visage pâle aux grands yeux, feraientt presque croire à une œuvre de Benjamin Lacombe lorsqu'on l'aperçoit de loin sur son présentoir. Mais je vous rassure, le style de Jérémie Fleury, illustrateur de cet ouvrage, est autrement aussi magnifique et intéressant.
Né en 1987 et originaire de Bourgogne, Jérémie Fleury a débuté ses études et sa carrière comme concept-artist et infographiste dans l'univers graphique des jeux-vidéos. En 2012, il se lance dans l'illustration pour la jeunesse avec cet album, qui marque alors un tournant dans sa profession : depuis, il a mis en images de nombreux romans pour Hachette Jeunesse ou Auzou, quand il ne créé pas des œuvres indépendantes pour de superbes expositions.
Pour cette adaptation synthétique mais très bien ajustée du roman de Stoker par Dominique Marion (dont le travail respire le respect de son aîné), Jérémie Fleury nous émerveille d'une galerie de scènes d'une grande richesse visuelle. La profondeur et les reliefs sont particulièrement mis en valeurs par le très grand format de cet album et l'excellente idée de proposer des images panoramiques qui s'étalent à chaque fois sur les doubles pages. A chaque page que l'on tourne, on est véritablement happé par la nouvelle scène qui se raconte à nous. On remarquera alors le travail et la réflexion apportés à la symbolique des couleurs, avec les tons chaleureux en présence des "vivants", et les teintes qui virent du criard au froid dès que Dracula ou ses sbires approchent...
L'univers visuel est évidemment très inspiré d'une œuvre de référence dans la filmographie vampirique, et l'on reconnait sans difficulté l'influence du Dracula de F.F.Coppola. Les personnages (Mina aux cheveux noirs en robe verte et lucy en rousse séduisante) et même certaines scènes ou décors (le jardin d'hiver à la décoration Art Nouveau de Lucy, l'ombre menaçante de Dracula à l'arrivée de J.Harker, Lucy inhumée en robe de dentelle dans un cercueil de verre, mais surtout Mina découvrant son amie vampirisée dans les jardins du manoir familial) nous renvoient immanquablement à l'esthétique enivrante du long-métrage de 1992.
Un problème, me direz-vous? Un manque d'imagination? Non, pas du tout : comme tout mythe qui se respecte et auquel s'associe avec le temps toute une culture visuelle nécessaire, ce Dracula illustré est habité de l'âme de ses aïeux tout en ayant son propre univers. En effet, J.Fleury sait merveilleusement bien se saisir de cette histoire destinée aux adultes et la sublimer dans un style prévu pour de jeunes lecteurs : Aussi ne remarque-t-on même pas l'absence de sang (pourtant élément nécessaire de cette histoire!), que l'illustrateur suggère tout en subtilité plutôt que de l'imposer dans des images violente, de même que ses visages ont conservé les rondeurs et la douceurs propres à une œuvre de jeunesse. Et le tout ne se heurte pas au thème ou à l'univers du roman original, ce qui en fait donc une belle réussite.
En bref : Une version du DRACULA de Stoker à destination des jeunes lecteurs réussie en tout point. Un texte adapté dans les justes mesures à la tranche d'âge visée et merveilleusement mis en images par J.Fleury. Le jeune artiste nous propose des illustrations d'une grande richesse visuelle et trouve un style unique qui se veut le parfait compromis entre la symbolique de l’œuvre original et le souci de mise à disposition aux plus jeunes. Parfait pour introduire ce célèbre récit auprès des enfants, surtout en cette période d'Halloween!
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Voilà bien quatre ans que ce livre est sorti et que je suis tombé sous son charme sans avoir jamais trouvé le temps de le chroniquer. Heureusement, le rendez-vous album du challenge Halloween british de Lou & Hilde permet de corriger cette erreur! Le présent ouvrage s'inscrit dans une dynamique aujourd'hui croissante de remettre à l'honneur les grands classiques littéraires dans des versions abondamment illustrées, souvent par de jeunes créateurs au style unique et reconnaissable. Ce concept qui met en avant des illustrateurs de talent me plait tout particulièrement lorsqu'il est à destination de lecteurs jeunesse, dans le but d'offrir une "ouvertures" aux classiques. Si j'ai pu évoquer l'autre jour les contes de Poe mis en image par Benjamin Lacombe, on peut aussi citer l'album Oliver Twist mis en image par D.Volpari ou encore les malheurs de Sophie par S.de la Villefromoit.
Alors lorsque je suis tombé sur cette couverture tout bonnement sublime, et que j'ai constaté qu'il s'agissait d'une adaptation album de Dracula -une de mes histoires favorites, mais n'est-ce pas là le cas de tout le monde?- je n'ai pas résisté longtemps à l'envie de le découvrir. Les couleurs veloutées, les tons sombres et les lignes fondues, alliés à ce visage pâle aux grands yeux, feraientt presque croire à une œuvre de Benjamin Lacombe lorsqu'on l'aperçoit de loin sur son présentoir. Mais je vous rassure, le style de Jérémie Fleury, illustrateur de cet ouvrage, est autrement aussi magnifique et intéressant.
Né en 1987 et originaire de Bourgogne, Jérémie Fleury a débuté ses études et sa carrière comme concept-artist et infographiste dans l'univers graphique des jeux-vidéos. En 2012, il se lance dans l'illustration pour la jeunesse avec cet album, qui marque alors un tournant dans sa profession : depuis, il a mis en images de nombreux romans pour Hachette Jeunesse ou Auzou, quand il ne créé pas des œuvres indépendantes pour de superbes expositions.
Pour cette adaptation synthétique mais très bien ajustée du roman de Stoker par Dominique Marion (dont le travail respire le respect de son aîné), Jérémie Fleury nous émerveille d'une galerie de scènes d'une grande richesse visuelle. La profondeur et les reliefs sont particulièrement mis en valeurs par le très grand format de cet album et l'excellente idée de proposer des images panoramiques qui s'étalent à chaque fois sur les doubles pages. A chaque page que l'on tourne, on est véritablement happé par la nouvelle scène qui se raconte à nous. On remarquera alors le travail et la réflexion apportés à la symbolique des couleurs, avec les tons chaleureux en présence des "vivants", et les teintes qui virent du criard au froid dès que Dracula ou ses sbires approchent...
L'univers visuel est évidemment très inspiré d'une œuvre de référence dans la filmographie vampirique, et l'on reconnait sans difficulté l'influence du Dracula de F.F.Coppola. Les personnages (Mina aux cheveux noirs en robe verte et lucy en rousse séduisante) et même certaines scènes ou décors (le jardin d'hiver à la décoration Art Nouveau de Lucy, l'ombre menaçante de Dracula à l'arrivée de J.Harker, Lucy inhumée en robe de dentelle dans un cercueil de verre, mais surtout Mina découvrant son amie vampirisée dans les jardins du manoir familial) nous renvoient immanquablement à l'esthétique enivrante du long-métrage de 1992.
Une oeuvre visuellement inspirée par le film de Coppola
(cliquez sur les images pour le découvrir en grand ;) ).
Un problème, me direz-vous? Un manque d'imagination? Non, pas du tout : comme tout mythe qui se respecte et auquel s'associe avec le temps toute une culture visuelle nécessaire, ce Dracula illustré est habité de l'âme de ses aïeux tout en ayant son propre univers. En effet, J.Fleury sait merveilleusement bien se saisir de cette histoire destinée aux adultes et la sublimer dans un style prévu pour de jeunes lecteurs : Aussi ne remarque-t-on même pas l'absence de sang (pourtant élément nécessaire de cette histoire!), que l'illustrateur suggère tout en subtilité plutôt que de l'imposer dans des images violente, de même que ses visages ont conservé les rondeurs et la douceurs propres à une œuvre de jeunesse. Et le tout ne se heurte pas au thème ou à l'univers du roman original, ce qui en fait donc une belle réussite.
En bref : Une version du DRACULA de Stoker à destination des jeunes lecteurs réussie en tout point. Un texte adapté dans les justes mesures à la tranche d'âge visée et merveilleusement mis en images par J.Fleury. Le jeune artiste nous propose des illustrations d'une grande richesse visuelle et trouve un style unique qui se veut le parfait compromis entre la symbolique de l’œuvre original et le souci de mise à disposition aux plus jeunes. Parfait pour introduire ce célèbre récit auprès des enfants, surtout en cette période d'Halloween!
Je m'étais dit que je serais forte et ne craquerais pas sur une simple couverture, aussi réussie soit-elle, mais après avoir lu ton article je crois que c'est peine perdue... merci pour cette belle découverte ! Comme toi j'apprécie vraiment le roman de Stoker (même si ma lecture date un peu maintenant, il faudrait que je le relise).
RépondreSupprimerOooh, il a l'air sympa cet album ! Je n'ai encore jamais lu Dracula (on me l'a offert l'an dernier en VO et je n'ai pas encore mis le nez dedans, honte à moi!) et là ça me donne envie ! Et puis le graphisme est super réussi !!!! Je note ça dans un coin !
RépondreSupprimerLe roman original est très sympathique, et a même un côté très moderne dans l' écriture, ce qui le rend tres prenant malgré les années écoulées depuis la publication. Autre chose d' extraordinaire dans la narration : Tous les personnnages de l' histoire s' expriment par lettres ou journaux intime sauf Dracula lui même, qui est finalement évoqué en filigrane au fil du récit. C' est particulièrement subtile de réussir à rendre sa présence si obsédante et si pesante alors qu' on ne se retrouve jamais, en tant que lecteur, confronté directement au personnage :D j' avais trouvé cela très fort.
SupprimerBon ça y est j'ai craqué et l'ai commandé ! je ne le trouvais qu'en galicien à l'origine (!! tu peux faire le test en tapant dracula et le nom de l'illustrateur), j'ose espérer que j'aurai bien la VF :)
RépondreSupprimerAh, je suis content d' avoir pu te convaincre! Et j' attends ton avis avec impatience. :) as tu vu le film de Coppola? Tu me diras ce que tu pense de son influence sur l' univers visuel de cet album ;)
SupprimerLes illustrations sont somptueuses !
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