mercredi 21 novembre 2012

Amandine Malabul, sorcière maladroite - Jill Murphy

The worst witch, Puffin Books, 1974 - Éditions Gallimard jeunesse (Folio Cadet), 1990, 1996, 2006.

N'est pas sorcière qui veut. La sorcellerie est un art difficile que l'on enseigne dans l'établissement de mademoiselle Jollidodue, directrice de l'Académie supérieure de Sorcellerie. Amandine est bien l'élève la plus maladroite de l'école! Quel désastre lorsqu'il s'agit d'apprendre à voler à son chat Petipas ou de fabriquer la potion d'invisibilité. Sans compter les mauvais tours d'Octavie Patâfiel… Mais un terrible complot se trame: élèves et professeurs pourraient bien être changés en grenouilles!
La première aventure d'Amandine, la petite sorcière.


***


  Voilà bien longtemps déjà que j'entends parler de ce personnage que nombre d'entre vous connaissent certainement, héroïne d'une série de six romans pour enfants publiée depuis les années 70. Ecrits et illustrés par l'Anglaise Jill Murphy, ces petits livres aujourd'hui très discrets car noyés dans le flots d'ouvrages destinés à la jeunesse ont pourtant connu leur heure de gloire à leurs débuts, succès conduisant même à une adaptation en téléfilm (avec Diana Rigg de Chapeau Melon et Bottes de Cuir dans un second rôle!) en 1987 (diffusé en France sous le titre Apprentie Sorcière) et en série télévisée à la fin des années 1990! Bien qu'en ayant croisé quelques exemplaires dans les librairies, c'est surtout  après avoir vu ce personnage cité dans l'excellent essais Les nombreuses vies de Harry Potter (éditions des Moutons électriques) comme l'une des sources d'inspiration de J.K. Rowling que j'ai décidé de m'y attarder. Choisi pour mes lectures d'Halloween, j'ai décidé de le découvrir en le lisant à deux voix en compagnie de ma petite sœur, confortablement installé à ses côtés sous une bonne couverture, entre deux films de la famille Addams =D. Ambiance ensorcelante et pure moment de bonheur enfantin garantis!

Quand on ne sait pas faire tenir son chat sur son balais, il faut savoir faire preuve d'imagination...

  En effet, ce premier Amandine Malabul est un roman comme on en trouve peu de nos jour, exemple type de LA bonne vieille littérature enfantine du XXème siècle telle qu'en faisaient partie les ouvrages de Roald Dahl ou dans l'héritage de laquelle s'inscrit la toute récente série des Madame Pamplemousse : fantaisiste, innocemment drôle, inventive et rafraîchissante, le tout sans jamais tomber dansla désuétude! Pour mieux illustrer cette ambiance toute particulière à mi-chemin entre Harry Potter, la Sorcière Camomille et Ma grand-mère est une sorcière, je ne peux résister à citer ci-dessous quelques extraits de la page officielle des romans sur le site de Gallimard Jeunesse:

Nom : Malabul
Prénom : Amandine
Surnom : Amandine Malhabile (ses amies préfèrent : Mandie)
Âge : une dizaine d'années
Signe particulier : apprentie sorcière
Qualités principales : toujours de bonne humeur et débordante d'imagination
Défauts : une malchance légendaire, une maladresse maladive et le don de se fourrer dans des situations inextricables
Animal familier : Petitpas, un petit chat tigré qui a le vertige en balai volant.
Secrets : a peur du noir et ne sait pas nager, mais chut! Personne ne le sait...
Amies : Paméla, une petite blonde rondelette avec deux couettes et une paire de lunettes; Isabelle, grande et forte, aux cheveux blonds indisciplinés qu'elle tresse en une grosse natte.
Ennemie : Octavie Pâtafiel, la première de la classe à qui tout réussit. Orgueilleuse et méprisante, elle ne pardonnera jamais à Amandine de l'avoir transformée un jour en cochon.

  Amandine Malabul est une jeune sorcière d'une maladresse incurable, ce qui en fait la plus mauvaise élève de toute l'Académie Supérieure de Sorcellerie. Après une première rentrée fracassante où elle s'est écrasée dans la cour de récréation aux commandes de son balai, tout le monde la connaît.
La sévère Mlle Bâtonsec, son professeur principal, a beau la réprimander, elle se trompe toujours dans ses potions magiques. Sa maladresse n'a d'égale que sa malchance et elle déclenche partout où elle passe des catastrophes à la chaîne!
Comme toutes les élèves, Amandine porte un uniforme noir et gris, avec une ceinture de couleur pour distinguer les différentes classes. Grande et mince, elle attache ses cheveux en deux longues nattes dont elle ne cesse de mâchonner l'extrémité d'un air distrait.
(...)


Écusson de l'Académie supérieure de sorcellerie de Mlle Bâtonsec ("Miss Cackle" en VO).

 Vous l'aurez compris, Amandine, c'est un peu les Malheurs de Sophie qui serait rentrée à Poudlard! D'ailleurs, en parlant de Poudlard, on sent vraiment l'esprit et les sources d'inspirations puisées (mais jamais plagiées) par J.K Rowling: Même si Harry Potter s'illustre plus dans le genre "roman d'aventure" là ou Amandine Malabul reste dans la comédie pure, on retrouve des thèmes transversaux (forcément) mais surtout, un humour similaire. Je prendrai pour exemple les noms des protagonistes ou lieux de l'histoire, délicieusement alambiqués et jouant des sonorités des mots et de la langue ("Jolidodue", "Pâtafiel", "Batonsec", etc... qui ne sont pas sans rappeler quelques "Bertie-crochu", "Cornedrue", et autres "Prés-au-lard" de l'univers Potterien). De plus, si Harry Potter a son Malefoy, Amandine avait elle aussi sa "Némésis" en la personne d'Octavie, charmante petite peste du même acabit!


  Ancienne élève d'une pension anglaise de la pure tradition, Jill Murphy s'est largement inspirée de ses souvenirs personnels de boarding school pour créer l'institution de sorcellerie fréquentée par Amandine et son quotidien d'écolière. En complétant ses récits tordants d'illustrations fort jolies mêlant naïveté et simplicité du trait à un souci appliqué du détail, J. Murphy nous ensorcelle et nous fait retomber en enfance avec délice et nostalgie


  En bref: Une œuvre jeunesse comme on n'en fait plus, fantaisiste et rafraîchissante. Pleine de drôlerie, cette première aventure de la petite sorcière n'a pas pris une ride (et pour cause, l'auteure continue d'en écrire trente ans après!) et fait pétiller la lecture! A recommander comme introduction ou continuité aux fans d'Harry Potter.

Et pour aller plus loin...

-Découvrez toute la série avec les autres tomes (chroniques à venir).
-Découvrez les adaptations télévisées : le téléfilm des années 80 Apprenties sorcières avec Diana Rigg en Mlle Batonsec, et la série tournée dans les années 90.

-Eh bien, puisque nous parlions d'Harry Potter, découvrez ou redécouvrez la saga de Rowling (tome 1 chroniqué ICI) .
 

4 commentaires:

  1. Je me souviens du film que tu mentionnes. Diana Rigg était une sorte de Macgonagall avant l'heure, la petite sorcière Mildred était jouée par Fairuza Balk (Dangereuse Alliance, l'île du Dr moreau, American History X...)et Tim Curry (on ne présente plus Tim Curry)est le Grand Sorcier, le bellâtre sur le retour qui fait se pâmer ces dames.

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    1. Oh, tu l'as vu?! =D Est-ce qu'il est sympathique? J'aime beaucoup Feruza Balk depuis que je l'ai vue jouer Dorothy dans la suite du "Magicien d'Oz" (le "return to Oz" fait dans les années 80 par Disney) et la présence de Diana Rigg et Tim Curry (méconnaissable sur les photo... jeune et mince, je ne m'étais pas du tout rendu compte que c'était lui!)suffit à attiser ma curiosité! Les photos laissent à penser une adaptation assez proche des événements de ce premier tome, ce qui me fait imaginer un film relativement divertissant =P

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  2. Oui, j'en garde un bon souvenir, mais attention, ce film avait été fait avec les techniques de l'époque, et assez peu de moyens. Surtout ne pas essayer de le comparer avec Harry Potter!

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  3. Les livre de mon enfance!Je les cherches maintenant pour mon fils!
    J'adore!

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