mardi 12 juin 2012

La dame en noir (The woman in Black) - Un film de James Watkins.


La Dame en Noir (The woman in black), de James Watkins (2011).
Avec: Daniel Radcliff, Ciaran Hinds, Janet McTeer, Liz White...

Arthur Kipps, jeune notaire à Londres, est obligé de se rendre dans le petit village perdu de Crythin Gifford pour régler la succession d’une cliente récemment décédée. Dans l’impressionnant manoir de la défunte, il ne va pas tarder à découvrir d’étranges signes qui semblent renvoyer à de très sombres secrets. Face au passé enfoui des villageois, face à la mystérieuse femme en noir qui hante les lieux et s’approche chaque jour davantage, Arthur va basculer dans le plus épouvantable des cauchemars… 

En mars dernier, j'avais lu avec plaisir le roman La dame en noir, de Susan Hill, qui sortait enfin en France en vue de son adaptation cinématographique. Emballé par le roman, j'ai dernièrement pu voir le film et m'amuser de la comparaison entre l'intrigue originale et sa transposition sur grand écran. De façon générale, j'avoue être plutôt satisfait de cette version et ce bien qu'elle prenne de très grosses libertés avec l'histoire imaginée par S. Hill. Commercialisé par la Hammer (célèbre maison de production des grandes sagas d'horreur classiques des années 50 à 60 : de Dracula à Frankenstein, en passant par la momie et quelques loup-garous), ce film signait le grand retour de la firme après de nombreuses années de discrétion. On m'avait à ce titre prévenu qu'il s'agissait avant tout d'une réalisation de la Hammer -avec tous les codes du genre que cela supposait- plutôt que d'une adaptation en bonne et due forme du roman original.


Et en effet, La dame en noir de James Watkins nous ressort tous les clichés du genre mais j'avoue y avoir pris grand plaisir (que voulez-vous, je suis trop bon public ; je trouve toujours du positif à une adaptation pour peu qu'elle soit inspirée d'un livre que j'ai aimé, et ce même si le film n'est pas terrible) : trois tonnes de brume, des toiles d'araignées synthétiques à gogo, des éclairages lugubres en veux-tu en voilà... le tout fait un peu trop penser à un train fantôme de la Foire du Trône mais qu'importe, on frissonne avec délectation et on se laisse prendre au jeu tout de même, non sans deux ou trois sursauts et quelques tachycardies passagères. J'ai beaucoup aimé les décors très travaillés, notamment la superbe presqu'île où se trouve le manoir, ainsi que la demeure en question. J'admire le travail des décorateurs pour l'intérieur de la bâtisse et ses nombreux détails, très bien mis en valeur par les nombreuses prises de vue rapprochées (les singes empaillés symbolisant la sagesse m'ont particulièrement marqués et j'ai adoré l'atmosphère glauque de la chambre d'enfant et le côté horrifique de tous ces jouets anciens).


 

L'intrigue a subie de nombreuses modifications pour sa transposition à l'écran, mais cela ne m'a pas gêné outre-mesure (Susan Hill elle-même se dit très satisfaite de la nouvelle orientation prise par les scénaristes) : ces libertés ajoutent un nouvelles dynamique à l'histoire et permettent de surprendre ceux qui connaissent (ou pensent connaître) l'histoire par le livre ou ses précédentes adaptations. La situation familiale du personnage principale a été modifiée, de même que la fin (un peu trop larmoyante à mon goût, d'ailleurs...enfin, un peu trop stéréotypée dans le genre "vrai faux happy-ending") ou le déroulement global des événements. En effet, le secret de famille qu'Arthur Kipps met tout le roman à découvrir est révélé dans le premier tiers du film, probablement pour céder la place aux scènes "chocs" et aux ajouts scénaristiques. Cela ne m'a pas trop perturbé et ne m'a pas empêché d'apprécier l'histoire car on ne s'ennuie pas pour autant tout au long de l'heure restante...

Côté casting, Daniel Radcliff a su me faire oublier Harry Potter et j'ai trouvé qu'il ne s'en sortait pas trop mal ; Peu-être un peu trop "figé" par moment, mais j'imagine que cela correspond aussi au personnage tel qu'il a été revu pour ce film. Cependant, j'avoue lui préférer le second rôle de Samuel Daily, interprété par Ciaran Hinds : j'avais adoré cet acteur dans une version télévisée de Jane Eyre où il tenait le rôle de Rochester, et c'est avec grand plaisir que je l'ai retrouvé dans ce film.


Au final, cette Dame en Noir version ciné est une réalisation sympathique ; elle ne marquera pas l'histoire du cinéma, ni même celle du cinéma d'horreur mais se regarde avec plaisir si l'on a envie d'un film d'horreur à l'ancienne. Le seul reproche que je ferais est peut-être que James Watkins a parfois du mal a trouver un juste milieu entre ses inspirations classiques et son désir d'y ajouter de la modernité : dans ces décors lourds et cette atmosphère pesante qui rappelle les vieux films des années 50, les apparitions "trop horrifiques" à la The Ring et The Grudge peuvent parfois dénoter et donner l'impression qu'on est devant une mauvaise série B...

Compte-tenu du succès remporté par ce film, la Hammer (qui adooore faire de ses films de vraies franchises : il n'y a qu'à voir le nombre de suites qu'ils ont tournées pour Dracula et ses amis monstres, sans compter les cross-over) a déjà prévu de faire un deuxième épisode. Qu'à cela ne tienne, Susan Hill a justement récemment terminé la suite du roman, dont l'intrigue se déroule 40 ans plus tard et raconte les étranges événements qui secouent le manoir alors qu'une famille s'y installe. Alors que le roman n'est pas encore publié, l'auteure a déjà montré son manuscrit à l'équipe du film qui vient d'en acheter les droits dans la foulée... Donc rendez-vous en librairie et dans les salles d'ici quelques années pour voir de quoi il retourne!

4 commentaires:

  1. Oh my god ! Merci pour toutes ces infos ! Je lirai la suite avec grand plaisir. Je suis d'accord avec tout ce que tu dis. Je pourrais faire une liste de tous les défauts de ce film mais au final, j'ai adoré ! Bon, je regrette juste la fin. J'ai horreur des fins cruelles qui finalement se transforment en espèce de happy-end. J'aime quand on ose faire une fin triste ! Par contre, l'ambiance est délicieuse. Pleine de clichés mais délicieuse. J'ai bien envie de le revoir. Je vois que tu lis Miss Peregrine et ça ne m'étonne même pas. Je commence à connaître un peu tes goûts. Bonne lecture. J'ai hâte d'avoir ton avis. Je l'ai commandé hier.

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    1. Je suis rassuré, il n'y a pas que moi qui suis "trop bon public" (même si la fin est vraiment trop trop convenue dans le cas présent^^). Je suis tout aussi impatient de lire la suite: cela devrait donc se dérouler dans les années 40 ou 50, j'ai hâte de voir ce que ça va donner!
      "Miss Peregrine" est un vrai délice, je vais bientôt l'avoir terminé et je regrette à l'avance de devoir passer à un autre livre ensuite...l'histoire est superbe et le livre est illustré de magnifiques photos anciennes qui donne à l'intrigue une dimension presque réelle! Je pense que tu aimeras beaucoup ;) (psst: deviendrais-je si prévisible en ce qui concerne mes goûts? =p hihi... en même temps, une amie m'a dit il y a peu qu'il suffisait de parcourir ce blog pour deviner ma personnalité et mes thèmes favoris!^^).

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  2. Est-ce un happy end, finalement? Je m'interroge encore sur les motivations de la méchante.
    Des films aussi bien léchés que celui-là, j'en redemande! Et qu'on ne lésine pas sur la toile d'araignée!
    J'ai toujours eu peur des poupées et des automates, et là, ça m'a convaincue que jamais je ne ferai une déco avec des poupées en porcelaine et des clowns mécaniques, brrr!

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    1. On est d'accord: le manoir façon maison hantée de DisneyLand avec trois tonne de toiles d'araignée synthétique, c'est le must de la déco d'horreur! =D J'adhère complètement aussi!
      En ce qui concerne la fin, je ne sais pas trop quoi en penser: La vilaine Dame en Noir lui a-t-elle laissé cette porte de sortie parce qu'il avait tout de même essayé de sauver son âme, où n'y est-elle pour rien dans le fait que lui et son fils trouvent finalement la paix dans l'au-delà? Mystère, il faudrait poser la question aux scénaristes...

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