...Soit : un quart de siècle fêté chez Emilie du Châtelet...
(N'attendez aucune chronique livresque ou commentaire littéraire, hein, pour ça il faut sauter à l'article précédent. Là c'est une parenthèse "blabla".)
Parce que oui, ça y est. J'aurais beau eu le maudire à haute voix chaque matin en claquant des talons par trois fois ou en brulant des herbes maléfiques pour contrer le mauvais sort, il fallait bien se rendre à l'évidence : le jour de mon quart de siècle était bel et bien arrivé avec le moi de Mai. Après les quelques jours nécessaires pour digérer l'idée, il était temps de renverser la balance des émotions en organisant une cérémonie de non-anniversaire digne de ce nom.
La Marquise du Châtelet, par M.Lenoir.
"Il faut, pour être heureux, s'être défait des préjugés, être vertueux, se bien porter, avoir des goûts et des passions, être susceptible d'illusions, car nous devons la plupart de nos plaisirs à l'illusion, et malheureux est celui qui la perd."
Emilie du Châtelet.
"Il faut, pour être heureux, s'être défait des préjugés, être vertueux, se bien porter, avoir des goûts et des passions, être susceptible d'illusions, car nous devons la plupart de nos plaisirs à l'illusion, et malheureux est celui qui la perd."
Emilie du Châtelet.
J'avais déjà évoqué cet Esprit supérieur dans billet saisonnier de l'automne 2015 : Les archives départementales avaient alors exposé de nombreux documents privés ayant appartenu à la Marquise du Châtelet, récemment découverts dans le grenier d'une maison de l'Aube, où ils avaient été cachés depuis un bon siècle. Cette sublime exposition révélant l'intimité de cette personnalité fascinante avait accentué mon intérêt pour le personnage, transformant la curiosité ancienne en obsession nouvelle. C'était donc décidé, la garden party de mon 25ème non-anniversaire aurait lieu chez Emilie, au château de Cirey!
« Les femmes sont exclues par leur état de toute espèce de gloire et,
quand il s’en trouve une avec une âme assez élevée, il ne lui reste que
l’étude pour la consoler de toutes les exclusions. »
(Émilie du
Châtelet)
En guise d'avant-goût : l'exposition des archives privées de la Marquise s'offrait une deuxième session d'ouverture au public, cette fois complétée d'une galerie de portraits dont certains inédits. Contempler ces toiles en vrai et non plus sur le papier glacé d'une revue était très émouvant, émotion qui a atteint son paroxysme avec la présentation d'un portrait inédit de la marquise (ci-dessus), récemment mis à jour et annoté comme étant le plus ressemblant. C'est probablement ce qui m'aura le plus marqué dans cette visite, l'effet produit par cette image étant similaire à celui qu'exercent sur moi certains De Vinci ou Vermeer.
Et après cette mise en bouche, direction le château de la Marquise pour une garden party mi-chic mi-champêtre au bout des jardins, avec jolies nappes et pique-nique distingué. Même si cela avait été plusieurs fois reporté, je m'étais promis d'aller manger un cheesecake chez Emilie : c'est maintenant chose faite!
Après avoir fait honneur à ce pique-nique digne d'un banquet des Ducs de Lorraine (et ce même si un Baba au rhum ou des Bouchées à la Reine auraient été davantage de circonstance...), était venu le moment d'arpenter le château de la Marquise, théâtre de son histoire d'amour avec Voltaire. Là encore, ce fut très émouvant de fouler les pavés, dalles et parquets où elle-même avait posé ses pieds il y a de cela quelques siècles. De la somptueuse salle à manger à l'antique cuisine, sans oublier sa chambre toute en féminité et son laboratoire : autant de décors qui donnaient à voir les multiples personnalités de cette femme sans égal.
Aujourd'hui musée privé (car aussi lieu d'habitation des propriétaires du château, dont j'ai appris par le plus grand des hasards il y a quelques jours qu'ils étaient de la famille d'une cousine par alliance!), ce château mériterait amplement d'abriter de nouveau les archives de la Marquise, et que ses manuscrits y soient exposés à l'année. Il est en effet fort dommage que tous ces documents soient désormais séparés de leur cadre d'origine!...

Après ces visites érudites, passons aux cadeaux offerts et bricoles reçues pour l'occasion. Le tout premier présent qui me fut offert est marqué d'une histoire toute particulière. Depuis tout petit que je partais en exploration des heures entières dans le grenier de la maison familiale, je rêvais devant une antique malle en bois rehaussée de lourdes ferronneries. Plus que centenaire, ce vieux coffre autrefois propriété d'un arrière-grand-oncle lorsqu'il était parti à l'armée, s'était vu offrir une nouvelle jeunesse lorsque Mum Rabbit l'avait pour la première fois restauré il y a une trentaine d'année, pour y faire son bar. Puis, le coffre avait rejoint ses camarades d'un autre âge (machines Singer, téléphones à cadran et vielles TSF) sur le grenier des grand-parents, d'où je m'étais promis de l'en descendre un jour. Mum Rabbit, connaissant mon affection pour cette malle chargée d'histoire, s'est donc employée à restaurer une nouvelle fois l'objet, qui trône aujourd'hui fièrement dans ma bibliothèque! =D
Bon, comme vous le savez, parce que je préfère souvent recevoir plusieurs petites bricoles symbolique plutôt qu'un chèque impersonnel et sans aucune âme, j'ai été particulièrement gâté de multiples petites attentions. En cela, la malle n'était qu'un avant-goût, et Mother Rabbit avait plus d'un tour dans son sac : je recherchais depuis mon emménagement au terrier un porte-manteaux vintage, dans le style de celui qu'on peut voir dans le générique de Chapeau Melon et Bottes de Cuir. Ce n'était pas tombé dans l'oreille d'un sourd. Mieux que John Steed, celui-là a même son petit crochet à parapluie ^_^.
Cheesecake et froufrous pour un pique-nique chez "Madame Pompons Newton", comme l'appelait Voltaire par taquinerie.

Le laboratoire et la cuisine.
Aujourd'hui musée privé (car aussi lieu d'habitation des propriétaires du château, dont j'ai appris par le plus grand des hasards il y a quelques jours qu'ils étaient de la famille d'une cousine par alliance!), ce château mériterait amplement d'abriter de nouveau les archives de la Marquise, et que ses manuscrits y soient exposés à l'année. Il est en effet fort dommage que tous ces documents soient désormais séparés de leur cadre d'origine!...


Voici donc Juliette, du nom de son ancien propriétaire, le (plusieurs fois) arrière-grand-oncle Jules.

Ah, et il ressemble aussi au porte-manteaux animé de La Belle et la Bête *_*.
Bon, ça ne s'arrête pas : après le mobilier "imposant", parce que j'avais chroniqué L'amour caché de Charlotte Brontë et que je lui voulais un point de comparaison, la toujours perspicace Madame Lapin me dénicha le Journal secret de Charlotte Brontë (qui m'attend dans ma PAL), accompagné d'un café bio qui m'a réconcilié avec ce breuvage et de quelques cartes cadeaux à dépenser chez des enseignes aussi bien livresques que vestimentaires (même la carte d'anniversaire était un clin d'oeil à ma manie de photographier les chaussures... ce serait presque énervant d'être ainsi trop bien connu ^_^)
Quelques jours plus tard, le facteur m'apportait un énorme paquet en provenance directe de Cousinette (alias The British Countess) qui me connait elle aussi décidément trop bien, puisqu'il contenait ni plus ni moins que l'ultime édition britannique des œuvres intégrales de Beatrix Potter, de Peter Rabbit à ses autres contes animaliers illustrés (car ce petit lapin est comme chacun sait à l'origine d'un de mes vieux surnoms...). Enfin, quelques temps plus tard, je retrouvai Clochette-Tinker Bell pour un weekend vintage et bohème à la capitale (j'aurais l'occasion de vous en parler plus tard, au programme : un pèlerinage aux escaliers du film Minuit à Paris et un brunch au lewis-carrolien Loir dans la théière). Clochette qui se maudissait de n'avoir pas eu le temps de trouver de "vrais" cadeaux, alors qu'elle devrait savoir que rien ne pouvait plus me combler que ce charmant coffret en verre d'une boutique de décoration nordique et ces flyers de théâtre aux thèmes furieusement évocateurs (de Shakespeare à Dorian Gray, non, c'est certain, elle non-plus ne me connait pas...).
Maintenant, je vais devoir faire preuve d'encore un peu de frustration avant de m'abandonner à l'appel du service à thé de Mrs Samovar, qu'eB*y tente de me vendre à grand renfort de mails et de fenêtres publicitaires intempestives >_<. Bah, après tout, cela pourrait toujours faire l'objet d'un autre non anniversaire ...
... Non? ^_^
Bon après cette parenthèse blabla, un-birthday et achats fous, je m'en retourne à mes chroniques : il y a du monde dans la PAL!
Ah! déguster le cheesecake sous sa cloche, sur un mur donnant sur la verte campagne, mais c'est so "steedien"! Avais-tu transporté cela au château dans la malle en osier à l'arrière de ta Bentley?
RépondreSupprimerPas de bentley, mais il y a de ça pour le.panier en osier ;-) Sans oublier une bouteille de pétillant!
SupprimerLe quart de siècle se fête couramment. Un ami avait fait plus original en fêtant son tiers de siècle. Cela se passait environ 4 mois après la date habituelle puisqu'il s'agissait de fêter ses 33,33 ans. Une idée à suivre...
RépondreSupprimerQuant à ce bouton de porte... vous avez bien fait de craquer, il est formidable. Puis-je savoir où vous l'avez trouvé ?
Et tous mes vœux de bon anniversaire.
Merci beaucoup Melly! En effet, le tiers de siècle, c' est une excellente idée! Il faut que je m' en souvienne ;-)
SupprimerPour la poignée de porte, je l' ai trouvée sur eb*y : on en trouve en vraie poignée, en porte manteau ou comme ici en décoration à accrocher. Les prix varient du simple au double et il y a plusieurs couleurs. Plus cher encore, le moule pour les faire soi-même avec de la résine est aussi à vendre... Mais moyennant une certaine somme...